Il est mort en tombant, comme un tableau qui se décroche. La ficelle a lâché. Reste la marque jaune sur le mur, celle qui n'a pas pris la lumière.
C'était une histoire qui se terminait mal, mais au moins elle se terminait.
Je ne supportais pas l'agressivité, j'y reviens, la mienne encore moins que celle des autres. J'étais profondément non violente, et même si ce n'était plus à la mode, je dessinais des macarons peace and love sur mes sacs de classe.
Nous regardons l'œuvre du jour se dissoudre.
Commencer est un art mystérieux. Difficile d'en saisir les ficelles, pour la bonne raison qu'il n'y a pas encore de ficelle, pas de fil à tirer.
On ne devrait jamais demander à des parents de reconnaître le corps de leur enfant, ce n'est pas humain.
Ce n'est pas de l'amputation qu'il faut avoir peur, c'est du pourri, de la décomposition, de la gangrène.
Il ne faut pas empêcher l'eau de sortir, m'avait- il expliqué après le stage, sinon elle s'accumule à l'intérieur du visage et ça fait de la boue sous les yeux. Des poches de vase, plus exactement, oui, c'est ce qu'il m'avait fait croire, des poches qu'il faut percer avec une aiguille pour les vider.
On n’a pas toujours besoin d’une chambre à soi pour écrire, il arrive que l’on préfère une chambre chez les autres. Un endroit où aller, pas forcément très loin. Un endroit où se perdre, un endroit où se rendre, comme on dit rendre gorge ou rendre l’âme, pour solde de tout compte.
Une cage. Un enclos.
Je ne sais pas comment je me débrouillerai quand ma grand-mère ne sera plus là. Quand elle aura fait son temps, comme elle dit. J'aimerais lui écrire une longue déclaration d'amour, un livre entier qui la rendrait immortelle.