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Critique de parolesenvolent


Le militaire de carrière Virgil Solal a perdu sa fille mort-née à cause d'un problème pulmonaire provoqué par les dégradations de l'environnement atmosphérique.
Sa réaction : kidnapper le président du groupe « Total » contre une libération de 20 milliards, une somme astronomique impossible à réunir en 24 heures. Mais ce que souhaite surtout Solal, c'est exercer une pression sur la multinationale responsable du désordre climatique. Son mode opératoire : filmer sa victime séquestrée dans une cage de verre pour la rançon qu'il compte restituer par partie selon les efforts fournis en matière environnementale par ledit groupe « Total ».
Ainsi Nathan, policier à la SRPJ, assisté de Diane une profiler, va devoir avec le ravisseur en visioconférence. Mais rien ne va se passer comme prévu pour les policiers, car les arguments de Solal séduiront nombre de followers sur les réseaux sociaux. Après l'exécution du PDG de Total, Solal poursuit son combat écologique avec l'enlèvement d'une collaboratrice d'un groupe financier. de plus, l'empathie va gagner la psychologue.
Mais comment ses avocats vont-ils assurer sa défense à son procès à la suite de son arrestation ? Est-il considéré comme un terroriste ou un criminel de droit commun ?
MON AVIS
Je découvre Olivier Norek avec ce titre. Je m'attendais à lire ici un roman policier époustouflant avec son parcours professionnel, ses interviews et les critiques dithyrambiques sur ses précédents livres. Or, je suis stupéfaite, mais malgré ma déception je ne m'arrêterais pas à cet ouvrage pour connaitre l'auteur à l'écriture dynamique et efficace.

Loin d'un roman policier avec une intrigue classique découlant sur une issue inouïe, on se retrouve ici dans un manifeste idéologique, sur fond écologique. Un reproche à l'auteur serait malvenu, car il a effectué un gros travail de documentation en amont. Norek à travers son héros, Solal va asséner des chiffres et des exemples pour appuyer la démonstration et justifier son crime. le roman dénoncer de nombreuses dérives subies, par les hommes, puis par la faune et la flore avec certaines espèces prêtes à disparaitre. Mais la ritournelle de collapsologie à travers des illustrations « prophétiques » et de catastrophes sur près de 350 pages devient indigeste. Si j'avais conscience d'un environnement en perdition avec des dérèglements climatiques, je n'aurais pas choisi ce genre de lecture pour finir de m'en convaincre.

L'ECOLOGIE OPRIMANTE
J'éprouve donc une profonde déception avec l'impression d'être flouée en espérant lire un policier. En plus du scénario fade, aucun des personnages ne m'a plu. Pour le fond du dénouement, la façon subversive avec laquelle les protagonistes défendent leur cause se présente à mes yeux comme un reflet pitoyable de la société actuelle. Là où la violence répond à la violence, ici le malfaiteur, voire assassin est perçu comme un sauveur. « La fin justifie les moyens » n'est pas mon credo et malheureusement ce livre en fait l'apologie. Et on a une vision étriquée de procédure policière et judicaire.

Certes, la prise en compte de l'environnement doit être au coeur des sujets politiques, et l'économie doit se développer sans l'éluder cette problématique, mais ce postulat est un peu un primaire. Facile aujourd'hui d'être vindicatif et de critiquer les hommes du passé qui ont construit notre confort matériel ambiant.

UNE ÉCOLOGIE OPPRESSANTE
Car les réseaux sociaux qui véhiculent des idées progressistes pour le bien de la planète restent, quand on y réfléchit, un des maillons qui aggrave lui-même la dégradation environnementale. On sourit devant l'adolescente du roman qui filme en direct sur son portable iPhone dernière génération son héros et relaye son message à ses condisciples.

Par ailleurs, loin d'adhérer à la crédibilité de l'enfant mort-née de Solal qui aurait sucombé à cause de ses poumons endommagés par faute de la détérioration atmosphérique, cette vision me semble simpliste, mais pourquoi pas ? Un roman rend tout postulat possible. Tous les enfants qui naissent dans les mêmes conditions ne meurent pas, alors que penser de la sélection naturelle  ? de plus, bien avant les problèmes des gaz de schiste, des particules fines d'hydrocarbure, du glyphosate, la natalité présentait aussi beaucoup d'enfants mort-nés. Des pluies de grêles se produisaient dans les années soixante-dix, des sécheresses et canicules existent depuis toujours, des inondations survenaient aussi… le monde va mal, mais de là à impliquer la pollution à toutes les sauces.

En conclusion, je lirai l'auteur dans son registre habituel après ce manifeste alarmant et anxiogène sur la climatologie.

GUEST-POST
Voici le commentaire déposé sur le site 👉 babelio.com par mon ami Christophe. Je le remercie d'avoir accepté de partager ici.

Virgil Solal et sa femme Laura ont perdu leur petite fille dès sa naissance en raison, semble-t-il, d'une maladie des poumons due à la pollution. Il va chercher à venger sa fille et, par tous les moyens, y compris les plus violents, à contraindre les pollueurs à adopter vraiment la transition écologique. ● Après nous avoir séduits par une trilogie de polars nerveux, musclés, magnifiques, à l'intrigue ciselée comme un diamant (Code 93 (2013), Territoires (2014), Surtensions (2016)), Olivier Norek s'est perdu dans des univers qui n'étaient pas les siens (Entre deux mondes (2017), Surface (2019)). Il revient aujourd'hui avec un thriller consacré à l'écoterrorisme qui lui permet de réciter l'évangile vert sans oublier le moindre verset et de se faire le porte-parole de la pasionaria adolescente Greta Thunberg. ● Son récit est alimenté par des articles de journaux et autres documents, certains fort douteux, qu'il liste à la fin, allant tous dans le même sens, sans aller voir une seule fois du côté de leurs détracteurs : non seulement sans écouter leurs arguments mais en refusant même ne serait-ce que de les entendre. ● D'où un roman outrancièrement manichéen, dénué de toute subtilité, de toute complexité, qui légitime et même glorifie sans vergogne l'écoterrorisme et reprend sans ambages tout le credo rouge-vert à la mode dans un récit apocalyptique à l'intrigue molle dont la fin se complaît dans une utopie niaise caricaturant la conclusion de Candide (« Il faut cultiver notre jardin »). ● Ajoutons en passant que le dialogue entre le président et sa « plume » (pages 105-110) est non seulement invraisemblable mais grotesque. ● Combien d'arbres sera-t-il nécessaire d'abattre, combien de litres d'eau sera-t-il nécessaire d'utiliser, combien d'énergie sera-t-il nécessaire de dépenser pour permettre à Norek de s'enrichir avec son ouvrage de propagande ? ● Une déception aussi forte que mes attentes étaient grandes, espérant qu'Olivier Norek allait renouer avec le brio de ses débuts.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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