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sur 116 notes
Une BD qui interroge sur le rapport entre science et religion, croyance et savoir, avec quelques références qui nécessitent sans doute des explications pour mieux comprendre certains passages, par exemple sur le fait de soumettre à la question au Moyen-Age ou des éléments sur le contexte historique.
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La scène s'ouvre au début du treizième siècle, sur une côte des Pouilles où l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, monarque éclairé surnommé la "Stupeur du monde", a édifié Castel del Monte, forteresse refuge de tous les plus prestigieux érudits du monde connu. Hannibal Qassim El Battouti, savant arabe chassé de Damas, y débarque sur invitation de l'empereur en compagnie de sa fille Houdê, paralysée et amnésique depuis la mort mystérieuse de sa mère, et de son esclave El Ghoul, maître assassin repenti. Hannibal ne pourra bénéficier de l'asile et de subventions pour poursuivre ses recherches qu'à condition de mettre au point pour l'empereur l'invention qui lui a valu son exil, une étrange machine capable de fixer des images sur du tissu, grâce à un jeu de lumière. Procédé qui trouvera vite son utilité dans le conflit opposant Frédéric II à la papauté à une époque où toute image, en particulier les représentations religieuses, joue un rôle diplomatique de premier ordre. Et si la photographie avait été mise au point au Moyen-Âge ? le procédé de la chambre noire étant connu depuis l'antiquité dans une large aire géographique, certains scientifiques auraient pu tenter leur chance... Cet excellent roman graphique joue entre histoire et fiction pour proposer une réflexion fine sur l'instrumentalisation de la science et de la religion en politique. Je le conseille à tous les lecteurs amateurs de thriller et d'histoire dès la fin du collège.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Quelquefois, en fouinant dans ma Pal, je tombe sur des surprises, et non pas des moindres.
Je ne me rappelais absolument pas que je possédais ce livre, et il a fallu que je sollicite mes petites cellules grises à plein régime pour me rappeler qui me l'avait offert.
Bon, la surprise passée, il s'est avéré que ce livre était parfait pour valider l'un des items du challenge Multi-Défis 2022.
Nous sommes au moyen-âge, et un savant originaire de Bagdad, Hannibal Qassim El Battouti se réfugie dans un château appartenant à la « Stupeur du Monde », l'empereur Fréderic II.
Dans ce château au coeur des Pouilles, et qui n'est pas sans rappeler celui qui sert de décor dans le Nom de la Rose, le savant se débat pour retrouver une formule qui lui permettra de fixer des images. (Oui, nous parlons bien de ce qui pourrait être l'ancêtre de la photographie) Il est entouré de personnages réels, comme Fibonacci, mais aussi imaginaires comme sa fille, l'attachante petite Houdê.
Un scenario riche, car l'histoire ne va pas tourner qu'autour de l'invention d'Hannibal, mais aussi de toutes les implications qu'elle pourrait avoir, que ce soit au niveau religieux , mais aussi politique … Et puis, au fait, pourquoi Houdê ne marche plus ? Et qui est vraiment ce serviteur qui s'en occupe ?
Si j'ai clairement bien aimé l'histoire, j'ai par contre été beaucoup moins séduite par les graphismes de l'auteur. Je ne remets pas en question la qualité et le talent de Néjib, mais pour ma part, je n'aime pas trop ce côté un peu minimaliste et épuré. Dommage.

Challenge Multi-Défis 2022
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Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lisant cette bande dessinée. Ce titre énigmatique "Stupor Mundi" (c'est aussi le surnom de Frederic II) et cette couverture avec ce personnage avec un drôle de nez. Et puis j'ai très vite été pris par la lecture, le lieu où les faits se passent et les histoires qui se croisent. C'est une belle adaptation et hypothèse d'un fait dont on ne connait toujours pas l'explication aujourd'hui.
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Une histoire plutôt originale par ses dessins et le récit lui-même, où l'on assiste à la défiance de la science sur les religions au Moyen âge. Un savant arabe traverse la Méditerranée et se réfugie dans les Pouilles italiennes au milieu d'autres savants où il va continuer sa recherche... il a inventé un procédé de reproduction de l'image sur un linge, mais il lui manque la formule pour fixer celle-ci.
Après quelques efforts pour rencontrer le graphisme de Nejib, le récit m'a réellement transportée au Moyen âge: une histoire réussie!
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En partant de nombreux éléments historiques authentiques (l'empereur Frédéric II, dit Stupor Mundi, et ses rapports houleux avec la papauté, Hermann von Salza, grand maître de l'ordre teutonique, le castel del Monte et son aura de mystère, les découvertes des scientifiques arabes et les échanges de connaissances avec les savants chrétiens, la secte des assassins...), Néjib a concocté une histoire qui parle à la fois de quête du savoir, des rapport de pouvoir entre politique et religion, religion et science, science et politique. Avec un cadre qui n'est pas sans rappeler l'abbaye du Nom de la rose (le vrai Castel del Monte a d'ailleurs servi de décor au film adapté du roman de Eco) et qui donne un petit sentiment de huis clos, une urgence temporelle pour trouver le secret de la permanence des images, un mystère sur l'origine de la paralysie de la fille du personnage principale (formidable personnage capable de se souvenir de tous les livres qu'elle a lu mais incapable de se rappeler la nuit de la mort de sa mère), et un enchaînement des évènements parfaitement maîtrisé, cette BD permet de passer un excellent moment de lecture qui fait aussi réfléchir. le fil conducteur de l'histoire, sur l'ambivalence du rôle de la science, moyen de donner du bonheur aux hommes ou des "armes" aux hommes de pouvoir et en effet très bien tenu de bout en bout.
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“Les Pouilles, fin du Moyen Age. Un mystérieux château abrite les esprits les plus éminents de la chrétienté. Hannibal Qassim el Battouti, fuyant Baghdad avec sa fille Houdê et son esclave El Ghoul, pense y trouver le soutien nécessaire pour achever Beït-el-Dhaw, une invention extraordinaire. Mais les hommes de son temps sont-ils prêts à accepter l'inconcevable ? “

Dévoilons-le tout de suite, ce qu'Hannibal a découvert, c'est le principe de la photographie. Seulement, il ne se rappelle plus de la formule pour “fixer” durablement l'image sur son support. Alors, il vient solliciter l'aide de Stupor Mundi. Celui-ci, voyant là l'occasion de soumettre une bonne fois pour toutes la papauté, lui accorde de l'aide en secret : il lui adjoint le mathématicien Fibonacci et lui fournit un appui logistique. A la condition toutefois, de fabriquer un faux suaire à ses fins personnelles.

Un jeu dangereux. Qui pourrait mal tourner. On ne plaisante pas avec le Blasphème à cette époque.

Et nous voilà donc remontés au temps où la recherche scientifique était considérée comme une pratique hérétique, passible de mort. Ce à quoi nous assistons ici, c'est tout bonnement aux débuts de la Science et à la lutte qui s'ensuivra avec la Croyance pour dominer le champ de l'explication du monde.

Néjib, lui, avec beaucoup de classe et une facilité toute apparente (comme son trait réduit à l'essentiel – avis aux non amateurs…) finit par une élégante pirouette. Après tout Hannibal n'a-t-il pas simplement inventé un moyen de se souvenir des belles choses ?

Un régal.
Lien : https://chikitalit.com/nejib..
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Cette BD alterne le très bon et le beaucoup moins... de longues planches de vide où je me suis ennuyé en tournant les pages machinalement succèdent à des situations incroyablement bien décrites, renforçant l'atmosphère très lourde et très bien rendue de l'époque et du moment.

Le moment... le début du XIIIè siècle. Frédéric II, surnommé Stupor Mundi, est un empereur qui se pique de sciences. Tyrannique, despote "éclairé selon l'expression consacrée, il fait preuve d'un mécennat assez ciblé. Doté d'une curiosité scientifique il fera enfermer 3 bébés auxquels il sera interdit d'adresser la parole. Il veut voir quelle langue parlera naturellement un bébé auquel on n'en apprendrait aucune.

C'est dans ce contexte qu'arrive un savant arabe, pourchassé par son peuple, au Castel del Monte, véritable pépinière de talents. On y découvre les arts, la philosophie, les sciences... Il est accompagné de sa fille et d'un serviteur, ex membre de la secte des assassins.

Ses recherches financées par Frédéric II ont pour but de fixer sur une toile l'image de quelqu'un. La photographie. Mais aussi, une idée germe chez certains, fabriquer un saint suaire... Suprême hérésie pour certains. Défis scientifique immense pour d'autres. Surtout quand on sait que le nonce apostolique va débarquer pour voir ce miracle...

Hérétique, scientifique... deux mots que l'on collent encore bien souvent ensemble aujourd'hui. Et c'est finalement la modernité du propos qui m'a séduit. Ce récit historique nous heurte de plein fouet par son actualité. Car 8 siècles plus tard, on en est toujours là dans les rapports entre science et religion.
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Il y a évidemment quelque chose du "Nom de la Rose" dans ce huis clos médiéval. Mais limiter "Stupor Mundi" à cet illustre inspiration ne suffit pas. Déjà, il n'y a pas d'enquête. Surtout, Néjib ne cherche pas à étaler sa science ou a pérorer sur le pouvoir des livres et du savoir face à l'obscurantisme et aux religions.

Le style graphique est par ailleurs époustouflant. L'auteur allie l'épure aux tons pastels, des ombrages parfaits et un sens du cadrage et du mouvement qui rappellent les "Gus" de Christophe Blain. Les plans éloignés de la forteresse, quasi cinématographiques lorsqu'une troupe s'en approche, ébahissent et certains passages sont rythmés grâce à une succession de vignettes quasi identiques.

Les personnages enfin démontrent plus de charisme que les platitudes clichés du Sean Connery bronzé aux UV de l'adaptation d'Eco. Les scientifiques (charlatans?) ont des gueules de Beatles ou des tronches de Muppets, l'empereur écrase par sa majesté économe, les colères angoissées du savant sarrazin font grincer des dents, le noble soldat étonne par sa flamboyance contenue et, surtout, l'assassin arabe sans visage intrigue et émeut.

Une leçon graphique et scénaristique qui peut envoyer pas mal d'auteur sur un divan de psychanalyste...
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Cette bande dessinée est un conte moderne et pourtant l'histoire se passe au XIIIème siècle… Ne chercher aucune vraisemblance, car tout est vrai… La stupeur du monde, le prodigieux transformateur des choses, « le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix »…
Oui, ce texte est codé, car cette bd nous parle de savoir, de civilisation, de lutte contre l'obscurantisme, sous la forme du conte avec une mise en page et un graphisme d'une créativité exceptionnelle. Une des meilleures bandes dessinées de l'année.
Lien : https://www.mediatheque.mc/h..
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