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Critique de CathyBorie


Jalonné des vers de Desnos, ce livre est tout à la fois une biographie et un roman, où nous suivons le poète entre les années 20 et la fin de la guerre, pas à pas, au gré de sa vie agitée mais toujours dominée par l ‘écriture et par l'amour. Malgré l'ambition du projet, Gaëlle Nohant réussit parfaitement à nous immerger dans l'univers de Desnos : elle nous plonge dans son quotidien, elle nous berce de ses vers, mais surtout elle manie elle-même la langue avec beaucoup de justesse, de délicatesse et de poésie. Impossible de faire la différence entre la vie réelle du poète et sa vie romancée, tant les évènements sont racontés avec fluidité, et nous rencontrons comme des amis de toujours les personnages qui peuplaient sa vie de tous les jours : Aragon, Breton, Eluard, Foujita, Picasso, Neruda, Garcia Lorca. Nous suivons les péripéties de ces artistes fauchés, ou tout justes célèbres, dans un Paris qui ressemble à un village que tous connaissent par coeur et, entremêlés à leurs destins, celui de la France qui s'apprête à vivre la Seconde Guerre mondiale, puis l'Occupation, et la dernière partie, consacrée à la déportation de Desnos, nous est en grande partie contée par le journal de Youki, son grand amour. Si j'ai été grandement émue par ces dernières pages pour des raisons personnelles, je l'ai été aussi pour le message sans cesse renouvelé de Desnos, au travers de son attitude tout au long de sa lutte de résistant puis de sa déportation : « plutôt dupe que salaud » et son parallèle « en définitive, ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète ».
Ce roman est une réussite, tant il réalise avec harmonie et subtilité le lien entre fiction et réalité pour évoquer un homme qui a écrit : « Pour le reste je trouve un abri dans la poésie. Elle est vraiment le cheval qui court au-dessus des montagnes ».

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