Nous revenons sur la quête de notre jeune irlandaise, Keira.
1846-47.
Notre héroïne est doublement à la recherche de meilleurs lendemains, à la recherche de son amoureux d'une part, un jeune lord parti sans elle vers le projet d'Amérique qui leur était destiné et aussi en recherche d'une meilleure situation financière.
Notre ancienne bonne fut contrainte, rappeler vous jeunes lecteurs, de quitter sa terre natale d'Irlande en raison du manque de travail et de récentes épidémies, la misère s'abat sur les populations modestes comme des vagues de fléaux.
Keira n'aura de cesse d'être désabusée par les événements qui suivent (voir les tomes précédents), les conditions se montrent très dures pour subvenir à ces propres besoins sur les bateaux qui l'emmènent ou sur les haltes avant l'Amérique.
Un méchant contre-temps l'oblige à débarquer sur l'Isle
Saint-Jean (l'actuelle île canadienne du Prince-Edouard).
Les crapules n'y manquent pas, prêt à profiter de la misère de ceux qui arrivent sans le sou et heureusement pour Keira, elle ne sera pas seule puisqu'elle a pris sous son aile son ancien petit voisin,
Galvin, 12 ans, devenu comme elle par la force des choses orphelin de famille et de terre.
Béatrice Nicodème joint à son périple un peu de légende et de fantastique avec l'esprit de la grand-mère de Keira qui s'exprime et la protège par le biais de la bague qu'elle porte autour du cou.
Un peu de réconfort.
C'est donc les mésaventures terribles de nos deux migrants que nous suivront sur ce tome, les lendemains sans filets de sécurité ne sont cousus que de dangers supposés.
Les jeunes lecteurs continueront de savourer le romanesque dramatique cultivé par l'auteure et la pugnacité de son héroïne qui jamais ne se laissera abattre.
Le jeune Lord Arthur est-il vraiment finalement une crapule qui l'aura abandonné?
Le public a le droit de savoir.
Nous serons placés en immersion, par rapport à une époque et un état d'esprit.
Le temps passe différemment, sans télévision ou internet, chers jeunes lecteurs, les principales connexions sont reliées au passé, des rediffusions mentales qui occupent, réjouissent ou stressent et font craindre le futur, surtout avec toutes les difficultés qui existent dans cette aventure.
L'aventure de Keira est incertain même après avoir trouvé un bon emploi chez un couple aisé à
Saint-Jean.
Nicodème ne cessera de jouer du chaud et du froid avec ses personnages sur des journées d'ordinaires sans grandes surprises, histoire de nous inquiéter un peu.
Malgré la réserve polie et douce de Keira, ses nouveaux employeurs chercheront tout de même à connaitre le complet motif de son départ d'Irlande (Nous vous renvoyons aux tomes précédents), ce qui ne présage rien de très bon tandis que les choses commençaient à s'arranger.
De nouvelles rencontres masculines intrigantes ne seront pas non plus exclues, Keira se fera t-elle de nouveau avoir?
Elle n'a toujours pas oublier Lord Arthur et l'auteure nous laisse miroiter que sa trace pourrait être retrouvée dans des circonstances qui seront à découvrir.
Nous nous attachons toujours aux personnages et à leur simplicité, la sincérité n'est pas toujours simple à exprimer et ceci bridé par le statut social ou la peur d'être mal considéré pour ses origines de migrants.
C'est assez crédible, toujours émouvant et nous espérons pour l'héroïne de trouver sa place, une vraie porte de sortie sans encombres.