Mon avis : Merci aux Editions Nymphalis de m'avoir envoyé ce livre. J'étais absolument persuadée que j'allais lire une romance paranormale et pas du tout, nous voici dans de la fantasy pure et dure. le changement n'a pas été un problème finalement mais je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce livre. J'ai balancé tout le long entre l'énervement et la curiosité. Il y'a donc dans ce livre quelque chose qui peut accrocher le lecteur.
Emilie était la fille du baron de sa contrée, elle vivait paisiblement auprès de son père et sa mère. Son unique rêve, épouser Adrian, le jeune écuyer de son père avec lequel elle avait passé toute son enfance. Mais un clan de mercenaires les a tous les trois tués sous ses yeux et l'ont kidnappée. Depuis elle ne veut plus vivre et a opté pour devenir une tueuse, l'ombre de son maître à défaut d'être une putain.
Au commencement de l'histoire, quatre ans plus tard, sa réputation la précède et les villageois connaissent bien "La tueuse de l'ombre". Elle tue froidement, sans hésitation et elle aime ça car elle pense que c'est tout ce qu'elle mérite après la mort des siens. Pourtant sous ce coeur qu'elle pense fait d'acier, il bat toujours celui de la jeune adolescente qu'elle était. Retourner dans le pays qui l'a vue naître va réveiller bien des souffrances et exacerber le désir que Léon, son maître, a pour elle. Il veut l'épouser.
J'ai mis longtemps avant de me rendre compte d'une chose qui pourrait être remarquable. Je ne comprenais pas ces longs dialogues dans lesquels un semblant d'expressions moyenâgeuses transpirait, je ne comprenais pas leur longueur de plus en plus pesante et l'inertie des personnages. Et puis j'ai fait le rapprochement. Consciemment ou pas, ce roman est construit comme une pièce de théâtre, une tragédie : un seul lieu à la fois, presque des didascalies, des actions racontées mais peu constatées, des scènes très figées. Il m'a fallu ce temps car le théâtre contemporain n'a plus les mêmes codes et également car la première partie est plus rythmée.
C'est plutôt un compliment de rapprocher ce roman d'une tragédie grecque (quoi que je ne sais pas, tout le monde ne meurt pas dans ce tome). Pourtant, même si en lisant le livre sous cet angle je l'ai plus apprécié, les dialogues sont trop répétitifs et Emily a un caractère qui n'est pas toujours compréhensible. Autant je peux imaginer que lorsqu'elle revient chez elle, l'émotion monte et qu'elle ne puisse plus l'endiguer (mais qu'est-ce qu'elle devient pleureuse !!!), autant l'armure qu'elle dit s'être forgée se craquèle en deux temps trois mouvements. Ce point là n'est pas crédible.
Pour parler du style de l'auteure, nous sommes inondés de dialogues parfois inutiles alors que je l'ai trouvée beaucoup plus efficace dans ses descriptions, notamment des combats de la première partie. Je ne sais pas ce qui a provoqué ce basculement qui est une constatation obligatoire.
Pour finir sur un point très positif, la couverture est magnifique !
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