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4,21

sur 5868 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un livre très intéressant, porté par une écriture envoûtante et très reconnaissable. L'histoire est nébuleuse, ça c'est le moins qu'on puisse dire : tenter de la résumer, en fait, c'est lui donner l'air de n'avoir aucun sens ! Mais il faut dire que, même en refermant le livre, on n'est pas bien sûr du sens qu'il portait...

Il faut l'accepter, car c'est d'après moi la volonté de l'auteur que de nous laisser faire notre propre interprétation. Il utilise d'ailleurs fréquemment les figures de style de l'image et de la métaphore pour brouiller les certitudes, des "artifices" qui accompagnent tout le récit et sont ici employés d'une manière très originale d'après moi. Murakami a en effet cette façon de transformer le réel sous nos yeux par ces petits tours de magie de l'écriture, comme lorsque des accords de musique deviennent des lézards sans qu'on n'y prenne garde. Ainsi, en comparant les destins et en multipliant les coincidences qui semblent se réfléchir comme des miroirs, Kafka sur le Rivage nous amène à mélanger réalité et imagination (un concept dont je suis friand), à mettre en relations différents artistes de différentes époques évoluant sur différents médias, à questionner le vrai du faux, en somme. Et y a-t-il seulement un vrai et un faux, au juste ?

C'est un roman haletant par ses nombreux mystères, mais mieux vaut donc ne pas s'y laisser tromper – et c'est un avertissement à prendre au sérieux, bien qu'on puisse le voir venir au fur et à mesure que le récit avance : il n'existe pas de réponse certaine aux questions que l'on se pose. Une expérience qui peut avoir cela de frustrant, je fus à moitié dans ce cas-là, qu'il faut donc prendre avec sagesse et avec compréhension de ce que l'auteur souhaitait nous faire vivre dans son univers.
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Je ne me serais jamais tournée vers ce genre d'ouvrage sans les recommandations de libraires. Une decouverte littéraire dans un style inqualifiable, tant les genres s'entremêlent. À la fois roman d'apprentissage, polar, récit fantastique aux accents de surréalisme, mais aussi essai philosophique et psychologique.

J'ai immédiatement embarqué dans le récit polyphone d'Haruki Murakami. D'emblée intriguée par la voix intérieure du personnage principal de 15 ans Kafka Tamura et en totale empathie avec le papi Nakata, sans oublier la présence des chats !

L'ouvrage fait réfléchir sur ce que nous sommes en tant qu'être humain. La thématique de la guerre est notamment abordée et à mon sens parfaitement retranscrite dans ces mots "Pan ! fit-il. L'histoire de l'humanité résumée en un mot !" En tant qu'individu également. Il est question de quête de soi. À ce titre, l'auteur ouvre ainsi sur des sujets toujours d'actualité entre le genre du corps et celui de l'esprit, à travers le merveilleux personnage d'Oshima.

Kafka sur le rivage est aussi une ôde à la littérature. La bibliothèque est un lieu central et de nombreux échanges portent sur des auteurs japonais mais aussi occidentaux. D'ailleurs, le choix du prénom et la manière de traiter certains éléments de l'intrigue sont autant de dédicaces au célèbre auteur Franz Kafka. En parallèle, la nature occupe une place éminente, approche que j'affectionne particulièrement dans la culture japonaise.

Cependant, je me suis sentie bloquée dans le plaisir que j'éprouvais à lire, pour plusieurs raisons. La première est le rapport à la sexualité. Même si on comprend bien le mécanisme des bouleversements adolescents, l'approche demeure trop libidineuse à mon goût et surtout la réécriture volontairement malaisante du mythe oedipien m'a davantage dérangée que séduite. J'aurais également apprécié que l'imbrication des histoires des personnages soit traitée de manière plus explicite.

Je ressors donc de ce récit avec un mélange de sensations brumeuses, à l'intersection du génie et de la folie.
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J'avais lu précédemment "l'incolore Tazaki Tsukuru" qui m'avait moyennement convaincu.
Ce roman est d'un niveau supérieur. Incontestablement.
Une histoire labyrinthique à souhait dans laquelle, pourtant, on ne se perd jamais, des personnages sympathiques, L Histoire en filigrane ...
On y trouve la mythologie grecque, Schubert, Beethoveen, ...
Une grande puissance narrative au service du roman.
J'aurai pu dire "parfait" mais je mets un bémol tout de même: c'est un peu long à mon goût.
Pas lourd mais long ..
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Après avoir lu la trilogie 1Q84, je me devais de découvrir Kafka sur le rivage qui m'a été recommandé maintes et maintes fois.

Kafka vient d'avoir 15 ans et il décide de partir, de s'éloigner de son père qui lui prédit un terrible futur. Il fait la rencontre de Sakura sur son chemin avec laquelle il va se diriger vers Takamatsu. Nous suivons également le destin d'un vieil homme qui se dirige également vers cette ville, tout en découvrant son passé.

Encore une fois, l'auteur a su mélanger réalité, rêve et imagination dans un seul et même récit, je trouve sa plume unique et j'ai passé un excellent moment de découverte avec cet adolescent. Nous avançons petit à petit sans savoir où nous allons, ce qui est vrai ou imaginé, ce qui est passé ou présent.
Kafka va rencontrer des personnages hauts en couleur (ou pas) avec des personnalités bien marqués, et l'auteur va nous faire voyager physiquement comme psychologiquement...

C'est un livre qui se dévore, et j'avoue (encore une fois) n'avoir JAMAIS rien lu de semblable, alors bravo ! J'avoue également qu'il est toujours très dur de résumer ces livres qui sont, évidemment, complexes mais parfaitement bien écrit.
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" C'est ce qui fait le sel des histoires : Les retournements de situation, les développements inattendus. Il n'y a qu'une sorte de bonheur, mais le malheur prend mille formes différentes. Comme dit Tolstoï, le bonheur est une allégorie, le malheur est une histoire."

Kafka, un adolescent de 15 ans, va décider de fuguer pour fuire son père et la terrible prophétie oedipienne qui le poursuit : il tuera son père et couchera avec sa mère et sa soeur. Nakata est un homme ne sachant ni lire ni écrire mais qui sait parler aux chats. Il emploie donc son temps à retrouver les chats perdus pour les restituer à leur propriétaire. Mais un jour, la recherche de l'un d'entre eux va le conduire lui aussi à prendre la route se laissant guider par une mystérieuse intuition. Nous les suivons dans leur voyage initiatique où ils rencontreront des personnages toujours plus énigmatiques les uns que les autres. Si je me suis particulièrement attachée à Nakata que j'ai trouvé émouvant, la double personnalité de Kafka a été pour moi un peu plus compliquée à appréhender.

Il y a tellement à dire sur ce roman on y trouve tout: de la violence, des meurtres, du sexe mais aussi des disgressions philosophiques, de la poésie, de l'ésotérisme.
Pendant cette lecture mes yeux se sont fermés, écarquillés, levés au ciel, j'ai aussi souris, ris, je me suis interrogée, j'ai réfléchi et parfois eu même des hauts de coeurs lors d'une scène sanglante flirtant avec l'horreur.

De chats qui parlent à des pluies de maquereaux ou de sangsues, un ouragan de fiction s'abat sur nous. Ici, l'imaginaire est à son apogée rien n'est oublié pour étonner, questionner et surprendre le lecteur. Usant de symboles, de métaphores, de références philosophiques, littéraires, artistiques ou historiques, le lecteur n'aura aucun répit. le récit est dense, rythmé alternant les chapitres entre les deux personnages principaux rendant l'écriture complètement addictive. C'est le genre de livre sur lequel on pourrait discuter encore et encore. On peut le qualifier d'ovni, de bizarre, d'étrange ou de parfois dérangeant, une chose est sûre on ne s'ennuie jamais !

J'ai beaucoup aimé cette lecture, que j'aurais pensé plus laborieuse, néanmoins je n'ai pas vraiment réussi à reconstituer toutes les pièces du puzzle, trop de questions resteront en suspens. J'ai parfois été un peu perdue entre ce qui relève du réel et de l'imaginaire mais peut-être qu'après tout place est faite à notre interprétation...
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Premier jet :

Voici une fresque, bien sûr, il s'agit d'une métaphore comme le sont tous les labyrinthes internes et externes patiemment tissés au gré les parcours entrelacés de cet adolescent fugueur et de ce papy qui sait parler avec les chats.

A l'état brut et pour ceux qui ne franchiraient pas l'entrée de la porte de cet incroyable imaginaire, un psychiatre froid viendrait qualifier le tout d'onirisme et imposerait une série de décharges électriques afin de s'extraire de cette suite de rêves, à priori incohérente.

Ce serait dommage, ils oublieraient au passage, le plaisir de l'histoire contée, la richesse des rencontres et des croisements d'expérience, la profondeur des égarements dans les forêts intérieures, la la poésie japonaise s'ouvrant en multiples corolles sur le monde, la beauté surpassant l'insupportable cruauté.

....


Parce qu'il est important après avoir contemplé cette fresque, de lire :

"Le temps pèse sur toi comme un vieux rêve au sens multiple. Tu continues à avancer pour traverser ce temps. Mais, tu auras beau aller jusqu'au bord du monde, tu ne lui échapperas pas. Pourtant, il te faudra aller jusqu'au bord du monde. Parce qu'il est impossible de faire autrement.
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c'est l'histoire de la fugue de Kafka Tamura.

Un texte envoutant qui nous mène dans une quête à la limite du fantastique.
Un moment de lecture qui se déguste.
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longée dans un monde fantasmagorique, invitation à l'introspection, ce roman métaphorique est un véritable étonnement. Point commun de tous les personnages : la quête. Qu'elle soit dans la fuite du passé ou du présent, la révélation de soi-même dans la confrontation aux autres, ils voyagent entre rêve et réalité.
L'univers de ce roman est tout à fait particulier, envoûtant et déroutant...
Lien : http://readviewed.skyrock.co..
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Oui j'ai lu l'oeuvre de Kafka de A à Z, ado de quinze ans touché par une étrange malédiction, fugueur qui écoute parler 'Corbeau' son double dans sa tête, enfant fragile qui rassemble ses pans de personnalité en un étrange puzzle, Oedipe qui rêve de faire l'amour à sa mère et de tuer son père à mains nues, aventurier qui traverse une tempête initiatique shakespearienne et s'élance dans une sorte de quête du Graal.
Oui j'ai suivi son pendant Nakata le vieil homme, en rupture de bans lui aussi avec la société, un original qui parle de lui à la troisième personne,un simplet aux neurones dégradés depuis un jour étrange où... , un chercheur de chats perdus qui connait le langage des bêtes, un lien avec Kafka, le lien des enfants évanouis dans la forêt, un noeud coulant magique qui se défait si on tire dessus et délite en neige la pièce manquante du puzzle.
Oui j'ai aimé les personnages croisés tour à tour Sakura la coiffeuse, Oshima qui a imprimé la partition de 'Kafka sur le rivage' composée par celle qui a perdu l'amour de sa vie chantée par Mell Saeki vieille petite fille.
Oui j'ai croisé des êtres parfois démoniaques poseurs d'énigmes.
Oui j'ai apprécié ce roman tour à tour cruel et émouvant où les destins en attente de devenir se croisent entre les ombres et les lumières pour nous entrainer dans leur spirale vertigineuse celle de l'imagination hors normes d'Haruki Murakami.
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Un roman poétique, qui approche avec sensibilité le theme de la perte d'un être cher... en tout cas c'est ce que j'en ai retenu. Peut-etre que la magie de Murakami est de laisser au lecteur la libre interpretation de ses fantasmagories? En tout cas si vous aimé le surréalisme, vous aimerez forcément les tableaux brossés par cet auteur.
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