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EAN : 9782221265420
272 pages
Robert Laffont (02/03/2023)
3.17/5   12 notes
Résumé :
Les épreuves que l'adulte traverse dans sa vie l'affectent, dans sa réalité présente, certes, mais ravivent aussi des traumatismes anciens : ceux de son enfant intérieur, victime naguère de désamour.
Face à certains aléas de l'existence - un échec, la découverte d'une infidélité, le deuil d'un être cher, la perte d'un emploi... avec leur cortège d'angoisses d'abandon et de culpabilité -, comment ne pas céder à la dramatisation ? Comment se protéger pour ne pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bien que pouvant tout à fait être lu indépendamment des autres livres de Moussa Nabati, je conseille tout de même la lecture de Guérir son enfant intérieur et le bonheur d'être soi. Je trouve que ces derniers permettent en effet d'appréhender avec plus de facilité les concepts développés dans ce dernier ouvrage : « enfance blanche », « enfant intérieur », « enfant thérapeute », « DIP : Dépression Infantile Précoce », « énergie vitale », «maison-soi » par exemple.


Se Reconstruire n'est pas un guide de bonnes pratiques ni un livre de recettes magiques pour surmonter une souffrance, dépasser un traumatisme ou se relever d'une épreuve douloureuse.

Il s'agit davantage d'une invitation à la réflexion personnelle et à l'introspection. L'auteur nous invite à poser un regard bienveillant sur les différents évènements qui ont jalonnés notre vie et qui nous ont construits, qui nous ont nourris, animés, parfois blessés, souvent fait grandir.


L'auteur adopte toutefois certaines postures qui m'ont fortement déplu. La perception de la femme, principalement, que je trouve extrêmement dépréciative, caricaturale et réduite à un simple rôle maternel et conjugal. Cette représentation, éculée me semble t-il, ne rentre pas en résonance avec les différentes évolutions sociales majeures que l'on a connu ces dernières décennies.

1. Les hommes et les femmes étant selon lui interdépendants et s'inscrivant dans la « dialectique féconde des contraires » (page 114), la femme non seulement se réaliserait et s'accomplirait dans sa féminité à travers l'amour qu'elle porte à son partenaire. Mais elle se développerait et s'épanouirait également à travers la maternité : «Elle souhaite aussi, dans la plupart des cas, s'accomplir en tant que mère, engendrer et materner, le fameux instinct maternel, certes contesté par certaines féministes modernes mais demeurant néanmoins une incontestable réalité biologique » (p. 119) (ah bon ?!). Il me semble au contraire que nous soyons en train de dépasser ce consensus normatif maintes fois rabâché par le passé.

2. Même en ayant beaucoup d'autodérision et un certain sens du second degré, certaines phrases de l'auteur m'ont très fortement exaspérée : « L'homme permet à son alter ego de devenir femme et mère, en la désirant, et en la fécondant » (p. 115). Passons sur la réduction archaïque et pas hyper valorisante de la femme en tant qu'objet de désir et en tant que matrice évoquée dans cette phrase (nous pourrions en débattre pendant des heures !!) et concentrons nous sur ce mot détestable « fécondant ». Pitié, Messieurs, en 2023, il serait grand temps que vous reconsidériez l'hypothèse selon laquelle les femmes ne seraient que de pauvres petits réceptacles passifs attendant patiemment et désespérément la semence procréatrice de l'homme alpha pour se révéler à elles-mêmes 🤣!!!

3. Moussa Nabati évoque régulièrement les souffrances individuelles (insécurité, addictions, angoisses, désamour de soi, manque, vide, peur de l'abandon, faille narcissique, …) comme résultantes d'un amour maternel défaillant, inexistant ou incomplet : un « paradis maternel perdu » p. 74, « une indisponibilité maternelle » p. 123. Résumons les choses ainsi : « La carence matricielle consécutive à l'indisponibilité psychologique de la mère crée dans le psychisme enfantin une dépression infantile précoce » (p. 113). Oups, la messe est dite !


Au-delà de ça, notons que Moussa Nabati n'évoque la sexualité, les relations sentimentales et la parentalité qu'à travers le prisme de l'hétérosexualité. Mouais… Voilà qui réduit considérablement le nombre de lecteurs pouvant potentiellement se sentir concernés par ses propos. Dommage !


Vous l'aurez compris : un ouvrage qui ne m'a hélas pas convaincue. J'ai été gênée par son côté clivant, culpabilisant, manichéen, binaire, suranné. Il n'entre, je pense, pas en cohérence avec la réalité sociale que l'on connait et que l'on vit aujourd'hui. Et je le regrette sincèrement parce que cela m'a très probablement fait passer à côté de messages plus positifs véhiculés dans le livre.
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Ce livre qui est le premier que je lis de l'auteur, a pour moi été d'une grande aide et révélation. Il aborde les traumatismes de l'enfance de toute intensité avec un nouveau regard, qui aide à déculpabiliser, à les accueillir, à les dépasser sans s'y morfondre éternellement. Selon moi c'est une vision très juste qui donne de sérieuse pistes pour permettre enfin de devenir adulte. Ça n'est pas magique biensûr, c'est au lecteur de faire le boulot. J'ai beaucoup apprécié la notion d'emprise de l'enfant intérieur sur l'adulte, tant que les blessures ne sont pas accueillies avec douceur, c'est très éclairant. le fait d'imaginer son ou ses parents "défaillants" comme des êtres ayant souffert avant nous de dépression infantile précoce, et ayant mis en place des défenses alors bancales pour leur propre survie, aide fondamentalement à faire le deuil du "parent aimant inconditionnellement", et à faire l'épreuve du pardon qui est essentielle à la guérison. Même si les termes évoquant la maternité, la fécondité, la sexualité, entre hommes et femmes peuvent paraître maladroits parfois et surannés, j'attribue cela plutôt aux termes psychanalytiques et à une vison symbolique de la relation homme/femme plutôt qu'à un manque d'ouverture sur la sexualité. Car il ne me semble pas que M.Nabati prône l'hétérosexualité dans cet ouvrage, mais que tel n'est pas le sujet, on peut comprendre la complétude, la fécondité, la maternité, etc... autrement qu'au premier degré. Personnellement je ne me suis pas du tout retrouvée dans les 2 portraits proposés, particulièrement sur le plan de la sexualité (qui sont peut-être un peu caricaturaux en effet) mais cela ne m'a pas empêché d'y piocher des tas de choses qui m'ont beaucoup parlé et fait énomément avancé, comme aucun livre de psychologie jusque là.

Au sujet de l'indisponibilité de la mère qui génèrerait la Dépression Infantile Précoce chez l'enfant, je ne suis pas choquée non plus, pourtant je suis une mère! Il s'agit en effet d'une réalité biologique que l'on ne peut pas nier! La mère porte l'enfant et doit assurer sa survie et sa sécurité à la naissance, ( si elle ne peut pas une personne de substitution devra le faire) qu'est-ce qui choque? M.Nabati ne nie pas pour autant la responsabilité du père (ou parent assurant cette fonction) dans le développement harmonieux de l'enfant. L'instinct maternel existe également et est une réalité biologique, cela choque également? Cette réalité biologique n'empêche pas d'autres réalités biologiques comme la reconnaissance de relations homosexuelles dans de nombreuses espèces animales, d'être tout aussi indiscutables. Mais ce livre n'est pas un ouvrage sur la sexualité ni sur les pratiques sexuelles effectivement…peut-être certains se sont trompés d'ouvrage. Et au-delà de la responsabilité indéniable des parents dans la construction de l'enfant , les propos de M.Nabati sont à leur égard enfin déculpabilisants car justement mettent en lumière les propres blessures non résolues des parents dans la transmission, et permettent de sortir du très enfermant "c'est la faute de mes parents si je suis ainsi", pour cela également, il est une vraie libération.

Se reconstruire de Moussa Nabati traite de… comment se reconstruire, comment enfin écouter ses blessures de l'enfance et les accueillir, comment accepter ces manques en nous avec douceur sans vouloir toujours les remplir, les combler avec des objets extérieurs ( le travail, la consommation, l'hyperactivité, les addictions...) et tellement d'autres sujets riches qui invite à l'introspection, à la transformation et à l'apaisement. Pour moi désormais indispensable.
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Cet ouvrage aborde l'épreuve non pas comme une souffrance à fuir, contre laquelle lutter, mais une "expérience initiatique" qui offre l'opportunité de renouer avec des parties de notre inconscient ignorées, refoulées. L'auteur illustre ses propos par deux témoignages qui viennent mettre en lumière le fait que les capacités de raison et de réflexion de l'adulte, sont parasitées par l'immaturité affective de notre enfant intérieur.

Moussa Nabati postule en effet que la quête d'un bonheur idéal comme état permanent, est une programmation de l'enfance, qui devient problématique à l'âge adulte car la vie est mouvement et changement. Cette immaturité infantile conduit à se tourner vers l'extérieur, les autres, pour répondre à ses besoins, au lieu de chercher en soi nos propres ressources.

Cet ouvrage propose des axes de réflexion concrets pour travailler ce manque d'autonomie psychique .

Malgré des répétitions qui viennent alourdir son propos, Moussa Nabati développe une approche intéressante en nous invitant à instaurer un dialogue intérieur. Il s'agit d'offrir un espace d'expression et d'observation sécurisant et bienveillant, qui rende possible une "compréhension incarnée" car la prise de conscience seule ne suffit pas.

Le psychisme et la réalité ne fonctionnent pas de manière semblable,et agir sur l'extérieur ne modifie pas notre intériorité. C'est en écoutant le message porté par nos émotions, aussi difficiles soient-elles à vivre, que nous pourrons réintégrer des parties rejetées, refoulées dans notre inconscient, et atteindre la maturité psychique.

Ainsi, à la différence d'autres ouvrages de développement personnel, cette lecture n'a pas la prétention de nous "réparer", ni de nous "guérir", contrairement à ce que le titre peut laisser penser, mais plutôt de nous accompagner dans le rétablissement de notre autonomie psychique, une démarche que j'ai appréciée.

Ouvrage reçu dans le cadre de la Masse Critique Non-fiction de février 2023, merci à l'équipe de Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture.
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Je n'ai pas trop apprécié cet ouvrage, je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il ne repose que sur des témoignages.
A partir de là, je n'ai pas réussi à véritablement rentrer dedans et à trouver quelconque aide que je n'avais déjà lu dans d'autres guides, par d'autres auteurs ailleurs.
Je n'ai pas été convaincue par cet ouvrage.
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Cet ouvrage est très intéressant. Il se décline en différents cas cliniques qui ont tous beaucoup de choses à enseigner, liés à la théorie. L'écriture de Moussa Nabati est très fluide et didactique. J'ai beaucoup aimé cette lecture vivante, qui exprime la vie, l'inconscient.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
24 juillet 2023
Dans son livre, Se reconstruire, l’auteur et psychanalyste Moussa Nabati, qui s’est fait connaître avec son best-seller Guérir son enfant intérieur, propose à travers divers témoignages de faire la paix avec l’enfant en soi qui souffre afin de retrouver l’équilibre psychologique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Être « normal », « comme les autres », c'est-à-dire adapté, conforme aux normes et conventions sociales, pourtant changeantes et relatives dans l'espace et le temps, ne constitue pas l'unique ni le meilleur critère de santé psychique.
Je qualifierais une identité ou une relation de « saine » parce qu'elle réussit à fonctionner dans la conscience et la pluralité de ses facettes, dans la respect de sa différence et de sa subjectivité, sans se réduire à un seul de ses visages. (...) Cette maison est habitée par plusieurs colocataires, qui se meuvent dans chacune des pièces.
L'énergie vitale peut alors circuler de façon libre et fluide, non clivée, nourrissant tous les pans de l'identité ou de la relation. [p.120]
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Dans ces circonstances, qu'est-ce qu'une émotionalité saine ? C'est lorsque, grâce à la dialectique féconde des contraires, l'émotion ne se trouve plus coincée dans l'un ou l'autre des extrêmes, l'exaltation ou l'extinction. Cela ne signifie pas qu'elle devrait se situer, de façon ennuyeuse et monotone, dans l'« entre-deux » du juste milieu. Non, elle peut s'enflammer, s'exalter parfois, dans certaines circonstances joyeuses ou tragiques de l'existence. Cependant, l'enfant intérieur n'étant plus le seul à la barre, il ne décrète plus la pluie et le beau temps. L'intensité émotionnelle devient modulable, proportionnelle à l'importance de l'événement grâce à la présence amortissante de la raison.
La présence d'un thermostat régulateur dans le psychisme adulte aide le sujet à réguler l'hybris, l'excès, à l'adapter aux contingences, à ne pas tout dramatiser ou banaliser. L'adulte devient ainsi capable de s'émouvoir, de rire ou de pleurer, certes, mais, régi par le principe de réalité, il sait aussi réfléchir, patienter, agir parfois ou rester passif, punir ou pardonner, sans nécessiter de sombrer dans les excès. [p.80 - 81]
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L'épreuve frappe chacun au niveau des deux pans de son psychisme, qui sont les deux colocataires de la maison-soi : l'adulte qu'il est manifestement, mais aussi et surtout son enfant intérieur, donc il méconnaît l'existence. Ainsi, lorsqu'elle paraît intense, irréparable, et persistante, la souffrance apparaît rarement en lien de cause à effet ou proportionnelle à l'infortune réelle qui nous affecte. C'est parce qu'elle renvoie à une plaie ancienne (...).
Elle fait ressurgir les parties inanimées, dénutries du psychisme à l'image de plantes rabougries, fanées par manque d'eau et de lumière. [p 16]
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La caractéristique principale de l'enfant intérieur est son émotionalité débordante, qui le pousse à opérer dans l'immédiateté et l'urgence, comme si, chaque fois sa survie psychique se trouve en danger. De surcroît, nous avons été formatés, depuis tout petits, à croire que chaque problème pouvait trouver une solution, à condition d'agir vite et de faire ceci ou cela pour s'en débarrasser. Attendre, se détendre, se concentrer sur soi est devenu une preuve de faible de faiblesse et de couardise, alors que le contrôle de son impulsivité requiert plus de courage et de confiance en soi que le passage à l'acte ou le déni. Face à une contrariété ou une difficulté, le simple fait de ne pas succomber aux réactions instinctives comporte le précieux avantage de ne pas aggraver son mal, pris que l'on est dans les sables mouvants de l'agitation.
Beaucoup de nos problèmes proviennent des solutions que nous y apportons. Peut-être l'action a-t-elle été un peu trop valorisée dans nos cultures, avec des injonctions de « décider vite » et d'« agir rapidement », au détriment d'autres nécessités également légitimes, comme la prise de recul, la distance, la patience, l'évaluation des limites et des risques. Paradoxalement, la prise en compte de ces valeurs est susceptible de contribuer à l'amélioration d'une conduite plus adaptée, plus efficiente, plus adulte, avec une bien moindre dépense d'énergie. [p.52 - 53]
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L’épreuve frappe chacun au niveau des deux pans de son psychisme, qui sont les deux colocataires de la maison-soi : l’adulte qu’il est manifestement, mais aussi et surtout son enfant intérieur, dont il méconnaît l’existence. Ainsi, lorsqu’elle paraît intense, irréparable et persistante, la souffrance apparaît rarement en lien de cause à effet ou proportionnelle à l’infortune réelle qui nous affecte. C’est parce qu’elle renvoie à une plaie ancienne, à une dépression masquée, et plus précisément à la détresse du petit garçon ou de la petite fille que l’adulte était jadis, prisonnier encore de son passé douloureux.
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