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sur 1191 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le pays des merveilles sans merci, et la fin du monde.
Le pays des merveilles sans merci: un Tokyo futur ascétique, un homme, un scientifique un peu fou, des créatures monstrueuses.
La fin du monde: une petite cité ou l'on vit privé d'ombre et de sentiments, un Liseur de vieux rêves, des Licornes, une muraille.
Quel mystère relie ces deux mondes?

Certains passages un peu ardus demandent d'être bien présent dans le livre, mais comme d'habitude happée par Haruki Murakami. On me l'avait prêté, je l'ai finalement acheté. Si vous aimé l'auteur, vous devriez apprécier, si vous ne le connaissez pas commencer plutôt par le meurtre du commandeur, ou 1Q84.
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Beaucoup, ici, savent que j'apprécie beaucoup l'oeuvre de Murakimi, et ce, même si je n'ai pas lu tous ses romans. Cependant, le dernier Murakami que j'ai lu "Le meurtre du commandeur" ne m'a pas donné un sentiment des plus favorable malgré les nombreuses éloges qui lui ont été faites. Généralement, il arrive souvent que la plume d'un auteur stagne au fur et à mesure que ses romans soient publiés, mais cet avis n'engage que moi.

Un mur...

La Fin des temps est le quatrième de Murakami. Je vais clairement avouer que j'ai véritablement apprécié cette lecture qui m'a montré tout le talent de l'auteur, et personnellement c'est l'une de ses oeuvres que je recommanderais si on venait à me demander l'un de ses bouquins à lire en premier lieu.

Un ascenseur...

En parlant d'auteur, on y retrouve Sa signature , c'est à dire du réalisme magique qui se transforme généralement en quelque chose de métaphysique. On s'y perd, on s'y noie, parfois on en revient et parfois on en revient pas. Tout son art de happer le lectorat.
Pour le coup, on est absolument bien servi à ce niveau. On en a pour notre argent et on est pas du tout déçu. du moins en ce qui me concerne.
Une expression française dit : "Deux poids, deux mesures". Ici on est dans "Deux mondes, deux univers". Une fin des temps qui fait penser à un Pays des merveilles. L'un des monde est aseptisé, froid, commun, banal. Notre monde à nous. L'autre l'est tout autant. On ne sait pas trop pourquoi on est là, mais vu que nous y sommes il va falloir composer avec. Tout l'art subtil de jouer avec des césures.

Une bibliothèque...

J'ai beaucoup aimé cette narration spéculative, la manière dont le lecteur est inexorablement entrainé dans les deux mondes m'a fait penser à 1Q84. Maintenant pour parler de l'histoire, j'y ai perçu une forme d'allégorie sur différents thèmes comme la mort, le deuil, la fuite de la souffrance, mais surtout la passion qui nous permet de rester en vie dans un monde totalement décadent et qui nous enclave de plus en plus et pourtant ce livre a été écrit dans les années 90, mais il donne l'impression d'avoir été écrit dans le début des années 2020. C'est à dire hier. Mon avis est peut-être biaisé, mais c'est la perception que j'ai eu en lisant la fin des temps.

Des égouts...

Au niveau des personnages, j'ai aimé le concept des protagonistes et personnages secondaires sans noms. le programmeur, le liseur de vieux rêves, le gardien, le colonel etc. Rien qu'à cela, on a l'impression que c'est la mort absolue qui est plantée devant nous en début de lecture. Que notre Moi n'existe pas et qu'il a été séparé de son identité et de son ombre. C'est assez déroutant. Qui suis-je et qui sommes-nous ?
Nous ne sommes rien. Et rien ne peut nous définir à part le néant.

Un métro...

Au final, la fin des temps, c'est le Zénith et le Nadir. L'adret et le verset. le recto et le verso. L'ombre et la lumière. L'un ne peut pas vivre sans l'autre. Et pour le coup, cela fallait vraiment le coup.

Un étang...
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Un monde.
Un monde pour se perdre dans le passé, présent, et le futur. C'est un chant, un poème, une rencontre amoureuse, une chanson violente . Un voyage dans notre caverne, nos pensées profondes. Les mots manquent pour exprimer toutes les émotions. Elles nous traversent, nous transpercent.
La Fin des temps est un livre énigmatique, nous perdant entre SF et Fantasy, Alors qu'on parle aussi du quotidien, de personnages ordinaires mais sortant aussi de l'ordinaire . Une double vision et narration. Kafka n'est pas loin.
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Eh bien, pour parler d'un roman intitulé « la fin des temps », je ne sais par quoi commencer…
Il faut dire que ce roman est tout à fait typique de l'imagination débridée et du style débordant de l'auteur. J'avais adoré « Kafka sur le rivage » et ce roman en a l'aspect.

Non, il n'aborde pas la fin des temps.
Il explore le cerveau, la personnalité, les souvenirs, la perte des choses et surtout le coeur ; c'est le coeur qui est au centre des interrogations du héros.

Parlons-en, de ce héros. Programmeur (mais pas de la manière traditionnelle que nous connaissons en notre période d'informatique aigüe), il est recruté par un curieux vieux savant qui adore faire des expériences sur le cerveau pour atteindre la quintessence de l'être. Notre homme en fera les frais de manière très originale et horrifique à la fois. Nous le retrouvons dans les profondeurs de la terre, poursuivi par des créatures effrayantes, ou bien tout simplement au restaurant, ou encore dans son appartement que deux personnages sortis d'on ne sait où dévastent complètement sous son regard impassible. Impassible, oui. Car de l'humour, il en a à revendre !

Mais la fin de chaque chapitre se passant à Tokyo ou dans ses sous-sols les plus impénétrables et les plus épouvantables qui soient, cède la place à un autre monde, une ville parfaite entourée de murs inaccessibles, où vivent les licornes au doux pelage, et où les habitants se côtoient avec une gentillesse extrême (Mais attention ! être gentil ne signifie pas avoir du coeur…) et où le héros y tient l'office de « liseur de rêves ». Chapitres poétiques au possible et si calmes, bienvenus après l'horreur de ceux de Tokyo.

A nous de faire le lien entre ces chapitres, à nous de démêler l'origine de tout cela, le coeur des choses, le rapport entre soi et soi…
Roman philosophique, poétique, d'action et d'effroi, « la fin des temps » est à lire de toute urgence car il plonge dans les racines de l'être humain et nous fait effleurer nos rêves et nos espoirs les plus fous. L'immortalité n'est pas loin…
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Aucun des personnages n'a de nom, ils ne sont qu'une fonction. Mais une fonction qui a une vie propre, attention. Voire même une double vie inconsciente, mais qui se déroule dans le cerveau, qui oblitère peu à peu les souvenirs...Et enfin bien plus.
J'ai lu ce roman, ma première rencontre avec Murakami, comme un roman d'acceptation de la mort, comme un bien mourir bouddhiste. Ce n'est en rien macabre. C'est même empreint de poésie et de fantaisie, voire d'un peu de fantastique. Ce fantastique se retrouve dans les 2 monde décrits, sans au final que l'on sache bien lequel influence l'autre. Certains des événements peuvent sembler profondément injustes, ou immérités ou incompréhensibles : acceptons-les comme les accepte le narrateur. Ils sont inéluctables. Sans résistance désespérée contre quelque chose qui va advenir de toute façon, profitons de ce qui nous est donné et ce que nous pouvons prendre.
Ce n'est pas de la résignation, c'est de la sagesse.
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Je suis fan de cet auteur. Je reste convaincu que c'est l'un des grands auteurs de cet époque - et je ne suis pas le seul - le prix nobel l'ayant récompensé.

Je me suis plongé dans la fin des temps comme dans tous ses romans, en me laissant guider, en me laissant aller. L'histoire est étrange, écrit ou raconté par n'importe qui d'autre, cela n'aurait probablement aucun sens et aucun intérêt. Mais lui, par sa prose, le rythme, la façon d'exposé le sujet, de parler des personnages, nous emmène dans un monde imaginaire ou réel, ou la frontière entre le songe et la réalité s'efface.

C'est une histoire des temps modernes, c'est une histoire sur la réalité de notre réalité, sur l'amour, sur notre relation au monde, sur un certain détachement.

On retrouve chez Murakami toujours les mêmes éléments - un peu de surnaturel, beaucoup de poésie, des personnages qui se laissent aller, des gens normaux qui sont plongés dans des circonstances incroyables et l'incroyable qui est décrit comme normal - je ne veux pas en dire plus, mais la ballade dans les souterrains de Tokyo est incroyable et semble tellement réelle...

Voilà, j'ai adoré
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Manipulations
Encore une fois, j'ai été happée, envoutée, amusée, agacée, perdue, émue...par un roman d'Haruki Murakami. A la fin, comme toujours, je me suis demandée ce qu'il avait bien voulu dire par là... La première manipulée, c'est bien moi. Reprenons.
Deux récits alternent:
1) dans les chapitres impairs, se déroule l'histoire du Pays des Merveilles. On est dans une légère anticipation. Le narrateur, anonyme, est un programmeur informatique, très doué. Il aime les filles grassouillettes et les maigrichonnes aussi. On l'a engagé afin qu'il brouille des données top secrètes. Il se retrouve dans un immeuble étrange tout blanc. Une jeune fille grassouillette apparemment sourde et muette, vêtue de rose, le guide à travers un sous-sol labyrinthique où d'étranges créatures, Les Ténébrides, les menacent. Le grand père de la replète en rose l'attend. Il lui confie des données à encoder et lui offre un crâne...
2) dans les chapitres pairs, se déroule une autre histoire intitulée La Fin des Temps. Là, on est dans un monde ténébreux..brrr. le narrateur vient d'arriver pour être liseur de vieux rêves. Le gardien de la ville lui marque les globes oculaires au couteau et le sépare de son ombre qu'il enferme dans un enclos où vivent des licornes au pelage doré...
Même s'il n'atteint pas la perfection de Kafka sur le Rivage, ce roman fait pour moi partie du top murakamien.
D'abord c'est un grand roman d'aventure. On est dans les pas du narrateur dans l'une et l'autre histoire. On découvre avec lui, on s'interroge avec lui. Le narrateur est un gars sympa, ce qui n'est pas toujours le cas chez Murakami. Il a de l'humour, sait parler aux filles, nous parler jazz, littérature, fait super bien la cuisine etc. Murakami adore digresser sur tout un tas de sujets en plein suspense et nous amuser quand la mélancolie nous assaille un peu trop. Tous les personnages secondaires, anonymes, sont extrêmement soignés, intéressants, évocateurs: les filles, les vieux, les méchants...
Ensuite l'alternance entre les deux récits rend le lecteur actif. On cherche tout le temps des liens entre l'onirisme technologique du Pays Merveilleux et l'univers cauchemardesque de la Fin des Temps. Les descriptions y sont particulièrement saisissantes, poétiques alors que le ton et l'atmosphère sont opposés. Enfin, la fin de la Fin est ouverte et toutes les interprétations sont possibles. J'y ai vu la version simple et la version cauchemardesque des dangers qui guettent une humanité manipulée par les grandes sociétés informatiques: perte des valeurs, course sans fin au productivisme, eugénisme, mépris des animaux et de la nature , incommunicabilité, solitude profonde.
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Ce livre n'est pas une nouveauté mais il vient d'être réédité chez Belfond en novembre dernier.
C'est le quatrième roman de l'auteur paru au Japon en 1985. Traduit en plus de 25 langues, il est paru en France dès 1992 grâce à la traduction de Corinne Atlan. Il a obtenu le Prix Tanizaki en 1985.
Haruki Murakami est l'auteur japonais contemporain le plus lu dans le monde. Plusieurs fois favori pour le prix Nobel de littérature il a été couronné par le prestigieux Yomiuri Literary Prize.
"La fin des temps" est considéré comme le premier roman long de l'auteur qui écrit aussi des nouvelles, des essais et des romans courts. C'est vrai que ce roman est une saga à lui tout seul car il fait plus de 500 pages dans sa version grand format. Autant dire que j'ai mis une bonne semaine pour le découvrir en prenant mon temps.
C'est un roman de Science-fiction qui plaira aux amateurs du genre. Cela faisait longtemps que personnellement je n'en avais pas lu, alors que c'est un genre littéraire que j'aimais beaucoup quand j'étais plus jeune.
L'histoire est assez complexe car le roman mêle deux histoires : la première est intitulée "Pays des merveilles sans merci" et la seconde "Fin du monde". L'auteur alterne, mais cela en facilite aussi la lecture, un chapitre de l'une, puis un de l'autre et ainsi de suite jusqu'à la fin du roman qui comporte 40 chapitres en tout.
Bien entendu les deux histoires se rejoignent...
Les deux narrateurs dont nous ne saurons jamais le nom, vivent dans deux lieux différents. le premier est totalement imaginaire mais la vie quotidienne ressemble beaucoup à la nôtre. le second à l'inverse ressemble beaucoup au nôtre mais l'histoire bascule dans un monde qui n'a rien à voir avec notre vie quotidienne !
Je vous ai perdu ?? Vous l'aurez compris ces histoires sont teintées de mystère et ce n'est pas facile d'en faire un résumé ! Il se pourrait bien en effet que le lecteur se perde un peu par moment dans ces mondes parallèles peuplés de créatures imaginaires...mais il s'y perd avec délice tant il est obligé de laisser ses repères habituels de côté, pour se délecter de cette lecture.

Le premier des narrateurs est programmeur mais c'est son cerveau qui à présent, lui sert d'ordinateur. Un jour, il est appelé par un mystérieux savant qui va l'emmener dans le réseau souterrain de Tokyo où se trouve son laboratoire de recherche, loin des oreilles indiscrètes. Il doit sauvegarder (je ne sais pas quel autre terme employer) en les codant, les résultats des recherches de ce vieux chercheur. Pour le remercier celui-ci lui offre un crâne de licorne. Mais le savant est enlevé et sa petite-fille vient supplier le narrateur de partir avec elle à sa recherche. Heureusement, elle sait comment circuler dans les souterrains...C'est ainsi que le narrateur découvre qu'il est la victime d'une guerre particulière entre la Société de programmeur qui l'emploie et des pirates informatiques.
Suspense garanti !

Le second narrateur est liseur de rêves. Il vient d'arriver dans un monde parallèle où les gens ont perdu leur ombre pour toujours, mais la sienne est toujours en vie, elle va simplement dépérir de plus en plus au cours de l'hiver qui ne tarde pas à arriver. En même temps que leur ombre, les gens perdent leur coeur et donc leurs sentiments car c'est l'ombre qui conserve à leur arrivée tous les souvenirs de leur ancienne vie.
La cité est entourée de murs immenses qui empêchent toute personne désirant en sortir de le faire et, la seule porte est surveillée par un gardien qui veille au bon fonctionnement de la cité. Lire les rêves est un travail de nuit qui se déroule dans une bibliothèque où se trouvent des milliers de crânes de licornes...ce sont eux qui contiennent les rêves !
Evidemment, je ne vous en dirai pas davantage, ce serait dommage pour les amateurs du genre de dévoiler l'histoire...

Ce qui m'a plu dans cette lecture outre les qualités d'écriture de l'auteur, c'est le mystère et l'imagination parfois délirante qui émanent de ces histoires. le roman est également teinté d'humour et de beaucoup de poésie. J'ai eu l'impression de lire un conte philosophique, car c'est un roman qui nous fait aussi réfléchir.
La première histoire se lit comme un polar noir teinté d'un peu de fantastique...la seconde comme on lirait un roman de fantasy. le roman est truffé de références littéraires venant de tous pays confondus.

C'est un auteur japonais que je ne regrette pas d'avoir lu à nouveau. Je suis réellement partie très loin de nous dans un monde différent et cela m'a vraiment changé les idées durant les dernières vacances.
Mais vous serez surpris si vous le lisez un jour, ce livre n'est pas empreint de culture japonaise du tout, je pensais même que l'auteur vivait aux Etats-Unis et je suis allée relire sa biographie : il n'en est rien...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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La Fin des temps est composé de deux récits intimement liés par leur atmosphère onirique, l'impression d'étrangeté qu'y en ressort, et la récurrence des motifs narratifs; qui se répondent comme si chacun se tenait d'un côté d'une vitre qui ferait miroir en même temps qu'on verrait à travers.

Dans un Pays des merveilles sans merci un programmateur scientifique vivant une petite vie sans relief, absurde dans sa simplicité, est engagé pour un travail de codage au service d'un scientifique travaillant sur la propagation des sons dans un cabinet de travail niché secrètement derrière une cascade au fond d'un couloir prenant l'aspect d'un souterrain.

C'est une ville en dehors du temps que l'on découvre dans la Fin du monde, une cité utopique dont on ne ressort pas, entourée de hautes murailles et peuplée de licornes, où pour pouvoir y vivre il faut abandonner son ombre à tout jamais, y faire dépérir son coeur. Un homme se voit confier la tâche de lire des rêves anciens en scrutant méticuleusement les cranes des licornes défuntes.

Ce roman qui met un certain temps à se développer et à trouver son lecteur, tant l'atmosphère y est étrange, prend finalement sont rythme de croisière pour aboutir de manière magistrale. L'oeuvre est parcourue par un sens certain de l'humour, de l'analogie heureuse, de l'absurde, qui n'est pas sans rappeler Kafka dont l'auteur se revendique. Soyez patient.
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la fin des temps mériterait pour moi plus de 5 étoiles. Roman extra ordinaire dans tous les sens du terme, un des chefs d'oeuvre de Murakami, (de l'ordre de chronique de l'oiseau à ressort) . L'auteur s'empare de notre coeur et de notre cerveau et nous emmène en voyage vers des paradis littéraires et artificiels.
Que c'est bon !
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