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À la frontière du Mexique et de la Californie (Tijuana). Deux êtres se battent pour leur survie et celle des autres.
Je dirai même trois êtres parce que le soi-disant « méchant » et aussi désemparé qu'eux

Tijuana est un lieu où la détresse humaine se croise, la violence, la drogue et l'amour du surf.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, les personnages et leurs combats.
Mais je reste bouleversé par leur vie.

Je suis écoeuré par cette inégalité et ce manque d'espoir. Ils ne leur restent rien et pourtant… ils continuent à y croire… mais ont-ils le choix ?
Un ouvrage que je ne suis pas prête d'oublier…

Bonne lecture !
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Cela faisait trop longtemps que Tijuana Straits traînait dans mes étagères. Il était plus que temps de le lire. Maintenant que c'est fait, je me demande pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt…

Ce roman, c'est comme une vague pour le surf, on commence doucement, des trucs pas trop durs, mais pas trop gentils non plus, durant tout un temps, on pense que la mer est calme, que le tsunami n'arrivera pas et puis bardaf, ça vous tombe dessus et ça emporte tout.

Tout d'abord, nous ferons connaissance avec Sam Fahey, un ancien surfeur, un type qui avait tout pour réussir dans la vie et qui, en faisant les mauvais choix (pour gagner plus de fric, plus vite), s'est trop souvent retrouvé dans la case prison, sans passer par la banque.

Magdalena est une activiste, qui vit au Mexique et qui, après quelques péripéties, va se retrouver du côté américain, à la frontière entre les deux pays, de l'autre côté du mur, des fils, des barrières en fer. Et puis il y a un autre type, un de ceux dont on n'a pas envie de croiser la route…

L'auteur ne nous livre pas un thriller haletant où tout le monde court comme des poulets sans tête. Il prend le temps de poser son décor (pas paradisiaque) et de présenter ses personnages principaux, remontant le fil du temps afin qu'on puisse mieux les appréhender. C'est aussi une bonne occasion pour nous parler de la misère au Mexique, loin des cartes postales touristiques.

Armando avait un boulot, comme d'autres, mais dans une usine où le comité sécurité et hygiène est aux abonnés absents, de même que les syndicats, les droits des travailleurs et où les femmes enceintes ne sont pas travailleuses protégées. Les gens bossent avec des solvants, des diluants, des colles fortes, sans protection, pour un salaire de misère.

Il y a une grande part écologique aussi, dans ce récit, puisque Magdalena a le rêve un peu fou que les pollueurs soient les payeurs et surtout, qu'ils nettoient leurs merdes, leur pollution et qu'ils soient jugés (et punis) pour tous les torts qu'ils ont commis, et dont les principales victimes sont les habitants qui respirent, boivent, vivent dans des pollutions hautement dangereuses.

Le rythme n'est pas trépidant, mais le plaisir de lecture est ailleurs, notamment dans les portraits des personnages, ni tout blancs, ni tout noirs, dans la critique des sociétés mexicaines et américaines, dans le scénario qui ne manque pas de profondeur, dans la partie écologique (sans devenir indigeste), dans les conditions de travail décrites. Bref, tout ce qui fait d'un roman un grand roman noir, sombre, violent, mais pas que ça.

Parce que oui, dans toute cette boue polluée, il y a une lueur d'espoir, celle que l'on appelle la rédemption et que certains cherchent afin de donner un sens à leur vie, afin de réparer les erreurs du passé, afin de ne plus être lâche, afin d'avoir de la dignité, afin de se racheter à leurs propres yeux.

Tijuana Straits est un bon roman noir, avec tous les ingrédients qu'il faut, de qualité, le tout cuisiné à l'ancienne, avec des vrais morceaux de hard-boiled dedans, sans pour autant que l'auteur ait forcé sur les quantités.

Mais pourquoi l'ai-je laissé prendre si longtemps les poussières, moi ???

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tijuana Straits, l'embouchure de la rivière Tijuana, frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Autrefois un petit paradis pour les surfeurs et les habitants de la vallée, terres fertiles, océan déchaîné et nature sauvage. Aujourd'hui une zone de non droit, où les clandestins, les passeurs et les garde frontières s'affrontent malgré la barrière qui coupe les terres et l'océan en deux, des eaux si polluées qu'un simple bain dans l'océan peut vous tuer et côté mexicain l'enfer des usines où on fabrique tout et n'importe quoi et où les travailleurs pauvres sont exploités. Sam Fahey a grandi ici, auprès d'un père défaillant et ruiné, a consacré sa jeunesse au surf jusqu'à ce que la sombre réalité le rattrape, le fasse passer par la case prison et plusieurs trahisons, et l'amène à essayer de joindre péniblement les deux bouts dans une ferme perdue au fin fond de la vallée. Mais quand il recueille Magdalena, une jeune Mexicaine, il sait que les ennuis ne font que commencer...

Noir c'est noir et Kem Nunn donne tout de suite le ton dès les premières pages de ce roman, rejoignant les grand maîtres américains du roman noir, ces récits poisseux, désespérés où tout espoir de s'en sortir semble vain et où la misère et le désespoir collent à la peau de héros paumés qui n'ont aucune chance d'échapper à leur destin. Et ici la misère des laissés pour compte de l'Amérique rurale, dans cette vallée perdue loin des fastes des villes californiennes un peu plus au nord, trouve un écho encore plus profond dans ce qui se passe de l'autre côté de la frontière. Tijuana, une ville dont le nom est devenu synonyme des pires vilénies, meurtres, atteintes environnementales, exploitation des travailleurs précaires, corruption généralisée, etc, etc, la liste est encore longue. L'auteur connaît son sujet et nous plonge sans concession dans cet enfer, quelques pages suffisent à nous faire partager la dure réalité des jeunes mexicains venus de la campagne en quête de travail dans cette ville qui dévore ces habitants, les descriptions sont brutes et certains passages se lisent en apnée tellement ils sont bouleversants.

Et au milieu de toute cette noirceur, le roman arrive à instiller un peu de beauté et de poésie. Tout d'abord cette rencontre entre deux personnages cabossés que tout oppose, Magdalena la jeune Mexicaine, orpheline qui a consacré sa vie au combat pour dénoncer les atteintes à l'environnement et essayer de poursuivre en justice les responsables et Sam Fahey, antihéros que l'on apprend à mieux connaître et dont on découvre petit à petit le passé tragique. Il faut voir comment ces deux solitaires vont petit à petit apprendre à se connaître et à s'apprécier et le talent avec lequel l'auteur nous décrit cette rencontre. Et puis la nature, cette vallée de la Tijuana, un petit paradis sauvage maintenant contaminé par la folie des hommes et l'océan, l'océan et ses vagues, que l'on observe, que l'on apprend à connaître, pour lesquelles on est prêt à tous les sacrifices. Même sans rien connaître au surf on ne peut qu'apprécier les descriptions des combats que livrent Sam et son mentor avec ces vagues géantes qui ne se reproduisent que tous les dix ou vingt ans et on ressent toute la force de cette nature malmenée par l'homme et pourtant toujours présente.

Tijuana Straits est un roman qui vous happe et qu'on ne peut pas lâcher même si parfois la dureté des événements évoqués et la violence omniprésente m'ont forcé à ralentir ma lecture pour reprendre mon souffle. On pressent dès le début que tout ça finira mal, la tension monte jusqu'au magnifique final où l'auteur oublie un instant la folie des hommes pour nous ramener enfin à la nature et aux vagues, celles qui vous obsèdent, celles qui ont toujours été là et qui le seront sans doute encore quoi que fassent les humains. Un très beau roman, un uppercut et un magnifique témoignage hommage de l'amour des vagues et du surf. A découvrir !
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Tijuana, la tristement célèbre à la frontière de la Californie et du Mexique. Sam est un anti héros, ancien surfeur repris de justice, solitaire, un peu camé qui vivote de la vermiculture dans son exploitation paumée. Il rencontre recueille, une jeune mexicaine qu'on a essayé d'assassiner près de chez lui. Magdalena est persuadée que cette tentative est liée à son activisme anti pollution de l'autre côté de la frontière. C'est un monde d'exploitation de la main d'oeuvre mexicaine dans des industries archi polluantes aux mains de nord-américains sans scrupules, de traffic de drogue, de passeurs, de misère écologique et sociale. Elle va entrainer Sam à la recherche de ses agresseurs et le projeter dans une aventure qui le poussera à se dépasser,
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Sur le haut de la vague

Magdalena est une jeune avocate mexicaine, bien décidée à lutter contre l'incroyable corruption qui gangrène la région de Tijuana. Alors qu'elle enquête sur un scandale de rejets toxiques d'une usine ayant appartenu à un homme d'affaires américain, elle échappe difficilement à un attentat et se réfugie de l'autre côté de la frontière.

Là, elle est recueillie par Sam Fahey, ancien surfeur prodige, ancien délinquant, qui survit aujourd'hui, solitaire, éloigné de tout, dans une ferme vernicole (oui, il élève des vers !).

Magdalena va entraîner Sam dans sa lutte et l'amener à combattre les terrifiants tueurs à gages lancés à ses trousses, mais aussi les démons de son passé.

Magdalena et Sam sont les héros de cette histoire, mais la toile de fond du récit occupe une place primordiale. Il n'est pas possible d'échapper à la présence tentaculaire de Tijuana, la monstrueuse ville frontière avec le voisin et géant américain, véritable Sodome et Gomorrhe, lieu de toutes les dépravations, des crimes et des trafics en tous genres.

Les relents toxiques qui contaminent la rivière Tijuana semblent envelopper toutes les âmes. Mais c'est dans ce cloaque que Sam et Magdalena devront faire des choix de vie. Sam peut il effacer une partie de son passé et se tourner à nouveau vers les autres ? A l'inverse, Magdalena peut elle trouver ailleurs que dans le combat, une raison de vivre ?

Au delà de l'histoire, âpre et envoûtante, il faut noter le style. Alors que tant de romans policiers se contentent du strict minimum, Kem Nunn nourrit le sien d'une langue riche et dense. La manière dont il rend vivante cette vallée infernale est remarquable et des passages proches de l'onirisme laissent une impression durable.

Si on retrouve ici, les thèmes chers à Nunn (les combines politiques, l'écologie, la rédemption), il faut noter que le surf dont il est habituellement le porte drapeau (Cf. Surf City ), est parfaitement intégré à l'histoire et ne la déborde pas.

La fin pourra paraître un peu abrupte, mais sans incidence sur la qualité générale de ce roman que je recommande sans réserve.
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Kem Nunn sait nous émouvoir avec une écriture puissante et poétique. Il nous parle de rédemption parmi la folie des hommes qui tuent d'autres hommes et qui tuent la terre. Et la terre se venge en engloutissant les fous avec l'aide de la mer et des hommes de la mer.
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Défi ABC 2020-2021
Du grand noir, très noir, très grand. La Californie, ses vagues de surf, sa misère. le Mexique, sa frontière, sa misère. de part et d'autre, corruption, violence. de part et d'autre, deux êtres purs. de part et d'autre, une fuite, une course, le feu du soleil couchant et celui de l'incendie, le fracas de l'océan et celui des armes, la poussière et la boue, le soleil écrasant, la nuit: un roman somptueux, à découvrir sans hésiter.
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Dévoré d'une traite ! Après une telle lecture, aucune envie de partir en voyage à la frontière mexicaine, du coté de Tijuana. Pollution, viols, nous somme dans une zone hors de toute loi. Les personnages du roman sont attachants, l'intrigue est prévisible car le lecteur a un peu d'avance sur l'héroïne. Malgré tout, l'écriture fonctionne et si certaines péripéties sont tirées par les cheveux (L'héroïne sauvée des flots par un vieux surfeur alcoolique) je suis resté accroché au bouquin du début à la fin.
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Roman noir par beaucoup d'aspects.
Peu d'espoir pour l'humanité, pour l'environnement, pour l'avenir...
On patauge pendant longtemps dans la fange de l'humanité de part et d'autre de la frontière mexicaine.
Une belle écriture pour décrire la misère qui colle à cette région et à sa population. Des personnages forts, poignants mais aussi de grandes longueurs, des descriptions, des ambiances travaillés.
Sans oublier, évidemment, l'ode au surf, à ses mythes, sa philosophie, ses préceptes, ses valeurs.... Comme une religion.
Par certains aspects, ce livre m'a aussi fait penser à "No country for old men". Peut-être un peu en dessous quand même.
Un bon livre, au final, mais qui demandera une concentration et de la disponibilité intellectuelle pour adhérer à cette atmosphère.
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Ahhh la Californie..
Je démarre sèchement mais pour l'intrigue faudra y revenir quand même.
Cependant est ce vraiment le désir de l'auteur.....
Je me suis régalé dans ce marais frontalier, cette ferme vermicelle d'un type désoeuvré qui shape des planches dans son cagibi.
Ça pu, il fait chaud, tout le monde se défie mais se recherche...
la misère humaine qui se retrouve dans un petit coin de paradis perdu...
Rien que pour cela il faut le lire, on s'y croirait, on est curieux de voir ce qu'il y a d'autre derrière ces Mesas, derrière ces maris salants...
Enfin un bouquin où l'on parle plus de vers de terre que de kilos de cocaines.
Belle prouesse, chapeau l'artiste
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