- Que me demandez-vous, au juste ?
- De m’écouter.
- Il y a des psy, pour ça.
- Pourquoi irais-je chez un psy quand il y a des aéroports pleins de gens désœuvrés tout disposés à m’écouter ?
C'est drôle ce besoin qu'ont les gens d'accuser les autres d'avoir gâché leur existence. Alors qu'ils y parviennent si bien eux-mêmes, sans l'aide de quiconque
- Si vous aviez tant besoin de mourir pour expier, pourquoi ne vous suicidiez-vous pas ?
- Quel est ce charabia romantique ? D'abord, je n'avais pas besoin de mourir, j'avais besoin d'être tué.
- Cela revient au même.
- La prochaine fois que vous aurez envie de faire l'amour, on devrait vous dire : " Masturbez-vous. Cela revient au même. "
On voit tout de suite quand quelqu'un lit. Celui qui lit vraiment n'est pas là.
Heureusement, la plupart des gens ont trouvé le remède : ils ne pensent pas. Pourquoi penseraient-ils ? Ils laissent penser ceux dont ils considèrent que c'est le métier : les philosophes, les poètes. C'est d'autant plus pratique qu'on ne doit pas tenir compte de leurs conclusions.
Ainsi, un magnifique philosophe d'il y a trois siècles peut bien dire que le moi est haïssable, un superbe poète du siècle dernier déclarer que je est un autre : c'est joli, ça sert à converser dans les salons, sans que cela affecte le moins du monde notre réconfortante certitude - je suis moi, tu es toi et chacun reste chez soi.
"_C'est ce qu'on appelle un risque.
_Risquer sa vie, en l'occurrence.
_C'est un pléonasme. Le risque, c'est la vie même. Et si on ne la risque pas, on ne vit pas."
C'est flatteur, un viol. Ca prouve qu'on est capable de se mettre hors-la-loi pour vous.
Je ne peux pas vous empêcher de parler, ce n'est pas interdit. Vous ne pouvez pas me forcer à répondre, ce n'est pas obligatoire.
-Cette manie de qualifier de fous ceux que l'on ne comprends pas! Quelle paresse mentale!
Qu'est-ce qui coule dans vos veines ? De la tisane ?