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3,67

sur 109 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a une poésie superbe dans chaque ligne de Mordred. C'est comme ces délicieuses enluminures pleines de nombreux détails , de traits de pinceaux exquis et de minuscules figures formant un tableau parfait. Mordred ici est loin de la figure traditionnelle de traître sans aucune circonstance atténuante, bien plus sombre généralement que l'adultère Lancelot. Mordred est traditionnellement le plus haï mais dans ce récit tout en non-dits et en pudeur discrète, il prend une saveur toute particulière, d'amour et de sacrifices, et aussi de la légende qui s'écrit. Mordred aime trop Arthur pour le laisser jamais être vieux et sot et le lecteur suit le chevalier avec le coeur qui frissonne tout au long du récit.
Il y a de la tristesse, la mélancolie des choses qui s'achèvent, une nostalgie poignante que le texte sert parfaitement et qui a su me toucher profondément.
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Justine Niogret, c'est un souffle, une voix... Pour chacun de ses romans, tout tient dans le style et l'ambiance qui lui sont propres, entre violence et onirisme cruauté laide et tendresse, réalisme et non-dit. le lecteur adhère et adore (c'est mon cas) ou le livre lui tombe des mains, car en dehors de cette écriture sublime et de ces personnages si forts et ténus à la fois, il n'y a pas grand chose... En ce sens, Mordred se situe dans la parfaite lignée des précédents livres de Justine Niogret. Mais à mon avis, il est encore plus réussi que les suivants, avec deux atouts : sa brièveté, qui s'accorde parfaitement au personnage taiseux et prédestiné qu'il décrit, et le fait qu'il s'appuie sur une histoire déjà connue. le personnage de Mordred s'enrichit ainsi des références aux romans de la Table Ronde que le lecteur a pu lire ultérieurement. Arthur, Morgause et Mordred prennent ainsi une dimension supplémentaire, celle de leur légende, et des diverses interprétations qu'ils ont suscité. Les ellipses du récit de Justine Niogret sont partiellement comblées, de la manière dont le lecteur le construit...

Contrairement à d'autres lecteurs de Babelio, j'ai perçu dans ce roman une tendresse et un optimisme absent des précédents romans. L'amour de Mordred pour la nature, les plantes, la rivière de son enfance et pour sa mère illuminent la plus grande partie du livre.
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Alité, perclus de terribles douleurs, Mordred se souvient. Son enfance, son apprentissage de chevalier, Arthur son oncle. Entre deux délires le ramenant au passé, Mordred attend... Qu'on le soigne ou qu'il meurt. Dans ces deux destins, il y a toujours un prix à payer.

Avec Mordred, Justine Niogret fait le portrait du plus détesté des chevaliers. Fruit des amours incestueux de Morgause et Arthur, il se révèle perfide, sombre, traître... pour la version arthurienne, car celle de Justine Niogret est toute autre. Oubliez la quête du Graal, les chevauchées romantiques de Lancelot ou le fracas des batailles avec Excalibur. Si le roman est court (165 pages), il est digne d'une épopée. L'auteur y apporte toute sa science des mots. Chaque phrase est choisie précisement, chaque mot est pesé pour que le sens "éclate" dans la bouche du lecteur. Il en résulte une narration lancinante, âpre, qui n'est pas donnée à tout le monde. Les récits de Justine Niogret se méritent et Mordred en est la nouvelle preuve.
Bien que la source du texte fasse partie des légendes, le ton donné ressemble plus au fantastique. Quel est le rêve ? Quelle est la réalité ? Qui sont les protagonistes qu'on aperçoit sans vraiment les connaître ? Seul Mordred peut y répondre.
Si on suit la rude vie moyenâgeuse, les différentes scènes de vie quotidienne tiennent presque du documentaire. On ne parle pas d'équitation, mais de fusion entre l'homme et l'animal. On ne parle pas de bataille, mais de douleurs et de stratégies, engoncés dans une armure. On en vient presque à plaindre Mordred, puis à le pleurer, car son geste fatidique permet de relever le destin d'Arthur.

Les héros de Justine Niogret sont rarement innocents. En choisissant Mordred, elle fait de ce personnage un héros maudit. Une épopée tragique écrite avec talent.
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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Dans ce court roman, Justine Niogret prend le contrepied de la légende noire de Mordred. du traître, perfide et libertin, elle ne garde à peu près rien : rien que la fin, l'esprit du rôle dans son dernier acte. Car bien mieux que tous les preux de la cour, l'assassin d'Arthur est celui par qui le roi entre dans la légende - échappe au déclin du corps et de l'esprit, à la vieillesse débilitante, à l'effacement. de l'histoire de haine et de rivalité, elle fait une histoire d'amour et de sacrifice. Une très belle histoire, contée dans cette langue enchanteresse dont elle détient le secret. Plus épurée, plus limpide que dans ses précédents romans, et d'autant plus puissante.

C'est à mes yeux le meilleur texte de Justine Niogret, dont la brièveté parfaite n'enlève rien à la richesse, dont les images et les ambiances nous transportent très loin mais dont les thèmes touchent au plus intime, au plus universel, avec une pudeur qui me plait infiniment.

Me plaisent aussi beaucoup les choix graphiques opérés par Mnémos, qui échappent enfin aux poncifs visuels de l'édition fantasy et offrent une forme élégante à ce beau roman.
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J'avais besoin d'une petite friandise.


L'écriture de Justine Niogret, une fois qu'on y a goûté, une fois qu'on l'apprécie, c'est comme un bonbon acidulé qu'on aime prendre en rentrant du boulot, lorsque la journée fut rude et qu'on a besoin d'un peu d'évasion. Je suis rentrée un soir chez moi, j'avais mal partout et je savais qu'en cas de coup dur, j'avais Mordred qui m'attendait. Alors le livre n'est pas bien gros, puisque c'est le format court qu'apprécie l'auteur. Et le livre en lui même, est une pure beauté. Oui, je sais qu'il y a parfois débat sur la nouvelle ligne éditoriale des éditions Mnémos. Mais si par le grand des hasards quelqu'un de cette maison d'édition passe par là et que mon avis lui importe, laissez moi vous dire que vous ne devez rien changer. J'adore vos nouvelles couvertures.


Quant à Justine Niogret, si elle passe encore par le plus grand des hasards ici, je tiens à dire que je n'ai plus beaucoup de livre à lire. de vous, je veux dire. Et que je suis extrêmement grognon en période de Noël (allusions allusions ;) )



Et surtout, si vous avez envie d'avoir une autre vision de Mordred

Je connais un peu les légendes arthuriennes. Mais jamais je n'aurai pensé un jour éprouver autant de compassion et de sympathie pour Mordred. Jamais ! Grâce à l'auteur, c'est maintenant un personnage qui va réellement m'intéresser et je pense me refaire une petite bibliographie sur ce personnage. Une nouvelle aire de recherche s'ouvre à moi :)

Quant au style de Justine Niogret. Il n'a pas changé d'un poil, et le médiéval lui va à ravir. Depuis Chien du heaume et Mordre le bouclier, c'est maintenant une belle musique à mes oreilles que j'apprécie grandement. Maintenant, je pense me pencher sur le style SF de l'auteur. Mais ce sera pour une autre chronique :)
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Niogret est une romancière d'un grand talent. Cela, je le savais déjà après avoir lu Chien du Heaume. Sa plume est incroyable, chargée d'un lyrisme jamais échevelé, et d'une profondeur de légende. Elle le prouve une fois de plus avec Mordred qui réhabilite ce personnage emblématique car tueur d'Arthur et pourtant largement sous-exploité dans les récits appartenant à la matière de Bretagne. Mordred est un roman d'une grande poésie, plein de charmes et de douleur, teinté d'une belle est nostalgique tristesse. Superbe.
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J'avais déjà entendu parler de Justine Niogret comme d'une auteur de talent – d'ailleurs, deux de ses romans ont été primés. J'avais pu lire des nouvelles d'elle, et j'avais grandement apprécié son écriture. Les romans, je ne m'y étais pas penchée pour cause d'atmosphère très âpre qui risquait d'être incompatible avec mes goûts. Mais, quand j'ai su que Justine Niogret sortirait à la fin de cet été un roman consacré à un personnage phare du mythe arthurien, je n'ai pas réfléchi. J'ai craqué directement et, après lecture, le coup de coeur est là, net, franc.

Mordred, c'est celui par qui la fin d'Arthur arrive, celui qui le blesse mortellement, obligeant le roi à s'en aller en Avalon où, dit-on, il se repose de cette blessure et d'où il reviendra lorsque l'Angleterre aura besoin d'être sauvée. Mordred n'a rien d'un Lancelot ou d'un Galaad, c'est le personnage noir du cycle arthurien, le "méchant". Un personnage intéressant pour Justine Niogret, au vu de ses antécédents littéraires.

Le roman s'avère être intimiste. Mordred est blessé, contraint de garder le lit depuis de longs mois, vrillé par une douleur insupportable. Alors son esprit s'égare vers le passé, vers l'enfance et les souvenirs de son apprentissage de chevalier. Petit à petit se dessine le portrait d'un homme peu liant, solitaire, proche de la nature, de sa chère forêt où il passa son enfance, un homme durci par les combats, mais qui reste nostalgique de ce temps où, petit, il vagabondait comme un animal sauvage entre les buissons et les arbres. [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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Les histoires du "Passé" en brut de décoffrage, sans transigeance ni entourloupe! Des histoires de cette vie rude des temps jadis où l'âpreté des mots nous donne le tournis! un vertige du haut de notre fauteuil plongé que nous sommes dans la vie de Mordred. Et pourtant, la poésie est présente dans l'innocence de l'enfance, la beauté des vallées que l'on imagine verdoyantes, dans cette philosophie de Chevaliers à milles lieues de celle des boudoirs d'une autre époque plus proche de nous!

Une histoire faite de mots qui ont le don de nous partager l'âme et le coeur de la Chevalerie!
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Mordred est le traître ultime responsable de la chute d'Arthur... Mais ici, c'est un récit en contre-pied et en clair-obscur. Mordred est un infirme, cloué sur son lit de douleur. Il n'est pas comme les autres, c'est sa nature. Il aime son oncle, qui lui rappelle sa mère. Ils se comprennent, et tant pis si les autres ne le sauront pas, Mordred est pardonné du seul qui compte. Onirique et dense, avec une musicalité de l'écriture, sans les stéréotypes habituels sur ces personnages.
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un livre que m'a agréablement beaucoup surpris. Coup de coeur. Ça commençait à faire un moment que je n'avais pas lu une plume aussi agréable et belle. Et la manière douce-amère qu'utilise l'autrice pour aborder le personnage dans cette introspection est très intéressante.

C'est un roman court mais intense en émotion et en poésie. Il revient sur la vie de Mordred à travers des rêves, des souvenirs. le ton amer et même acerbe du personnage coupé avec la nostalgie agrémentée d'une pointe de mélancolie forme un mélange que j'ai beaucoup aimé. On y retrouve les regrets d'un homme et la joie passée sans espoir de la retrouver. Et pourtant…

Il y a quelque chose avec ce livre qui m'a profondément touché. Difficile à développer mais c'était poignant et beau. Je n'ai absolument pas ressenti de longueur, ni d'impression de pas assez pour ce texte de même pas 200 pages. Il m'a bouleversé et j'ai tout simplement adoré ce moment passé en compagnie de ce livre, de ces pages et de ces mots.
Lien : https://lenaaupuitsdesmots.w..
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