Perdue dans la tempête qui m'animait intérieurement, je ne vis pas que mon mari fulminait. Il entra soudain dans une colère noire. Je ne comprenais pas ce qui avait pu la déclencher car l'instant précédent je l'avais laissé me réprimander sans mot dire. Peut-être fut-ce mon manque de réaction qui l'irrita, cependant Paul fondit sur moi et me poussa brutalement contre le mur. De sa main droite il me serra la gorge.
Ce soir il n'avait pas décidé d'en découdre verbalement, il me ferait payer autrement.
Une douce chaleur irradia mon estomac à laquelle je ne prêtai pas attention. Je restais focalisée sur mon plan d'approche toutefois l'inconnu ne bougea pas.
Il a les traits tendus, il n’a pas pris la peine de se déshabiller, juste d’ouvrir la boucle de sa ceinture. Ses poings sont rageusement serrés sur son ventre, on dirait qu’il n’en a pas encore terminé. Je ne peux l’observer davantage, lui, cet homme que j’ai aimé, qui m’a appris à faire confiance, et qui au final m’aura tant fait souffrir. Ça me fait mal, un mal silencieux qui me ronge de l’intérieur.