Celle que je suis

Oeuvre hybride, à la fois roman et documentaire sur les violences familiales et féminicides.

Pour moi, l'aspect documentaire est le principal mérite et intérêt du livre, l'autrice explique en note épilogue qu'avant de commencer l'écriture de cet ouvrage, elle a recueilli un nombre “considérable” de témoignages de victimes, qu'elle a reçu également l'aide de nombreux professionnels et c'est bien l'impression qu'on a lorsqu'elle décrit très bien le comportement de déni de son personnage, Valentine : “ça va aller, c'est aussi ma faute, je suis nulle, il ne va pas recommencer, etc.”. Egalement lorsqu'elle décrit les réactions du voisinage alerté par le bruit : “ils se disputent encore, faut-il faire quelque chose ? Alerter qui ? La police ? Et puis dire quoi exactement ? Et après, que va-t-on subir en représailles ? Tiens, ça s'arrête…”. le livre a donc le mérite de nous sensibiliser à l'urgence d'arrêter ce cercle vicieux qui a tendance à s'aggraver dangereusement si personne ne réagit. Une piqûre de rappel est utile.

En revanche, pour ce qui est de l'aspect roman, c'est à mon avis une littérature d'une grande médiocrité ! Livre de commande ou manque d'inspiration ? Pour moi, je vois du manichéisme caricatural, des personnages stéréotypés, des dialogues irréalistes ne convenant pas toujours aux personnages qui les prononcent, des explications bavardes et lourdes qui n'en finissent pas (a-t-elle voulu placer à tout prix toutes les phrases et expressions notées en écoutant ou lisant les témoignages de victimes ?). le personnage de Guy, trop idéal, est peu convaincant, sur la fin surtout. le féminicide d'un personnage secondaire est juste un détail sur lequel on s'attarde bien peu, cela m'a choqué.

Hormis l'accelerando et crescendo final, le rythme est désespérément lent pendant l'essentiel de l'histoire. Certains auteurs arrivent à suggérer parfaitement la tension extrême, la violence avec juste quelques touches talentueuses permettant au lecteur de se faire mentalement leur film, là on est plutôt dans l'arrêt sur image toutes les trois secondes avec un long descriptif sordide et glauque. Les nombreuses scènes de violence sont décrites en long, en large et en travers, mais à cette dose, cela devient inutile et insupportable !

L'autrice explique à ses lecteurs qu'elle a voulu “mettre des mots sur des maux”, qu'elle a “allégé bon nombre” des scènes de violence mais qu'elle ne pouvait pas “édulcorer la réalité de ce que ces femmes vivent”, qu'elle a “ressenti les mêmes haut-le-coeur que vous”. Elle s'est “contentée de les écrire, vous de les lire.” Là, elle ne me convainc pas, pour moi, s'appesantir autant était contre-productif et malsain. J'ai hésité plusieurs fois à arrêter ma lecture. Militer contre l'horreur, c'est la révéler, pas forcément l'exposer dans tous ses détails.

Je l'ai acheté après avoir vu passer la couverture de ce roman maintes fois sur insta.

Nous suivons l'histoire de Valentine, maman de Nathan 6 ans, qui est victime de violences conjugales. L'arrivée de nouveaux voisins va changer sa vie.

C'est une belle histoire, un sujet fort, émouvant et bien traité. L'écriture est fluide, agréable, hormis les passages de journal intime qui m'ont moins convaincue, surtout au début du livre. L'héroïne est attachante, on ressent forcément énormément d'empathie pour elle.

J'énumère de nombreuses qualités pour ce roman qui a su émouvoir de nombreuses lectrices par son histoire poignante. Des moments forts. Notamment la fin.

Néanmoins, je n'arrive pas à savoir pourquoi mais je suis restée sur ma faim… ce n'est pas que je n'ai pas aimé, non, mais je n'ai pas été surprise par l'intrigue, j'ai trouvé ce récit presque pédagogique… comme un exemple pour servir la dénonciation des violences conjugales…je n'ai pas été bouleversée par ce roman tel que j'aurais dû l'être, et j'ai presque l'impression d'être un coeur de pierre en écrivant cela…
Une très belle lecture pour la plupart des lectrices mais qui ne m'a pas marquée plus que cela et je le regrette.