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Difficiles à supporter ces premières pages avec les interrogatoires, les scènes de prison où l'on retrouve tous les mêmes travers, tous les mêmes comportements, quel que soit le pays et les conditions de détention…
Mana Neyestani a vécu ce qu'il raconte, ce qu'il dessine tout en gardant un ton teinté d'humour malgré le caractère dramatique du récit. Dessinateur dans les pages jeunesse du supplément week-end du journal "Iran", il est inspiré par un cafard auquel il fait vivre de petites aventures. Dans une bulle, il place le mot « Namana » que les Iraniens disent souvent lorsqu'ils cherchent leurs mots. Hélas, ce mot est aussi un terme azéri et voilà que cela est mal interprété par la minorité de cette partie nord du pays en mal de revendications.
Au fil des pages et de la dramatisation recherchée par le régime, le lecteur comprend vite que tout cela n'est que prétexte pour faire payer à l'auteur les manifestations qui agitent cette région. le dessinateur et son rédacteur en chef se retrouvent incarcérés, soi-disant pour les protéger…
Passée la moitié du livre, nous quittons les geôles iraniennes pour la fuite de Mana accompagné par Mansoureh, son épouse, car l'auteur ne peut pas supporter la menace bien réelle de retourner en prison. Commence alors un parcours incroyable d'un couple qui n'arrive pas à trouver refuge dans les pays occidentaux et se trouve toujours à la merci de passeurs sans scrupule.
D'abord, c'est Dubaï avec le refus du Canada de les accueillir, puis la Turquie, la Chine, la Malaisie et enfin la France où il a pu publier ce récit poignant et révélateur de tellement de souffrances inutiles.
Le dessin est précis, toujours en noir et blanc, parfois proche de la caricature mais très expressif. le texte soutient bien l'action et permet de comprendre ce qui se passe. L'ensemble met souvent le lecteur mal à l'aise car cette histoire est très récente et se reproduit pour d'autres qu'ils soient journalistes, poètes, écrivains….
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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(...)
Étonnant parcours auquel on accède par le biais d'Une métamorphose iranienne. L'auteur parvient parfaitement à relater les faits et leur caractère invraisemblable tout en évitant l'écueil du pathos. le récit est construit de manière chronologique et montre l'engrenage dans lequel Mana Neyestani a été pris corps et âme. L'effet est d'autant plus frappant qu'il resitue d'emblée les conditions dans lesquelles il a réalisé le strip polémique. Les événements qui se déroulent ensuite nous permettent rapidement de prendre la mesure du décalage entre l'intention de l'auteur (sans arrière-pensées, à visée humoristique) et l'interprétation que les politiques en font. On voit l'effet pervers du système, on assiste à la construction de cette stratégie qui n'a qu'un objectif : la manipulation de l'opinion publique.
(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Il existe un tas de pays sur la planète où la liberté d'expression peut conduire des individus bien intentionnés en prison. Même un dessinateur de bd pour enfant ne peut parfois y échapper. Il suffit par exemple de dessiner un cafard et d'employer un mot qui dans un autre langage aurait une connotation négative. En l'occurrence, un groupe ethnique vivant en Iran et ayant des liens culturels avec la Turquie et l'Azerbaïdjan se sont servis d'une méprise pour manifester dans la violence leur mécontentement. En gros, ce sont des gens bien susceptibles qui se sentent persécutés.

Atteinte à la sécurité de l'Etat et voilà notre auteur emprisonné et privé de liberté. S'il faut ajouter un système politique et judiciaire assez corrompu, voilà le triste résultat. Cela me fait penser que même des soutiens modérés à ce régime peuvent être à un moment donné dans leur collimateur. Cela crée un réfugié politique de plus.

A la lecture récente de L'Araignée de Mashhad qui m'avait fort bien séduit, j'avais décidé de découvrir les oeuvres antérieures de cet auteur assez étonnant. Après le Petit manuel du parfait réfugié politique, j'ai décidé de lire l'oeuvre qui l'a fait connaitre. Il est clair qu'on ne pouvait s'attendre à mieux sur un sujet aussi délicat. C'est également une épreuve personnelle qu'a subi de plein fouet Mana Neyestani aussi bien dans son arrestation, son emprisonnement ou sa fuite dans différents pays pour échapper à la répression du pouvoir des Ayatollahs. Tout est intéressant pour peu qu'on puisse considérer tout cela comme un tout. Compartimenter n'a d'ailleurs aucun sens.

J'aime toujours le trait graphique qui colle à merveille pour ce type de récit. En même temps, c'est très lisible car c'est tout en rondeur. Je n'ai absolument pas eu de mal à rentrer dans cette histoire. C'est agréable à la lecture. Si on ajoute une narration bien réalisée, nous avons une oeuvre complète. Certes, cela peut foutre le cafard pour ne pas dire le bordel. Chez nous aussi, il y a des gens susceptibles mais on ne termine pas en prison pour autant.
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Mana Neyestani est au départ un fils d'un très grand poète iranien, et également architecte de formation, reconverti dans la BD enfantine écrivant notamment dans une revue pour la jeunesse, donc a priori un univers peu suseptible de géner un régime iranien pas forcément reconnu pour garantir une bonne liberté de pensée.

Seulement, un jour, l'auteur imagine pour une nouvelle BD, les aventures d'un petit garcon et d'un cafard, et a le malheur de placer, de manière totalement fortuite, dans la gueule du cafard, une interjection pouvant etre considérée comme empruntée au vocabulaire azéri, une des tribus minoritaires de l'Iran.

Pour avoir dessiné ce cafard, Mana Neyestani va déclencher la colère des populations azéris du nord de l'Iran. Comment peut-on oser comparer les turcs à des cafards? La minorité azérie ( dont je n'avais en fait jamais entendu parler),vit dans le Nord de l'Iran et a longtemps été opprimée par le pouvoir central. le dessin de Mana Neyestani est perçu comme un outrage de trop, et le prétexte idéal pour déclencher des émeutes.

Mana Neyestani et son rédacteur en chef ont beau présenter des excuses, rien n'y fait. La situation s'envenime et prend une ampleur inattendue, en très peu de jours.

Même si je m'en doutais déja, le récit de Mana Neyestani nous démontre merveilleusement bien à quel point la vie peut basculer pour un détail insignfiant. Ce détail prend ici la forme d'un mot, et de sa mauvaise interprétation, qui vont complètement bouleverser la vie de l'auteur, le faisant passer d'artiste établi à exilé politique en passant par un séjour dans les geôles de son pays natal. metamorphose-iranienne-neyestani-L-UJ2d6t

Une métamorphose iranienne raconte donc de manière à la fois réaliste et allégorique (voir dessin à gauche) cette descente aux enfers, l'enfermement, l'accusation, la menace, l'absence de possibilité réelle de défense,la douleur... Puis la liberté retrouvée, mais constamment mise en péril et l'exil inévitable vers les Emirats Arabes Unis, d'abord, puis divers pays (Turquie, la Chine et la Malaisie), puis enfin la France, où il est accueilli,depuis un an, grâce au réseau international de villes refuges Ircon.

Cette BD vous transporte autant par l'incroyable histoire qu'elle raconte que par la puissance graphique qui la porte. Et le livre est aussi un réquisitoire féroce sur le système judiciaire iranien. La référence à Kafka, omniprésente n est pas anodine tant la mécanique répressive apparait totalement antiliibertaire et totalement absurde.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans certains pays, il est dangereux d'être dessinateur de presse, même si c'est pour distraire les enfants. le dessinateur iranien Mana Neyestani et sa femme en ont fait les frais. Cette bande-dessinée retrace la création du dessin qui créa sa perte et témoigne de ce qu'il a subit par la suite, de l'enfer carcéral à la difficulté d'émigrer dans un pays se revendiquant respectueux des droits humains.

Les dessins de Mana Neyestani sont d'un réalisme frappant. Tout en noir & blanc, l'ambiance est oppressante. On a beaucoup de peine en voyant cet homme, et ceux qui croisent sa route, balayé par l'injustice et le bon vouloir de personnes souvent malveillantes et corrompues. C'est un témoignage effrayant mais important pour comprendre les mécanismes d'un régime répressif et pour comprendre ce qui pousse les gens à fuir malgré les difficultés rencontrées pour émigrer.
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Dans cette bande dessinée, Mana Neyestani nous raconte comment sa vie a basculé suite à un dessin mal interprété qu'il a réalisé pour le supplément pour les enfants d'un hebdomadaire iranien. Il nous explique d'abord sa vie à la prison d'Evin, puis son départ d'Iran avec sa femme - une véritable fuite pour ne pas se retrouvé enfermé à nouveau - et son quotidien de clandestin en attente de visa.
Ce fut une lecture très intéressante, émouvante et agréable à regarder.
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L'histoire commence par trois fois rien, comme souvent dans les tragédies. Mana, un jeune illustrateur de presse iranien, publie innocemment un dessin à destination d'enfants. L'un des héros est un cafard. Ce qu'ignore Mana, c'est que la minorité azérie du pays va se sentir insulter par cette représentation. Un bon prétexte pour manifester contre le régime en place. Par la force des choses, Mana et son éditeur deviennent des boucs émissaires de choix. Direction la terrible prison d'Evin, célèbre pour briser toute opposition. S'ensuit alors le récit de l'internement des deux hommes, les interrogatoires sans fins, l'arbitraire de gardiens sadiques, le compagnonnage avec des escrocs de grands chemins, des toxicos camés au dernier degré… Au fil des pages se décline la vie quotidienne de cette population, ballotée entre crainte du lendemain et folie de l'enfermement. On voit alors comment l'autorité transforme ses citoyens en sous-hommes sans foi, ni loi.
Comment ne pas penser à Kafka, tant les situations nous apparaissent absurdes et surréalistes ? Mine de rien, Mana Neyestani nous invite ainsi à relire Rousseau, à méditer sur ce qui constitue la liberté de pensée, la liberté d'expression et les risques à vouloir être un homme libre dans une dictature. Servi par un dessin en noir et blanc très précis, hachuré, Neyestani se souvient de son passé de dessinateur politique pour croquer efficacement le portrait de ses tortionnaires. A d'autres moments, il joue avec sa technique pour exprimer plus poétiquement l'espoir d'un jour meilleur sans oublier d'y introduire un peu d'humour, oh combien politesse du désespoir dans ce cas précis.
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Tout ça parce qu'un jour, Mana Neyestani, a eu l'idée fâcheuse de dessiner un cafard avec un mot de trop...
Un dessin, et tout bascule. L'histoire commence donc comme ça.
Il s'en suit une métamorphose !
C'est à dire :
Un changement de forme, une modification, ou un changement complet d'apparence, une transformation...
Et le cafard, c'est le dénonciateur hypocrite, un mouchard, ou est-ce simplement l'animal, type blatte...
Une chose est sûr, l'expression « avoir le cafard », Mana Neyestani, je pense qu'il doit la connaître.
Et pourtant, il a fallu être fort pour ne pas passer outre, ne pas flancher...
Une lecture poignante, surprenante, d'un destin impensable, inimaginable.

Avec son trait d'illustrateur de presse épuré mais expressif, Mana Neyestani dans Une métamorphose iranienne, retrace toute cette terrible aventure récente. Il dénonce autant le régime iranien que l'opposition turque, et égratigne la France et le Canada. Un parcours de combattant difficile et délicat, sensible où des mots comme peur, faux espoirs, trahisons, calvaire, résonne encore à la fin de cette lecture-écriture.

A la fois lucide et profond, le regard porté par l'auteur, donne à réfléchir sur l'asile politique, sur l'accueil d'un dessin presse, sur les conditions en prison... et autant de problèmes collectifs.
Dans cette autobiographie, Mana Neyestani raconte d'une manière très crue et déchirante, ses propres ennuis dans son propre pays suite à ce dessin qualifié d'impropre. Mais par qui, et pourquoi ? Les réponses, Mana ne vas pas les trouver du fait surtout parce que les éléments lui sont contraires. La solution se trouve dans la fuite, l'auto-dérision et dans une croyance de liberté partagée avec sa femme.
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Une métamorphose Iranienne est une BD autobiographique de Mana Neyestani qui raconte comment du jour au lendemain, sa vie a basculée et même plus précisément, sa descente aux enfers.
Suite à un dessin qu'il juge anodin, il doit affronter la colère des azeris, une communauté turque qui vit en Iran et depuis longtemps brimée par l'état iranien. Pour calmer les esprits, il faut un coupable, ce sera le dessinateur et pour ce dessin, il ira directement en prison.
Ce récit montre toute l'absurdité qui naît de cette malheureuse illustration et les conséquences fâcheuses qui en découlent. Mana décrit bien le régime totalitaire dans lequel il vit ainsi que la complexité de la situation.
Suite à son arrestation, il va vivre les humiliations, tortures morales et autres interrogatoires qui ne cesseront de le tourmenter. On plonge comme lui, sans crier gare, dans la violence et la dureté de l'univers carcéral qui ne lui laisseront aucun repos, même une fois dehors.
Servi par des dessins sublimes, cette BD offre une lumière claire et précise sur ce qu'est la situation en Iran. Loin d'être un état libertaire, on découvre à quel point il est difficile de s'exprimer sans subir les foudres d'un gouvernement ultra-totalitaire. Une fois pris dans cet engrenage, on se rend compte qu'il est impossible d'effectuer un retour en arrière et que le pire est toujours à venir.
Cette bande dessinée est un vibrant témoignage sur la liberté, qu'elle soit d'expression ou non, qui dénonce l'absurdité d'un système politique. On ne peut qu'admirer le courage de Mana, dont la situation semble toute droit sortie d'un roman. Pourtant il n'en est rien et cela rend cette histoire encore plus puissante.
A lire pour ne pas oublier que les libertés de chacun sont très loin de se trouver sur un pied d'égalité, encore aujourd'hui au XXI° siècle… A découvrir absolument!
Lien : http://lalydo.com/2013/09/un..
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Voici le récit autobiographique des mésaventures de Mana Neyestani. Ou comment un simple dessin va faire basculer son destin.
Après quelques expériences dans des journaux réformateurs, le dessinateur tient la rubrique jeunesse d'un journal iranien. En 2006, il décide de mettre en scène son personnage fétiche avec un cafard. Mais par maladresse ou simple ignorance, il laisse échapper un mot fatal de la bouche de ce dernier… un mot issu de la langue azéri. Les Azéris sont une communauté d'origine turque, vivant dans le Nord-Ouest du pays. Et il ne faut pas plus que ce dessin, amplifié, reproduit (et manipulé ?), pour réveiller les conflits ethniques et embraser cette région. C'est la spirale infernale pour l'auteur et son rédacteur en chef.
Mana Neyestani nous fait découvrir les prisons iraniennes, leurs habitants et le sinistre système juridique du pays. C'est aussi le partage d'une expérience intime, traumatisante. le trait hachuré noir et blanc dont le style rappelle le dessin de presse est bien adapté au sujet. le récit est captivant. La mise en scène joue parfois avec les codes de la BD ou du cinéma pour révéler l'horreur et les tourments de l'enfermement, de l'attente, et de l'exil.
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