L'hiver let l'amour ont ceci de commun qu'ils inspirent le désir d'être réconforté d'une telle épreuve : la coïncidence de ces deux saisons exclut le réconfort. (p.57)
A l'adolescence se pose la question cruciale du rayonnement : sera-t-on dans la lumière ou dans l'obscurité ? J'aurais aimé pouvoir choisir. Je ne le pouvais pas : quelque chose que je ne parvenais pas à analyser me condamnait à l'ombre. (p. 21)
A quinze ans, il y a une ardeur de l'intelligence qu'il importe d'attraper : comme certaines comètes, elle ne repassera plus. (p.20)
Celui qui attend une lettre de la personne aimée sait ce pouvoir de vie et de mort des mots.
Un jour que je lui avais sorti tout un chapelet d’éloges sur un de ses paragraphes, elle a fermé les yeux. « C’est quoi, cette réaction ? » ais-je dit. « Je me blottis dans tes mots », a-t-elle répondu.
Le simple fait de vivre est un sens. Vivre sur cette planète en est un autre. Vivre parmi les autres en est un supplémentaire, etc. Déclarer que la vie n'a pas de sens, ce n'est pas sérieux. Dans mon cas, il est exact de dire que jusqu'ici ma vie n'avait pas d'objet. Et je m'en trouvais bien. C'était une vie intransitive.
L'hiver et l'amour ont ceci de commun qu'ils inspirent le désir d'être réconforté d'une telle épreuve; la coïncidence de ces deux saisons exclut le réconfort. Soulager le froid par la chaleur écœure l'amour d'une impression d'obscénité, soulager la passion en ouvrant la fenêtre sur l'air vif envoie au tombeau en un temps record.
Faire le mal est à la portée de premier venu ; il suffit de dire merci à ceux qui vous y aident.
Il n'y a pas d'échec amoureux. C'est une contradiction dans les termes. Eprouver l'amour est déjà un tel triomphe que l'on pourrait se demander pourquoi l'on veut davantage.
Je me blottis dans tes mots.