Citations sur L'Évangile selon Youri (84)
vous savez ce qu'est un esclave ? (...) c'est un homme qui n'a pas d'ancêtre
les ancêtres ne sont pas le passé, mais l'avenir. L'indispensable protection, les projets, le désir de vivre, de transmettre...Ce sont les ancêtres, sans eux on devient comme un fétu de paille, une feuille morte affolée par le vent…
Je suis resté ce que j'ai toujours été, un petit immigré qui sait au fond de lui qu'il n'est jamais bon d'attirer l'attention des puissants.
... j'aurais eu droit à votre compassion et plus que de raison, j'en suis sûre... et à ces formules qui vous mettent à l'aise. Vous m'auriez dit (elle s'est mise à ânonner) : "Vous de...vriez vous o...ccu...per de vous..." Et gnangnangnan... (J'ai pensée qu'en effet elle avait dû fréquenter des psys.) Vous, profession maudite, qui vous nourrissez des malheurs et des douleurs, des rumeurs et des tumeurs... ma fragilité, vous y croirez sans hésiter, dur comme fer, mais ma passion de connaître, ma fureur d'agir, mon invention, mes dons... vous n'en avez que faire ! Ou plutôt une seule envie, celle de les défaire.
Notre monde est conçu pour faire disparaître l'événement, pour le diluer jusqu'à l'inscrire dans une continuité insipide. [...]
L'information moderne est une panse de gros herbivore qui transforme n'importe quel végétal en une bouse identique. Ce n'est qu'une question de temps.
Le public s'était laissé embarquer dans l'effervescence médiatique puis dans la dilution sémantique, ne se doutant pas que crier avec les loups ne transforme pas en loup mais en mouton.
Ne vaut-il pas mieux s'aimer en chemin ?
[...]
Mais l'espoir d'aimer en chemin
Nous fait penser main dans la main
Avril, sombre déesse de la nuit, née de l'ivresse et du chaos, mère des merveilles ! Avril, pose ton souffle au creux de mes mains; la nuit appelle le jour Une émotion m'a envahi. Je me suis mis à l'aimer soudain. Je ne devrais plus faire ce métier. Je suis trop vieux, devenu trop sensible...
Que peut-on faire de celui accomplit des miracles ? Comment s'en débarrasser ? Le cacher dans le silence, il surgira par la souffrance des passants. L'enlever, le faire disparaître, le tuer ? Les images de lui défileront aussitôt dans les rues, en processions, couvriront les murs de la ville, envahiront les écrans des télés et des portables. Le nommer prince ou roi ? Il s'échappera vers d'autres royaumes, d'autre prodiges. Reste seulement à remercier? Je vous le dis sans détour, gens de peu de foi : priez, sinon vous pleurerez !
Après quarante-cinq ans de pratique, je peux le dire en un mot : je ne crois pas à l'exigence d'une maladie, comme la grippe ou le cancer, par exemple, dont les symptômes seraient un désordre des idées ou du comportement Je sais en revanche qu'il existe des êtres qu'on ne voit pas - il y en a tellement !
Le monde est tellement en ordre, tellement intégré dans des théories et des pesées, tellement surveillé, gardé, commenté, qu'il est devenu comme une dalle de béton. Aucun passage, aucune lueur flamboyante ne sourd des profondeurs.