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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il fut un temps où les chiens, trop nombreux, étaient balancés dans la Seine à Paris. Fin des années 20, c'est la vengeance qui conduira Antoinette, 14 ans a balancer le fruit de son amertume dans les eaux glacées. Fille d'un riche couple russe aux allures austères et aux méthodes éducatives peu orthodoxes, Antoinette se verra refuser le bal qu'organise sa tendre mère. Sans mots, Antoinette se réfugiera dans sa tanière pour savourer le plat de sa vengeance. Muselée, emprisonnée dans les carcans d'une mère autoritaire sans scrupule, elle regardera jusqu'où la folie et la stupidité des adultes de son rang peuvent conduire.

Court roman sans fioriture, qui trace les éraflures de l'enfance sous les jupes de la médiocrité des grands. C'est bien écrit, c'est porteur de réflexions, c'est fin et savoureux.
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Les Kampf se sont enrichis en 1926, sur un génial coup de bourse de monsieur. Quittant la populaire rue Favart, derrière l'Opéra-Comique, ils ont emménagé dans un grand appartement blanc. Des nouveaux riches donc, qui ne maîtrisent pas toujours les bonnes manières mais veulent intégrer le milieu bourgeois. Pour ce faire, organiser un bal leur semble le moyen idéal. Une réjouissance à laquelle leur fille de quatorze ans souhaite naturellement assister, mais qui, dépitée par le refus et meurtrie par l'animosité incessante maternels, s'offre une vengeance à la hauteur de sa frustration.

L'adolescence et ses tourments sont au centre de ce court roman aux accents autobiographiques. On sait qu'Irène Némirovsky avait une mère distante et méprisante avec laquelle les relations étaient difficiles. Née en Ukraine dans une famille de banquiers juifs, à l'époque où les pogroms sont fréquents, Irène, partagée entre son origine juive et son appartenance à la société russe cultivée, a aussi connu une forme de déclassement. Une vie entre deux mondes comparables à ceux des bourgeois et des affairistes parvenus des « années folles », qu'elle décrit avec férocité et talent dans le Bal.
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Comment être totalement d'accord avec la vengeance d'une jeune fille de 14 ans...
J'ai accroché tout de suite à l'histoire simple, vieille comme le monde, d'une jeune fille en conflit avec sa mère. Mais il faut dire que cette mère se comporte d'une façon odieuse ! C'est vrai qu'à l'époque (fin des années 20) les enfants n'avaient rien à dire jusque très tard, mais ici, on se rend compte que la mère ressent une sorte de dégoût et même de haine envers sa fille. Alors, quand celle-ci se venge, d'une façon non préméditée, donc, excusable, je ris ! Et je suis soulagée ! Qu'est-ce que ça fait du bien !
Bref, comme une gamine, je me suis glissée dans la peau de cette adolescente ... Peut-être, vaguement, ai-je ressenti par la suite, comme la jeune fille, un soupçon de pitié envers la mère, mais celui-ci m'a vite quittée.
J'espère que mes élèves vont en tirer un aussi grand plaisir, car l'année prochaine, je le leur fais lire !
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L'auteur avait présenté ce livre comme un roman, mais il s'agit plutôt d'une nouvelle, par sa brièveté, sa construction avec une chute finale, et le peu de personnages qui apparaissent.

Le bal, celui auquel la jeune Antoinette veut participer, et que sa mère , toute préoccupée de faire de cet événement un succès, lui refuse, sous prétexte de son jeune âge. Le bal qui devrait faire scintiller le clinquant de ces nouveaux riches. Le bal de tous les enjeux...

Au-delà de la vengeance fomentée par Antoinette, non préméditée mais violente, et du retournement de situation, ce qui m'a plu et interpellée dans cette histoire, c'est l'observation si subtile des relations complexes entre mère et fille, et le ressenti d'une enfant tourmentée et solitaire, grandie sans affection . Cela m'a évoqué " le vin de solitude", où l'auteure, s'inspirant de sa propre vie, met en jeu aussi une jeune héroïne en manque d'amour maternel.

Un nouvelle cruelle, réaliste, émouvante.
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Un sentiment de vengeance naît et s'assouvit chez une enfant âgée d'à peine quatorze ans, Antoinette.
Ses parents, Les Kampf, sont bien nantis, ‘des nouveaux riches', si empreints de superficialité et si prétentieux !!!
Ils décident un jour de réunir ‘le grand monde' et organisent un BAL dans leur somptueuse demeure. de quoi nourrir leur égo !!
Evincée de ce Bal, la ‘pauvre petite fille riche' se délectera malgré tout !!
Oui, elle le savourera ce fameux plat…
Celui qui se mange froid et qu'elle leur a concocté avec amour… l'amour qu'on lui a transmis justement !
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Une nouvelle rapide à lire;
Quasiment un huis-clos au sein d'une famille de nouveaux-riches début du 20ème siècle.
Une jeune fille de 14 ans qui rêvent de sortir de l'enfance, comme toutes les jeunes filles, quelque soit la condition sociale.
Une mère qui, elle, rêve de sortir enfin dans la haute société et ainsi échapper à ses origines modestes. de ce fait, elle rejette tout ce qui, et tous ceux qui, pourrait entraver cette ascension hiérarchique, jusqu'à rejeter sa propre fille.
Mais tout à un prix...
Cette nouvelle m'a fait découvrir cette auteur russe que je ne connaissais pas.
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Courte nouvelle centrée autour d'un bal comme son nom l'indique.
Bal organisé par un couple de parvenus, nouveaux riches persuadés que ce bal sera leur clé d'entrée dans le grand monde.
Bal organisé par l'épouse qui veut séduire, profiter de ses belles années.
Bal organisé par l'époux qui veut se montrer lui aussi, montrer sa réussite.

Bal refusé à leur fille de 14 ans..... qui décide de se venger....
En quelques pages, l'auteure souligne le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte, la rivalité entre la mère et la fille... Rivalité très violente.... A priori celle qu'elle a connue avec sa propre mère.
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Au début du XX ème siècle, Mr et Mme Kampf connaissent une ascension sociale et décident d'organiser un bal afin de se faire connaître et reconnaître dans ce nouveau monde.
Antoinette, leur fille de 14 ans ne sera pas autorisée à y participer. le refus de Mme kampf met en évidence la distance qui existe entre elles deux. Mme Kampf n'est pas une mère aimante et Antoinette est une jeune fille qui sent le rejet de sa mère et qui en parallèle rêve d'Amour. Elle ne ratera pas l'occasion de se venger, ce qui ravira le lecteur même si un soubresaut de compassion nous effleure un instant...
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La canicule sévissant en plaine, j'ai embarqué le bal pour une randonnée en montagne dans la sublime région du Lötschental proche de chez moi, loin des faux semblants, du paraître, des désirs de luxe, des mensonges et des mauvais coups.
Tout petit dans mon sac à dos, ce mini-roman a animé ma fin de soirée à la cabane Anenhütte. le spectacle des étoiles dans ce ciel sans nuages m'a ému en profondeur et c'est dans cet état d'esprit que j'ai entamé cette oeuvre classique.

Le bal est l'un de ces romans efficaces, captivants qu'on ne peut lâcher et qu'on lit d'une traite. Rien à voir avec un polar à suspense insoutenable, mais la quatrième de couverture suffit à nous tenir en haleine.
On sait que la relation entre Antoinette et sa mère est compliquée et on attend impatiemment de savoir quelle farce tragique l'adolescence a concocté pour contrer le projet de sa mère d'organiser un bal étincelant et inoubliable.
Tout le récit tend à nous immerger dans l'ambiance détestable de cette famille nouvellement riche. La mère particulièrement odieuse tant avec les domestiques qu'avec les membres de sa famille, cherche par tous les moyens à faire l'étalage de sa pseudo valeur.

Je me suis cru au théâtre en dévorant les pages. J'avais devant mes yeux la demeure des Kampf décorée à la mode « sapin de noël trop chargé ». Je souriais aux messes basses des domestiques dès que la maîtresse de maison avait le dos tourné. Je compatissais aux colères de l'adolescente boudant sur son lit. Je jubilais aux explosions nerveuses (pour ne pas dire caca nerveux) de Mâââdâââme Kampf rougissant au point de ressembler à une tomate flétrie…
Bref, vous l'avez compris, je me suis amusée !
L'écriture d'Irène Némirovsky est colorée, expressive, intelligente et descriptive. Elle a évidemment donné envie à un cinéaste d'en réaliser un film en 1931 et à moi de découvrir d'autres pépites de son écriture talentueuse.
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Je n'avais jamais lu de livres d'Irène Némirosky et je me suis fixée sur « le bal » après la lecture du billet de Berni_29 que je remercie pour m'avoir donné l'impulsion qui me manquait.

« le bal » est une nouvelle marquante. En une petite centaine de pages, Irène Némirosky décrit les tourments de l'adolescence et nous livre un récit percutant, dérangeant et presque malsain sur les relations très tendues entre une mère et sa fille. C'est donc un roman d'ambiance servi par des personnages peu sympathiques.
*
Paris 1928
Les Kampf, nouveaux riches, décident d'organiser un bal pour montrer au beau monde leur richesse et asseoir leur nouvelle position sociale dans l'élite de la société.

Leur fille Antoinette, âgée de 14 ans, se fait une joie d'assister à son premier bal, mais Mme Kampf brise ses rêves romantiques en lui interdisant d'assister au bal et la bannit dans la buanderie.
*
La tension monte entre la mère et sa fille, le malaise nous enveloppe. La violence psychologique est marquante.
Face à la froideur et le narcissisme de sa mère, la jeune fille décide de se venger.
« Une espèce de vertige s'empara d'elle, un besoin sauvage de bravade et de mal. »

Le dénouement est brillant et m'a totalement surprise.
*
L'écriture d'Irène Némirosky saisit avec une rare justesse les émotions et les sentiments des deux femmes.

Mme Kampf, ambitieuse, superficielle, égoïste et vaniteuse, veut vivre d'artifices. Elle est obsédée par l'argent, la position sociale et sa beauté qui s'envole avec l'âge.
« Comme il fallait se hâter de vivre, mon Dieu, de plaire aux hommes, d'aimer… L'argent, les belles toilettes et les belles voitures, à quoi bon tout cela s'il n'y avait pas un homme dans la vie, un beau, un jeune amant ?… »

Antoinette submergée par un sentiment de révolte, de haine, de jalousie.
Le désespoir d'être refoulée loin de la fête, l'envie de briller, d'attirer les regards, mais aussi la jubilation d'avoir sa vengeance.
« Elle marchait vers le salon, comme un assassin novice qu'attire le lieu de son crime. »

*
Pour conclure, j'ai aimé cette ambiance qui s'alourdit au fil des pages, l'écriture toute en nuance de l'auteure. On ressent comme une souffrance teintée d'amertume qui se diffuse et qui nous prend pour ne pas nous lâcher, jusqu'au dénouement qui m'a laissée une impression troublante et pathétique.
Deux papillons attirés par la lumière, jusqu'à se brûler les ailes…

« Et maintenant, c'était la dernière chance, les dernières années avant la vieillesse, la vraie, sans remèdes, l'irréparable… Elle ferma les yeux, imagina de jeunes lèvres, un regard avide et tendre, chargé de désirs… »
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