Quelques minutes après minuit

"Quelques minutes après minuit" est un récit intrigant, frissonnant, émouvant.  C'est un récit initiatique contre la douleur, la peine et face à la maladie.

L'auteur Patrick Ness, en reprenant le projet de la regrettée Sobhan Dowd, abolie les frontières du réel et du fantastique et nous raconte une histoire de famille poignante.

Toute cette aventure n'est-elle vraiment que la manifestation fantasmée d'un jeune garçon de 12 ans, en passe de perdre sa mère?

Difficile à dire dans cette fiction. 

Toujours est-il que ce que vit Conor O' Malley au quotidien n'est pas facile, les lecteurs pourraient aisément accepter l'idée qu'il craque et c'est d'une certaine manière aussi ce qu'il se passe.

Conor subit l'état critique de sa maman, malade et cela ne va pas en s'améliorant. 

Il se ferme, ne se montre par autant reconnaissant envers la petite Lucie, camarade de 5ème, qui lui prête main forte contre la bande des gros durs de Harry à l'école. Conor vit mal la maladie, la sollicitude et aussi les pics. Les sentiments éprouvés sont contradictoires et finalement sa rencontre avec un If mystérieux et monstrueux, toujours à 00h07, va l'éprouver et l'aider contre toutes attentes à surmonter les épreuves.

Toutes ses situations de crise semblent liées les unes aux autres, une réaction en chaîne bénéfique est attendue mais pour cela, Conor devra écouter l'arbre raconter 3 histoires...puis, en raconter une toute personnelle.

Nous pourrions nous dire que celle qu'il vit est déja bien éprouvante, qu'il y a de la matière mais peut être que celle attendue est une bonne conclusion finalement qui sait. Des 3 histoires, Conor semble tirer des leçons implicites. Cela ressemble presque à des contes, presque barbants pour l'ado', des scénari n'ayant pas de liens apparents si ce n'est l'arbre. Cela a la force philosophique d'une parabole, des histoires qui n'auront de sens que lorsqu'elles auront fait leur chemin dans l'esprit de Conor.

Au début, Conor fuit l'arbre qui le hante et puis paradoxalement, va espérer son retour chaque soir. Il sera son seul confident, étant dans l'incapacité de se livrer auprès de son père un peu absent, de sa grand-mère un peu rigide. L'idée de confier ses pensées et ses secrets à un arbre est assez onirique et symbolique d'espérances, qui prendront peut-être racine et sur lesquelles le temps n'aura pas de prise.    

"Quelques minutes après minuit" est clairement sur un deuil à passer.

C'est un sujet sérieux, poignant, bouleversant, à découvrir.

Une adaptation cinématographique sortira bientôt.

"Quelques minutes après minuit" de Patrick Ness, basé sur une idée originale de Siobhan Dowd, offre une expérience littéraire puissante qui transcende les frontières du genre. Initialement perçu comme un roman jeunesse horrifique, le livre se révèle être bien plus qu'une simple exploration du surnaturel. En réalité, il s'agit d'une méditation profonde sur le deuil, la famille, et l'acceptation de la réalité.
L'histoire suit Conor, un jeune garçon aux prises avec la maladie de sa mère et les bouleversements qui en découlent. L'apparition d'un monstre, qui prend la forme d'un if gigantesque, ajoute une dimension fantastique à l'histoire. Cependant, le coeur du récit réside dans les émotions complexes et les tourments intérieurs de Conor face à la réalité du cancer de sa mère.
L'utilisation d'un narrateur peu fiable invite les lecteurs à remettre en question la frontière entre la réalité et l'imaginaire et la structure narrative, avec des éléments de cauchemar et d'imagination, rappelle des oeuvres telles que "Le Secret de Térabithia" et "Le Labyrinthe de Pan".
L'auteur parvient à créer des personnages profondément humains, confrontés à des épreuves difficiles. Les réactions de Conor, de sa mère malade, et des autres personnages sont rendues avec une authenticité qui ont résonné chez moi. Les thèmes du deuil, de la perte et de l'acceptation sont abordés avec une sensibilité remarquable.
Ayant vécu une expérience personnelle similaire, j'ai trouvé que le roman touchait une corde sensible et capturait avec précision les nuances émotionnelles du deuil. Les regrets, les pensées inexprimées et les tourments intérieurs sont traités avec une profondeur qui transcende l'âge du protagoniste, faisant de cette oeuvre une lecture aussi pertinente pour les adultes que pour les jeunes lecteurs.
"Quelques minutes après minuit" est bien plus qu'une simple histoire de monstre. C'est un voyage émotionnel intense qui explore la douleur de la perte et la manière dont la réalité peut être aussi terrifiante que la fiction. Recommandé non seulement pour les jeunes lecteurs mais aussi pour ceux en quête d'une narration poignante.

Tous les soirs Connor fait le même cauchemar , un monstre vient le hanter lui raconter des histoires .Des histoires de bons qui ne finalement ne sont pas si bons que cela et vice-versa .Conor est seul a vivre la maladie de sa mère.Son père a refait sa vie et vient le voir rarement , sa grand-mère est toujours auprès de sa fille a l'hôpital et à l'école personne ne le voit réellement .Mais alors pourquoi ce monstre? L'auteur nous le fait découvrir petit a petit par l'intermédiaire de ce monstre .
J'ai rapidement ce livre qui est très bien écrit et les illustrations sont très belles aussi malgré que l'on devine un esprit tourmenté.
Je m'attendais à verser une larme et finalement non ... pourtant je pleure facilement.

La mère de Conor souffre d'un cancer, depuis cela, il fait fréquemment le même cauchemar qui me terrorise. Une nuit, un véritable monstre apparaît. Il semble là pour lui raconter des histoires, que Conor trouve sans queue ni tête, mais ensuite ce sera à son tour de raconter son histoire, sa vérité.
Le personnage de Conor est très complexe et très juste. Depuis que sa mère a un cancer, il se sent invisible. Personne ne prête attention à lui, sauf pour le plaindre. J'ai été beaucoup touché par ce jeune garçon triste bien entendu, mais également en colère contre cette situation. Son amour pour sa mère est tellement intense, tellement beau et décrit de manière réaliste que je n'ai pu que me retrouver en lui.[...]
Au début du récit, je pensais avoir affaire à une histoire de maladie larmoyante et déprimante. Mais pas du tout ! L'auteur aborde avec finesse et réalisme le thème de la culpabilité et de la peur de ce que l'on pense ainsi que la nécessité d'exprimer ses émotions. La complexité des sentiments humains est également très bien traité, tout comme l'amour liant une mère à son fils. [...]
La plume de l'auteur est très fluide, très agréable et nous plonge dans ce récit prenant et atypique.
Vous pouvez retrouver ma chronique complète sur mon blog
Lien : https://vivrelireblog.wordpr..

C'est bien difficile d'évoquer la maladie, surtout si c'est le cancer et surtout si c'est maman qui est malade. Que peut-on donc bien faire un gamin de 13 ans si ce n'est des cauchemars ? Conor ne peut pas vraiment compter sur son amie d'enfance dont les maladresses le mettent au supplice, ni sur son père, lequel se cantonne plutôt aux abonnés absents ni sur la grand-mère quelque peu brusque et revêche. Conor semble donc bien seul pour affronter son chagrin… jusqu'à l'irruption dans sa vie d'un if monstrueux qui s'est mis en tête de raconter des histoires à ce garçon solitaire… Cette apparition pour le moins surprenante et presque terrifiante permet au récit de trouver sa propre voix et de se démarquer de romans traitant du même sujet.

Quelle drôle d'idée, à la fois macabre et poétique, que la présence de cet arbre fantastique qui non seulement repousse les cauchemars mais livre sa leçon de sagesse sous la forme de trois contes édifiants et empreints d'une certaine subtilité. Comprendre, accepter, mettre des mots sur sa peine, faire son deuil… autant de sentiments ou d'actions enclenchés par la seule présence de ce monstre chevelu et millénaire qui n'est pas la moindre des trouvailles de ce touchant récit.

Décidément, c'est bien en littérature jeunesse que je trouve ces pépites depuis quelques années. J'ajouterai enfin que j'ai été sensible à la préface de l'auteur, lequel évoque le décès de l'écrivaine à l'origine de cette histoire. Un roman terriblement attachant, découvert grâce aux lectrices et lecteurs de Babelio (145 avis à ce jour !).

PS : le livre a eu droit à son adaptation ciné.
Lien : https://labibliothequedefolf..

Patrick Ness réussit à transmettre avec justesse la palette de sentiments qu'éprouve Conor face à la maladie de sa mère. Les illustrations rajoutent une noirceur et une atmosphère effrayante au récit. J'ai adoré !

j'ai lu ce livre dans le cadre du prix des sorcières et je remercie libfly de m'avoir fait découvrir ce type de littérature
J'ai été tout de suite attirée par les magnifiques illustrations : d'abord , la couverture , ensuite les illustrations intérieures en noir et blanc qui sont sublimes .
Connor , un enfant de 13 ans vit avec sa mère depuis que son père est parti aux Etats Unis avec sa nouvelle femme . C'est un enfant solitaire qui a du mal à assumer la maladie de sa mère atteinte d'un cancer.
toutes les nuits , il dialogue avec l'if de son jardin qui se transforme en monstre ; c'est à travers ces conversations et les histoires que le monstre lui raconte qu'il extèriorise peu à peu sa peine et arrive à accepter la mort , la perte d'un être cher.
Magnifique livre , histoire bouleversante

L'avis de C

Avant de commencer sa lecture, on ne peut être que touché par l'hommage que rend Patrick Ness à Siobhan Dowd, emportée par la maladie et qui avait eu l'idée de cette histoire.

Ce qui est magique dans ce livre, c'est que petits et grands trouveront un message caché au fil de la lecture, un message magique, touchant, époustouflant mais malgré tout très triste. Car oui, comment un enfant impuissant peut-il réagir face à la maladie qui emporte sa mère ? Bref, vous l'aurez compris, le message qui ressort de ce livre c'est l'acceptation de la mort.

J'ai aimé la relation qui se crée entre le jeune Conor et l'arbre. L'idée de l'arbre venant raconter trois histoires au jeune garçon a un côté très philosophique je trouve.

L'histoire est rythmée, le style est percutant avec, pourtant, de la douceur, énormément de douceur. Mais même si la douceur est présente, on ne sort pas indemne le récit nous saisit, nous brise et enfin nous fait renaître petit à petit. On verse des larmes, on se surprend à sourire, une très belle découverte.

Un livre nécessaire, un livre intelligent, percutant, sensible, pour petits et grands afin de comprendre ce qu'est la perte d'un être cher : « Je suis passé dans la pièce à côté ».

L'avis de T

Comment un enfant peut-il réagir à la maladie de ses parents – ici, de sa maman ? Et, surtout, au regard que les autres posent sur lui, en sachant ce qu'il traverse ? Comment peut-il gérer la colère, face à l'injustice ?

La question est évidemment terrible. D'autant que, dans sa préface, Patrick Ness nous raconte dans quelles circonstances il en est venu à écrire ce roman, sur une idée originale de Siobhan Dowd, une auteure de littérature de jeunesse et militante des droits de l'homme décédée à 47 ans d'un cancer du sein. le décor est planté.

Quel est alors le rôle de cet if, de ce monstre ? Que faut-il comprendre de ces trois histoires qu'il vient raconter à Conor ?

Émouvant, ce livre nous fait partager la solitude de cet enfant qui se retrouve obligé d'affronter trop tôt la dureté de la vie. Une des choses qui excèdent Conor, c'est l'attitude des adultes, qui lui passent tout et renoncent à le punir, quoi qu'il fasse, comme si la situation devait lui permettre de bénéficier d'un passe-droit.

Bref, une réflexion intelligente, touchante et forte sur des questions que nous sommes tous susceptibles d'avoir à affronter…
Lien : https://ogrimoire.com/2017/1..

[Lu en 2018]
Pour un livre classé en jeunesse, je le trouve particulièrement difficile !
C'est un livre magnifique où l'on suit la vie de Conor qui compose avec le cancer de sa mère. J'ai eu beaucoup de mal à avancer dans certains passages qui prennent vraiment aux tripes.
J'ai au début détesté le personnage de la grand-mère que je voyais à travers les yeux de Conor, mais je me suis assez vite détaché de son avis pour me faire le mien et c'est un personnage qui m'a touchée.
J'ai suivi ce petit garçon et essayé comme lui de comprendre pourquoi il voyait ce monstre et pourquoi il avait certaines réactions... étonnantes.
C'est un livre intéressant et magnifique qui mérite vraiment qu'on s'y attarde.

Un roman bouleversant, tout simplement.

Une histoire sombre, triste mais pleine de sagesse sur l'acceptation des faits, de ses pensées et les milles et unes façons de l'être humain de les nier (consciemment ou non).
Il m'a suffit de quelques pages pour que le fil du récit me fasse glisser dans la peau de Conor et que je partage son isolement progressif. Mais le point de vue interne n'empêche pas de ressentir également les émotions des personnages secondaires, parfaitement retranscrites par leurs actes.
Tous les points de vue autour de la maladie sont présentés : celui qui ne dit rien pour protéger, celui qui -à défaut de savoir quoi dire- préfère l'ignorance, celui qui dit mais fait preuve d'une pitié offensante, ...

J'ai particulièrement aimé le monstre (pure produit de l'imagination de Conor où réalité?). Il dégage à travers la narration une telle présence que j'ai eu l'impression qu'il était sorti du livre. J'ai vraiment apprécié les histoire qu'il narre pour faire admettre la vérité à Conor. Ces fables à l'intérieur du roman sont aussi bien des leçons pour lui que pour le.la lecteur.rice.
Ce roman est une ode à la vérité à travers un conte contemporain des plus émouvants.
Lien : https://uncerfquireve.com/bl..