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Citations sur Le Meurtre du Commandeur, tome 1 : Une idée apparaît (113)

Dans le silence du bois, je pouvais presque entendre jusqu’au bruit de l’écoulement du temps, du passage de la vie. Un humain s’en allait, un autre arrivait. Un sentiment s’en allait, un autre arrivait. Une image s’en allait, une autre arrivait. Et moi aussi, je me désintégrais petit à petit dans l’accumulation de chaque moment, de chaque jour, avant de me régénérer. Rien ne demeurerait au même endroit. Et le temps se perdrait. Un instant après l’autre, le temps s’écroulait puis disparaissait derrière moi, comme du sable mort. Assis devant la fosse, l’oreille aux aguets, je ne faisais qu’écouter le temps mourir.
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Que dans notre vie, il est fréquent de ne pas pouvoir discerner la frontière entre le réel et l'irréel. Il me semble que cette frontière est toujours mouvante. Comme une frontière entre deux pays qui se déplacerait à son gré selon l'humeur du jour. Il faut faire très attention à ces mouvements. Sinon, on finit par ne plus savoir de quel côté on se trouve.
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Après avoir raccroché, j'allai au cabinet de toilette et me regardai dans la glace. Mon visage était reflété là. Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas observé, de face. Le moi que l'on voyait dans la glace, avait-elle dit, n'était rien de plus qu'un reflet physique. Mais le visage qui était réfléchi là, le mien, ce n'était que l'autre moitié de moi, une moitié hypothétique qui, à un certain moment, de ma vie avait bifurqué. Celui qui était là, c'était le moi que je n'avais pas choisi. Ce n'était même pas un simple reflet physique.
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Si je fixais mon regard dessus, je discernais diverses possibilités lesquelles finiraient bientôt par converger avant de déboucher en une piste concrète. J'aimais cet instant. L'instant ou présence et absence allaient se mêler.
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Ce qui nous faisait aller de l'avant, ce n'était pas ce que nous possédions, ni ce que nous cherchions à obtenir, mais plutôt ce que nous avions perdu, ce qu'à présent nous n'avions plus.
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Vues de loin, la plupart des choses semblent belles.
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Il y a beaucoup de choses que les hommes ne peuvent comprendre sur le corps des femmes.
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« La seule chose qui d’une certaine façon me toucha fut l’histoire d’un vieil homme de soixante-treize ans qui, alors qu’il était en train de ramasser des champignons dans les montagnes de Hokkaido, mourut après avoir été attaqué par un ours. Tout juste sorti d’hibernation, l’ours affamé est très irritable et représente un grand danger, expliqua le présentateur. Je dormais parfois sous la tente, et quand il m’en prenait la fantaisie, j’allais me promener seul dans la forêt. Il n’aurait donc été ni impossible ni étonnant que ce soit moi qui me fasse attaquer par l’ours. Le hasard seul avait fait que je n’avais pas été agressé par cet ours, et le hasard avait voulu que ce vieil homme ait subi cette agression. »
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Que faire avec cette peinture ? La laisser ainsi retournée dans un coin de l'atelier ? Même à l'envers, elle me mettait mal à l'aise. Le seul endroit pour l'entreprise, c'était le grenier. Le même endroit où Tomohiko Amada avait dissimulé "Le meurtre du Commandeur". C'était sans doute un lieu où l'on pouvait cacher ses sentiments et ses pensées secrètes.
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Prologue
« AUJOURD’HUI, lorsque je me suis éveillé après une courte sieste, « l’homme sans visage » se tenait devant moi. Il était assis sur une chaise, en face du canapé sur lequel je m’étais assoupi, et, de ses yeux absents situés dans son non-visage, il me scrutait.
L’homme était grand, il avait la même tenue que lorsque je l’avais vu auparavant. Il était coiffé d’un chapeau noir à large bord qui cachait la moitié de son non-visage et portait aussi un long manteau très sombre.
 
« Je suis venu pour que tu fasses mon portrait », dit l’homme sans visage après s’être assuré que j’étais bien éveillé. Il avait une voix  grave, sèche, dépourvue de toute intonation. « Tu me l’as promis. Tu t’en souviens ? »
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