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3,57

sur 746 notes

Dans ces six nouvelles, Murakami avec une extrême délicatesse nous peint des portraits d'homme et de femmes dévastés par de terribles évènements dans leurs vies. Ces secousses internes sont, dans leur coeur, telles le tremblement de terre dévastateur de Kobe.
Choc, rupture avec la vie d'avant, prise de conscience, désinhibition, rêves, fantasmes, chaque nouvelle ouvre une porte vers un autre possible, vers une découverte et une réalisation de soi.
« Un ovni a atterri à Kushiro » : dans ce récit cinq jours après le tremblement de terre une femme décide de quitter son mari car dit-elle « vivre avec toi c'est comme vivre avec une bulle d'air … tu es vide ».
« Dans paysage de fer » Miyake est fasciné par les feux de camp. Sur la plage, il invite ses amis dont Junko à venir assister à ce spectacle précédé d'un rituel méticuleux d'installation du bois. Mais, allumer des feux est bien plus qu'un jeu, autour du feu on se sent calme, libre, on parle et « on dit la vérité, car les yeux des gens qui regardent le feu sont plutôt sincères ». On se libère de ses craintes, de ses peurs et de ses fantômes… et beaucoup plus. Cette nouvelle est magnifique baignée de poésie, d'espoirs et de magie.
En « Thaïlande » une femme médecin dont la vie bascule, reçoit une révélation faite par une très vielle femme qui l'incite à se libérer de ses craintes, pour atteindre la sérénité. Elle lui prédit un rêve dans lequel elle devra étrangler un serpent et enfin trouver la paix. Son enseignement est sublime : « Vivre et mourir ont une importance égale ».
le fantastique et la symbolique tiennent toujours une place privilégiée dans les récits de Murakami pour notre plus grand plaisir. J'ai beaucoup aimé « Crapaudin sauve Tokyo » ce récit est surréaliste, drôle et pourtant plein de leçons de vie profondes. Ainsi, « Ce que nous voyons avec nos yeux n'est pas forcément la réalité » et là bien sûr on pense à la phrase magnifique de Saint Exupéry : « L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur. »
Un bon moment de lecture !
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Comme à chaque fois avec les livres de Haruki Murakami, le ne suis jamais déçue. J'avais un peu peur que cet ouvrage tombe dans le mélodrame mais il n'en est rien. Même s'il a pour point de départ un fait véridique, et qui n'en est pas moins tragique, à savoir le tremblement de terre de Kobe en 1995, ces nouvelles nous narrent la vie de personnages qui ont certes été bouleversés pas cet évènement mais pas de la manière que l'on pourrait croire. Même s'ils n'en sont pas les victimes directes, ils ont tous été affectés d'une manière ou d'une autre par ce tragique évènement, comme tout japonais d'ailleurs.

Je crois que la nouvelle qui m'a le plus marquée est la dernière du recueil, intitulée "Galettes au miel" car je me suis beaucoup retrouvée dans la petite Sara, une petite fille qui fait d'horribles cauchemars après avoir vu des images du désastre à la télévision. Cela me rappelle ma propre enfance où, durant la Guerre du Golfe, ma mère m'avait interdit de regarder les informations au J.T.

Un recueil qui nous touche car tout un chacun a un jour été marqué par des évènements de la sorte. Ecrit dans un style simple qui lui est propre, Murakami nous bouleverse une fois de plus et si je n'ai pas accordé la note maximum à cet ouvrage, c'est tout simplement parce que j'ai eu du mal à accrocher avec une nouvelle en particulier, "Crapaudin sauve Tokyo". A découvrir !
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Parfois la terre tremble et on ne peut rien contre le mouvement des plaques tectoniques.

Parfois, il se produit un séisme dans la vie de quelqu'un… et le roc le plus dur cache parfois un vide intérieur.

Six petites nouvelles d'Haruki Murakami, qui ne s'attardent pas les tragédies des victimes du tremblement de terre de Kobe en 95, mais sur des vies qui sont secouées par des bouleversements inattendus.

Une variété de protagonistes, une qualité d'imagination et d'écriture, un mélange de réalisme et de métaphores qui plaisent et qui intriguent.

Des petits textes, bien courts, on voudrait ajouter : « Et après ? »
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Ce sont six nouvelles qui n'ont a prori rien à voir les unes avec les autres, sauf que chacune d'elles se déroule quelques jours après le tremblement de terre de Kobe en 1995.
La Terre a tremblé, des plaques tectoniques se sont déplacées, se frottant l'une à l'autre comme à chaque fois...
Plus insidieusement, les secousses continuent mais à un autre endroit...
Nous le savons bien en ce moment, il est des crises planétaires capables d'interroger nos intériorités. C'est pour cela que ce recueil de nouvelles de Haruki Murakami, Après le tremblement de terre, m'intéressait et m'a fasciné.
Ces six nouvelles sont prétexte à réinterroger la question du séisme, nos séismes intérieurs, nos solitudes ordinaires qui elles aussi se déplacent comme des plaques tectoniques, se cognent les unes aux autres dans cette dérive de nos vies...
Ce sont des tranches de vie, traitées de manière mystérieuse et troublante, on s'attend presque à chaque détour à voir quelque chose de surnaturel surgir...
Souvent ici il est question du vide en soi, comme une obsession, des personnes s'interrogent sur cette peur, mais d'autres veulent les guérir, l'autre ici est souvent quelqu'un qui veut aider, révélant parfois avec stupéfaction le coeur de son interlocuteur...
Cela peut parfois prendre la forme d'un colis énigmatique, un feu de camp, un air de jazz écouté dans un taxi, un rêve hanté par des animaux, une grenouille...
Chez Murakami l'inattendu et le saugrenu sont souvent au rendez-vous, mais pour mieux nous révéler nos fragilités...
Le désir et le sexe ne sont jamais éloignés de cette approche, souvent le sujet est traité avec dérision ou avec une tristesse infinie dans l'errance des rencontres, comme s'il manquait autre chose dans cette dérive des continents...
Parfois dans l'étreinte des corps nous ressentons le craquement des jointures du monde.
J'ai aimé retrouvé ici l'univers onirique er empli d'enchantement d'Haruki Murakami.
Ces six nouvelles sont une peinture délicate de personnages, attachants, dévastés dans leurs existences, traversés de failles, parfois ils sont dans le déni, le renoncement, la résignation, parfois l'incompréhension aussi...
L'autre devient alors comme un miroir, une femme dans une chambre d'hôtel, un chauffeur de taxi, un homme sur une plage tentant de rassembler du bois mouillé pour faire un feu...
Comme après chaque tremblement de terre, il y a des séismes qui suivent...
Ce texte m'a remué.
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Je me souviens avoir été assez déçu par ces pseudo-nouvelles, de circonstance. A part pour quelques romans, je doute souvent de la sincérité de Haruki Murakami. Profitant du célèbre tremblement de terre de Kobe en 1995 qui causa environ 5000 morts et détruisit, une fois de plus, une grande partie du port et de la ville, déjà ravagés lors de la seconde guerre mondiale, Murakami en « extrait » des états d'âme sur la vie, sur la précarité de l'existence, à travers les impressions de ses personnages. A force d'effleurer le réel, de rester en surface, l'auteur n'est pas parvenu à véritablement m'intéresser à ces narrations.
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Le recueil de nouvelles «après le tremblement de terre» est construit comme une succession de solos autour d'un même thème, comme le morceau de Jazz cité dans la nouvelle «La Thaïlande», où Lester Young, Howard Mc Ghee, Charlie Parker, Willie Smith et al Killian improvisent 5 variations autour de «I can't get started».
C'est un des aspects que j'aime beaucoup chez Murakami, cette façon de semer des petits cailloux qui nous incite à sortir du cadre du récit pour nous conduire sur des chemins de traverse qui enrichissent le texte d'une nouvelle tonalité.
Dans «Le sud de la frontière» dont l‘ambiance est proche du très beau film de Wong Kar-Wai «In the mood for love», c'est la voix de Nat king Cole «South of a Border» que l'on entend.
Kafka sur le rivage : la Sonate en Fa Mineur de Schubert et le thème mythique du film Casablanca «As time goes by» .... play it again, Sam ;-)
1Q84: la sinfonietta de Janacek etc..
Il y a bien sûr d'autres cailloux comme toutes les références littéraires et cinématographiques qui émaillent généreusement ses textes, comme des clés à saisir pour s'ouvrir à des univers parallèles. Dans ce livre ce sera pour moi Nuits Blanches de Dostoïevski qui me semble être en écho avec la dernière nouvelle, "Galette au miel".
Enfin, Murakami a cette délicatesse de toujours laisser la porte entrebâillée à la fin de ses livres, pour laisser au lecteur la liberté du choix de ses propres conclusions.
Moi, j'appelle ça de l'élégance.
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Six nouvelles qui se lisent facilement et qui sont bien rédigées. Une atmosphère étrange parfois qui est proche du fantastique. J'ai connu Haruki Murakami avec son roman Kafka sur le rivage, livre qui m'a fait forte impression et que j'ai beaucoup apprécié. Là je suis moins séduite par les nouvelles de l'auteur, mais cependant ce recueil de nouvelles mérite une note honorable.
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Je suis frustrée!!!! Des nouvelles de Murakami c'est trop court. Cet auteur, en 3 mots, il vous crée une atmosphère. On plonge dedans, on veut en savoir plus ou simplement se laisser bercer par mots. Et paf! on arrive déjà à la fin.
Comme la première nouvelle, par exemple: après le tremblement de terre qui secoua Kobe, une épouse passe 5 jours à regarder sans interruption les nouvelles à la télé puis disparaît. Son époux sait qu'elle ne reviendra pas et décide de prendre quelques jours de vacances pour essayer d'y voir plus clair (pas de panique, c'est un bon gars). Comme il n'a pas pris de vacances souvent il ne sait pas quoi faire et accepte, à la demande d'un de ses collègue, de transporter une petite boîte à Kushiro C'est une ville. Komura c'est le nom du gars, sa femme on ne sait pas son nom mais elle est de la province de Yamagata. Rien à voir avec Kobe. Bon, je continue. Arrivé à Kushiro, il rencontre 2 femmes et finit avec l'une d'elle dans un hôtel. Toujours une atmosphère en point d'interrogation. On est comme hypnotisé par les mots et on se demande bien où on va aboutir. Et bien sur un encore plus gros point d'interrogation. Parce que: qu'y-a-t-il dans la boîte? Hein? Vous croyez que je vais vous le dire? Et bien non! Va falloir que vous lisiez le livre. Et jusqu'à la dernière nouvelle parce qu'on y retrouve plus d'une petite boîte...
Frustrant je vous dit. Mais ô combien poétique. Comme seul Haruki sait nous faire rêver... en nous parlant du vide que chacun de nous cache sous une apparente sociabilité.
À emmener sur une île déserte. Il y a tellement de tiroirs dans ce livre.
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Après le tremblement de terre, celui de Kobe en 1995, divers sentiments agitent les divers personnages, liés par le souvenir du drame, leur seul lien ( les bouddhistes croient aux interactions qui relient les événements et les gens qui ne se connaissent pas) : rupture après avoir regardé la télévision retransmettant les dégâts, souhait que « l'homme » meure, regret que la mère aimée soit partie aider, cauchemars d'une petite fille, idée qu'un autre drame pourrait advenir à Tokyo, famille laissée là bas et pour ainsi dire abandonnée.
Haruki Murakami a écrit , avant ce recueil de nouvelles, un double livre d'enquête sur le tremblement de terre.
Et la, il se lâche, le quotidien est entrelacé de rêves , de cauchemars, de fantastique modique, d'imprévu, de farfelu ( comme par exemple la jeune fille venue accueillir un ami de son frère, qui le conduit directement dans un «  love hôtel » , ou la proposition venue d'une simple connaissance de mourir ensemble. Mais, oui, pourquoi pas , mourir sur une plage autour d'un feu avec un inconnu, proposition acceptée)

Car ce que l'on voit avec les yeux, ne traduit pas forcément la réalité. Cette réalité interagie par nos rêves, cache ou révèle un « autre monde ». le rêve du protagoniste de « Paysage avec fer » , être enfermé dans un frigidaire, mourant à petit feu, l'ambiance est noire comme dans un four, et une main glacée le maintient dans le froid où il agonise, prend toute sa sève puisqu'il allume des feux de bois sur la plage.
Froid et feu, les deux composantes de l'enfer pour les japonais.

Murakami cite la nouvelle de Jack London «  allumer un feu » et la commente pendant que le feu s'élève , libre puisque construit. Il nous décrit le choix des bûches, leur empilement, le doute que le feu prenne, puis l'embrassement et les pensées, les souvenirs et la paix qui en découlent .
La mort aussi est présente, celle de ceux qui viennent de succomber sous les décombres, celle de ceux qui la souhaitent, celle des regrettés qui sont partis.
Ce n'est pas un hasard si en parlant de la nouvelle de Jack London, la jeune Junko pense que le voyageur solitaire, tout en cherchant à survivre de toutes ses forces dans le froid et en l'absence de feu, en réalité veut mourir et appelle la mort de ses voeux . Rêve et mort, dans des nouvelles où chaque personnage est typé, ou chacun a un rapport au tremblement de terre de Kobe.
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Le point de départ de ce recueil de nouvelles de Haruki Murakami est l'après tremblement de terre à Kobe de 1995 qui a marqué de loin chacun des personnages dont il est question dans ces nouvelles.
Finalement, de ce tremblement de terre, il n'en sera toujours question qu'indirectement, par le biais de la télévision ou au détour d'une conversation, mais il résonnera comme un séisme intérieur pour chacun des personnages.

Toutes ces nouvelles n'apparaissent pas de prime abord de même qualité, j'ai trouvé que plus j'avançais dans le livre plus elles se bonifiaient et finalement, j'ai réalisé qu'elles avaient toutes des thèmes communs qui étaient abordés différemment par l'auteur.
La somme de toutes ces nouvelles finit par créer une union assez intéressante et c'est là que réside tout l'art de l'auteur : réussir à aborder des thèmes généraux (le mal être essentiellement) dans des situations différentes les unes des autres.
En effet, il peut s'agir de burlesque, ou alors de science-fiction ("Crapaudin sauve Tokyo" met en scène un crapaud qui sauvera Tokyo en combattant Lelombric dans les entrailles de la ville).

J'ai trouvé trois thèmes récurrents dans ces nouvelles : le vide, la mort, le sommeil.
Le vide, car chacun des personnages principaux reconnaît qu'il est une coquille vide, ou alors qu'il y a un vide dans leur vie : "Oui, vide, creux, je n'ai pas de contenu." ("Un ovni a atterri à Kushiro"), "Je suis vide." ("Paysage avec fer").
D'ailleurs, dans "Un ovni a atterri à Kushiro", Mlle Shimao émet l'hypothèse que la boîte transportée par Komura contient justement le contenu de cet homme : "C'est parce que dans cette boîte, dit Mlle Shimao d'une voix calme, il y avait ton contenu."
La mort, car c'est un thème sous-jacent avec le tremblement de terre, mais également au coeur des préoccupations des personnages : dans "Paysage de fer", Miyake propose à Junko de mourir avec lui, ce à quoi Junko répond par l'affirmative : "Je ne pourrai sans doute pas vivre avec lui, songea Junko; Parce que je ne crois pas que je pourrais pénétrer dans son coeur. Mais mourir avec lui, ça, je peux peut-être le faire."
Le sommeil, car il est la source de délivrance des personnages : "Puis il ferma les yeux et sombra dans un sommeil paisible, sans rêve." ("Crapaudin sauve Tokyo"), "Oui, voilà ce que je dois faire. Dormir. Et attendre le rêve." ("Thaïlande").

Outre le caractère métaphorique de ce livre, son autre point fort est les personnages qui sont tous très attachants.
Qu'il s'agisse d'un homme abandonné par sa femme, d'une jeune femme un peu perdue amie avec un peintre marginal, d'une femme médecin divorcée sans enfant, ou d'un homme transi d'amour pour une femme qui a épousé son meilleur ami, ils portent tous en eux un petit quelque chose de nous-mêmes, ce qui les rend proches de nous.
Enfin, le style d'écriture de Haruki Murakami est très agréable tout en étant simple.

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre à la construction originale avec une forte portée métaphorique et des personnages particulièrement attachants.
Haruki Murakami m'a donc conquise et je continuerai de découvrir ses livres avec grand plaisir.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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