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Le diptyque "Abara" c'est du Tsutomu Nihei pur jus, avec des créatures cauchemardesques déambulant dans des décors urbains angoissants et oppressants sur fond de baston dantesques... C'est très stylé mais toujours aussi compliqué, l'auteur laconique n'offrant aucune explication sur le pourquoi du comment !

Dans une métropole tentaculaire, nous suivons l'affrontement entre les monstres blancs / shirogaunas qui veulent attaquer les Gôsabyô et les monstres noirs / kurogaunas qui doivent les protéger (tiens donc, les Gaunas c'est les aliens en guerre contre l'humanité dans "Knights of Sidonia", autre série de l'auteur ^^). Que sont les Gôsabyo ? Qu'ils soient issus d'une haute magie ou d'une haute technologie, on n'en saura jamais rien ! Par contre on nous explique bien que les Kurogaunas ont été créés par clonage des Shirogaunas, et donc qu'ils peuvent basculer de l'autre côté à tout moment... Impossible de savoir qui veut quoi avec les héritiers de la Daiyonkiren, les dirigeants de la Kegenryô, et les simples flics qui sont projetés dans ce grand merdier « Hard Dark ». Toujours est-il qu'on oppose Tadachini Tadohomi qui fait appel à Denji Itô / Kudô, et l'organisation secrète à laquelle elle appartient qui elle utilise les jumelles syntonisées Ayuta et Nayuta. (Je ne m'étonne même plus des emprunts faits par Norihiro Yagi à Tsutomu Nihei ^^)
Entre H.R. Giger et Zdzislaw Beksinski nous sommes peu ou prou dans une version horrifique du spiderverse avec Peter Parker, Venom et Carnage... C'est incompréhensible donc impossible à suivre, mais quand on est un habitué des séries live-action tokusatsu on s'y retrouve en bouchant les trous avec le background des séries "Ultraman", "Guyver" ou "Garo". Que c'est dommage, car c'est tellement stylé !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Peut-être sur Terre ... surement dans un futur très éloigné. Mais plus vraisemblablement dans le cauchemar d'un schizophrène paranoïde. Si l'expression Hard Dark a un sens alors c'est pour condenser l'idée de dessins souvent très sombres et de scénario terriblement difficile à comprendre. Ici, la viande et les os sont tranchés, explosés, déchiquetés à longueur de page. Des viscères grouillent dans certaines cases et c'est à peine si on arrive à suivre la chronologie qui permet de savoir comment ils sont arrivés là à la fin d'un combat entre un OGM mi-langouste, mi-être humain et un truc qui aurait la densité et la profusion d'un cancer déliquescent particulièrement agressif.

Avant de disparaître dans la neige des scènes finales, le décor est constitué d'un amoncèlement de tours de Schloßberg gothique liées, reliées par des tas de passerelles, jusqu'à l'étouffement avec, pourtant, des perspectives plongeantes qui donnent le vertige. Tout cela est extrêmement bizarre.. mais très bien dessiné avec une esthétique de la décomposition et de la décadence qui se retrouve jusque dans l'utilisation de la technique des hachures pour atomiser l'image dans une grisaille vaporeuse qui précède la tombée d'une nuit graphique constituée d'outre-noirs profonds. Ces derniers s'étendent quelquefois sur plusieurs pages. Vraiment très étrange.
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C'est grâce à Abara que j'ai découvert l'immense talent de Tsutomu Nihei. Nous avons affaire ici à un véritable expert du cyberpunk qui nous plonge à l'intérieur d'un environnement architectural proprement vertigineux au fil des pages.
Le scénario est beaucoup plus accessible et moins complexe que Blame! sans pourtant y perdre de l'âme de l'auteur. Bien qu'il soit avare en dialogues, Nihei n'a plus rien a prouver sur ses qualités de mangaka. Une oeuvre courte d'à peine 2 tomes seulement qui m'a laissé un souvenir mémorable.
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Si je devais qualifier Tsutomu Nihei avec un seul mot, j'utiliserais celui de ''génie''. Découvrir ''BLAME!'' et ''NOiSE'' a été une véritable claque pour moi, un glauque émerveillement sans précédent. Nihei n'est pas un mangaka, il n'invente pas une histoire, il ne créé pas des personnages et des intrigues, non. Nihei fait partie de ces personnes rares, dotées d'une vision artistique qui tient du génie. Dans le panthéon de ceux qui n'inventent pas mais qui font vivre, il se tient au côté des plus grands, comme Hans Ruedi Giger, Zdzisław Beksiński ou Clive Barker. Nihei semble habité par un autre monde, un autre monde qu'il nous livre sans retenue, sans filtre, sans chercher à plaire. Nihei, c'est une claque en pleine tronche.

Dans la droite ligne de ''BLAME!'' et ''NOiSE'', ''Abara''(dont on peut se demander s'il s'agit là d'un hommage à Clive Barker) est une citée morte-vivante, un dépotoir de charogne où l'humain pourrit entremêlé au béton, aux câbles et aux entrailles de métal et de machine. Remballez vos espoirs, la ville est déjà morte, l'humain aussi. Ceux qui survivent ne le feront pas longtemps, ils auraient bien mieux fait de mourir plus tôt.

Architecte avant de devenir mangaka, Nihei nous offre un dessin d'une beauté absolue, une ville colossale et nécrosée, un sentiment de vide qui vient illogiquement se mêler à la claustrophobie. Les paysages confinent au désespoir, ils sont comme des apparitions morbides d'un peuple tout entier qui a déjà rejoint l'autre monde depuis longtemps. Mais quel autre monde ? Celui de ces monstres noirs et blancs, symbolisme d'une création/destruction à ce point emmêlé qu'on ne sait plus guère qui vit et qui crève ? Sans doute, et c'est là le génie de cet homme. Oubliez les cyberpunk lissé et autre post-apocalyptique mignonnet, Nihei détient la clé qui mène à l'horreur, et il ne compte pas refermer la porte pour vos beaux yeux.

De-ci de-là, le manga nous livre son horreur tout en rendant hommage à d'autres génies de son acabit. Les monstres organiques de Gieger et Beksiński se mêlent aux surfaces lissées. Mais après tout, même un immeuble cache des entrailles... Bien des personnages ont des ressemblances avec les Cénobites du ''Hellraiser'' de Clive Barker, au point qu'on se demande si une petite balade dans le Labyrinthe de Léviathan ne nous sera pas imposée en cours de route. Coup de génie, cette architecture ultra-moderne se paye même le luxe de lorgner du côté du superbe ''Dark City'' de Alex Proyas. Alors allons-y, synthonisons tous, mes frères...

En conclusion, je dirais que ''Abara'' ne se comprend pas, il se ressent dans ses tripes. Il ne se lit pas, il se vit. Pour le meilleur et pour le pire. Bienvenue dans l'antre des sublimes cauchemars.
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A lire impérativement pour les fans de Tsutomu Nihei! Dans cette oeuvre en deux volumes, l'auteur choisit d'épurer son trait par rapport à ses ouvrages précédents, ce qui ne gâche en rien sa maîtrise de la narration. Toujours aussi avare en paroles, et le malaise est toujours aussi présent... du grand art!
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Première mise en bouche de l'univers de Nihei, première incursion dans la vallée de l'étrange, mais aussi plongée en eaux sombres dans l'une des créations SF les plus étrange que j'ai vu, Abara ne laisse pas indifférent.

Au travers d'un coup de crayon nerveux et brouillon et de traits noirs ultra saturés, un univers malaisant apparaît. Derrière ce griffonnage intensif, on y découvre un monde gothico-cyberpunk où des constructions filiformes se dressent sans réelle logique architectural. Les humains tentent de mener une vie normale dans ce monde, mais l'apparition d'êtres monstrueux, des Shirogauna, massacrant tout sur leurs passages, les amènent à la panique.

Mais il existe une légende narrant l'existence d'êtres semblables à ces créatures faites de vertèbres et d'os, les Kurogauna, et qui serait capable d'en venir à bout. En suivant plusieurs personnes dont les histoires vont s'entremêler, les contours de la vérité apparaîtront ils ?

Si il y a une chose dont on doit faire de suite l'éloge, c'est bien le travail ironiquement monstrueux sur les apparences des créatures, dont les contrastes dévoilent chacun de leurs os. Certaines pages donne la pose à ces êtres démoniaques dont on peut admirer toute la complexité de détails.

Le rythme est, cependant, complexe à tenir au début. En effet, Nihei prends un malin plaisir à ne presque jamais communiquer avec son lecteur, le laissant ainsi seul responsable de l'assemblage du puzzle scénaristique. L'action, parfois illisible soyons honnête, reste quand même diablement énergique et use d'une violence sans nom pour rythmer des affrontements bestiaux.

Le format one shot laisse très peu de temps pour développer ses personnages, mais permet d'être concret et d'aller droit au but. Ceci laisse donc un immense théâtre pour laisser libre accès à la rage de ces proto-chainsaw Man à la carapace indestructible.

Sans entrer dans de grandes thématiques, Abara ne cherche pas à raconter une histoire transcendant le genre même de la dark SF, et reste modeste dans son objectif : offrir de superbes combats dans de nombreux paysages cauchemardesques.

Au fur et à mesure que l'humanité semble se consumer dans ces grandes citadelles vides, on observe donc son extinction inexorable pendant que ces êtres surnaturels se livrent à des affrontements sanglants.
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...

J'ai apprécié ce titre plus visuel que descriptif, il vaut le coup d'oeil mais il manque beaucoup d'informations à mon goût.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
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Bon, avant tout, j'dois préciser que je ne suis pas un expert en manga. C'est un critère à prendre en compte pour éclairer un peu ma note.

Pas expert, certes, mais amateur. Par exemple, j'aime beaucoup Jiro Taniguchi et forcément, Abara n'a rien à voir. Rien, mais alors rien.

Pour faire simple, on va séparer en deux parties.
- L'ambiance est vraiment un point fort d'Abara. C'est sombre, c'est sale, c'est glauque, c'est oppressant, on sent directement que si on cherchait Fruits basket, on risque d'avoir un gros problème. Et cette mythologie entre "Monstre Blanc" et "Monstre Noir" (désolé de ne pas redonner les noms, si c'est pour les écorcher, aucun interet), cette mythologie, cette intrigue suscite beaucoup de questions et beaucoup d'intérêt.
- MALHEUREUSEMENT, il faut quand même avouer que ce premier tome est un bazar sans queue ni tête. Y a du monstre, on s'fritte, on s'tape, y a d'la bagarre, le scénariste est sans doute mort avant d'avoir écrit autre chose que le titre de la série, ça part dans tous les sens, on ne répond à aucune question, on dirait un dialogue avec un ado aigri.

Forcement, sans aucune structure, sans scénario, on reste un peu pantois. On referme le premier tome, on se demande ce qui vient de se passer, et puis on oublie. Sans chercher à ouvrir le deuxième.
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