1793 : pendant que la Terreur sévit à Paris, les habitants de Stockhölm vivent la leur, aussi politique que quotidienne : pauvre, pestilentielle et bestiale. À chaque coin de rue, l'indigence et la brutalité s'étalent, dans les tavernes, des hommes se saoulent la gueule pour oublier la bassesse du monde et un soir d'octobre, un corps mutilé et énucléé est rejeté sur les rives d'un lac aux eaux pestilentielles.
Une enquête s'ébranle sous la gouverne de Cecil Winge, un officier judiciaire intègre qui se meurt lentement de tuberculose. Il est secondé dans sa tâche par Mickel Cardell, un ancien combattant estropié, encore ébranlé par les horreurs de la dernière guerre que la Suède a mené contre la Russie.
Le roman s'étale sur quatre saisons dans le désordre de l'année
1793; de l'automne et d'un bond à l'été, retour au printemps jusqu'au grand saut à l'hiver débutant, l'intrigue se déploie et se ramifie autour de personnages forts, certains d'une telle cruauté, qu'on peine à lire la suite.
L'univers du roman est glauque, puant et sordide, surtout dans la première moitié. Les descriptions explicites s'enchaînent les unes après les autres; j'ai eu mal et j'ai eu peur pour certains des protagonistes au point que j'ai dû reposer le livre par moments, le temps de reprendre mes esprits. L'auteur a visiblement choisi de ne pas épargner son lecteur.
Mon mari, désespéré, a choisi de stopper sa lecture juste avant que l'histoire ne bascule vers un peu plus d'espoir. Dommage, car le dénouement, bien ficelé, vient transcender tout le reste. Un polar historique incontournable que je n'hésite pas à classer cinq étoiles.