La bêtise, c'est de conclure a écrit Flaubert. Cela se vérifiait rarement autant que dans les querelles où l'on identifiait l'imbécile à son obsession d'avoir le mot de la fin.
C'était donc cela, le sens, la raison d'être de toute une vie : si l'on était là, si l'on tolérait tant d'épreuves, si l'on faisait l'effort de continuer à respirer, si l'on acceptait tant de fadeur, c'était pour connaître l'amour.
Fidèle à son inexorable habitude, la vie continua.
Elle avait déjà pu observer l'effarante capacité d'oubli des gens. Ils oubliaient quand cela les arrangeait, c'est-à-dire très souvent.
"La bêtise, c'est de conclure" a écrit Flaubert. Cela se vérifiait rarement autant que dans les querelles, où l'on identifiait l'imbécile à son obsession d'avoir le mot de la fin.
"La bêtise, c'est de conclure", a écrit Flaubert. Cela se vérifiait rarement autant que dans les querelles, où l'on identifiait l'imbécile à son obsession d'avoir le mot de la fin.
Il apparaissait maintenant à Diane que le mépris était pire que la haine. Celle-ci est si proche de l'amour, quand le mépris lui est étranger.
(P150)
Diane ne répondait pas. Pouvait-il y avoir une explication à sa souffrance ? Sa mère n'était pas consciente de sa cruauté. Elle semblait persuadée d'être une mère excellente. Marie avait ce trait des gens ordinaires de proclamer des insanités telles que : "Moi, vous me connaissez, je veux être juste", ou : "L'amour de mes enfants passent avant le reste". La fillette l'observait quand elle se lançait dans ce genre de déclaration : sa mère croyait ce qu'elle disait.
Diane avait prouvé qu’elle pouvait comprendre beaucoup de choses inhumaines. Que sa mère lui préfère son frère, elle l’avait accepté avec une exceptionnelle grandeur d’âme. D’habitude, les enfants n’admettent pas de ne pas avoir la première place dans le cœur maternel, surtout quand ils sont les aînés. Mais Marie avait bafoué la noblesse de Diane avec tant d’exagération que la petite fille ne pourrait jamais le lui pardonner…
En effet, à 14 ans, chaque matin, sa beauté frappait davantage. Échappant à l’acné et aux bouffissures de l’adolescence, elle grandissait en sveltesse et en sagesse. Ceux qui ne la connaissaient pas croyaient qu’elle faisait du ballet… Mais jamais personne n’eût osé se moquer d’elle, même en secret : quelque chose en elle suscitait la crainte et décourageait la bassesse. Sa mère continuait d’être l’unique à ne pas être séduite. Le progrès, c’était que Diane ne tentait même plus de lui plaire. Quand elles se voyaient le week-end, elles échangeaient un simple bonjour de courtoisie… leur lien faisait de chacune une spectatrice et en aucun cas une interlocutrice.
Diane embrassa Célia le plus chaleureusement qu’elle put et personne ne remarqua que son enfance était morte.