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3,92

sur 810 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un mot: suis sur le cul ! Ha non ça c'est 4 mots. Alors un mot : magistral ! Ou encore génial ou mieux remarquable ou ...allez le grandiose que vous voulez. C'est un premier roman des plus accomplis. Il tape fort et c'est un coup de circuit .
1793 en Suède. Une année à Stockholm, véritable cloaque, où les miasmes et ses relents nous restent dans le nez longtemps après avoir refermé ce livre. Car nous découvrons une société beaucoup moins "propre" (dans tous les sens) que ce que l'on peut imaginer. Incroyable lecture.
Ça pue, ça saigne, ça chie, ça cogne, ça tue, c'est délirant mais c'est incroyablement vrai. C'est d'une précision à couper le souffle.
C'est raconté sur une année, en suivant les saisons, d'une écriture précise et incisive, dans une langue parfaite ! Des personnages, oh la la , disons plus grands que nature, authentiques et parfaits dans ce décor. Luttant pour survivre, vivant d'espoirs et de rêves brisés, certains avec une morale élastique, d'autres avec une conscience légère et une probité inexistante, d'autres encore tentant de rester honnêtes et purs.
Suis fan de polars historique mais là, cette reconstitution est hallucinante! Ce que l'on décrit dans ce livre m'a fasciné, m'a scotché à mon fauteuil de lecture. C'est ce qu'il fallait pour que nous en sachions un peu plus sur ce corps retrouvé dans le fond d'un lac et sur cette société.
Oh ce n'est pas une jolie balade dans la ville. Attendez-vous à vous salir les souliers avec les enquêteurs, à vous pincer le nez, à vous vomir les tripes, à avoir une gueule de bois, à être frigorifié, à avoir faim et soif, à être fiévreux et malade ...
Préparez-vous un café bien fort, installez-vous confortablement et allez-y !
1793 est un premier roman puissant. Un coup de maître. Chapeau bas Niklas Natt och Dag.
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Waouw un sacré roman, sans doute mon coup de coeur de mes lectures estivales. A la fois historique et policier, pour moi une véritable immersion dans la Suède du 18ème siècle.

Un policier très bien construit même si lors de certains passages on est plutôt déstabilisé justement à cause de sa construction. Mais une intrigue menée de main de maître. Une écriture fluide et addictive qui m'a poussée à poursuivre intensément ma lecture.
Ce roman de presque 450 pages n'a pas fait long feu, je l'ai littéralement dévoré… tout cela pour avoir une fin en apothéose et bluffante.

Un roman qui compte et je souhaite et espère un très bel avenir à l'auteur.. je vais suivre son actualité avec attention.
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Je dois dire que j'ai été proprement impressionné et bluffé par ce roman d'une noirceur peu commune.
Scénario, contexte, intrigue et psychologie des personnages, tout ce qui est important pour un bon ressenti de lecture est réuni dans cette histoire.
Cela-dit et avant toutes choses, je conseillerai aux âmes sensibles de s'abstenir, le moins que l'on puisse dire c'est que cette histoire est sombre et cruelle, dure et potentiellement à la limite du soutenable pour quiconque aurait la faculté de se représenter certaines scènes, ici elles seront particulièrement rudes car ne laissant que peu de place à l'imagination ou l'interprétation, voilà vous êtes prévenus.
J'ai été tout de suite aspiré dans ce contexte historique très bien rendu. Cette Suède, contemporaine de notre révolution française, a les mêmes problèmes d'hygiène et de pauvreté, la misère à Paris ou Stockholm y est la même. Dans ce roman on "crache", on "pisse" et tout le monde "pue" à des degrés divers. La société y est particulièrement violente et corrompue, policiers compris.
La vie, en plus d'être difficile pour le commun des mortels semble soumise à un arbitraire omniprésent et démoralisant qui déteint sur le lecteur de façon subliminale.
Niklas Natt och Dag s'y entend pour nous captiver d'entrée avec une ambiance sombre aux relents de corruption généralisée dans un Stockholm plutôt inquiétant, un cadavre particulièrement mutilé est repêché et l'enquête est confiée à Cecil Winge, assisté de Cardell ils vont se retrouver confrontés au mal absolu.
L'auteur va particulièrement soigner ses personnages, Cecil Winge au premier plan, malade et proche de la mort et qui va se lancer dans une "dernière croisade" contre le mal. Il y a aussi Cardell, ancien combattant infirme et désabusé, Blix et Anna Stina avec qui nous ferons intimement connaissance.
J'ai aimé le style et la plume de l'auteur, selon mes critères on touche ici la perfection à tous les niveaux, la narration est tellement naturelle que l'on côtoie l'abject sans même s'en offusquer, c'est vraiment bluffant.
J'aurai juste une réserve qui est un ressenti personnel, j'ai été un peu désappointé par le parti pris narratif en quatre parties que j'ai vécu comme une "cassure", surtout entre les deux premières parties même si par ailleurs cela peut se justifier.
Pour conclure et même si nous ne sommes qu'en janvier, ce titre est mon "coup de coeur" de l'année, ni plus ni moins !
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Ce livre est vraiment incroyable ! Suite à sa lecture, on comprend pourquoi sur la quatrième de couverture, on le compare au roman le parfum de Patrick Süskind. Pourquoi ? Parce que l'on a l'impression de retrouver le Paris de Jean-Baptiste Grenouille. Autres liens entre les deux romans : ça pue la misère, les maladies courent les rues et les morts sont violentes et omniprésentes.

1793 est à mi-chemin entre roman historique et thriller. Lorsque l'on débute cette lecture, on est captivé dès les premiers chapitres. Les personnages sont charismatiques, très torturés, très farfelus mais c'est tellement bien travaillé qu'on ressent pour eux de la pitié et l'envie de les aider ou, pour certains, de les abattre ! On est embarqués dans une enquête complexe, sinueuse mais sans aucun temps mort ! C'est brillant, on ne voit pas les pages s'enchaîner.

J'ai vraiment beaucoup aimé le découpage en quatre parties effectué par l'auteur. Les quatre parties correspondent à des saisons mais dans un sens inversé. Tout au long de ces parties, on suit différents personnages, dans deux parties nous allons suivre Cardell et Winge. Personnellement, j'ai eu un énorme coup de coeur pour ce duo. Tout au long de la première partie du livre, on sent qu'ils se jaugent, qu'ils s'apprivoisent, qu'ils finissent par s'apprécier. Ce qui fait la force de ce duo improbable, c'est qu'ils dérangent, ils dérangent les grands notables de cette ville… Les deux autres parties suivent des personnages qui interviennent dans l'histoire, j'ai également beaucoup apprécié ces parties, on se sent très proches des personnages, on a l'impression de lire un journal intime. Toutes les parties s'assemblent comme un puzzle et on comprend où l'auteur veut nous mener. C'est vraiment très sombre, mais j'ai adoré ça !

L'auteur réalise aussi un sans faute au niveau reconstitution historique. On est vraiment en immersion totale dans le Stockholm du XVIIIe siècle ! Ça pue, ça suinte, on croise la mort et la misère à chaque coin de rue… le tout saupoudré d'un air de révolution… C'est terrifiant !!!

Et puis le dernier argument de choc, c'est le talent de l'auteur… Son écriture est puissante, saisissante, glaçante ! C'est vraiment un aller sans retour dans la noirceur que nous offre là Niklas Natt Och Dag, c'est du grand art !

Sans nul doute ma plus belle lecture de 2019, c'était tellement bien que je l'ai lu deux fois d'affilée ! J'ai tellement envie de vous en raconter davantage mais il ne faut pas, car ça mérite d'être découvert sans spoil ! Pour conclure je vous dirais juste que c'est un excellent thriller historique avec une intrigue complexe et une enquête captivante !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Gloups!
Je n'ai qu'un mot:Gloups!

Qui aurait dit que ce bel aristocrate suédois répondant au nom magnifique de Nicolas Nuit et Jour (oui, oui, c'est la traduction exacte de son vrai nom, son patronyme n'est pas un pseudonyme), qui aurait dit qu'un auteur aussi distingué me ferait éprouver un tel mélange de fascination et d'horreur ?

Gloups et regloups !

Je crois que j'ai atteint le fond du glauque et pourtant je n'ai pu lâcher ce terrible bouquin...

1793 est un thriller historique, ultra documenté, brillamment écrit, passionnant de bout en bout, mais qui demande au lecteur un coeur bien accroché...

Un couple d'enquêteurs improbable, un "boudin" manchot et ivrogne (un policier à la retraite recyclé dans une sorte de milice privée sans foi ni loi) et un homme de loi, juge d'instruction fantomatique, crachant le sang et au dernier degré de la consomption, traquent un meurtrier pervers qui a fait subir les pires sévices à sa victime, laquelle devait être un jeune homme blond (je vous passe les raisons qui rendent ma formulation hésitante...)

. Tout se déroule dans un Stockholm que l'esprit des lumières pas plus que les idées révolutionnaires ne semblent avoir touché, un Stockholm encore médiéval, crasseux, violent, puant, sinistre.

Une ville de cauchemar, pour une enquête cauchemardesque !

Il ne fait pas bon être femme non plus dans cette ville-là. On a tôt fait de terminer ses jours dans un sordide lupanar ou pire dans une "fabrique", une sorte de maison de correction pour filles depravées-il suffit d'être violée ou mère célibataire pour aller grossir les rangs des malheureuses qui croupissent dans cette maison-là...et celle qui veut en sortir devra envisager l'évasion la plus revulsante qu'il m'ait été donné de lire. À sa place, je crois que j'aurais préféré rester en prison !

Je resume:une femme prête à tout, deux détectives qu'on dirait sortis d'un tableau de Jérôme Bosch, une ville putride, atroce, sauvage et un cadavre fort peu présentable, voilà le menu.

Vous avez accroché votre ceinture ? Pris votre Prozac et votre Primperan? C'est parti pour les émotions fortes !

Incroyablement bien écrit, sordide et glauque à souhait, voici 1793, made in Sweden comme si vous y étiez !

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Le corps mutilé d'un inconnu est repêché. C'est donc reparti pour la Suède, dans le nauséabond lac Fatburen, à Stockholm en 1793 alors que non loin, en France, il se passe deux trois trucs historiquement assez lourds.
L'enquête va s'avérer longue et pénible...
C'est l'un des points faibles de ce polar, la difficulté de contextualiser la situation suédoise. L'auteur s'est bien fendu d'une postface expliquant sa démarche, il n'en reste pas moins que pour moi petit français pas très doué en Histoire (autre que l'hagiographie éduc-nat), saisir l'articulation des évènements vécus par les protagonistes avant l'enquête a été difficile. On comprend que la Suède a été en guerre contre la Russie, que le roi Gustav III est mort un an auparavant (après recherche, assassiné) et qu'après une lutte de pouvoir c'est finalement le baron Reuterholm qui dirige le pays au nom du comte Karl, frère du roi et nommé régent et tuteur du prince héritier Gustave IV. Ouf ...La situation politique est donc assez instable, et on charge des "boudins" (selon moi un ancien soldat reconverti en auxiliaire de la police) et des "saucisses" (selon moi un policier municipal) de tenir fermement toute cette société de va-nu-pieds qui traîne à Stockholm... le pouvoir craint en effet une extension de la lutte des français jusque dans ce Nord que l'auteur va abondamment décrire.
On va donc s'attaquer aux qualités de ce roman en commençant par une plongée très immersive (et j'espère réaliste) dans la capitale Suédoise au dix-huitième siècle : ça pue, c'est sale, c'est affreux... Ensuite le fil narratif est très soigné : découpage en quatre grandes parties correspondant aux quatre saisons de l'année 1793. je ne vais pas divulgâcher, mais même habitué aux sauts temporels, là, j'y ai trouvé mon compte, dans la progressivité de l'action, de l'intrigue. Je me suis retrouvé hameçonné par l'ambiance et les trajectoires saisissantes des personnages dans cette société suédoise constituée d'une belle brochette de pervers, de détraqués en tous genres.
Troisième qualité, les protagonistes de ce roman : atypiques détectives qui tranchent l'un par son intégrité (Cecil Winge, homme de loi rongé par la phtisie) l'autre (Jean Michael Cardell, ancien soldat, vétéran de la guerre russo-suédoise où il a laissé un bras, alcoolique et tourmenté par ses souvenirs de guerre) par son pragmatisme. Mais ces deux-là, au-delà de ces différences, se respectent et partagent la même détermination à expliquer et punir le crime d'ouverture du roman, nous entraînant inéluctablement dans le tourbillon de leur enquête.
Je me suis souvent demandé jadis, en refermant un volume de Mankell, comment une société souvent citée comme modèle, pouvait inspirer de telles horreurs à ses écrivains. Ce bouquin apporte une partie de la réponse.
Bref, un vrai coup de coeur polar noir historique, âmes sensibles s'abstenir !
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1793. L'année de tous les dangers pour les monarchies européennes qui observent, la peur au ventre, la Révolution française.
A Stockholm, Gustav III a été assassiné l'an passé et quand son fils monte sur le trône, l'ambiance de la capitale est délétère. Paranoïaque, le défunt roi avait missionné des dizaines d'espions chargés de rapporter le moindre propos anti monarchique, dans les cafés fréquentés par le peuple, aussi bien que dans les nobles maisons.
C'est dans ce contexte délétère que Mickel Cardell, boudin de la garde séparée, vétéran de la guerre avec la Russie, manchot et porté sur la bouteille, repêche, dans les eaux nauséabondes du lac Fatburen, le corps d'un inconnu sauvagement mutilé. Les boudins n'ayant pas vocation à résoudre des meurtres, l'affaire devrait s'arrêter là pour Cardell. Mais il ne peut s'empêcher de penser à la pauvre victime et, quand Cecil Winge, de la chambre de police, lui demande son aide, il finit par accepter. Les deux hommes sont aussi différents qu'on peut l'être. Cardell est un bon vivant, Winge un ascète. Condamné par la phtisie, déjà pâle comme la mort, il sait qu'il vit ses dernières heures dans la police qui va passer entre les mains du redoutable Gustaf Adolf Reuterholm, ainsi que ses dernières heures sur cette terre. Mais avant de rejoindre ses ancêtres, Winge est déterminé à trouver l'immonde bête qui a torturé et mutilé Karl Johan, comme l'ont baptisé les deux hommes.

Un meurtre, deux enquêteurs dissemblables et au bout du rouleau…On pourrait penser, a priori, que 1793 est un polar comme les autres. Ce serait une grave erreur ! 1793 est bien plus qu'un simple polar historique. C'est une plongée dans la misère et la violence d'une société suédoise qui voit les riches se livrer aux pires bassesses quand le peuple lutte au jour le jour pour sa survie.
Aucune tendresse, aucun espoir dans ce roman où règnent la noirceur, la haine et la folie. D'une écriture nerveuse et très sensorielle, Niklas Natt och Dag nous entraîne dans les bas-fonds, dans la fange, la crasse et les excréments, à travers le destin de personnages complexes, torturés, ni tout blancs, ni tout noirs. Son roman, en quatre parties, est un puzzle qui peut déconcerter, mais toutes les pièces se réunissent à la fin pour ‘'éclairer'' une histoire tragique où la lumière ne brille jamais.
On l'aura compris, 1793 est un polar historique sans concessions, dur et réaliste, à ne pas mettre entre toutes les mains tant il faut avoir le coeur bien accroché pour en supporter les relents putrides, la noirceur des âmes, l'absence d'espoir. Un livre qui bouscule.
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« Tiens, lis ça, allez, tu vas adorer, promis, c'est génial ! » c'est à peu près ce que m'a dit et répété en boucle une collègue qui venait de dévorer ce roman et qui débordait d'enthousiasme.
J'ai donc accepté de me plonger dans « 1793 » alors que je n'aime pas vraiment les romans historiques, juste pour calmer ma collègue qui était exaltée au point que j'ai craint qu'elle ne me lâche pas jusqu'à ce que je cède.
Je me suis dis qu'au pire j'en lirais 40 pages et que je le lui rendrais en lui disant que je n'avais pas accroché.
Mais en réalité, j'ai beaucoup aimé cette ambiance suédoise, bien que très froide, carrément sale, d'une violence inouïe et où la corruption est absolument partout.
On va suivre deux hommes au bout du rouleau, un manchot et un tuberculeux en fin de vie, essayer de résoudre un crime atroce.
On est totalement immergé dans un univers nauséabond, épais comme de la fange, dont l'odeur immonde nous colle à la peau du début à la fin, mais malgré tout, j'ai adoré ce roman.
Les passages consacrés à la politique, aux complots et autres coups tordus ne m'ont pas vraiment passionnée, mais ils sont bien intégrés à l'histoire donc ça n'était pas indigeste pour autant.
Les deux personnages principaux sont atypiques et on s'attache rapidement à eux.
L'intrigue tient bien la route, l'écriture est superbe et l'ambiance est merveilleusement décrite.
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Né en 1979, Niklas Natt och Dag est le descendant d'une des plus anciennes familles de la noblesse suédoise.

Pour son premier roman, paru aux éditions Sonatine, cet être proprement singulier, croisé lors du dernier quais du polar, livre un roman monté en quatre parties qui correspond à quatre saisons, qui épate par sa précision, une reconstitution historique vraiment saisissante : notamment dans des descriptions de scènes de guerre particulièrement fortes.

Véritable phénomène d'édition dans les pays scandinaves, encensé par une critique dithyrambique, ce premier roman est un coup de maître, profond et noir, sans concession, puissant, charnel et fiévreux.

Les amateurs de thrillers historiques sont soumis à rude épreuve : entre dilemmes moraux impossibles, destins brisés et luttes acharnées pour survivre,les personnages de 1793 peinent à s'arracher à leur sort.

1793 évoque autant le Parfum de Patrick Süskind que James Ellroy..Ce qui est certain, c'est qu'il est écrit par une plume virtuose, et qu' 1793 est assurément un roman mené de main de maître.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Notez bien ce nom : Niklas Natt och Dag, un auteur suédois qui a signé son premier roman au nom « 1793« qui évoque chez nous les lointaines réminiscences de la poudre des fusils, des canons, celles des échafauds, des têtes tranchées, des paniers en osier recueillant ces dernières fraîchement cueillies.. et ce sang, tout ce sang.. La révolution française suscite l'effroi jusqu'en Suède. Nous sommes un an après la mort du roi fou Gustav III de Suède, le pouvoir paranoïaque cauchemarde à l'idée de complots ourdis par des séditieux influencés par les idées révolutionnaires. C'est dans ce contexte pour le moins agité que Cardell découvre dans un lac de Stockholm le tronc sans bras ni jambes d'un homme aux yeux énuclées. C'est à Cecil Winge, un homme de loi, qu'incombe la lourde tâche de mener l'enquête sur cet homicide. Winge est atteint de phtisie ce qui le condamne à une mort douloureuse et prématurée. Voilà pour l'histoire qui est complexe mais la maestria de l'auteur nous permet de saisir les circonvolutions du récit pour mieux nous surprendre. « 1793 » est un grand thriller historique et son auteur l'a voulu, avec un travail de recherche très rigoureux, comme une reconstitution des plus fidèles de cette période troublée. Les éditions Sonatine parle de Patrick Süskind et son fameux « le Parfum » comme influence pour ce livre. C'est vrai que les odeurs, les émotions, les ressentis, les descriptions des symptômes de maladies, la corruption de l'air vicié, tout ces éléments donnent une idée très réelle et sombre de la vie à Stockholm à la toute fin du XVIIIème siècle et rappelle donc Süskind. Mais Niklas Natt och Dag n'est pas un simple ersatz, c'est un écrivain de talent qui a son identité, son style d'écriture est brillant et nous d'être emporté par le souffle de cette histoire divisée en quatre parties. L'alcool, la chair, la lubricité, les vices et perversités de pasteurs, de membres de l'élite suédoise mais aussi du peuple, donnent une dimension très noire à ce thriller. Pour ma part, j'ai aussi songé à Tim Willocks comme source d'inspiration. Sombre, mélancolique, tourmenté, « 1793 » est un thriller historique envoûtant, âpre aussi car il nous faut, pour récolter les fruits du lecteur rassasié, faire preuve de patience et de malice pour deviner les ressorts d'une histoire qui tel un puzzle, voit ces différents morceaux se mettre délicatement en place. « 1793 » ne manque pas de souffle, j'ai déjà hâte de voir où nous mènerons les prochains écrits de Niklas Natt och Dag. Un auteur et une plume à découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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