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1) Ida
Ida Sconin, danseuse de revue, n'a pas son pareil pour maîtriser la représentation en cabaret et descendre l'escalier d'or. Son corps est recouvert de paillettes et de pierres précieuses. Tous ces apparats cachent bien son âge car elle a plus de soixante ans.
Son corps commence à montrer des signes d'usure. Pour l'extérieur, elle use d'artifices et d'entraînement physique.
Cependant , son coeur s'use. Plus sensible,plus fragile, ses souvenirs cruels remontent à la surface. Par dessus le marché, il fallait s'y attendre , une jeune danseuse nue arrive au cabaret et tout son monde s'écroule.
Une nouvelle extrêmement bien écrite, avec énormément d'empathie même s'il s'agit certainement d'un personnage inventé.

2) La comédie bourgeoise
Madeleine , jeune fille d'un milieu très aisé, accepte de prendre pour mari, Henri qui a été choisi par ses parents.
Pas simple, car Henri n'est pas le lourdaud que l'auteur nous décrit. Il cache un lourd secret et un bon tempérament. À son tour, Madeleine vibrera pour un autre homme quelques années plus tard.
Madeleine aura deux enfants de lui et jouera la comédie sociale jusqu'à devenir petit à petit une vieille dame à son tour.
Le côté original de cette nouvelle, c'est le passage des époques de la vie sans qu'on s'en aperçoive, de paragraphe en paragraphe, de but en blanc.
L'écriture est élégante et la nouvelle très intéressante à lire.
J'avais lu "Le bal" d' Irène Némirovski et j'avais été touchée par la plume de l'auteure mais aussi par son destin bien cruel, car elle fut déportée en 1942 et ne revint jamais.
Son oeuvre est parvenue jusqu'à nous grâce à sa fille Denise.
En participant au challenge plumes féminines, j'ai pu lire ces deux nouvelles d'Irène Némirovski.

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Quel bonheur de retrouver la plume talentueuse d'Irène Némirovsky ! Avec quel instinct sûr - l'instinct de celle qui connaît la vie, son âpreté et ses illusions, l'instinct de celle qui a souffert - elle décrit la société à travers ces deux nouvelles quasi cinématographiques.

Ida Sconin est danseuse de revue sur le déclin dans le Paris dans années 30. Vedette de parade, à plus de soixante ans, grâce aux artifices et à un savant maquillage, elle fait encore illusion mais la gloire est éphémère et elle se réserve à la beauté et à la jeunesse. Très belle nouvelle poignante qui braque le projecteur sur l'ascension et la chute d'une courtisane. L'enseignement est amer, la pilule est difficile à avaler mais elle brille comme mille strass des feux de l'universelle destinée.

La comédie bourgeoise est d'un autre ton digne De Maupassant. Province, maison bourgeoise, le destin de Madeleine est tracé d'avance... par d'autres. Ses parents, ses proches se sont coalisés en toute "bienpensance" pour organiser son mariage. Une vie sans surprise se déroule devant elle mais non sans heurts ou choix cornéliens. Paisible comme un tableau de Renoir, cette nouvelle cache une braise vive sous la cendre, une braise étouffée par un environnement, une classe sociale, les préjugés d'une société séculaire.

Deux nouvelles bouleversantes chacune à leur manière et dont il serait dommage de se priver.


Challenge PLUMES FEMININES 2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
Challenge XXème siècle 2021
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Alors qu'elle s'apprête à entrer en scène, Ida se perd dans les méandres de son passé. Elle, l'étrangère, celle qui s'est battue tout du long pour mériter sa place de vedette de revue, celle dont on scande le nom dans des salles combles, va se confronter ce soir à une femme de quarante ans sa cadette, une danseuse de vingt ans à peine, à la peau ferme et galbée. Alors, dans la lutte entre héritage du passé et nouveauté, nul doute que ce soir sera un grand soir, surtout quand l'on sait qu'Ida Sconin a toujours su remporter ses batailles…

“Comédie bourgeoise”, la seconde nouvelle de ce court recueil, raconte quant à elle sous forme de saynètes et de sauts dans le temps, l'histoire d'une famille bourgeoise vue à travers le portrait de Madeleine. Jeune fille de bonne famille obéissante, puis épouse trompée par un mari volage, jusqu'au veuvage, la vie de Madeleine va ainsi défiler dans ce récit elliptique qui témoigne avec une justesse troublante du destin de ces femmes bien nées…

Avec ce petit recueil de nouvelles paru dans la collection Folio 2€, j'ai enfin découvert la plume d'Irène Némirovsky, plus connue pour son roman “Suite française”, publié à titre posthume et lauréat du prix Renaudot en 2004. Sa plume, profondément marquée par un rythme de phrasé lent, ponctué de nombreuses virgules, est d'une grande puissance évocatrice. J'ai pris un immense plaisir à lire ces deux textes à voix haute avec, pour seul public, ma Choubidounette de 3 mois qui est restée attentive tout du long, subjuguée par ce flot doux, lent mais néanmoins entraînant.

Deux nouvelles au ton doux amer, qui disent avec justesse les drames laissés par le temps qui passe et s'enfuit, la décrépitude inéluctable des corps usés, la force de la gravité qui rappelle à la terre tout ce qui était dressé. En observatrice avertie, Irène Némirovsky dessine ainsi le portrait de deux femmes aux destins a priori opposés, l'une évoluant sur le devant de la scène tandis que l'autre restera dans l'ombre toute sa vie durant, et qui pourtant se rejoignent. C'est beau, intense et d'une grande émotion.
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Il y a un goût de trop peu avec seulement deux nouvelles de la somptueuse Irène Némirovsky, mais c'est le principe des Folio 2€ destinés à faire découvrir un auteur par le format court, et je ne doute pas une seconde que celui-là fasse mouche.
On commence par "Ida", une gloire vieillissante qui évoque immédiatement Gloria Swanson descendant les marches de son escalier d'or, la jambe encore ferme mais le pied moins sûr, les yeux fermés sur un passé qui la rattrape et pour la première fois terrorisée, si elle les ouvre, de rencontrer le regard d'un public qui en réclame maintenant une plus jeune qu'elle. On ne peut s'empêcher d'admirer cette femme qui n'a jamais rien lâché tout en la plaignant de ne savoir, ni pouvoir, le faire.
"La comédie bourgeoise" se déroule comme le film d'une vie en succession de scènes fondues l'une dans l'autre, qui voit une jeune fille corsetée de bout en bout dans les carcans bourgeois de son milieu, acceptant le bon parti choisi par ses parents, se résignant à l'acte de chair pour perpétuer le modèle à travers des enfants, s'ennuyant à mourir dans une vie propre, bourgeoise en effet mais sans passion, rattrapée par la passion mais que son modèle lui interdit de vivre, et enfin vieillir, comme sa mère et la mère de sa mère avant elle.
Comme toujours chez Némirovsky, c'est l'acuité psychologique du regard et l'intransigeance de la plume qui fait que l'on pénètre dans ces histoires comme dans une réalité révélée, avec la frustration de s'arrêter si vite et l'envie de lire encore la vie par la voix de cette grande auteure trop tôt et trop abominablement disparue sous le joug nazi.
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Irène Némirovsky naît en Russie, au début du XXème siècle dans une famille de banquiers juifs. Elle découvre très jeune la littérature. En 1917, elle vient avec sa famille vivre en France. Elle fréquente les milieux littéraires, Kessel, Cocteau.. En 1942, elle est arrêtée et déportée.

Dans ce livre , deux nouvelles:
Ida, écrit en 1934, raconte la descente d'une meneuse de revue, restée au sommet pendant des dizaines d'années, à quel prix!!
La comédie bourgeoise brosse en quelques pages la vie de Madeleine qui a épousé un bon parti, un honnête garçon bien élevé qui la rendra heureuse...

Une belle découverte, une belle écriture.
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Deux nouvelles aux styles différents présentant deux mondes différents, d'un côté la bourgeoisie, où la vie se présente sur un plateau d'argent et de l'autre côté la basse classe, où chaque jour, la vie n'est qu'une lutte acharnée , on y découvre deux femmes distinctes, au sommet de leur féminité et de leur succès, l'une dans une carrière en tant que chanteuse et de l'autre une femme au foyer qui apprend à attendre un mari qui doit de temps en temps déplorer des jeunes ouvrières...
Et bien sûr, l'écriture nous emballe, l'auteure dénote la notion du temps qui varie selon le milieu dans lequel on se retrouve, dans la première nouvelle, on voit Ida, une célèbre chanteuse sexagénaire qui se remémore par séquences son enfance et son adolescence, fille d'une prostituée, elle a du se battre pour se trouver une place au soleil, alors le temps s'est avéré irréversible pour elle. Par contre dans la Comédie Bourgeoise, le temps reste immuable, le chemin est tout tracé, le même chemin que la grand-mère a emprunté, est le même que la mère emprunte et aussi le même qu'empruntera la fille...et plus loin la petite fille.
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Des nouvelles qui m'auront laissé peu de souvenirs... Lecture d'agrément pour occuper une après-midi pluvieuse...
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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"Ida" est un recueil composé de deux nouvelles - "Ida" et "La comédie bourgeoise" - écrites en français par la romancière russe d'origine ukrainienne Irène Némirovsky, décédée à Auschwitz en 1942.
Ces deux nouvelles sont tirées du recueil "Films parlés" publié en 1934.

"Ida" Sconin a derrière elle une belle carrière de meneuse de revue à laquelle elle ne compte pas renoncer si facilement. Bien qu'elle ait conscience de ne plus être de prime jeunesse, Ida sait aussi qu'elle reste une figure enviée des autres danseuses, plus jeunes, plus sveltes, qui guettent le moindre de ses faux pas avec l'espoir de pouvoir l'évincer.
Mais force lui est de constater que, malgré les rituels qu'elle s'impose quotidiennement, certaines signes de vieillesse ne trompent personne. Repousser les effets du temps qui passe s'avère de plus en plus pénible, surtout lorsque certains souvenirs du passé se rappellent subitement à elle...

"La comédie bourgeoise" balaie en quelques pages toute une vie d'abnégation. Elevée au sein d'une famille bourgeoise, la jeune Madeleine se résout à accepter le mariage arrangé par ses parents avec celui qu'ils estiment être un bon parti. Si son mari se révèle rapidement être un coureur de jupons, Madeleine se laisse entendre par sa mère que c'est là le sort de la plupart des femmes mariées.
Seule à la maison toute la journée, Madeleine rompt avec sa solitude à la naissance de ses enfants. Mais pour combien de temps ? C'est que les enfants grandissent et oublient si vite qui les a bercés, nourris, choyés...

Deux parcours de femmes à la détresse silencieuse, lasses d'une vie sans amour et surtout d'une jeunesse passée trop vite. Une éternelle célibataire, battante, qui ne se nourrit que de gloire et une épouse réservée et en manque de reconnaissance, toutes deux débarrassées très tôt de leurs illusions, esseulées mais toujours dignes face à un entourage, à un public qui leur témoigne une indifférence cruelle.
Irène Némirovsky brosse en peu de mots deux vies en accéléré présentées au travers de moments-clé : tandis que certains souvenirs de jeunesse reviennent par flash-backs à Ida, nous découvrons le parcours de Madeleine au fil de quelques bonds dans le temps.
Loin d'être incomplets, ces deux portraits de femmes possèdent une force de concision et une puissance évocatrice remarquables !
J'ai savouré ces deux textes mais avec parcimonie, tant le fatalisme qui s'en dégageait m'a laissé un goût amer...
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Deux nouvelles tirées du recueil Films parlés, paru en 1934, "Ida" et "La comédie bourgeoise".

Ida est une danseuse de revue sexagénaire, "encore belle", à la veille d'être supplantée par une danseuse nue de vingt ans ; elle fait le bilan de sa vie.

Madeleine est une sorte de Jeanne de Lamare bourgeoise du XXème siècle, qui épouse un homme ni pire ni meilleur que les autres, qui saura faire son malheur souriant aussi bien qu'un autre égoïste de la même classe.

Ce sont deux nouvelles qui se lisent facilement, sans doute un peu faciles aussi, mais bien croquées et déprimantes à souhait.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Deux nouvelles.
Celle qui donne son titre au recueil, cruelle histoire du détrônement d'une vedette du Music Hall de trop d'ans, la souffrance d'une indifférente.
Mais surtout réussite de la seconde "la comédie bourgeoise", en quelques pages, la vie, les sentiments, par petites notations, d'une femme coincée dans son rôle bourgeois.
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