- Vous ne les admirez pas comme je les admire.
-Personne ne mérite d'être admiré avec une telle ferveur. Comme personne ne méritée d'être méprisé avec trop d'indignation...
On est bête quand on est jeune...
Il y a dans une assemblée de gens mûrs quelque chose d’imperturbable ; on devine des organismes qui ont digéré tous les plats lourds, amers, épices de la vie, qui ont éliminé tous les poisons, qui sont pour dix ou quinze ans dans un état d’équilibre parfait, de santé morale enviable. Ils sont satisfaits d’eux-mêmes. Ce pénible et vain travail de la jeunesse, par lequel elle essaye d’adapter le monde à ses désirs, a déjà été accompli par eux. Ils ont échoué et , maintenant, ils se reposent. Dans quelques années, de nouveau, ils seront agités par une sourde inquiétude qui, cette fois ci, sera celle de la mort; elle pervertira étrangement leur goût, les rendra indifférents, ou bizarres, ou quinteux, incompréhensibles à leur famille, étrangers à leurs enfants. Mais, de quarante à soixante ans, ils jouissent d’une paix précaire.
Car j'ai parfois la sensation d'avoir été rejeté par la vie comme par une mer trop haute. J'ai échoué sur un triste rivage, vieille barque solide encore pourtant, mais aux couleurs déteintes par l'eau et rongées par le sel.
Il y a dans une assemblée de gens mûrs quelque chose d'imperturbable ; on devine des organismes qui ont digéré tous les plats lourds, amers, épicés de la vie, qui ont éliminé tous les poisons, qui sont pour dix ou quinze ans dans un état d'équilibre parfait, de santé morale enviable. Ils sont satisfaits d'eux-mêmes. Ce pénible et vain travail de la jeunesse, par lequel elle essaye d'adapter le monde à ses désirs, a déjà été accompli par eux. Ils ont échoué et, maintenant, ils se reposent. Dans quelques années, de nouveau, ils seront agités par une sourde inquiétude qui, cette fois-ci, sera celle de la mort ; elle pervertira étrangement leur goût, les rendra indifférents, ou bizarres, ou quinteux, incompréhensibles à leur famille, étrangers à leurs enfants. Mais, de quarante à soixante ans, ils jouissent d'une paix précaire (pages 46-47).
Il y a dans une assemblée de gens mûrs quelque chose d'imperturbable ; on devine des organismes qui ont digéré tous les plats lourds, amers, épicés de la vie, qui ont éliminé tous les poisons, qui sont pour dix ou quinze ans dans un état d'équilibre parfait, de santé morale enviable. Ils sont satisfaits d'eux-mêmes. Ce pénible et vain travail de la jeunesse, par lequel elle essaye d'adapter le monde à ses désirs, a déjà été accompli par eux. Ils ont échoué et, maintenant, ils seront agités par une sourde inquiétude qui, cette fois-ci, sera celle de la mort ; elle pervertira étrangement leur goût, les rendra indifférents, ou bizarres, ou quinteux, incompréhensibles à leur famille, étrangers à leurs enfants. Mais, de quarante à soixante ans, ils jouissent d'une paix précaire.
Je suis une inconditionnelle d 'Irène Nemirovsky
Elle arrive à tirer la quintessence de ses personnages qui au 1er abord paraissent lisses, et sans ambiguïté hors de l'humanité et se révèlent finalement quand le vernis craque tout autre...une étude de caractères passionnante et remplie de rebondissements