Citations sur Gris comme le coeur des indifférents (24)
Il paraît qu’au théâtre, les comédiens considèrent que le vert porte malheur. Voilà qui explique sans doute pourquoi dans nos boissons, ce jour-là, la poisse et le néfaste étaient les seules vraies couleurs.
Jour vert, aspirations éphémères…
Mais peut-être n’a-t-il jamais changé, en réalité. Peut-être est-ce simplement moi qui, un matin, ai fait sauter de mes yeux les croûtes d’innocence qui m’aveuglaient. Là, j’ai commencé à voir, derrière la muraille des faux-semblants, le sinistre individu qu’il est vraiment.
Pas d'espérance, pas de souffrance. Mais cela vaut-il la peine d'exister sans vibrer?
Il ne l’a jamais su, mais elle l’a convaincu de me prénommer Lyra en hommage à l’héroïne de Philip Pullman dans À la croisée des mondes, sublime cycle de fantasy. Ce fut le dernier acte de résistance littéraire de ma mère – qui vivra avec moi -, au nez et à la barbe de mon père.
(page 93)
Lorsqu’on a sous les yeux, pour seul exemple masculin, un individu manipulateur et dangereux, comment ne pas douter ? Si l’un est perverti, pourquoi les autres ne seraient-ils pas aussi moisis ? J’ai même parfois des sueurs froides à la perspective que mes adorables Léo et Benji puissent devenir un jour comme lui.
(pages 41-42)
La Générale-Major adore les consignes, les normes, les lois… à condition que celles-ci se plient à son pas. À l’écouter, le monde entier devrait lui être subordonné.
(page 35)
Elle a mis 1 h 13. C’est injustifiable. Qui a-t-elle dragué, cette allumeuse ? Il l’infantilise tout en la traitant d’adultère, de prostituée (car dans ses propos, ses insultes, il s’agit bien de cela). Il ne voit pas la contradiction ou l’exagération.
Il vocifère. Il libère le monstre en lui, la Bête cachée sous le vernis.
(page 27)
L’impuissance face au malheur des autres constitue quelque chose d’insupportable.
(page 13)
Grâce à ca, les jumeaux et moi, nous savons que les monstres existent. Ils vivent à nos côtés, avec nous. Parfois, ils se font même appeler "papa". Les contes de fées n'ont rien inventé.
Nathan, je rêve de l'embrasser, de me lover dans ses bras. La niaiserie incarnée, quoi... Pourtant, pas de vie en rose pour moi. Pas UN SEUL jour rose... Je mentirais en affirmant qu'il s'agit là d'un choix délibéré : plutôt que l'affection, plutôt qu'une ébauche de relation, je privilégie ma sûreté. J'aimerais dépasser ces appréhensions qui s'apparentent à de funestes prémonitions. Je n'y parviens pas... Je suis pétrie de trouille, voilà !