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3,92

sur 814 notes
Un de mes coups de coeur de ce mois de Février! Un vrai coup de poing littéraire! J'ai adoré; je viens de finir un livre sur la Commune de Paris que j'ai beaucoup apprécié et j'ai retrouvé cette documentation historique très fouillée, cette ambiance "sale" et lourde...
1793 est en Suède une « année terrible », le pays est au bord du gouffre. La révolution française étend son ombre, on voit des complots partout. Depuis l'assassinat du roi Gustave III, la vie est de plus en plus dure pour les pauvres et les miséreux qui s'entassent et s'enivrent dans les tavernes sordides de la capitale. C'est dans ce climat, qu'à l'automne, Michael Cardell, membre de ce corps de police, recruté parmi les anciens soldats blessés de guerre, repêche au bord d'un lac, au milieu des ordures, un cadavre peu ordinaire: celui d'un homme encore jeune, amputé de ses quatre membres, yeux crevés et langue arrachée... le chef de la police va charger Cecil Winge d'élucider ce crime horrible. Ce dernier est un homme des Lumières, brillant juriste connu pour son intégrité. Il forme avec Cardell, ancien soldat ayant perdu son bras gauche à la guerre, un duo d'enquêteurs improbable. En effet, Winge est un vivant en sursis. Rongé par la tuberculose, il n'est plus qu'un pâle fantôme.
Des tavernes crasseuses, aux lieux où se cachent les débauches échevelées des aristocrates, ils essaient sans relâche de trouver la réponse à cette question qui conditionne leurs recherches et qui restera vaine en cet automne: quel est le nom de la victime ?

Dans ce livre, on rencontre Kristofer Blix, apprenti chirurgien pendant la guerre, fasciné par la vie à Stockholm. En une nuit, il perdra son pécule. Couvert de dettes, il sera « vendu » à un personnage étrange et inquiétant qui le forcera à commettre l'irréparable. Puis on fait la connaissance
d'Anna: sa mère meurt et elle est dénoncée par ses voisins qui l'accusent de se prostituer. Elle sera emmenée à la « Filature », endroit dans lequel des centaines de femmes de tous âges sont prisonnières, une bâtisse inhumaine dont personne ou presque ne sort vivant ( j'en ai encore des frissons..).
Avec l'hiver qui arrive, le plus froid que l'on ait connu de mémoire d'homme, Winge, désespéré, semble devoir mourir sans avoir résolu la mystérieuse affaire qui le maintenait encore en vie. C'est la venue de Cardell une nuit, à son chevet, muni d'un document qui permettra enfin d'identifier le malheureux mutilé, qui va littéralement le ressusciter.

La fin de ce thriller époustouflant donnera lieu à des rebondissements inattendus. Un thriller d'exception, par la construction minutieuse, sa force, son intrigue qui jamais ne laisse fléchir l'intérêt.
On est immergé dans cette année 1793 qui nous fait vivre le climat délétère d'une société corrompue, dans laquelle seuls quelques rares personnages croient encore à un monde juste.
Ce livre, servi par le style élégant et par le puissant pouvoir évocateur de l'auteur, possède une force et une qualité rare qui nous fait pénétrer ce monde de l'ancien régime, avec un souci du détail, du vécu saisissant de vérité. Je le recommande sans hésitation!
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1793 est un thriller historique nauséabond magistralement construit qui mérite le détour.
Pourtant, comme l'un des enquêteurs qui a du mal à entrer dans l'immonde lac de Fatburen pour y repêcher un cadavre amputé de tous ses membres, j'ai peiné à m'immerger dans ce roman dans les 50 premières pages. Tant de crasse, de puanteur, d'horreurs. de la viande saoule, des estropiés, des malades, des pervers. de la misère… tant de misère. Il ne faisait pas bon vivre à Stockholm en 1793. Un peu perturbée aussi par tous ces noms aux consonances étranges, ce contexte historique que je ne maîtrise pas, ces métiers mystérieux -boudin, maître cordier. J'ai donc commencé ma lecture en tournant frileusement les pages.

Une fois ce premier choc passé, ce fut une lecture très immersive qui m'a totalement absorbée. Un voyage dans l'horreur afin de découvrir l'identité de cet homme mutilé et mettre la main sur son bourreau. Les sévices qui peuplent les pages donnent la nausée et requièrent un coeur bien accroché

Le livre se distingue par une construction maligne en flashbacks avec changements de narrateur. Petit à petit, on remonte le fil de l'histoire, les pièces du puzzle s'assemblent jusqu'à un dénouement inattendu vraiment brillant. ‘Coup de maître' dit la couverture, j'acquiesce !
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Premier roman fiévreux, véritable phénomène littéraire, 1793 nous transporte dans un tourbillon romanesque. Vous succomberez dès les premières pages de ce thriller historique unique en son genre.

1793, a de quoi vous tenir éveillé(e) jusqu'à une heure avancée de la nuit..

Dans le Stockholm de la fin du XVIIIe siècle, sur fond de Révolution Française, un corps affreusement mutilé est retrouvé dans les eaux pestilentielles d'un lac. Deux personnages aussi torturé que dévoué à la morale vont tenter de comprendre comment on a pu arriver à tant de violence.

Le duo Cecil Winge, homme de loi tuberculeux, et Mickel Cardell, un vétéran de la guerre russo-suédoise fonctionne à merveille et vont mener cette enquête. Une enquête délicate qui va déranger bon nombre de personnes..
.On remonte le temps et les saisons à leurs côtés, pour essayer de découvrir l'identité de la victime. Mais attention toutefois, le Stockholm de 1793 n'est pas une ville idyllique, plutôt un lieu de vices et de corruptions.
Indices et fausses pistes nous entraînent dans les bas-fonds sordides de cette ville.
L'immersion est totale dans cette atmosphère étouffante, magistralement rendue par un fourmillement de détails sur la vie quotidienne à la fin du XVIIIe siècle, où misère, prostitution, épidémies, insalubrité, arnaques en tout genre sévissent.

C'est glauque, c'est boueux, c'est sombre, ça caille s'évère, les haleines sont fétides.. et l'intrigue est passionnante !
Sous toute cette crasse, certains coeurs bienveillants pourront espérer se réchauffer à la lueur de quelques braises d'humanité !

Avec 1793 Natt Och Dag signe à la fois un roman policier, un roman noir, un thriller passionnant et érudit. Une oeuvre ambitieuse mais totalement maîtrisée. Un voyage dans le temps époustouflant !

Laissez-vous submerger par 1973, un récit à la noirceur crépusculaire.. entouré de ténèbres.

Une grande Claque ! Une grande réussite ! Une très belle découverte, et Grand ! Grand ! Coup de coeur !

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Préparez-vous a du costaud en abordant ce roman foisonnant, policier et historique.

Il est policier par la recherche des coupables face à un cadavre particulièrement mutilé, enquête diligentée par un ex-soldat manchot et par un juriste mourant de phtisie.
Et il est historique par la capacité narrative de l'auteur à nous décrire la société suédoise de la fin du 18e siècle, dans les classes les plus misérables de la ville de Stockholm.
La documentation des sources est de grande qualité. Rien ne nous est épargné en matière d'indigence, de misère, de crasse, de remugles, d'abjections et de bassesse, en y ajoutant un soupçon de paillardise et beaucoup de violence.

Tel est posé le contexte, noir à souhait, et contre toute attente, on est très vite accroché par l'histoire et par le tableau vivant et pouilleux qui l'enrobe, peint avec minutie et moult détails, noyé dans les valeurs d'alcool. Voici un auteur qui, non content de savoir harponner son lecteur avec une imagination et une structure narrative maîtrisée, le fait avec un style dense et fluide à la fois.

Comme je l'annonçais, c'est du costaud !
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Si le titre est facilement mémorisable, le nom de l'auteur Niklas natt och dag l'est beaucoup moins.

C'est un polar nordique original où un estropié de guerre avec un enquêteur atteint de phtisie essaient d'élucider un meurtre et de donner un nom à un cadavre retrouvé dans le lac de Fatbuten.

L'ambiance est glauque, tout est insalubre, la faim, la pauvreté, les nuits d'hiver de stokholm sont dépeints avec brio. On se croirait réellement en 1793. Chapeau bas d'ailleurs pour cette mise en scène.

La trame est bien ficelée autours de 4 grands chapitres se succédant avec intelligence.
Même si tout a été très bien orchestré, la fausse note de la fin a fait retomber mon enthousiasme. " ça n'engage que moi biensur ! "

Un premier roman réussi, je suivrais de près cet auteur.
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Voici un livre qui réussi un véritable équilibre entre roman historique et policier.
1793, à Stockholm, est retrouvé un corps, où plutôt ce qui l'en reste, par un ancien combattant de la guerre contre la Russie.
Ce qui intrigue particulièrement, c'est la manière dont le corps a été mutilé. On pense que ces mutilations ont dû être faite par quelqu'un ayant de sérieuses connaissances en chirurgie.
Cette affaire est confié à un enquêteur particulièrement intègre en ses temps troublés par les échos de la révolution française. Il va faire équipe avec notre ancien combattant, pour découvrir la vérité.
Au cours des différentes parties du livre, on va découvrir une galerie de personnages ayant un rapport avec la vie du mort.
Un premier roman très réussi, pour moi, on retrouve un peu du souffle de la religion de Tim Willocks dans ce livre.
Que vous soyez amateur d'histoire ou d'enquête policière je ne peux que vous le conseillez.
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Je suis assez déçue par cette lecture, dont j'attendais beaucoup au vu des critiques dithyrambiques que 1793 a reçues sur Babelio.

Tout d'abord, l'intrigue « magistrale » m'a personnellement plutôt ennuyée : beaucoup de détours, de passages dont je ne voyais pas l'intérêt, voire de parties entières (la Filature avec Anna Stina notamment) qui bien que pas désagréables à lire n'apportent pas grand-chose au récit à mon sens. Moi qui suis habituellement une lectrice lente et attentive, j'ai lu beaucoup de pages rapidement, voire en diagonale…

Et les nombreuses horreurs décrites ne m'ont pas encouragée au contraire : j'ai dû sauter des passages entiers tellement les descriptions me répugnaient. Je suis certes assez sensible et j'ai souvent tendance à lire des passages en diagonale pour cette raison, mais jamais à ce point. de plus, d'habitude cela ne me dérange pas (je sais que c'est moi qui suis sensible, et je trouve normal que les auteurs n'aient pas à se censurer), mais ici je ne voyais vraiment pas ce que cela apportait à l'intrigue.

Quant au dénouement, il ne m'a absolument pas bluffée, et m'a même franchement déçue.

Ensuite, les personnages : les héros Cecil Winge et Mickel Cardell sont certes sympathiques, mais pour moi ils sont loin d'être originaux, et j'ai ressenti durant toute ma lecture une impression de déjà-vu…

Enfin, de manière plus anecdotique, une des raisons pour lesquelles je voulais lire ce roman était son contexte historique. Malheureusement, et malgré la postface dans laquelle l'auteur affirme avoir fait beaucoup de recherches, je n'ai presque rien appris sur la Suède à la fin du XVIIIe siècle, si ce n'est quelques notions sur la géographie de Stockholm ! En outre, aucune explication ne vient compléter l'ouvrage, ce qui est frustrant quand on s'intéresse à l'Histoire, mais surtout gênant quand cela empêche de comprendre sa lecture (savoir ce qu'est un « boudin » n'est pas évident…).
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Enfin un livre où je trouve que la promesse de la 4e est à la hauteur du contenu 😍. Oui, pour un premier roman, 1793 de Niklas Natt och Dag est un coup de maître ! Et oh que oui, j'adhère totalement à la référence qui y est faite à Patrick Süskind et son roman le parfum.

La toile de fond : une enquête policière sert de fil conducteur, mais pour moi, c'est avant tout le contexte historique qui apparaît en filigrane et l'atmosphère en découlant qui prédomine et donne tout son sel au roman.

"Atmosphère, atmosphère (...)" : l'écriture est sobre, fluide, élégante. L'auteur restitue un quotidien souvent misérable sans jamais verser dans le pathos ou la vulgarité. le travail de documentation effectué participe aussi probablement à sa capacité a, en seulement quelques lignes, happer le lecteur et l'immerger dans un univers sombre, sans pitié et criant de vérité (la couverture de l'édition Sonatine représentant La "Bataille de la baie de Vyborg" d'Ivan Aïvazovski, particulièrement bien choisie, est d'ailleurs à l'avenant).

Les personnages : tous finement travaillés et ciselés par l'auteur à la manière d'un orfèvre. Marqués par les épreuves chacun à leur façon, on s'y attache et on tremble pour eux, sans pour autant jamais ressentir de pitié à leur égard.

La construction de l'intrigue : excellente ! Originale, même si un peu déstabilisante au départ, elle tient le lecteur en haleine tout en lui offrant la possibilité de bien appréhender la psychologie et l'évolution des différents protagonistes de l'histoire.

Une belle réussite et un auteur à suivre ! ❤️
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Ouf ça, c'est du lourd !
ATTENTION, ce roman n'est pas à mettre dans toutes les mains car il y a tout de même des scènes de violence qui sont absolument insupportables.
Par contre, en terme de construction d'histoire, ce roman est absolument hallucinant.
4 parties, 4 parties qui, à un moment donné, vont se rencontrer, se croiser, s'expliquer.
Parfois pour le meilleur mais souvent pour le pire.
Je pense n'avoir jamais lu un roman d'une telle intensité. S'il n'y avait eu que la violence, je l'aurai abandonné très vite. Il faut avouer que, en commençant la seconde partie, je me disais que si elle était identique à la première, je risquais bien d'abandonner.
Et puis, tout s'enchaîne et j'ai été captivée par l'intrigue ainsi que par le mobile qui a pu conduire au meurtre.
A certains moments j'ai croisé les doigts pour que l'auteur mette un peu d'humanité dans ce roman en sauvant un personnage ou en abrégeant les souffrances d'un autre.
J'en suis encore toute retournée !

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Une immersion incroyable dans la suède de la fin du XVIIIème siècle, avec ce que ça implique de misère (vétérans de guerre et condition de vie terribles), glauque (un langage cru et dur mais extrêmement réaliste finalement) et d'inhumanités (le traitement de l'être humain par l'être humain est si dur...)
On est avec Cecil Winge, qui se meurt de phtisie, mais qui enquête une dernière fois sur un meurtre ignoble. le corps retrouvé totalement démembré, sans langue et sans yeux dans un lac qui sert de station d'épuration aux habitants de la ville par Mikel Cardell, acolyte de Winge pour cette enquête et surtout ancien militaire amputé d'un bras lors de la dernière guerre contre les russes alors qu'il cuvait son eau-de-vie de la nuit pour oublier son histoire, va emmener les 2 hommes sur un chemin d'une monstruosité innommable.
C'est époustouflant de réalisme, riche en documentation historique, on le sent à la lecture, c'est fouillé et surtout un style incroyable qui nous entraine au coeur de cette ville, dans la fange, dans l'alcool, dans la violence mais aussi dans les tourments humains.
Franchement, une belle découverte, un premier roman qui promet un bel avenir à cet auteur je pense!
Pour les passionnés de romans historiques mais qui ont quand même le coeur bien accroché, foncez!!!!
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