L'Antéchrist - Ecce Homo

Dans ''L'antéchrist" on trouve un exposé bref et efficace des idées folles de Nietzsche. Selon Nietzsche, le Christianisme nuisait énormément à la société européenne parce qu'il prêché la mollesse et la timidité. Nietzsche voulait plutôt un retour au paganisme classique qui était viril et agressif:
"Partout où, sous une forme ou sous un autre la volonté de puissance décline, il se produit une régression physiologique, une décadence. La divinité de décadence, châtrée de ses vertus et des instincts les plus virils, devient alors nécessairement le dieu de ceux qui ont régressé physiologiquement, le dieu des faibles. " (p. 28)
"La conception chrétienne de Dieu - Dieu conçu en tant que Dieu des malades, Dieu-araignée, Dieu esprit - c'est là une des conceptions de Dieu les plus corrompues qui aient jamais été formés sur terre: elle constitue peut-être même le plus bas de l'étiage dans l'évolution déclinante des types divins. Dieu dégénère en antithèse de la vie, au lieu d'être sa transfiguration son éternel acquiescement! Dieu défi jeté à la vie, à la Nature, au vouloir-vivre." (p. 29)
Les énoncés de Nietzsche sont souvent très surprenants et comiques. Dans ''L'antéchrist" il va aussi loin de dire Ponce Pilate a été le personnage le plus admirable du nouveau testament:
"Ai-je besoin de dire que dans tout le Nouveau-Testament apparaît un seule figure qui mérite d'être honorée? C'est Pilate, le procurateur romain. Prendre au sérieux une querelle de Juifs - voilà qui est au-dessus de ses forces. Un Juif de plus ou de moins - quelle importance?" (p. 64)
On enseigne Nietzsche beaucoup dans nos universités nord-américaines parce qu'il offre une image très frappante de la démence. Je recommande ce petit bouquin à tous ceux qui veulent rire.
Je recommande "Ecce Homo" seulement aux grands enthousiaste de Nietzsche. C'est un recueil de réflexions de Nietzsche faites tard dans sa vie sur ses écrits et qui éclairent très peu ces oeuvres antérieures.

L'Antéchrist, écrit en 1888, reste d'une actualité brûlante encore aujourd'hui pour beaucoup de français mais surtout pour beaucoup de peuples dans le monde. Charge brutale contre la religion en général et le christianisme en particulier, Nietzsche ne ménage pas ses coups. Michel Onfray dans son traité d'athéologie ne fait pas mieux ! Pour lui le chrétien et l'anarchiste sont décadents, ils veulent détruire, ils ont une haine à mort contre tout ce qui existe. Les instincts naturels semblent pour lui l'instinct de vie, la puissance vitale, bref tout ce que nie le christianisme avec le péché, la "vierge" marie, la résurrection, l'autre monde effaçant le monde présent, etc. A la fin de son texte (la folie approchant) il s'exalte et fait référence aux lois de Manou, qui serait beaucoup plus positives envers la vie que le christianisme. Renseignement pris, la loi de Manou date du IIe siècle, dans la tradition hindoue c'est un traité didactique qui sert de base à la société brahmanique de l'Inde. Bref, il s'est peut être fait quelques illusions... le texte vaut cependant d'être lu, notamment pour tous les thèmes qui seront repris par les philosophes modernes.

L'un des derniers écrits de. Il se veut être une critique du christianisme. , contre l'homme moderne, modèle type de la décadence, se soulève : son hypocrisie à l'égard du christianisme. Une attaque frontale contre tous ce qui est religion, religieux et divinité...

J'ai trouvé son style d'écriture beau et unique, sans pour autant être d'accord sur le contenu et les idées exposées par Nietzsche.

L'antichrist, de par son nom certains croyant ne s'arrêteront qu'à la couverture de peur d'aller à l'encontre de leur foi. Et pourtant, bien qu'étant une critique virulente de la religion chrétienne, le travail de Nietzsche sur le sujet n'est en soi pas une critique de la spiritualité mais plutôt de son application tel quel a été écrite par l'Homme.

Ouvrage bien trop complexe pour une simple critique, j'essaie de n'en donner que mon point de vue de lecteur sans vouloir défendre le but de l'auteur.

Pour moi, vivant dans une société à forte racine chrétienne, ce livre a été une façon d'appréhender au mieux cette dernière car je n'y voyais que de la bêtise modelée par les hommes sous couvert d'une quelconque parole divine.
En le lisant je retrouvais fortement ce point de vue et m'interrogeait sur le fait qu'au delà d'une volonté d'inculquer des règles de vie à ses fidèles; L'Eglise entendait maintenir ces derniers dans un état primaire. de la même façon que l'on élèverait du bétail. Afin de garder une certaines main mise sur ses sujets, bien trop préoccupés à se bouffer entre eux pour remettre en cause les textes fournis en guise de Vérité. Cette critique récurrente dans le travail de Nietzsche amène à un questionnement interressant sur le contrôle que l'église peut avoir sur ses fidèles en tout temps. A titre de comparaison on pourrait y voir une multinationale dont le produit serait la rédemption en fin de vie.
J'ai conscience que certains de ceux qui me liront ne seront pas d'accord pour bien des raisons mais mon point de vue n'engage que moi, je ne suis pas ici pour faire du prosélytisme, d'autres s'en chargent déjà bien assez. Amen.