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3,82

sur 117 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelquefois, en fouinant dans ma Pal, je tombe sur des surprises, et non pas des moindres.
Je ne me rappelais absolument pas que je possédais ce livre, et il a fallu que je sollicite mes petites cellules grises à plein régime pour me rappeler qui me l'avait offert.
Bon, la surprise passée, il s'est avéré que ce livre était parfait pour valider l'un des items du challenge Multi-Défis 2022.
Nous sommes au moyen-âge, et un savant originaire de Bagdad, Hannibal Qassim El Battouti se réfugie dans un château appartenant à la « Stupeur du Monde », l'empereur Fréderic II.
Dans ce château au coeur des Pouilles, et qui n'est pas sans rappeler celui qui sert de décor dans le Nom de la Rose, le savant se débat pour retrouver une formule qui lui permettra de fixer des images. (Oui, nous parlons bien de ce qui pourrait être l'ancêtre de la photographie) Il est entouré de personnages réels, comme Fibonacci, mais aussi imaginaires comme sa fille, l'attachante petite Houdê.
Un scenario riche, car l'histoire ne va pas tourner qu'autour de l'invention d'Hannibal, mais aussi de toutes les implications qu'elle pourrait avoir, que ce soit au niveau religieux , mais aussi politique … Et puis, au fait, pourquoi Houdê ne marche plus ? Et qui est vraiment ce serviteur qui s'en occupe ?
Si j'ai clairement bien aimé l'histoire, j'ai par contre été beaucoup moins séduite par les graphismes de l'auteur. Je ne remets pas en question la qualité et le talent de Néjib, mais pour ma part, je n'aime pas trop ce côté un peu minimaliste et épuré. Dommage.

Challenge Multi-Défis 2022
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En partant de nombreux éléments historiques authentiques (l'empereur Frédéric II, dit Stupor Mundi, et ses rapports houleux avec la papauté, Hermann von Salza, grand maître de l'ordre teutonique, le castel del Monte et son aura de mystère, les découvertes des scientifiques arabes et les échanges de connaissances avec les savants chrétiens, la secte des assassins...), Néjib a concocté une histoire qui parle à la fois de quête du savoir, des rapport de pouvoir entre politique et religion, religion et science, science et politique. Avec un cadre qui n'est pas sans rappeler l'abbaye du Nom de la rose (le vrai Castel del Monte a d'ailleurs servi de décor au film adapté du roman de Eco) et qui donne un petit sentiment de huis clos, une urgence temporelle pour trouver le secret de la permanence des images, un mystère sur l'origine de la paralysie de la fille du personnage principale (formidable personnage capable de se souvenir de tous les livres qu'elle a lu mais incapable de se rappeler la nuit de la mort de sa mère), et un enchaînement des évènements parfaitement maîtrisé, cette BD permet de passer un excellent moment de lecture qui fait aussi réfléchir. le fil conducteur de l'histoire, sur l'ambivalence du rôle de la science, moyen de donner du bonheur aux hommes ou des "armes" aux hommes de pouvoir et en effet très bien tenu de bout en bout.
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Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lisant cette bande dessinée. Ce titre énigmatique "Stupor Mundi" (c'est aussi le surnom de Frederic II) et cette couverture avec ce personnage avec un drôle de nez. Et puis j'ai très vite été pris par la lecture, le lieu où les faits se passent et les histoires qui se croisent. C'est une belle adaptation et hypothèse d'un fait dont on ne connait toujours pas l'explication aujourd'hui.
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Cette BD alterne le très bon et le beaucoup moins... de longues planches de vide où je me suis ennuyé en tournant les pages machinalement succèdent à des situations incroyablement bien décrites, renforçant l'atmosphère très lourde et très bien rendue de l'époque et du moment.

Le moment... le début du XIIIè siècle. Frédéric II, surnommé Stupor Mundi, est un empereur qui se pique de sciences. Tyrannique, despote "éclairé selon l'expression consacrée, il fait preuve d'un mécennat assez ciblé. Doté d'une curiosité scientifique il fera enfermer 3 bébés auxquels il sera interdit d'adresser la parole. Il veut voir quelle langue parlera naturellement un bébé auquel on n'en apprendrait aucune.

C'est dans ce contexte qu'arrive un savant arabe, pourchassé par son peuple, au Castel del Monte, véritable pépinière de talents. On y découvre les arts, la philosophie, les sciences... Il est accompagné de sa fille et d'un serviteur, ex membre de la secte des assassins.

Ses recherches financées par Frédéric II ont pour but de fixer sur une toile l'image de quelqu'un. La photographie. Mais aussi, une idée germe chez certains, fabriquer un saint suaire... Suprême hérésie pour certains. Défis scientifique immense pour d'autres. Surtout quand on sait que le nonce apostolique va débarquer pour voir ce miracle...

Hérétique, scientifique... deux mots que l'on collent encore bien souvent ensemble aujourd'hui. Et c'est finalement la modernité du propos qui m'a séduit. Ce récit historique nous heurte de plein fouet par son actualité. Car 8 siècles plus tard, on en est toujours là dans les rapports entre science et religion.
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Stupor Mundi, c'est Frédéric de Hohenstaufen (Frédéric II). Pourtant, le coeur de cet ouvrage n'est pas tellement ce personnage historique que ce qu'il représente : une lutte entre l'obscurantisme religieux contre la recherche et la connaissance. Stupor Mundi est un mécène et fervent défenseur de la science (il a d'ailleurs été excommunié par deux fois). Dans ce monde moyenâgeux, c'est dans son monastère des Pouilles qu'Hannibal Qassim El Battouti trouve refuge après avoir été poussé à l'exil par des religieux de Bagdad, heurtés par ses ambitions scientifiques. Il va y croiser les plus brillants esprits de l'époque, savants et artistes en tout genre, venus se réfugier sous l'aile protectrice de la Stupeur du Monde pour se consacrer à leur oeuvre.

Hannibal Qassim El Battouti lui tente de mettre un point final à une invention révolutionnaire. le lecteur va petit à petit comprendre de quoi il est question mais, sans trop en dévoiler, on peut dire qu'elle se heurte à l'obscurantisme religieux qui y voit une oeuvre du Malin. Notre inventeur est présenté comme étant le descendant d'Alhazen (965-1039), c'est-à-dire l'inventeur de la « camera oscura », rien de moins. Trouver le moyen d'avancer dans la recherche scientifique tout en préservant les susceptibilités n'est pas toujours chose aisée. Même dans une communauté éclairée comme celle de ce monastère italien, les forces sont contre lui.

L'anachronisme de l'invention de Hannibal Qassim El Battouti apporte une petite touche d'humour qui met d'autant plus en lumière les superstitions de cette époque. On pense forcément au Nom de la Rose d'Umberto Eco, avec ces personnages qui tour à tour révèlent leur part d'ombre. L'oeuvre de Néjib est aussi truffée de clins d'oeil à notre époque : un héros au physique rappelant Zlatan Ibrahimovic ou encore une petite fille qui se fait psychanalyser, levant le voile en même temps pour le lecteur sur ce qui se passe exactement. On comprend alors qu'il est aussi question de la folie du créateur pour sa création, qui le rend aveugle à tout ce qui n'est pas l'objet de son obsession, quitte à mettre en danger sa famille.

Le dessin n'est pas forcément très joli, mais il met bien en valeur le propos narratif et facilite la lisibilité. le découpage sait habilement tenir le lecteur en haleine, et les pages de ce pavé (presque 300) défilent sans aucun souci. C'est même passionnant ! J'ai découvert à l'occasion de cette lecture le personnage de Stupor Mundi que je ne connaissais pas. Une lecture qui amuse donc autant qu'elle éclaire le lecteur sur ce Moyen-Âge et trouve un écho avec l'actualité récente sur le débat entre liberté et portée d'un dessin.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Une histoire plutôt originale par ses dessins et le récit lui-même, où l'on assiste à la défiance de la science sur les religions au Moyen âge. Un savant arabe traverse la Méditerranée et se réfugie dans les Pouilles italiennes au milieu d'autres savants où il va continuer sa recherche... il a inventé un procédé de reproduction de l'image sur un linge, mais il lui manque la formule pour fixer celle-ci.
Après quelques efforts pour rencontrer le graphisme de Nejib, le récit m'a réellement transportée au Moyen âge: une histoire réussie!
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Une histoire biscornue dans une ambiance savante et médiévale qui distille ses indices avec parcimonie.

Et enfin, la lumière révèle.
Lien : http://noid.ch/stupor-mundi/
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Il y a évidemment quelque chose du "Nom de la Rose" dans ce huis clos médiéval. Mais limiter "Stupor Mundi" à cet illustre inspiration ne suffit pas. Déjà, il n'y a pas d'enquête. Surtout, Néjib ne cherche pas à étaler sa science ou a pérorer sur le pouvoir des livres et du savoir face à l'obscurantisme et aux religions.

Le style graphique est par ailleurs époustouflant. L'auteur allie l'épure aux tons pastels, des ombrages parfaits et un sens du cadrage et du mouvement qui rappellent les "Gus" de Christophe Blain. Les plans éloignés de la forteresse, quasi cinématographiques lorsqu'une troupe s'en approche, ébahissent et certains passages sont rythmés grâce à une succession de vignettes quasi identiques.

Les personnages enfin démontrent plus de charisme que les platitudes clichés du Sean Connery bronzé aux UV de l'adaptation d'Eco. Les scientifiques (charlatans?) ont des gueules de Beatles ou des tronches de Muppets, l'empereur écrase par sa majesté économe, les colères angoissées du savant sarrazin font grincer des dents, le noble soldat étonne par sa flamboyance contenue et, surtout, l'assassin arabe sans visage intrigue et émeut.

Une leçon graphique et scénaristique qui peut envoyer pas mal d'auteur sur un divan de psychanalyste...
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Une jolie découverte.

Roman graphique qui joue sur tous les axes aussi bien sur le fond que la forme.

Avec sa manière d'utiliser les couleurs notamment le rouge et le bleu et ce coup de crayon, l'illustrateur crée un univers propre qui accompagne le récit de manière cohérente.

Quant à l'histoire elle joue sur divers intrigues qui tendent en un seul et unique but. Que ce soit l'invention en elle même, la relation père fille ou encore le côté religieux de ce récit, chaque intrigue se déploie afin de créer un récit aux valeurs profondes.

En bref une bonne lecture, sans être un coup de coeur.

Bonne lecture à tous.
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Dans les temps anciens, les découvertes anciennes peuvent rapidement être taxées de sorcellerie. Alors lorsqu'au XIIIème siècle Hannibal Qassim El Battouti, un éminent savant arabe, découvre la photographie, les autres scientifiques le regardent d'un mauvais oeil. Débarqué dans une forteresse tenue par Frédérik II et pleine d'érudits, il va devoir réussir sa démonstration, sinon… le tout est publié chez Gallimard pour près de 300 pages.
L'histoire est centrée sur le savant, qui arrive les mains vides dans la cité. Très vite, on comprend que Frédérik II n'est pas un tendre et que la vie d'Hannibal dépend de la réussite de sa démonstration. La photographie, découverte au XIXème siècle, avait vue de nombreuses tentatives depuis l'invention de la camera obscura. le problème restait de fixer l'image. C'est ce que va chercher à faire Hannibal.

« Stupor mundi », de par ses intrigues, est plus proche du polar que de l'ouvrage scientifique. La comparaison faite avec « le nom de la rose », faite par l'éditeur, est un peu pompeuse mais pas dénuée de pertinence. Moyen-âge, sciences, religion, enquête… On retrouve les éléments qui ont fait le succès du roman. Les personnages sont nombreux, chacun jouant leur rôle. Et si le début est très confus et semble se disperser, l'auteur montre l'utilité des scènes par la suite.

La narration de Néjib n'est pas exempte de lenteurs. Comme pour beaucoup d'ouvrages actuels, quelques coupes n'auraient pas fait de mal à l'histoire. Malgré tout, la tension reste présente, puisqu'on espère toujours qu'Hannibal arrivera à fixer l'image. Les retours en arrière, expliquant son passé (et celui des autres personnages, sa fille et son garde du corps en tête), dynamisent l'ensemble, tendant vers le but final. Sans être profondément passionnant, « Stupor mundi » possède une certaine originalité dans son sujet, son époque ou encore ses personnages. On est capté par la lecture et une fois les enjeux présentés, le suspense s'installe.

Le dessin particulier de Néjib, âpre, au trait relâché et aux personnages durs, me laisse un sentiment partagé. En soit, il est stylisé et plutôt réussi, avec des noirs bien utilisés. Mais certaines cases paraissent bien vides. C'est un peu la conséquence des 288 pages de l'ouvrage. Bref, j'ai apprécié le style, mais pas de quoi s'arrêter pour admirer les cases.

« Stupor mundi » est une bonne bande-dessinée. le sujet est riche et original, la narration travaillée, le dessin possède une vraie personnalité. Restent quelques longueurs et un dessin parfois inégal. La pagination, hélas, devient de plus en plus un facteur négatif des ouvrages de BD. En tout cas, Néjib réalise un bel ouvrage à lire pour tous les amateurs d'obscurantisme.

Lien : http://blogbrother.fr/stupor..
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