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4,14

sur 1420 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ki Kii Kiii, vous entendez ? c'est l'oiseau à ressort, nulle ne l'a vu " il se perche sur une branche et remonte régulièrement la pendule du monde ".
La première fois que Toru Okada a entendu ce chant d'oiseau il a perdu son chat. Un chat à la queue tordue.
Toru Okada est plutôt casanier, au chômage, il s'occupe du foyer pendant que sa femme Kumiko part travailler. Tout commence par un mystérieux appel téléphonique, le genre téléphone rose ; imperturbable Toru Okada raccroche. Peu à près sa femme disparaît.
Haruki Murakami et ses "chroniques de l'oiseau à ressort" nous entraine dans un récit onirique dont il a le secret. Un chemin où le monde réel côtoie le rêve et parfois le cauchemar. Des personnages étranges comme Cannelle et Muscade, les soeurs Malta et Creta Kano, le lieutenant Mamiya...
Des rencontres, des endroits improbables comme le fond d'un puits ou la chambre 208 .
Encore plus fort que "1Q84" ou " Kafka sur le rivage ", Haruki Murakami on aime ou on déteste...
Il y a du David Lynch dans l'univers de Murakami ou du Haruki Murakami dans l'univers de Lynch.
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J'ai pour l'instant lu encore très peu de livres de Haruki Murakami, mais je dois vous avouer que celui-ci, Chroniques de l'oiseau à ressort, m'a laissé l'écho d'un enchantement indicible et qui continue de se promener en moi longtemps après.
Comme souvent dans les oeuvres de cet écrivain, le réel côtoie le fantastique, j'aime cette frontière parfois floue où les choses se couturent et se découturent dans le tâtonnement des pas et des gestes des personnages.
Il est difficile pour moi de vous planter le décor de ce livre étrange. Je vais tenter tout de même l'exercice. Ou plutôt, je vais vous raconter l'ambiance que j'ai ressentie, étrange et envoûtante.
Toru Okada est un jeune homme qui vient de quitter son emploi, tandis que son épouse Kumiko travaille dans une maison d'éditions. Les jours qui suivent se déroulent dans une forme de langueur proche de l'ennui. Toru Okada s'occupe du foyer, fait les courses, nage à la piscine, se repose, lit...
L'univers de Haruki Murakami prend ici dès le début du récit ses marques, son empreinte. C'est tout d'abord un univers peuplé de jours ordinaires, presque au bord de l'ennui. Ce quartier de banlieue semble tranquille, harassé de chaleur, cerné par les nervures des ruelles étroites qui s'entrecroisent autour des maisons et des immeubles.
Puis un beau jour, la vie oisive de Toru Okada, s'ouvre comme une faille qui va s'élargir, laisser place brusquement à un monde où le jeune chômeur va peu à peu commencer à perdre tous ses repères.
Il y a tout d'abord ces coups de téléphone d'une mystérieuse inconnue, des appels qui se répètent, peu à peu empreints d'érotisme. Puis le chat de la maison disparaît au travers d'une de ces ruelles étroites où le jour semble lui aussi s'échapper. Toru Okada part à sa recherche... C'est à ce moment que le chant d'un oiseau se fait entendre. Il semble appartenir au quartier.
Tout devient étrange dès lors. Impossible de raconter ce livre...
C'est le chant d'un oiseau, lancinant comme le bruit d'un ressort que l'on remonte et qui se relâche dans le feulement de l'air. C'est un ressort qui se remonte peut-être comme on remonte une vieille pendule à l'aide d'une clé. Mais ici le temps semble échapper à toute notion logique.
C'est la rencontre avec cette voisine, une jeune fille presque sans âge, peut-être encore une adolescente, assise sur un muret, qui semble le guetter, l'attendre, le narguer presque dans son errance...
C'est ce puits abandonné, ce puits sans eau, au bord duquel il ne fait pas bon se pencher, ce récit ressemble au vide sidéral qui menace à chaque instant de s'ouvrir devant nos pas hésitants...
Et puis d'autres personnages encore, tout aussi ambigus, viennent se mêler aux pages de ce récit envoûtant...
C'est un récit onirique, peuplé de magnifiques pages de poésie, complexe aussi dans cette déambulation où le lecteur est invité à s'égarer, à tendre la main au rêve qui vient, à distinguer comme il peut ce qui tient de l'invitation bienveillante ou bien du cauchemar...
Jusqu'à quelle limite sommes-nous autorisés à nous éprendre de ce qu'il peut y avoir au fond d'un puits, à tendre la main vers l'irréel, se perdre peut-être enfin, sans pour autant oser franchir l'autre côté du décor ?
J'ai aimé me pencher au-dessus de ces pages...
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J'ai lu ce roman, plusieurs fois, il y a maintenant plusieurs années. Je vais essayer de me souvenir en quoi, ce roman m'avait bouleversé. le seul peut-être, de Haruki Murakami a m'avoir autant ébranlé.
Histoire d'un homme qui, un matin, s'aperçoit que sa femme a disparu. Sans explication véritable. Des éléments quasi surréalistes vont venir se greffer sur sa vie comme cette jeune fille qui apparaît venant d'on ne sait trop où, cette attitude régressive de se réfugier dans un puits et d'autres dont je ne me souviens plus mais qui donneront leur tonalité au roman. Au fil des pages, le personnage s'aperçoit, et le lecteur avec, que sa femme a été enlevée par un groupe mafieux, dans des conditions de plus en plus délirantes, et improbables. Ensuite, assez rapidement, vient se greffer sur ce premier récit, un autre, beaucoup plus tragique car d'une importance collective, puisque touchant à la nation japonaise lors de la seconde guerre mondiale. Il s'agit des souvenirs de guerre d'un oncle (il me semble) ou d'un personnage de la famille, relatant le sort de prisonniers de guerre par les soldats Mongols à la frontière de la Mandchourie, alors occupée par les troupes japonaises. Cette oncle ayant réchappé comme par miracle à une mort atroce. Je ne me souviens plus du dénouement du récit. Une sorte de fin ouverte, peut-être. En tout cas, rien ne sera plus comme avant pour notre héros.
Il est toujours étonnant de noter les moments, les bribes d'une intrigue que le lecteur a retenu des années après sa lecture, un peu comme les morceaux d'un rêve. Il me semble, que pour ce récit très bien construit, pour une fois Haruki Murakami va au fond des choses, en mêlant l'enlèvement de cette femme, le désarroi de son mari et les récits atroces de la dernière guerre. Je ne saurai pas définir exactement le lien qui existe entre ces intrigues, mais j'ai ressenti un malaise terrible à la lecture de ce roman. L'ambiance particulière du roman peut-être ?
Je n'ai cependant jamais pu à nouveau me laisser tenter pour une relecture de ces 800 pages. Peut-être un jour…
Du très grand Haruki Murakami !
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Lire un roman de Haruki Murakami, c'est faire l'expérience d'une lecture nouvelle, originale et surréaliste. Sa plume est parfaite pour immerger le lecteur dans une atmosphère déconcertante, poétique, et légèrement angoissante.

« Un puzzle où la vérité n'était pas forcément la réalité, et la réalité n'était peut-être pas la seule réalité. » page 821

Entre réalité et onirisme, rêve, illusion, voire fantastique, l'auteur a le don pour envelopper le lecteur d'un voile de mystère. On se sent pris dans l'engrenage de l'intrigue qui se développe avec douceur et on ne peut qu'avaler les quelques 950 pages du roman pour comprendre ce qui s'est réellement passé.
Mais même une fois la lecture achevée, une sensation d'irréalité et de mystère demeure comme s'il nous restait encore des choses à découvrir. Cette impression bizarre, ce trouble est ce qui me plaît chez Haruki Murakami.

"La vérité n'est pas forcement dans la réalité, et la réalité n'est peut-être pas la seule vérité."

*
Depuis peu, un oiseau au chant un peu spécial, ressemblant au bruit d'une pendule que l'on remonte, se fait entendre dans le jardin de Toru Okada et de sa femme Kumiko. Ils le surnomment « l'oiseau à ressort ». Ce n'est pour le couple qu'une plaisanterie, mais très rapidement, le cri de l'oiseau va être associé à des évènements étranges, comme si les rouages de l'horloge faisaient fonctionner le monde et interféraient tragiquement dans la destinée des hommes qui entendent ce chant.

Dans un premier temps, le chat du jeune couple disparaît. Etant très attachés à leur animal de compagnie, ils le cherchent dans le voisinage et en particulier dans le jardin d'une maison abandonnée où des évènements tragiques se sont succédés.

Et puis c'est au tour de Kumiko de disparaître, sans prévenir, sans laisser aucune trace.

*
Des évènements inexplicables, des forces extérieures jouent alors avec la vie de Toru, orientant son destin.

Et c'est ainsi que, petit à petit, le monde réel et le monde des rêves s'entremêlent et se confondent, emportant le jeune homme dans un monde où des personnages étranges, aguichants, voyants, fantasques, malveillants, bienfaiteurs, ou même ambigus le guident ou le manipulent.
Entre rêves érotiques, fantasmes, cauchemars, rêves prémonitoires, hallucinations, l'atmosphère d'étrangeté s'épaissit.

"A l'heure la plus calme, vers quatre heures du matin, je pouvais entendre distinctement pousser à petit bruit les racines de ma solitude."

Chaque personnage a son histoire qui s'imbrique à merveille à l'intérieur du récit et donne plus d'ampleur, de richesse, et de mystère à ce roman à tiroirs. Ces courts récits sont souvent passionnants. le lecteur voyage ainsi dans le temps et l'espace, de la guerre en Mandchourie jusqu'aux goulags sibériens.

*
Si les personnages de ce récit sont singuliers, l'univers et les lieux le sont tout autant. Toru voyage d'un monde à un autre, entre réalité et surnaturel, lumière et obscurité, empruntant des passages. Ces lieux ont en commun d'être silencieux, lugubres, d'un noir total et inquiétant.

*
"La chronique de l'oiseau à ressort" est un roman à multiples facettes, poétique, onirique, fantastique, historique. Il aborde de nombreuses réflexions, comme les traumatismes psychiques et physiques de la guerre, la société japonaise, le monde du travail, les bienfaits du rêve.

Si vous recherchez une intrigue prenante avec de multiples rebondissements, je vous déconseille ce roman.
Par contre, si vous aimez les ambiances feutrées, langoureuses, mystérieuses, servies par une belle écriture, poétique et sobre, alors je vous recommande particulièrement ce magnifique roman.

Pour ma part, j'ai passé un excellent moment de lecture. Un des meilleurs romans de Haruki Murakami.
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Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, la disparition de sa femme font basculer la vie d'un jeune chômeur, Toru Okada, dans un tourbillon d'aventures. Un voyage époustouflant dans l'imaginaire murakamien, où le lecteur est invité une fois de plus à aborder des frontières inédites. C'est un thriller psychologique et fantastique à la fois. Il est très dur de résumer les livres de cet auteur inclassable.

Je crois sincèrement qu'il faut le lire pour se faire sa propre idée. Les sujets s'entrecroisent, les personnages sont tous plus étonnants les uns, les autres. le nombre de pages peut faire peur mais ça serait une erreur, car on est tellement pris dans l'histoire, on a tellement envie de connaître la suite que l'on tourne les pages assez rapidement et sans trop s'en rendre compte on l'a fini.

L'auteur nous emmène en nous-même et nous pose la question de la perception du Réel, du Symbolique et de l'Imaginaire. Il y a quelques belles envolées poétiques et quelques pépites de phrases qui marquent. C'est un livre que l'on adore ou que l'on déteste, je l'ai adoré.

VERDICT

Pour les fans de Murakami et de littérature japonaise, les fans de fantastique et de thriller aimeront aussi. du grand Murakami.
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Après ma découverte de la littérature nippone grâce à Yoko Ogawa, j'ai eu envie de poursuivre sur ma lancée... sur les traces d'Haruki Murakami.
Cette brique (800 pages) ne doit cependant pas vous effrayer, tant les pages défilent sans s'en rendre compte, à tel point qu'on se surprend d'arriver à la fin avec une pointe de regret. Quelle imagination Mr Murakami...
Avec luia, le mystère prend une plus grande place que dans les histoires d'Ogawa. Les histoires sont imbriquées; les gens revent qu'ils rêvent; un soupçon de fantastique; mais à chaque fois on y croit, tant Haruki manie le genre à la perfection...
Si vous hésitez entre Haruki et Yoko, faites comme moi : lisez les deux :-)


Lien : http://centribook.blogspot.c..
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Les « Chroniques de l'oiseau à ressort » raviront les (nombreux) lecteurs de la trilogie « 1Q84 », qui retrouveront avec bonheur l'univers particulier de Murakami, son humour passablement déjanté, ses personnages improbables et sa tendresse teintée de mélancolie.

Un roman envoûtant où rêve et réalité se mêlent et se confondent et dont on revient dépaysé, comme au sortir d'un songe.
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Haruki Murakami n'a pas son pareil pour nous décrire avec minutie toutes les petites choses du quotidien (de la préparation des repas au repassage des chemises de Toru Okada) et nous faire soudainement basculer dans son monde étrange et fascinant. Quelle prouesse ! Dans ce roman le personnage principal Toru Okada voit sa vie chamboulée du jour au lendemain : sa femme Kumiko le quitte, son chat disparaît, il reçoit de mystérieux appels et c'est en cherchant son chat qu'il va justement faire la rencontre de personnages tous pour le moins énigmatiques et complètement décalés : May Kasahara, adolescente en proie à certains troubles, les soeurs Kano (Creta et Malta) qui pratiquent une certaine forme d'art divinatoire, la mystérieuse Muscade et son fils Cannelle... Voilà comment un personnage qui mène une vie somme toute banale va se retrouver projeté dans un monde étrange et surréaliste rythmé par les "ki-ki-ki" de l'oiseau à ressort. Ici encore Murakami utilise la symbolique du puits qui permet le passage dans cette autre dimension, symbolique que l'on retrouve notamment dans son dernier roman (Le meurtre du commandeur) et sous une autre forme dans la trilogie 1Q84. C'est difficile de décrire un roman de Murakami mais la seule chose que je peux affirmer c'est que j'en ressors toujours agréablement troublée et que pendant un certain laps de temps je vois le monde différemment et ça fait un bien fou.












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Murakami écrit des romans dont la longueur peut rebuter de prime abord. Avec ses près de neuf cents pages, Chroniques de l'oiseau à ressort ne déroge pas à la règle.
Pourtant, on comprend dès les premières lignes qu'on n'aura aucun mal à l'avaler, tant on est aspiré par l'atmosphère mi-onirique mi-existentialiste qui l'entoure.

Une fois de plus il est question de suivre un narrateur dont la vie banale glisse lentement mais surement dans le surréel symboliste. Au début ce n'est qu'une affaire de chat perdu et de bizarres coups de fil anonymes, puis surgissent un à un des personnages étranges : un prince des médias artificieux, une jeune ado pimpante et malicieuse, deux soeurs médiums aux aspirations floues, un vétéran meurtri des guerres sino-japonaises... Tous autant de destins irréversiblement changés par la voie de l'esprit.

Avec son style fluide et pur, l'auteur nous emporte dans les méandres de l'âme et les sinuosités de l'Histoire avec une aisance désarmante. Il nous délivre une vérité altérée que l'on adopte sans aucune réticence. Après tout, comme il le dit lui-même, la vérité n'est pas toujours dans la réalité.

4,5/5
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Marukami est ma découverte du début de cette année 2020. En quelques semaines j'ai dévoré plusieurs de ses pavés dont celui-ci. Marukami a ses obsessions : les puits, ce qui se passe aux alentours de 2h30 le matin, les nabots étranges et le fantastique se construisant en forme de dérive d'un quotidien au premier abord banal voire parfaitement ennuyeux.
Ici le héros principal abandonne son travail sans trop savoir pourquoi et, petit à petit, sa vie de couple se délite jusqu'à... En fait tout a commencé par la disparition du chat du couple et, quelque part à proximité de leur maison, un oiseau que personne n'a jamais vu, entonne un étrange chant aux sonorités de ressort voyageant dans le temps....
Difficile d'en dire davantage sans spoiler. Marukami se montre tout simplement génial dans son art de transformer un quotidien quasi immobile en aventure dont on ne peut se détacher qu'à grand-peine. le style et le propos sont ambitieux mais sans avoir l'air d'y toucher, sans prétention de l'auteur. On peut y rechercher des significations profondes et des lectures à divers niveaux tout comme on peut se limiter à la lecture d'une bonne histoire élégamment déjantée...
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