Vous détestez les femmes parce que aucune n'a voulu de vous.
Bien, Monsieur Tach, comment expliquez-vous le succès extraordinaire de votre oeuvre à travers le monde ?........................................................................................................--- Non? Vous avez vendu des millions d'exemplaires, jusqu'en Chine, et cela ne vous a pas fait réfléchir?
--- Les usines d'armements vendent chaque jour des milliers de missiles à travers le monde, et ça ne les fait pas réfléchir non plus.
J'admire la gentillesse qui a pour origine la gentillesse ou l'amour. Mais connaissez-vous beaucoup de gens qui la pratiquent cette gentillesse là ? Dans l'immense majorité des cas, quand les humains sont gentils, c'est pour qu'on leur fiche la paix.
Ça, mon vieux, tu l'as cherché ! Tu lui as parlé littérature comme un manuel scolaire. Je comprends sa réaction.
Voyez-vous, on revient toujours aux Evangiles : le Christ l'avait bien dit, que les méchants et les haineux nuisent en premier chef à eux-mêmes.
Si vous voulez connaître la lie des sentiments humains, penchez-vous sur les sentiments que nourrissent les femmes envers les autres femmes: vous frissonnerez d'horreur devant tant d'hypocrisie, de jalousie, de méchanceté, de bassesse.
- Eh bien, voilà, moi, je ne le savais pas. Il aura fallu que je sois sur le point de crever pour comprendre l’horreur, non pas de la mort que nous ignorons tous, mais de l’instant de mourir. C’est un très sale moment à passer. Si les autres humains ont cette prescience, moi je ne l’avais pas.
- Vous vous foutez de ma gueule.
- Non. Pour moi, jusqu’à aujourd’hui, la mort, c’était la mort, point final. Ce n’était ni un bien, ni un mal, c’était disparaître. Je ne me rendais pas compte qu’il y avait une différence entre cette mort-là et l’instant de la mort, qui est intolérable. Oui, c’est très bizarre: la mort ne me fait toujours pas peur, mais désormais je suerai d’angoisse à l’idée du moment du passage, dût-il ne durer qu’une seconde. (Albin Michel, p. 187)
Comment voulez-vous qu'un écrivain soit pudique ? C'est le métier le plus impudique du monde : à travers le style, les idées, l'histoire, les recherches, les écrivains ne parlent jamais que d'eux-mêmes, et en plus avec des mots. Les peintres et les musiciens aussi parlent d'eux-mêmes, mais avec un langage tellement moins cru que le nôtre. Non, monsieur, les écrivains sont obscènes ; s'ils ne l'étaient pas, ils seraient comptables, conducteurs de train, téléphonistes, ils seraient respectables.
Savez-vous ce qu'ils appellent aimer? Asservir, engrosser et enlaidir une malheureuse: voilà ce que les êtres présumés de mon sexe appellent aimer.
Il y a mille raisons pour détester les gens. La plus importante, pour moi, c'est leur mauvaise foi qui est absolument indécrottable.