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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il faut tout d'abord entrer dans ce roman, dans son écriture, faite de longues phrases, élégantes, certes, mais qui déroutent au premier abord avant de charmer. En effet, les premières pages passées, le pli pris, le lecteur est ferré et ne peut quitter cette histoire, qui, sous des dehors un peu surnaturels est un roman très réaliste et actuel sur les conditions de vie d'une certaine classe sociale en France. Lucie fait partie de la classe moyenne, plutôt le haut du panier avec une certaine aisance financière mais point trop, juste de quoi ne pas trop regarder à la dépense même si le pavillon n'est pas encore payé. le ton n'est ni condescendant ni moqueur vis-à-vis des gens décrits. Marie Ndiaye constate les difficultés de Lucie lorsqu'elle fait le point sur sa vie, sa volonté d'exister autrement que par ses dons. A travers son héroïne, l'auteure est assez universelle et brosse un portrait pessimiste de la vie de couple et de famille dans une province française : les enfants qui grandissent et partent, les couples qui ne survivent pas aux tête-à-tête qui reviennent, les hommes qui partent soit vers d'autres femmes soit dans un travail chronophage et la femme qui reste seule et tente de sauver son couple, sa famille et les apparences. Ce roman est écrit en 1996, je ne sais pas s'il est toujours d'actualité, je crois, j'espère que les femmes se sont émancipées de ces "devoirs" imposés, néanmoins il est intéressant comme constat de ces années-là.

La sorcellerie que les femmes se transmettent, je l'ai vu comme une puissance que les hommes redoutent et ne veulent pas voir, par peur d'être dominés, de perdre le pouvoir. Aucun des maris ou conjoints des femmes de la famille de Lucie ne veut entendre parler de sorcière, ce qui est source de crise dans le couple, et chacune de pratiquer en douce ou d'enfouir ses dons pour obéir à la dominance masculine. Je ne sais pas si j'ai fait la bonne lecture, mais j'ai pris ce roman comme un roman d'abord très féminin, les hommes étant très absents et lâches, et féministe. Il défend l'idée que les femmes doivent revendiquer et obtenir l'égalité dans tous les domaines et que les hommes ne doivent pas s'effrayer de cela, qu'au contraire c'est une force supplémentaire et complémentaire. Personnellement, si ma femme était une sorcière, non seulement je la laisserai pratiquer, mais j'apprendrai plein de trucs et puis j'en profiterai un max... j'ai toujours rêvé de ma faire entretenir par une femme... mais bon, c'est une autre histoire.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Livre hétérogène et intéressant, La sorcière relate le quotidien désabusé d'une mère de banlieue perdue et ennuyée. Autant ennuyée que ses deux adolescentes hautaines qu'elle vénère et que son mari qui ne leur adresse même pas la parole.
C'est une femme qui a abandonné sa carrière pour ses filles et une maison dans une banlieue déprimante. Elle a comme seul loisir la discussion d'une voisine carnassière ; d'ailleurs beaucoup de haine hantent ces pages qui pourraient presque appartenir au mouvement du réalisme magique.

C'est une histoire de Desperate Housewife à la première personne, empreinte d'une magie qui ne dit pas son nom, d'une sororité complexe et parfois intéressée. La magie est dans les détails et parfois tout à fait déviante, tapie toujours dans le doute qui ne subsiste jamais longtemps.

L'écriture est prenante, impossible de lâcher ce tout petit livre pourtant fondé sur l'ennui, le désespoir, la chaleur moite et la pluie. L'écriture brosse des tableaux à base d'odeurs et de lumières, comme un souvenir qui nous sauterait à la gorge, comme les fameuses visions des sorcières qui pénètrent ces pages.

On se figure si bien les personnages, en descriptions créés par de longues phrases, des fulgurances entre deux virgules. Un très bon livre, contrairement à celui que j'avais lu en cédant aux sirènes de la pub alors que celui_ci que j'avais repéré à la place me correspond beaucoup mieux.
Une belle écriture, une vie si réaliste qu'on pourrait l'empoigner, ce qu'il faut de magie mais surtout pas pour changer le monde, au contraire, pour prouver la non-puissance de toute nos vies modernes et de nos humanités.
Un livre juste, j'allais dire beau, mais qui révèle une forme de laideur humaine, avec une distance désarmante – qui m'avait déjà choquée dans l'autre livre – et qui perturbe également la narratrice. Vraiment une expérience littéraire autant délicate et puissante que le contenu se veut laid.
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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Alors que certains le pense lourd, le style de N'Diaye me paraît fabuleusement orné, brodé en grande artisane. Très belle récupération de la figure de la sorcière, maintenant contemporaine, et de la transmission d'un savoir de manière filiale. Quelques références bien accueillies sur leurs persécutions, sur la métamorphose et sur l'animisme.
Étrangeté dans la narration, coïncidences inexplicables : d'une grande imprévisibilité.
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