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3,5

sur 359 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On peut croire en apparence qu'il n'y a rien, mais il y a déjà tout.
Complètement fou de se dire que l'écriture part simplemenr d'une envie, que Murakami n'a pas étudié avant d'écrire,qu'il ne s'est pas posé mille et une questions sur les mots,sur comment les mettre en forme pour que cela donne une histoire.
Ces deux récits transpirent la liberté et la joie d'écrire.
Pour ceux qui connaissent déjà la plume de Murakami c'est jubilatoire car on a l'impression d'assister à la naissance du monstre sacré.
Ses mots font voyager, les images de créent instantanément.
Même si parfois ça part un peu dans tous les sens ces deux lectures sont FABULEUSES.
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Après avoir lu Kafka sur le rivage qui m'a envoûtée, j'ai voulu découvrir l'auteur et quoi de mieux que ses premiers écrits (sur une table de cuisine), alors qu'il gère un petit club de jazz à Tokyo avec sa femme.
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Un jeune homme dont le nom ne nous sera pas révélé traîne dans un bar avec un ami qu'il y a rencontré, le Rat, homme riche et porté sur la bouteille, qui hait les riches.
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Un soir, dans ce même bar, notre ami croise le chemin d'une belle jeune femme à laquelle il manque un doigt. Chouette histoire qui emprunte des chemins inattendus.
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Dans le récit qui suit, Flipper, le jeune homme est obsédé par le souvenir d'une ex-petite amie qui s'est suicidée. En toile de fond de ses délires, un flipper est omniprésent.
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Haruki Murakami n'a autorisé que relativement récemment la traduction en français de ces deux nouvelles.
Ses tout premiers écrits, souvenirs de jeunesse auxquels il a toujours refusé de toucher par la suite.
Ça m'a rappelé Bouffanges qui refuse également de toucher à son premier recueil de nouvelles, Abîmés.
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Les récits sont très poétiques, on sent la grande plume qui "sévit" déjà, et les dialogues sont remarquables.
S'il est vrai que ses écrits suivants sont beaucoup plus élaborés, la "patte" Murakami était née.
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J'adore les versions brutes de décoffrage, et j'ai été servie. On part un peu dans tous les sens, c'est décousu, mais l'auteur suit son fil et on retombe sur nos pieds.
Je n'ai pas eu l'impression que ces textes servaient d'exutoire à l'auteur. J'ai plutôt senti qu'il se faisait vraiment plaisir en couchant tous ses mots sur le papier. Et j'ai aimé ça.
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Pour résumer, deux courts textes sympathiques, références culturelles intéressantes, onirisme à tous les étages, voyage labyrinthique.
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Si vous appréciez tout ça, laissez-vous tenter. Je pense néanmoins qu'il faut déjà avoir lu l'auteur dans une oeuvre plus aboutie pour vraiment apprécier le sel de ces textes.
Sans ma lecture précédente de Kafka sur le rivage, je ne sais pas si j'aurais autant accroché.
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Un de mes auteur préféré !

J'adore son écriture et sa poésie qui lui permettent de transformer un récit quelconque en quelque chose de grandiose.

Tous ses personnages sont attachants et je me reconnais dans beaucoup d'entre eux.

Un bel ouvrage à dévorer.
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Toujours du bonheur de lire murakami et au fur et à mesure on est dans ses chaussons et on retrouve des codes, des repères, des personnages clés. Magique
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Lorsqu'on ouvre un roman d'Haruki Murakami, on doit se préparer à un éloge de la lenteur et de la contemplation, un défilé de pages où il ne se passe a priori pas grand chose, mais, et c'est là toute la force de l'auteur, une véritable plongée dans une atmosphère à nulle autre pareille. Comme dans un film de Wong Kar Wai, Murakami est capable d'un petit rien d'écrire une histoire, entre onirisme, rêverie contemplative et réalité brute. Et on se surprend à constater que notre lecture nous a emmené pas seulement vingt ou trente pages plus loin, mais là où l'auteur voulait nous emmener très précisément.
En préface à ses deux romans, Ecoute le chant du Vent, et Flipper 1973, Murakami nous apprend qu'il les appelle "écrits sur la table de la cuisine ». A l'époque jeune barman, il n'avait guère de temps à se consacrer à l'écriture, et c'était souvent sa journée finie qu'il commençait à coucher ses histoires sur papier. Conscient de vouloir faire « autre chose », il a déjà rédigé en Anglais, langue qu'il maitrisait mal, avant de traduire en Japonais. C'est peut-être pourquoi ces deux oeuvres apparaissent si dépouillées mais en même temps si profondes, si intenses, comme si l'auteur avait puisé en lui la quintessence de ce qu'il lui était possible d'écrire.
Que fait-on dans ces deux premiers opus? On contemple. On boit de la bière, beaucoup de bière, et on fume.Beaucoup aussi. On croise des personnages impossibles, comme cette fille à qui il manque un doigt, qui apparait et disparait dans la vie du premier personnage. On rencontre un traducteur qui couche avec des jumelles qu'il n'arrive pas à distinguer, on assiste à « l'enterrement » d'un vieux tableau électrique défectueux ( en fait sa noyade dans une retenue d'eau) on suit le parcours désespéré d'un amoureux des vieux flippers à la recherche de la machine sur laquelle il a établi un record. On découvre le personnage du Rat, un écrivain qui ne veut jamais écrire une seule ligne d'amour et de mort dans ses romans, qui passe sa vie entre le souvenir d'une femme qu'il a aimé et qui habite près du port, et le J's Bar, sorte de repère immuable par rapport à tout ce qui fuit et se transforme inexorablement: la jeunesse, la société, le passé, la vie. L'auteur lui-même parle d'une forme de « trilogie du rat », celui-ci revenant dans un dernier roman écrit par la suite.
Certes, on m'accusera de ne pas faire forcément preuve de discernement en ce qui concerne Murakami, on pourra considérer que ses deux première oeuvres n'ont pas encore la puissance des suivantes, peu importe. Je suis loin d'avoir lu la totalité de son oeuvre, mais je sais que ce sera forcément le cas un jour au l'autre.Ne serait-ce que parce que Murakami est un auteur différent, avec un style et une poésie qui lui est propre.
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Combien d'années attendais-je ce moment ? Plusieurs décennies, facilement. Je me souviens de ce premier achat murakamiesque. Un titre intrigant, une histoire de mouton sauvage, une course à travers le Japon. Je l'ai relu trois fois. A minima. Alors c'est dire mon attente et mon impatience à lire, à découvrir, les deux premiers volets de la trilogie dite du « Rat ».

Je ne parlerai pas de premiers romans pour cette histoire mais d'un premier pied à mettre dans l'univers de Haruki Murakami. Deux nouvelles, que certains trouveront sans intérêt. C'est vrai ça, quel intérêt peut-on trouver à lire les histoires de cul d'un gars avec deux soeurs jumelles ensemble dans un même lit. Et cette passion pour le flipper – pour les plus jeunes d'entre vous, il s'agit d'une grosse machine qui fait un bruit dingue et que l'on s'évertue de remuer dans tous les sens pour pas que la boule d'acier ne tombe dans le trou. Aucun intérêt. Sauf pour un bison.

Je suis du genre à tout lire de Haruki Murakami (comme de Paul Auster). Et le pire, c'est que je prends mon pied à chacune de mes lectures. Et si j'écoute le chant du flipper au milieu du vent n'a pas la force et la puissance de ses écrits futurs, il a déjà la base onirique si chère à l'écrivain. J'ai lu, j'ai adoré, et je le lirai de nouveau. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pourquoi est-ce que je bois des bières aussi ?

N'as-tu jamais rêvé de te trouver au pieu au milieu de deux jumelles, aussi belles que semblables, et que tu ne peux donc nommer de peur de te tromper. N'as-tu jamais rêvé de te trouver dans un hangar froid et blafard, l'oeil hagard et la main fébrile à caresser la cuirasse de ce flipper. Moi si. Cela doit être donc pour cette raison que je tournai furieusement les pages avant de ne faire TILT.

Mais entre les jumelles et ce flipper, tu te demandes ce que tu pourras bien y trouver ? En fait pas grand-chose d'autres, juste des coques de cacahuètes, des verres de bières, des shots de whisky. Et de la musique, un juke-box composé de jazz et de rock, de la fumée de cigarettes s'échappant dans les vapeurs d'une marmite de riz.

Ce livre est un rêve ouvert dans lequel mes pensées peuvent s'évader ; et moi quand on me sert une bière à chaque page, mon esprit s'évade dans des hauteurs abyssales de plaisir et de volupté, même littéraires. Pour peu que je croise le cul de deux soeurs jumelles, ce n'est plus mon âme qui s'élève mais mon sexe qui se dresse. Cela dit, comme tout est relié chez moi, j'atteins le nirvana.
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Ecoute le chant du vent.
Ce récit se déroule du 8 au 26 août 1970. Deux jeunes gens boivent de la bière et partagent leurs idées le temps d'un été. Insouciance estudiantine mêlée d'ennui? le narrateur s'exprime à la première personne, nous faisant parfois part de ses souvenirs comme s'il cherchait un sens à l'existence. Il parle de la vie et de la mort, fait des allusions à la guerre, y ajoute des références littéraires et cinématographiques, ainsi que des réflexions sur l'écriture. Il semble assez soucieux du temps qui passe et du risque d'oubli.
Un certain onirisme se dégage lors de descriptions singulières.
Il s'agit du premier roman de l'auteur, premier volume d'une trilogie. Dans la préface l'auteur explique qu'il considère le 3e volume de cette trilogie (La course au mouton sauvage) comme le début de sa carrière de romancier .

Flipper 1973.
J'ai eu l'impression, au départ, de lire une suite d'associations d'idées comme si le récit s'enchaînait librement au fil de la pensée de l'auteur. Puis l'histoire devient plus liée.
Les personnages apparaissent nettement «flippés», apeurés par leur époque, l'avenir qui semble incertain et sans protection. Toujours ce soucis du temps qui fait son oeuvre et du non-sens de l'existence, ou du moins d'une existence qui tient à peu de choses.
J'ai noté plusieurs éléments qu'on retrouve dans les deux romans et ensuite dans l'écriture de Murakami: une femme aimée morte, un costume vert, le puits, la piscine, le chewing-gum donné aux animaux, des pièces dépouillées.

A travers ces deux romans, on découvre la genèse de l'écriture de Murakami. La préface en est d'ailleurs fort intéressante.
J'ai aimé plonger à sa suite dans une époque spécifique, au milieu des étudiants japonais et de leur quête d'un sens. On sent que le passé à un poids, les différents conflits ont laissés des traces. Cependant l'auteur parvient à nous livrer cela sans pathos, plutôt au moyen d'un certain onirisme touchant parfois au fantastique. le narrateur à la première personne semble nous faire une confession intime, se dévoiler à nous entièrement. Puis se mêlent des passages plus comiques, un peu délirants.
Je crois qu'on aime ou qu'on n'aime pas Murakami mais qu'il ne peut pas nous laisser indifférent. Pour ma part j'accroche entièrement, j'entre dans le récit et n'en ressors qu'à la dernière page. C'est assez inexplicable. C'est l'écriture qui me porte je pense. J'aime ses mots, ses phrases. Même dans les passages les plus délirants, je m'amuse. Alors que chez d'autres auteurs ça peut vite m'agacer.

Une belle lecture, assez émouvante quand je me dis qu'il s'agit vraiment de ses premiers écrits, le début d'une oeuvre.
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C'est toujours intéressant de revenir à la source d'un auteur que l'on adore. En fait, ici , c'est plutôt venir puisque les deux premiers romans , courts, de Murakami n'avaient jamais été diffusés en France.
La préface de l'auteur nous apprend le cheminement qui l'a mené à l'écriture mais aussi , ce qui rend son style , épuré, si particulier. de mémoire , il avait évoqué dans "Autoportait de l'auteur en coureur de fond " son arrivée dans l'écriture mais ne s'était appesanti sur l'origine de son style.
Les deux courts romans ici sont liés par les deux même personnages , le narrateur et "le rat" autour de qui gravitent beaucoup de femmes et un tenancier de bar.
L'écriture si poétique de l'auteur est là, ses thèmes de prédilection aussi, le suicide notamment . Il y a ce sentiment d 'attachement au chose simple , la construction d'une histoire partant de rien , les petits détails, les personnages tourmentés.
C'était déjà du grand Murakami.
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Comment vais-je bien pouvoir parler de ce livre? Je l'ai trouvé vraiment génial, à dire vrai j'ai dévoré les deux histoires à une vitesse incroyable et j'en voulais encore. Mais il est tellement étrange, que j'ai du mal à mettre des mots sur cette histoire.

Je vais commencer en vous parlant de la préface. Dans la préface, l'auteur nous livre son histoire, comment il est devenu écrivain, comment il en est venu à écrire « Ecoute le chant du vent ». Et j'avoue, en elle-même, la préface est une histoire, une histoire que j'ai trouvé absolument incroyable et presque merveilleuse. En quelques pages seulement, j'ai été bercé par son écriture et j'ai été complètement intrigué. La façon dont Murakami est devenue écrivain tient presque du hasard des choses et de la vie. Mais j'ai trouvé ça superbe. En lisant ça, je me suis dis que parfois, le « fantastique » pouvait entrer dans notre vie d'une manière insolite (et sans qu'on ne le remarque tout à fait). Bref, avec la préface, j'étais déjà tombée amoureuse de ce livre.

J'ignorais encore ce que ce livre me réservait. Au début, avant ma lecture, je pensais que j'allais couper ma chronique en deux. D'abord je parlerais de « Ecoute le chant du vent », ensuite je donnerais mon avis sur « Flipper, 1973 », mais à vrai dire, ces deux histoires sont tellement liés (après tout il s'agit des mêmes personnages à des époques différentes), elles se font tellement écho, qu'il est impossible pour moi de parler de l'une en me détachant de l'autre.

Je n'ai jamais rien lu de cet auteur, j'ignore à quel point cet oeuvre se détache ou se rapproche des autres, mais je suis sûre d'une chose : il m'a conquise. A travers son style, à travers ses mots, mais surtout à travers ses personnages et ses histoires.
Le narrateur est un jeune homme, il nous parle beaucoup de lui, mais aussi beaucoup des autres. Il s'attarde sur trois personnes en particulier : sa troisième petite amie qui s'est suicidée, l'histoire de celle-ci revient souvent dans le récit. « le Rat » qui est un de ses amis et J. qui tient le J's bar. Pour moi J. fait beaucoup office d'oreille, il est le patron de bar qui est là et qui écoute ce qu'il se passe pour le Rat et pour le narrateur, et qui les sert en bière. Très peu de personnage dans cette histoire possède de noms, et pourtant ils croisent la vie du Rat ou du narrateur en y apportant chacun quelque chose.

Le ton du narrateur est très détaché, presque comme s'il laissait les choses glisser sur lui. Pourtant il n'est pas insensible, on le sent touché, presque fragile par moment. Il a l'air de n'avoir aucune ambition, et pourtant va remuer ciel et terre par moment pour des petites choses.
Il part souvent dans pleins de digressions, nous parles d'une chose, revient sur une autre, utilise souvent la phrase « je vais parler de… ». Et pourtant on ne se sent pas perdu, on le suit dans ses histoires.
J'ai beaucoup aimé les parallèles qu'on peut trouver entre certaines de ses rencontres, certaines de ses histoires.

Les thèmes que l'on retrouve abordés dans ce livre concerne surtout la solitude. le narrateur et le Rat semblent en quête de quelque chose, mais eux-mêmes ne semblent pas tout à fait savoir quoi. Peut-être quelque chose qui pourra combler leur vie, la recherche de ce qui pourrait le rendre heureux ou moins seul (ou bien accepter cette solitude). Ça parle également beaucoup de musique, le livre est baignée de musique classique, de rock, et de pleins de titres différents. (J'ai surtout noté les Beatles et les Beach Boys). Et puis ça parle également de lecture, le Rat au début ne lit pas, puis durant le livre il se met à lire, beaucoup. J'aime voir des gens qui lisent dans les livres.

On se laisse bercer, transporter, par les mots, l'histoire, par ces rencontres (parfois complètement farfelus). On est face à des bouts de vie, le narrateur nous partage un moment, une part de lui et du Rat, puis il nous laisse. On referme le livre avec presque un manque. Maintenant on doit continuer seul nous aussi.

Enfin voilà, j'ai absolument adoré cette lecture. C'était étrange, touchant, ça m'a fait sourire par moment, et rendu mélancolique à d'autres. C'était vraiment beau.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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À la lecture des deux premiers romans de Haruki Murakami, édités en français, en un seul volume, trente-sept ans après leur parution au Japon, j'éprouve la sensation d'assister à la naissance de l'écrivain. La préface qu'a écrite Haruki Murakami en juin 2014 m'a fait pénétrer un peu plus son intimité. Dans Écoute le chant du vent ainsi que dans Flipper, 1973, je retrouve, avec plaisir, le Rat personnage dans La course au mouton sauvage et Danse, danse, danse. Que du bonheur lorsque je lis un livre de Haruki Murakami !
Je choisis de ne rien écrire sur ces deux histoires, j'ai exprimé mon ressenti et encourage les lecteurs à découvrir ce grand Écrivain. J'ajoute une impression : la couverture est magnifique
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