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Malgré les très bons sondages au début de sa campagne qui le donnaient gagnant haut la main, John Wade, le gouverneur du Minnesota, essuie une défaite cuisante aux élections sénatoriales. Humilié, bafoué, blessé, il décide de louer, avec sa femme, Kathy, un vieux cottage dans la forêt au bord du lac des Bois afin de s'y ressourcer, oublier ces élections, se retrouver tous les deux et penser à leur avenir. Après tant de tumultes, le couple veut croire que, évidemment, tout n'est pas perdu. Mais, après quelques jours passés paisiblement au rythme des balades, des baignades et des soirées sous le porche, Kathy disparaît subitement un matin. John ne s'inquiète pas jusqu'au moment où il se rend compte que le bateau garé dans le hangar n'est plus là et que le soir venu, sa femme n'est toujours pas revenue. le shérif, prévenu de cette disparition, met aussitôt en place des recherches mais s'interroge aussi sur le rôle de John dans cette sombre histoire...

Après une défaite humiliante à des élections, quoi de plus ressourçant qu'une mise au vert ? Histoire de digérer cet échec personnel et professionnel et réfléchir à l'avenir. Sauf que la disparition inexpliquée de Kathy va mettre à mal John Wade. S'est-elle enfuie ? Perdue ? Ou pire noyée ? D'une grande habileté, Tim O'Brien tisse un roman patchwork mélangeant aussi bien le présent, le passé, les pièces à conviction, les témoignages ou encore les hypothèses. Il dévoile, petit à petit, le passé peu glorieux de John Wade lors de la guerre du Vietnam, nous plongeant ainsi dans une ambiance de plus en plus oppressante, et délivre peu à peu la relation unissant John et sa femme. Des personnages parfaitement dépeints psychologiquement au coeur desquels de nombreuses zones d'ombre surgissent. Un roman prenant, à la fois troublant et fascinant, campé autour de l'illusion, du mensonge et du secret.
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Il devait l'emporter. C'était couru d'avance. Tous les sondages le donnaient grand gagnant des prochaines élections sénatoriales. Une formalité même que de passer devant les urnes. Des années qu'il s'était consacré à cet avenir, la politique était devenu sa raison de vivre. Son obsession, même. C'était pourtant sans compter sur l'acharnement médiatique qu'il subit une semaine avant les élections.

La nuit est arrivée, les votes ont été dépouillés. Pas besoin de recompter. Une grosse claque. Une humiliation même. Prendre en compte ce cuisant échec : il n'a plus qu'à se retirer. de la vie politique. de la vie même. Mais comment en est-il arrivé là. A ce point. Aussi bas. Aussi méprisant. Et sa femme qui s'efface deux jours après. Étrange disparition. Dispute ? Fuite ? Pire...

Les médias s'emballent, la vérité devait sortir. Mais de quoi était-il question ? Emplois fictifs, costumes fictifs, j'ai piqué un peu dans la caisse, des emprunts sans intérêt juste pour le fun de prêter de l'argent ? Non, il faut regarder derrière soi, déterrer quelques cadavres et soulever les immondices du Vietnam. Lui, celui qu'on appelait Sorcier... Et regarder les mouches.

Là-bas, ça sent le cadavre en putréfaction, les mouches bourdonnent par centaines - par millier ? - dans l'air au milieu d'amas de chair et de sang coagulé. le massacre de Thuan Yen... Il faisait partie des troupes, simples exécutants d'ordre. Mais il y était avec son fusil chargé et des morts sur la conscience qu'il a essayé d'enfouir au plus profond de sa mémoire, jusqu'à ce que la presse s'empare du sujet. Oui, pour pouvoir prétendre à de hautes fonctions politiciennes, il faut être irréprochable. Lui, il a fait partie de la compagnie Charlie.

Mais revenons au Vietnam... Tim O'Brien écrit un réquisitoire dans cette guerre. Il ne dénonce pas. Il ne mésestime pas les faits, même les plus cruels. Il les raconte simplement, en toute objectivité, une plume froide, sans coeur, qui annonce les morts, les tueries, le napalm et les fumées de corps carbonisés dans des charniers à la sortie des villages vietnamiens. Les soldats tirent, ne savent pas sur quoi ou qui tirer, mais ils sont pris dans cet engrenage. Tire d'abord regarde ensuite. Entre roman et enquête journalistique, les faits sont difficiles à lire. le Vietnam hier, la Somme avant-hier, la Syrie maintenant. La guerre ne change pas, les morts continuent à s'amonceler dans des champs, cimetières improvisés logeant les cadavres de la barbarie.

[...]
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Un couple, John et Kathie Wade passent quelques jours de vacances dans un coin perdu du Minnesota au bord d'un lac . John, gouverneur du Minnesota tente de se remettre de sa lourde défaite électorale après la révélation d'événements qui l'ont fait perdre alors que sa victoire était assurée : Ancien soldat ayant combattu au Vietnam, il a fait partie d'une compagnie qui a exterminé sauvagement des villageois, cet épisode a été soigneusement tu.

Au bout de plusieurs jours tranquilles, Kathy disparait, le bateau de la villa n'est plus dans le hangar et tout porte à croire quelle s'est perdue dans le dédale des lacs.

Deux récits s'entremêlent, on pourrait même dire s'entrechoquent : celui des recherches de Kathie et celui beaucoup plus torturé des pensées et des souvenirs de John.

"Parmi les disparus, comme parmi les morts, il n'y a que la fluctuation du possible .
Peut-être un paradis, peut-être pas."

Cet homme est foncièrement un manipulateur très doué , ne dit-il pas en parlant de politique où il excellait :
"La politique , c'était de la manipulation. Comme un spectacle de magie: ficelles invisibles et trappaes secrètes."
Manipulation aussi lorsqu'il évoque ses souvenirs de guerre ? le lecteur est laissé maitre de croire ou pas son récit . Il oscille entre les vérités , des demi-mots esquissés, une tromperie habilement montée ...
C'est très habile de la part de l'écrivain mais laisse un sentiment de malaise d'autant plus que Tim O'Brien est un vétéran de la guerre du Vietnam et que on ne sait jamais quelle part de son expérience intervient dans ce récit.

Assez glaçant en vérité !
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Après un échec cuisant à l'élection de 1986 pour le poste de sénateur des Etats-Unis, John Wade et sa femme Kath se réfugie dans leur chalet situé près du lac des bois dans le Minnesota. le couple a dû affronter le scandale qui a entaché la campagne de John et il essaye de tourner la page. Le site est idyllique, quelques voisins - le couple Rasmussen -, et une petite ville pour y manger de temps en temps au restaurant. Un matin, John se lève et ne trouve pas Kath à ses côtés, le hangar à bateaux est ouvert, le crist-craft (leur bateau à moteur) a disparu. John et Kath se connaissent depuis l'université, avant que John ne combatte au Vietnam et il pense simplement que Kath est partie, le temps d'une journée, pour évacuer le stress post-électoral. La disparition semble durer et, le lendemain John alerte les secours.

C'est dans l'ambiance envoûtante du lac, en ce début d'automne, où brouillards succèdent aux pluies et averses de neige, que l'enquête commence et Tim O'Brien s'ingénie à livrer un récit parcellaire, entrecoupant l'enquête de témoignages des amis, ou des personnes ayant côtoyé le couple, et surtout de flash-back évoquant la tuerie de Thuan Yen pendant la guerre du Vietnam, un massacre qui pourrait être un des verrous du comportement secret de John.
Alternant les périodes, les extraits d'interviews, témoignages, des coupures de journaux, les différentes hypothèses de l'enquête et le récit de John, le roman offre autant de pièces de puzzle qui font perdre pied, autant que les recherches dans ce lac particulièrement méandreux où disparaître est presque certain.
Cette construction très particulière du roman de Tim O'Brien a rendu ma lecture assez difficile et c'est avec un avis mitigé que j'ai terminé le récit. Si j'ai beaucoup aimé la partie historique, évoquant la guerre du Vietnam, les actes de cruautés et les traumatismes infligés aux victimes et aux tortionnaires, j'ai été moins intéressée par les personnalités de John et Kath, que j'avais plus de mal à suivre.
Un roman très psychologique, voire philosophique, où l'enquête - ou sa résolution à proprement parler - n'est qu'un prétexte pour dénoncer le déni que l'on peut s'infliger à soi-même, en s'appropriant et se forgeant un passé inventé pour se protéger.
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Un lieu. Au nord de l'Etat du Minnesota, à la frontière qui sépare le Canada des Etats-Unis. Des milliers de kilomètres carrés de nature sauvage. Rien que des arbres et de l'eau. Des étendues d'eau immenses et glaciales, une succession de vastes lacs parsemés d'îles, un maillage de chenaux secrets, une suite de portages et de baies. Sur la terre ferme, des enchevêtrements de forêts de pins et de bouleaux traversés par une étroite route de terre. Au bout de cette route, un vieux cottage situé au bord du lac des Bois. Un lieu idéal pour s'isoler.

Un homme. John Wade est âgé de 41 ans. Il s'est lancé dans la politique pour palier à son sentiment d'insécurité affective. Il est rapidement élu au poste de gouverneur du Minnesota et décide de se lancer dans la primaire démocrate aux élections sénatoriales. Donné d'abord gagnant, il sera largement battu après la révélation de sa participation au massacre de Mỹ Lai durant la guerre du Viêt Nam. Après cette défaite cinglante, il décide de se retirer quelques jours avec son épouse Kathy au cottage situé du lac des Bois.

Un événement. Un matin, il constate la disparition de Kathy. le canot en aluminium rangé dans le hangar attenant au cottage a lui aussi disparu. Après de vaines recherches, il décide de donner l'alerte. Les secours se mettent en place. Mais il est difficile de couvrir une région si vaste et si sauvage. le comportement de John Wade est singulier. Des enquêteurs commencent à le soupçonner d'être à l'origine de la disparition de son épouse.

Le roman est un patchwork de textes de différentes natures : récits, flashbacks, témoignages, listes de pièces à convictions, hypothèses… Ces éléments permettent de fouiller la psychologie des deux personnages principaux. John est un enfant réservé raillé par un père alcoolique. Il se passionne très tôt pour la magie. Il sort de la guerre du Vietnam traumatisé. Il recherche une relation fusionnelle avec Kathy, craignant plus que tout de la perdre. La politique est pour lui un exutoire affectif, il vit donc très mal sa lourde défaite. Kathy est elle-même assez complexe à cerner. Elle est parfois désemparée face au comportement étouffant de son mari. Elle se réjouit de la fin de sa carrière politique et fait de nouveaux projets : voyage, enfant.

L'écriture est précise et la construction du récit est subtile. Tim O'Brien délivre des hypothèses et différentes alternatives. Il appartient au lecteur d'interpréter les informations et les conjectures livrées et de choisir sa propre conclusion. J'ai trouvé cette fin ouverte très puissante. L'auteur parle extrêmement bien de la naissance d'une ambition en politique, des traumatismes de la guerre, du poids d'une culpabilité intériorisée et de la manière dont des faits anodins peuvent nourrir les soupçons et les rumeurs après un drame. J'ai trouvé le traitement du thème de la prestidigitation particulièrement pertinent dans le cas de cet homme qui a pris pour habitude de masquer ses souffrances et ses blessures. Merci aux éditions Gallmeister de donner une seconde vie à ce texte magnifique vingt ans après sa première publication en France.
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John et Kate Wade se mettent au vert, au lac des Bois, après une déconfiture de monsieur aux sénatoriales : une affaire plus que troublante a été mise au jour peu de temps avant les élections, ruinant toutes les chances du jeune parlementaire aux dents longues de réaliser son désir d'ascension jusqu'aux présidentielles. Peu de jours après leur arrivée, John se retrouve seul dans le chalet qu'ils ont loué, Kate ayant disparu dans des circonstances tout aussi troublantes. Les recherches se mettent en place, mais elles piétinent : où est passé Kate ? Et qui est vraiment John ?

Par l'intermédiaire d'un retour dans le passé parfaitement mené, nous pénétrons dans les méandres de la vie des Wade, John en tête, sans pour autant réussir à parvenir à avoir des réponses fiables à toutes les questions que l'on peut se poser sur lui, tout comme celles que l'on peut se poser au sujet de la disparition de sa femme : d'hypothèses en hypothèses, de sous-entendus en sous-entendus, de citations en citations, réelles ou imaginaires, censément faire partie de l'enquête, nous sommes noyés sous les informations proposées par le narrateur/enquêteur de ce récit, complètement menés par le bout du nez, ce jusqu'au dénouement franchement ouvert qui ouvre la voie à de multiples embranchements plus ou moins optimistes quant au destin du couple.

Sous couvert de cette enquête policière, qui tend à nous donner des réponses sur la disparition de Kate, Tim O'Brien signe finalement un roman dont la toile de fond, la guerre du Vietnam, d'abord subtilement évoquée, devient le véritable sujet de l'ensemble : traumatismes causés sur ceux qui en sont revenus, exactions qui y ont été faites, l'auteur met en avant deux de ses chevaux de bataille, lui-même vétéran de cette guerre ayant été victime de de ces traumas et spectateur de ces exactions. C'est un roman brillant, qui nous mène vraiment là où l'on ne l'attend pas, mais que l'on suit malgré tout bien volontiers.
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Après sa lourde défaite électorale, John Wade part avec sa femme dans un coin perdu du Minnesota pour se remettre de l'épreuve.

John, Kate, leur couple, chacun s'enferme dans un silence, une volonté d'oubli, pour tenir et faire face. L'oubli c'est la technique de John depuis son enfance pour faire face à l'adversité . Seulement l'oubli ne fonctionne qu'un temps et ces élections ont fait remonté à la surface les drames de la guerre du Vietnam où John fut soldat.

Et puis un jour Kate disparait, fuite, meurtre, suicide, on ne sait et l'auteur nous promène d'une théorie à une autre.

En général j'apprécie moyennement les romans à plusieurs voix, ceux mêlant des documents et encore moins ceux dont la fin n'est pas "terminée" et ici il y a tout! J'aurais du détester ce roman, ce n'est pas le cas car tout est bien dosé, le suspens savamment maintenu et entretenu.

Un roman étrange et prenant
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Tim O'Brien est le nom de plume de William Timothy O'Brien, né en 1946 dans le Minnesota. O'Brien est diplômé en sciences politiques de Macalester College, où il a été président de l'association des étudiants, en 1968. Cette même année, il est enrôlé dans l'armée américaine et envoyé pour deux ans au Viêtnam, où sa division comprenait l'unité qui fut impliquée dans le massacre de My Lai. L'essentiel de son oeuvre, entamée en 1973, relate son expérience de cette guerre et son impact sur les soldats américains qui y ont combattu. Aujourd'hui O'Brien vit dans le centre du Texas et enseigne à l'université du Texas-San Marcos. Au lac des bois, paru en 1996, vient d'être réédité.
Après une sévère déculottée aux élections sénatoriales, John et Kathy Wade tentent de retrouver un second souffle et font une retraite dans une petite maison à l'écart du monde, entre les forêts du Minnesota et le lac Supérieur. Un jour, Kathy ne revient pas d'une promenade sur le lac. Noyade, fuite pour refaire sa vie ? Les recherches s'organisent et des hypothèses troublantes commencent à émerger.
Encore un de ces livres où il ne faudrait rien dire de son contenu pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur potentiel mais alors, comment vous inciter à le lire ? le premier attrait du roman réside dans sa construction déstructurée. le passé, sensé éclairer le présent n'arrive qu'à posteriori dans la narration et même pas de façon linéaire mais par petites touches, ce qui créé un splendide climat de mystères divers.
Le personnage de John Wade évolue dans la perception que l'on s'en fait, au fil des pages, ici l'on s'émeut de son enfance avec le père suicidé, ailleurs on s'intrigue de son comportement malsain lorsqu'il espionne sa petite amie, là on le suspecte d'être un manipulateur – dans tous les sens du terme – doué (il adore les tours de prestidigitation) et quand surgissent des éléments d'informations sur son activité au Vietnam, on angoisse carrément. Tous ces faits sans narration chronologique comme je l'ai déjà dit. Et puis cette Kathy, elle aussi recèle des zones d'ombres.
Tim O'Brien nous embringue dans ces zones de l'esprit où le Bien et le Mal n'ont plus cours quand les acteurs ont subi ou vécu des traumatismes profonds. Comme ce John Wade et ses épouvantables souvenirs de My Lai qu'il aura tenté toute sa vie d'enfouir et de faire disparaitre de sa conscience ; lui le grand magicien, le Sorcier des rizières du Sud-est asiatique, atteint les limites de ses pouvoirs. Quand la mémoire et la culpabilité ne font pas bon ménage, le cerveau n'a plus qu'une seule issue, le déni. Effacer, faire disparaitre, éliminer…
Le récit est ponctué d'extraits de livres, de dépositions à la cour martiale après My Lai ou bien de notes de bas de page où l'auteur s'adresse au lecteur, fiction et réalité mêlées pour nous embrouiller un peu plus encore. Un tel roman ne pouvait s'accommoder d'une fin simpliste. Rassurez-vous, ce n'est pas le cas.
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Il s'agit, à première vue, d'une histoire simple : John voit sa carrière politique brisée, définitivement. Lui et sa femme, qui lui a tout sacrifié, ont eu besoin de se mettre au vert, au fin fond de l'état dont il voulait être le sénateur. Ils sont tous les deux dans un endroit isolé, près d'un lac : de nombreux locataires sont venus se reposer en ces lieux. Mais, un matin, un après-midi, au beau milieu de la nuit, on ne sait pas au juste tant John a mis du temps à s'apercevoir que Kathy n'était pas simplement partie en promenade, Kathy disparaît. Un bateau a disparu avec elle. L'a-t-elle pris ? Si oui, où peut-elle être ?
Le récit est rétrospectif, et c'est un narrateur anonyme, à la première personne, qui semble enquêter quelques temps après. Il recueille les confidences de la famille, des proches, des témoins aussi. L'un des enquêteurs a une certitude, se fiant à son intuition, ses impressions. Les autres aussi ont leur idée sur la question, qu'ils s'appuient sur les circonstances de la disparition de Kathy, sur ce qui s'est passé après, ou sur leur connaissance du passé de John.
Le sujet principal de ce livre, outre la soif de se réaliser à travers la politique, est la guerre du Vietnam, cette guerre dont on a besoin de parler, qu'il ne faut pas oublier. Déjà, à l'époque, les Etats-Unis se voulaient les sauveurs du monde et envoyaient au Vietnam des jeunes gens qui en sont revenus irrémédiablement changés – quand ils en sont revenus. Pas de romantisme, pas de sensationnalisme non plus : le récit est au plus près des faits, comme un reportage journalistique. C'est d'ailleurs ce que semble être le narrateur, qui est passé par les mêmes lieux que John, un an après les faits. Les faits ? le massacre de deux cents à cinq cents civils à My Lay, par la compagnie Charlie, compagnie à laquelle appartenait John.
John, depuis sa jeunesse, se tient sur un fil ténu. Il a fait avec, avec un père alcoolique, déprimé, qui passait le plus clair de son temps à le rabaisser. Il a fait avec une femme qu'il aimait – Kathy – dont il n'a jamais respecté les désirs. Il a fait avec ce qui s'est passé au Vietnam, qu'il a fait disparaître de son esprit, comme si, tant que l'on n'en parlait pas, cela n'avait jamais existé. Il a passé tant de temps à concilier sa réalité avec la réalité qu'il ne sait même plus lui-même ce qui s'est passé au lac des bois, pas plus que le lecteur ne saura réellement ce qui s'est passé. A lui, parmi toutes les versions qui sont proposées, toutes les pistes qui ont été suivis, de choisir celle qui lui convient le mieux, entre noirceur et espoir mince.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Un grand roman, original tant dans le thème que dans la construction : une disparition et un auteur qui fusionne avec le narrateur pour émettre des hypothèses et enquêter... (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/10/20/disparition-et-amnesie-au-lac-des-bois-tim-obrien/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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