Pour les amoureux des chats, un livre composé de textes consacrés à l'observation de ces petits félins de compagnie et à l'amour que Nosaka et sa famille leur porte ! D'après lui, on a beaucoup à apprendre d'eux : "Pour quelle raison l'homme est-il le seul à rouler des mécaniques en se prétendant roi de la Création ?" (p 33)
L'auteur a été frappé par l'attitude des chats quand ils sentent venir la fin : ils s'isolent, ne mangent plus et quittent la vie plutôt tranquillement. "A en juger par la manière dont les animaux meurent, j'ai le sentiment que la différence entre les hommes et les bêtes réside dans leur relation à la mort plutôt que dans le fait que les premiers disposent de la parole et des outils, et s'entretuent de façon absurde." (p 40)
L'auteur de "
La tombe des lucioles" nous parle avec humour de ses cinq himalayens (persans "colourpoint") et de son tigré roux, Charly, un sacré lascar qui aime les prunes à l'alcool, miaule pour saluer son maître le matin, ne mange que ce que les humains laissent dans leurs assiettes et prétend partager leur bain !
Plus sérieusement, l'auteur constate que, après la fin de la seconde guerre mondiale les japonais ont recommencé à adopter chiens et chats alors que longtemps après le tremblement de terre de Kobé, les gens n'ont pas repris de compagnons à quatre pattes ; pour lui, le séisme a été encore plus traumatisant que la guerre. La peur des tremblements de terre est très présente ; Nosaka raconte les bêtises faites par les chats ou la chienne huski (prénommée Zizi en l'honneur de Zizi Jeanmaire) alors qu'il fait refaire sa maison selon des normes parasismiques. On sent un traumatisme important dans la vie de l'auteur.
Beaucoup d'observations attentives des comportements des chats et du chien de la maison ; mais lui, Nosaka, qu'en retire-t-il ? "C'est moi qui me dévoue à sens unique, et si je veux bien admettre que ce soit dans l'ordre des choses, je m'estime aussi en droit de les voir esquisser un geste qui m'apporterait quelque consolation, eh bien, je t'en fiche !" (p 214)
Textes très bien écrits, de façon fine et soignée, et c'est souvent très drôle, bien qu'il y ait, en fond, une certaine tristesse.