Citations sur Le bonheur d'être soi (46)
Lorsqu'un arbre "s'aime", il s'épanouit, nourri par la terre et le soleil, développe un tronc solide, de belles branches portant des fruits, ainsi qu'un feuillage magnifique.
C'est alors seulement qu'il peut aimer les autres et se montrer utile, offrant aux voyageurs la fraicheur de son ombrage comme refuge et étanchant leur soif avec ses fruits succulents.
L'arbre qui ne s'aime pas, lui, anorexique et squelettique, ne pourra aimer quiconque, puisqu'il est impossible de donner ce qu'on n'a point !
C'est là précisément que réside le motif principal de la souffrance du déprimé, chez qui le désir, l'élan vital, l'envie (l'en-vie) se sont effondrés. Il n'éprouve plus de plaisir à manger, à boire, à faire l'amour, à se promener, à bavarder avec ses amis. Il est malheureux et triste parce que sa libido se trouve bloquée, en panne, fatiguée, sans qu'il se plaigne par ailleurs d'aucun besoin insatisfait.
Pour cette raison, il existe dans toutes les cultures humaines des rendez-vous festifs, certes, des manifestations de réjouissance, mais aussi des rituels mélancoliques (jeûnes, lamentations, périodes d'interdiction des rapports sexuels, etc.) ayant pour fonction de modérer la puissance et la fréquence des plaisirs afin de sauver l'esprit de l'excitation et de l'embrasement. L'âme nécessite aussi le repos, le sommeil, l'oubli, la vacance, le vide, le silence, le dimanche !
La libido n’est pas d’essence exclusivement sexuelle. Elle représente l’Eros, l’élan vital dans sa globalité. Elle s’investit certes dans la sexualité, mais aussi dans les domaines les plus variés de la vie : l’amour, l’art, l’argent, la famille, le travail, l’intelligence, la politique, la religion
Beaucoup d'entreprises sont considérées par les personnes qui y « travaillent » comme des lieux de vie affectivisés : embrassades, tutoiements, anniversaires, confidences, mais aussi, forcément, susceptibilités idiotes et harcèlements divers, en augmentation constante.
Le conflit est consubstantiel au fonctionnement psychique. Plus il est repoussé et plus, enflant en volume et en intensité, il se transforme en aveugles violence et agressivité, mettant précisément la paix en danger.
Autrement dit, lorsqu'on est soi, psychologiquement autonome et différencié du désir de l'autre, on jouit spontanément de la vie, de l'inestimable sensation de se trouver entier et vivant. Dès lors, sans avoir besoin de rien ni de personne, porté par le désir, on se réjouit de celui que l'on est et de ce que l'on a, à distance de la nostalgie d'« avant » et de l'utopie de « plus tard ».
On pense beaucoup au bonheur. On a toujours et partout beaucoup pensé au bonheur. Ce petit mot,ô combien magique et séduisant, en sept lettres et en deux syllabes,d'emblée compréhensible par chacun, constitue la motivation secrète la plus stimulante de toutes les actions humaines.
On vit le bonheur parce qu’on s’aime et parce qu’on est soi, quels que soient la réalité et ses manques probables.
Les membres d’une fratrie ne sont jamais issus, sur le plan de la psychologie inconsciente, des mêmes parents, abstraction faite du déterminisme des lois de la génétique.