Ce roman est très psychologique, et on y retrouve l'univers raffiné de Murakami.
Tsukuru a l'impression de "ne pas avoir de couleur", d'être sans désir et sans intérêt.Il ne s'est jamais remis du rejet brutal de ses amis de jeunesse. Il faudra replonger dans le passé et en lui-même pour se retrouver.
C'est très beau, et très intéressant.
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On pourrait dire que cet incolore Tsuruku est incolore comparé aux autres romans de Murakami et pourtant il nous porte jusqu'au bout, comme tout ce que Murakami écrit ; on retrouve là les ambiances et les descriptions de l'auteur, ses thèmes dans une histoire qui aurait pu n'être qu'une nouvelle... en fait, ce roman est une nouvelle de la taille d'un roman et il se termine, comme souvent les nouvelles, sur une pirouette ouverte sur tous les possibles. Vraiment, c'était à Dylan qu'il fallait donné le prix nobel de littérature ? pas très sérieux !
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Un roman de la maturité, très juste avec un questionnement sur ce que nous sommes, aux yeux des autres et de nous-mêmes. Pour l'instant mon préféré de Murakami.
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Tsukuru Tazaki, le héros de ce livre, a 38 ans. Il fait la connaissance d'une femme à laquelle il va confier un secret qui lui pèse. Il lui parle d'une amitié exceptionnelle qu'il a eu la chance de vivre au sortir de l'adolescence mais qui a bien failli lui coûter la vie.
Réalisant combien Tsukuru est encore meurtri par cette relation, elle va faire le premier pas pour que ce dernier se libère et puisse enfin s'épanouir.
Un roman superbe avec des personnages attachants et une intrigue originale. le tout à la sauce asiatique, à savoir des passages d'une beauté à couper le souffle.
Un récit très contemplatif qui se savoure…
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Ce roman regroupe tous les ingrédients des romans « réalistes » de Murakami : une quête de vérité, la possibilité d'un nouveau départ, un personnage principal avec une blessure à guérir, des questions qui s'accumulent au fil de la lecture sans qu'elles ne trouvent de réponses à la fin. Tout ce qui fait que j'apprécie toujours autant ses livres.
Les sentiments de Tsukuru sont très finement exprimés, aussi bien l'amitié fusionnelle qui lie Tsukuru à ses amis colorés, sa perception de sa place particulière dans le groupe, le rejet, l'incompréhension puis le deuil impossible de cette amitié. Une fois son personnage pleinement adulte, l'auteur retranscrit en creux le vide qu'a laissé la perte de ses amis de lycée puis celle de son ami d'université.
L'auteur nous raconte la vie d'un personnage souffrant de la solitude : celle présente dans sa vie quotidienne et celle de son passé qui vient le hanter comme un fantôme. Pour qu'elle n'affecte pas son futur et sa nouvelle relation, il part en quête de réponses sur les circonstances de son exclusion brutale de son groupe de lycéens. Si le récit livre le « comment », le « pourquoi » restera un mystère. Il livre la seule leçon venant des romans de Murakami, le chemin compte plus que la destination.
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Récit envoutant, de part son intrigue que par son personnage principal, auquel on s'attache rapidement, sa personnalité, ses coloris...
ATTENTION SPOILER : NE CONTINUEZ PAS SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE LIVRE
J'aime la comparaison qu'Eri (Noire) fait à propos du mal, du démon qui aurait rongé Uzu (Blanche), jusqu'à sa mort. Tant de tristesse en si peu de temps ne peut qu'être l'oeuvre d'une créature malfaisante. Veut-elle parler d'un vrai démon, au niveau physique ou au niveau psychique comme le personnage principal lui-même pense en avoir un ; un côté obscur, sombre... : réflexion que l'on retrouve dans la discussion entre les deux amis de Tokyo.
L'auteur peuple le roman de mythes, croyances : le pianiste qui savait sa mort prochaine, les rêves érotiques qui se rapporteraient au viol d'Uzu. le livre amène la réflexion aussi, sur les relations amicales entre filles et garçons à cet âge. Cela dit, il faut ne pas perdre de vue que le groupe est très unique en son genre, peut être sont-ils trop soudés.
Je m'intéresse aussi au personnage de Sara, seul personnage féminin qui apporte réellement quelque chose au personnage, jusqu'au dénouement. Amie, confidente, amante, amoureuse, ensorcelante, elle est la base même de la recherche de la vérité puisque c'est elle qui amène le personnage à retourner vers ses anciens amis, vers son passé. Elle est le déclencheur de l'intrigue, et ne fait pourtant pas partie de la conclusion puisque l'on ne sait pas si elle accompagnera le personnage principal dans son futur : l'auteur fait planer le doute. Elle n'est qu'aide au personnage, sinon, presque aucune information n'est dévoilée sur elle.
Il en de même pour son ami de Tokyo, ils apparaissent tous deux presque comme des "mentors" au personnage : ils l'aident à se construire, à se trouver, à s'apaiser. Il aura eu besoin d'eux pour aller retrouver les anciens membres du groupe, et pour affronter la vérité de leur rupture.
Les personnages de Nagoya sont les vrais membres de la famille de Tsukuru et ceux de Tokyo lui permettront de se laisser aider.
Tsukuru n'a peut être pas de couleur nominale mais il pense, et contrairement aux anciens membres du groupe, il s'est construit l'avenir qu'il visait.
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