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Toussaint et Thérèse sont des enfants de l’après-guerre. Ils vont tomber amoureux fous en pleine adolescence, puis se séparer.
Lui par manque de courage et de volonté, à la manière de ces amourettes de vacances qui s’étiolent comme les cartes postales qui les accompagnent à une époque où les échanges épistolaires n’ont pas été supplantés par les textos.
Elle, victime d’une famille juive avec un père rabbin qui a échappé aux camps de la mort et ne conçoit pas une union en dehors de son peuple. Chacun va renoncer à sa façon aux promesses juvéniles d’amour éternel et exclusif pour traverser la fin du vingtième siècle chacun de son côté.
Toussaint devient un brillant correcteur estimé. Il se mariera avec Noëlle, et aura deux enfants qui vont s’épanouir dans l’abondance et la révolte, puis finira par divorcer et se retrouver seul alors que le poids des années et la forme de fatalisme qu’il a développée pèsent sur son avenir incertain.
Thérèse restera, d’une certaine façon, fidèle à son engagement précoce, sera mariée à un juif pratiquant intégriste qu’elle quittera faute d’amour et sans enfant. Cet enfant tant espéré lui viendra d’un inconnu rencontré par hasard. Enceinte, elle se retrouve à nouveau seule et connaitra l’amour libre et des déconvenues nombreuses qui n’altèreront pas sa force de caractère et ses convictions. Fonctionnaire, elles ne sombrera pas dans la facilité ou la dépression alors même que les raisons de lâcher prise ne manquent pas.
Quarante ans après leur séparation, Toussaint et Thérèse vont se retrouver par hasard. Mais que reste-t-il de cet amour authentique, limpide et éphémère de jeunesse ?
Je m’aperçois soudain que je viens de raconter peut-être plus que nécessaire. C’est que je suis encore sous le coup de l’émotion. Cette histoire est si vraie, si poignante. Elle me parle tellement, à titre personnel en regard de la période concernée qui est celle que j’ai vécue. J’ai été, l’espace de deux jours, transporté par les faits historiques et les émotions qui sont miens aussi. Je me suis un peu identifié à ce Toussaint parfois cynique mais tellement touchant et prévenant avec les siens même s’il paraît parfois bourru. On ne devrait pas se laisser aller à ce point quand on veut rester objectif, mais cette rencontre avec cet éternel chercheur de perfection qui lutte contre son addiction à la cigarette et contre son désespoir me ressemble tant !
Vous l’aurez compris, ce roman est pour moi comme une révélation, un partage émotionnel sans pareil. L’auteur a su mettre les mots qu’il fallait, bâtir une intrigue forte en mêlant la force du temps et le pouvoir de ces souvenirs amoureux oubliés. Son Toussaint traverse la vie à la manière de l’étranger de Camus. Balloté par les évènements il aura toujours du mal à prendre son destin en main. Thérèse a une vie moins facile mais ne s’avoue jamais vaincue. C’est l’antithèse de Toussaint. C’est aussi cette rencontre renouvelée et les évènements qui se précipitent qui donneront du corps à ce roman.
S’il faut trouver un petit reproche à cette œuvre, elle se trouve du côté de l’écriture. L’auteur soigne son vocabulaire, parfois à l’excès. Il fabrique des phrases parfois tellement alambiquées qu’il faut les relire deux fois pour en saisir le sens intime. Malgré tout, émergent ici ou là une merveilleuse poésie et un sens de l’émotion qui ravissent le lecteur. La fin est tellement bouleversante et elle sonne tellement juste que je n’ai pas résisté aux larmes qui m’ont envahi.
Je remercie Babelio et les éditions HC (et tout particulièrement la personne qui m’a souhaité une bonne lecture sur une carte de visite de l’éditeur si impersonnelle et dont je ne connaitrai jamais le nom) sans lesquels je serais peut-être passé à côté de ce formidable petit roman.

Michelangelo 2017-02-03

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Charles Nemes, dans ce roman à deux voix, nous embarque à travers quarante ans d'histoire, de vie, de transformation. Dans ce monde qui se reconstruit après la seconde guerre mondiale où les générations suivant celle des parents s'émancipent, se libèrent du poids de l'Histoire, jusqu'à manger du jambon (oui et pas n'importe lequel, celui cuit au torchon svp !)
Et c'est là l'une des forces de ce roman, si ce n'est LA force de ce roman, c'est cette faculté qu'à l'auteur à mêler les changements sociaux à l'intime de la vie des personnages centraux. Il décortique avec une précision étonnante les mutations d'une époque, l'évolution des pensées, la montée de la fraction identitaire et de l'intégrisme religieux mais aussi la perte des êtres chers, la maladresse de l'être humain permettant ainsi au lecteur de venir s'intégrer en filigrane au coeur de l'histoire. Tout cela peint sur une toile légère composée de beaucoup de fantaisie qui au fil des pages se fait de plus en plus lourde et sombre comme pour appuyer le poids de notre société actuelle.

Entre mélancolie, humanité et constat par parfois glaçant, Charles Nemes nous emporte dans un tourbillon de rire, de gravité et de sentiments. Et si je devais le rapprocher d'un autre roman ce serait probablement celui de François Roux avec Tout ce dont on rêvait, ces deux-là sont presque complémentaires. Alors évidemment, c'est un roman que je vous conseille chaleureusement tant il est riche malgré ses deux cent pages.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Tout d'abord, cette lecture s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec les éditions HC, que je remercie chaleureusement pour l'envoi de ce roman !

Critère à ne surtout pas suivre quand on choisit un roman, mais qui nous influence pourtant beaucoup : la couverture. Je suis loin d'être férue d'histoires d'amour, mais quand j'ai vu la couverture de "Deux enfants du demi-siècle", j'ai décidé de lui laisser sa chance.

J'ai aimé voir Toussaint et Thérèse grandir, devenir des adultes pour le meilleur comme pour le pire. A défaut de m'attacher à eux, j'ai aimé le réalisme qu'ils dégageaient, les rapprochant presque de anti-héros. Je pense être trop jeune pour me reconnaître en eux, mais j'ai en revanche pu reconnaître mes parents. le contexte historique et social est très précis, et l'accent particulièrement mis sur la mémoire du génocide juif. Cela permet d'aborder l'extrémisme religieux, ce que j'ai trouvé intéressant.

D'un chapitre à l'autre, passé et présent s'entremêlent, comme les destins de Thérèse et Toussaint. On sent de la part de l'auteur une véritable maîtrise de l'écriture, mais qui se traduit parfois par de très longues phrases. Ce qui rend la compréhension parfois laborieuse ! de plus, j'ai regretté le trop peu de dialogues, qui rendait le récit un peu morne.

J'ai été peu sensible à l'histoire d'amour entre les deux protagonistes, sûrement parce que les protagonistes eux-même ne m'ont pas touchée. Puis bon, moi et la romance… Enfin j'étais prévenue, je n'ai pas d'excuses.

En bref, "Deux enfants du demi-siècle" est un roman aux indéniables qualités, mais n'a pas su me séduire. C'est pas aujourd'hui que mon coeur de pierre s'émouvra.
Lien : https://zeppelivre.wordpress..
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