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Citations sur Le Meurtre du Commandeur, tome 2 : La Métaphore se déplace (86)

… il est presque quasiment impossible, pour un homme, d’arrêter de penser à dessein à quelque chose. L’intention même de ne plus penser à quelque chose est déjà une pensée, et, tant qu’il garde cette intention en tête, ce quelque chose est toujours pensé. Aussi, afin de ne plus penser à quelque chose, il doit d’abord se détacher de l’idée même d’arrêter d’y penser.
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Plutôt que de parler de rêve, je dirais même que cela faisait penser à un morceau de réalité qui s'était glissé par erreur dans mon sommeil.
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« À propos, comment se porte ton père ? » demandai-je à Masahiko.
Il soupira légèrement. « Comme d'habitude. Le cerveau complètement déconnecté. Au point qu'il ne ferait pas la différence entre des couilles et des œufs.
-Si ça se casse en tombant par terre, c'est un œuf », dis-je.
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« Si j'allais à Tokyo deux fois par semaine, ce serait suffisant. À l'heure actuelle, mon travail s'effectue presque entièrement sur ordinateur, et habiter loin ne pose pas de problème. On vit dans un monde bien pratique ! Tu ne trouves pas ?
-Je l'ignorais. »
Il me regarda d'un air stupéfait. "Nous sommes déjà au XXIe siècle. Ça tu le savais ?
-Seulement par ouï-dire", répondis-je.
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Mon père n'était pas quelqu'un qui racontait sa vie aux autres. Il ne donnait pas d'interviews et il n'a pas non plus rédigé de mémoires. Il avançait plutôt tourné vers l'arrière, en effaçant soigneusement avec un balai les traces de pas qu'il avait laissées sur le sol.
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" Aujourd'hui, vous n'avez rien dessiné, dit Marié.
- Il y a des jours comme ça, fis-je. S'il y a des jours que le temps vous prend, il y en a aussi qu'il vous offre. C'est une tâche importante que de faire du temps son allié."
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Pour être honnête, il m'arrivait parfois de ne pas très bien sentir si j'étais blessé ou pas. Parce que je n'étais pas bien sûr de savoir si j'avais le droit ou non de l'être. Bien entendu, je sais que droit ou pas, quand on a mal, on a mal.
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D'une volte rapide, elle se glissa dans l'entrebaillement de la porte et entra. Son mouvent fluide m'évoqua un bout de nuage se détachant du ciel.
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C’était un homme né pour jouer Chopin et Debussy, en y insufflant le plus de beauté possible. Pas quelqu’un né pour décapiter des hommes au sabre.
— Tu crois qu’il y aurait quelque part quelqu’un qui serait né pour décapiter des hommes ?
— Ça, je n’en sais rien. Mais qu’il y en ait pas mal capables de s’habituer à pratiquer des décapitations, je crois que oui. Les hommes s’habituent à beaucoup de choses. En particulier lorsqu’ils se retrouvent dans une situation extrême, ils s’accoutument peut-être plus facilement qu’on ne l’imagine.
— Ou bien, si l’on confère un sens ou une légitimité à l’acte que l’on va accomplir.
— Tout à fait, approuva Masahiko. Et les hommes octroient toujours du sens ou de la légitimité aux actes qu’ils accomplissent. À vrai dire, moi-même, je ne sais pas comment je réagirais. Si j’étais embrigadé dans un système violent comme l’armée, et si un supérieur me donnait un ordre, même un ordre complètement absurde, même un ordre inhumain, je ne sais pas si je serais assez fort pour lui opposer un “non” clair et net. »
Je tentai de réfléchir à ce qu’il en serait pour moi. Si je me retrouvais dans ce genre de situation, comment me comporterais-je ?
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Je me souvins brusquement de la main de ma petite soeur. Lorsque nous étions entrés ensemble dans la grotte venteuse du Fuji, au sein de cette obscurité glacée, elle avait gardé sa main agrippée à la mienne. Ses doigts étaient petits et chauds, mais étonnamment plein de force. Il y avait eu entre nous, assurément, un échange vital.
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