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3,63

sur 183 notes
L'idée de faire revivre des individus ayant existé est intéressante. Dans ce roman, l'auteur, frère aîné de la chanteuse Sinéad O'Connor, ranime Bram Stoker, l'inventeur de Dracula. Gravite autour de lui l'acteur Henry Irving, propriétaire du théâtre londonien le Lyceum. Joseph O'Connor ressuscite le Londres victorien à travers des figures tels que Oscar Wilde, George Bernard Shaw et Jack l'éventreur. On joue Shakespeare tandis que Stoker administre le théâtre. Il jongle entre les désirs mégalomaniaques d'Henry et le porte-monnaie. Sa vie privé s'en ressent. Un monstre suceur de sang l'habite comme la poésie de Walt Whitman.
Dans ce roman, on découvre l'itinéraire de Stoker, lorsqu'il commence à rédiger des critiques dans les pages littéraires d'un journal de Dublin. C'est un sportif: une revanche sur son enfance malingre. Il a épousé Florence Balcombe et a un fils. A Londres, Bram Stoker fréquente le monde des arts et du spectacles. Un univers de mécréants pour le tout Londres bien pensant. Des bourgeois fascinés par ce monde entourloupe et corrompu.
Dans ce théâtre rénové, Henry Irving et Helen Terry qui deviendra une actrice du cinéma muet se griment, se déguisent. Il y a aussi le fantôme de Mina. Elle rôde dans les greniers, et les couloirs du Lyceum. Elle courtise Stoker pendant qu'il accouche de son roman Dracula. Elle souffle dans les allées un courant d'air troublant.
Ce bouleversement culturel et artistique dure un temps. Les difficultés financières et les colères ombrageuses d'Henry nuisent à la poursuite de cette aventure. Malgré la tournée américaine, Stoker ne peut empêcher les dettes de s'accumuler. L'histoire du Lyceum s'achève tandis que Stoker finit ses jours dans un hospice oublié de tous sauf de ses proches.
C'est un roman plaisant à lire. J'ai apprécié les formes différentes tels que des lettres, interviews, articles de presses insérés dans la fiction. Malgré tout, je ne suis pas très amatrice de ce genre de roman.
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J'ai bien aimé ce livre pour la page d'histoire qu'il raconte, ou plutôt les pages puisque Bram Stoker, à un âge plus avancé se souvient de ses débuts quand, jeune homme instruit et rêveur, travaillant dans l'administration, il avait commencé à écrire et notamment des critiques pour un journal local, cela lui évitait de payer sa place dans les théâtres. Il avait rencontré Henry Irving, un des acteurs les plus en vue de l'époque et un personnage pour le moins spécial, puisqu'on dirait plus tard que Bram s'est inspiré de lui pour son Dracula. Bram sera amené à travailler pour lui en tant qu'administrateur de son théâtre le Lyceum. S'il avait espéré avoir beaucoup de temps libre pour travailler à ses propres oeuvres, il n'en sera rien, le Lyceum lui devra tout, mais lui laissera à peine le temps de se consacrer à la jeune femme qu'il a épousé en hâte, juste avant de partir et à son jeune fils Nolly qu'il aime pourtant tendrement.
Le théâtre sera son principal lieu de vie, et la vie nocturne à Londres du temps de Jack l'Eventreur, tout ce qui est glauque l'attire irrésistiblement.
Heureusement pour moi, si certaines scènes donneraient facilement des images dignes d'Hitchcock, la lecture ne m'a pas donné pas de cauchemars. J'ai beaucoup aimé les aller-retours dans le temps, cela ajoute du mouvement à l'histoire, mais on s'y perd pas. Les personnages sont attachants et vivants, même Irving a ses bons moments.
Il n'est pas nécessaire ou d'avoir lu Dracula d'être adepte du genre « horreur » , - ce n'est pas mon cas, pour apprécier ce livre. Si j'ai mis trois étoiles et demie au lieu de quatre, c'est surtout parce que j'étais parfois lassée par les répétitions, mais peut-être que l'auteur voulait ainsi signifier que c'est un élément essentiel dans le théâtre ;)
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Immersion totale et envoûtante dans le Londres de la fin du XIXe.

Février 1908, à la demande de son amie, la célébrissime actrice Ellen Terry, l'auteur Bram Stoker lui envoie tous les souvenirs écrits qu'il lui reste de leur ami décédé depuis peu, l'acteur Henry Irving.
Tous les trois ont, pendant de nombreuses années, redonné vie au théâtre du Lyceum à Londres, célèbre notamment pour ses représentations de pièces de Shakespeare.

« le Lyceum est couvert de chaînes, le verre des tableaux d'affichage brisé, les marches de l'entrée recouvertes de feuilles mortes et de bouteilles cassées. le porche sert de latrines aux gens de la rue ; les cadenas des portes principales sont noirs de rouille. Plus loin dans la rue, la splendeur de marbre de l'opéra Royal toise le Lyceum d'un air condescendant mêlé de pitié. Pauvre trou misérable. »

Toute ressemblance avec la forme épistolaire du roman Dracula n'est bien sûre pas fortuite. S'enchaînent ainsi des pages de journal, quelques retranscriptions d'enregistrement audio ou encore des liasses de notes, parfois très énigmatiques. Création dans la création, l'auteur se plait à imaginer qu'elles auraient pu être les sources d'inspiration de Bram Stoker dans l'écriture de son chef d'oeuvre. Et les références sont nombreuses, tantôt évidentes quand il s'agit du nom de certains personnages, tantôt plus discrètes. Je pense d'ailleurs que certaines m'ont échappé, ma lecture de Dracula n'étant pas récente.

Ce qui aurait pu juste être une belle idée de départ est magnifié par une écriture qui donne à chaque lieu, chaque personnage, authenticité et profondeur. L'effervescence d'une représentation au Lyceum, l'atmosphère angoissante des rues de Londres alors que Jack l'éventreur y rode, ou encore le mystère qui règne dans l'antre de Mina, tout est minutieusement décrit et prend vie sous nos yeux.

« Ciel pourpre taché de sang, marbré de traces de doigts noires et d'une poignée d'étincelles d'or. Puis une aube laiteuse se lève au-dessus des marais, des bleus pâles, des gris, des verts boueux, pareils à l'aurore sur une aquarelle de jeune vierge. Hêtres vacillants ici et là, sorbiers, grands érables, puis une rangée royale d'ormes battus par les vents, et le V d'une volée d'oies sauvages s'élançant à travers le vaste ciel, telle une flèche pointée vers quelque immensité. »

Les acteurs de ce spectacle victorien ne sont pas en reste. Exubérants ou mélancoliques, sublimes ou terrifiants, parfois au bord de la folie, ils sont tous superbement incarnés. Henry Irving a-t-il réellement inspiré Bram Stoker pour son Dracula, le mystère reste entier, mais la fascination qu'il a dû exercer fait elle peu de doute.

Un univers chatoyant, parfois sombre et étrange, qui oscille en permanence entre le réel, l'imaginaire et le surnaturel pour nous replonger avec délectation dans les récits gothiques du XIXe.

(Un grand merci à ODP31 dont la critique m'a permis cette belle lecture).
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Il m'a fallu quelques chapitres avant d'entrer réellement dans le théâtre de Londres évoqué par Joseph O'Connor.
Sur scène, les décors changent à toute vitesse : le Fog londonien ; les rues ensanglantées par les meurtres du fameux Jack ; la pauvreté et les ors des restaurants. Quant aux acteurs, ils endossent leurs rôles et maîtrisent leurs dialogues à la perfection : le magistral Henry Irving, despote autoritaire, amoureux et faible ; la grande Ellen Terry, actrice si perfectionniste que, même seule, elle joue toujours.
Et au milieu de tout cela, Bram Stocker, futur auteur à succès qui, pour l'instant, tire le diable par la queue et tente d'administrer le théâtre, entre les contingences bassement matérielles et l'amour de l'Art.
J'ai eu l'impression d'assister à une pièce, mais en étant mal placée : trop près, les acteurs m'ont semblé surjouer et déclamer trop fort, bien trop accentuer leurs postures afin qu'au poulailler, les spectateurs en profitent aussi.
Mais une fois accepté ce constat, je me suis laissée entraîner par les dialogues cinglants et subtils, les personnages réels romancés et la quête effrénée de la création - théâtrale ou littéraire -, entourée de magie, de croyances et de fantômes.
Joseph O'Connor aborde avec toujours autant de talent le thème des apparences, celles imposées par la société, celles de l'artiste, celles à porter pour faire dévier le cours de la vie. Si les protagonistes sont parfois pesants, les mentions à la liberté sexuelle et à la condition féminine sont effectuées, quant à elles, avec finesse, comme une évidence.
J'ai tourné la dernière page du Bal des ombres avec quelques regrets, mais globalement satisfaite, et avec évidemment l'envie furieuse de relire Dracula.
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Vous connaissez sûrement Dracula ? Alors vous connaissez forcément Bram Stoker, son écrivain. Sûrement de nom, comme moi. Mais dans ce roman j'ai appris à le connaître un peu plus.

Inspiré de réels personnages historiques même si quelques libertés ont été prises, ce roman nous fait voyager dans le Londres du XIX ème siècle. Bram Stoker est engagé par Henry Irving, un acteur fantasque et parfois cruel, qui vient d'acquérir le Lyceum, un théâtre en plein coeur de la ville.

Ce livre n'est pas seulement l'histoire de Bram mais aussi l'histoire de Londres, son atmosphère si particulière y est superbement décrite. Des petites mentions de l'Histoire y sont finement insérées comme Jack l'Éventreur, les suffragettes, Oscar Wilde et j'en passe.
Une belle plume, poétique et un ton soutenu pour une histoire de passions : celle du théâtre c'est sûr, celle de l'écriture, de la créativité, d'amours déçus. On voit Bram lutter pour écrire des romans, piochant l'inspiration dans sa vie quotidienne. C'est très bien pensé et ce roman m'a permis de me renseigner sur la vie de l'écrivain mais aussi Henry Irving ou encore Ellen Terry.

J'ai passé un agréable moment suspendu où j'étais plongée dans une époque vraiment intéressante et avec des personnages hauts en couleur.
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«Le Bal des Ombres» est une fiction basée sur des évènements réels qui nous emmène sur la scène et dans les coulisses du théâtre du Lyceum à Londres à l'époque où il fut dirigé par Henry Irving.

Quand Irving reprend le Lyceum en 1878, il engage un certain Bram Stoker comme administrateur, un jeune irlandais inconnu mais qui obtiendra la notoriété bien des années plus tard grâce à son roman «Dracula».

La célèbre actrice Ellen Terry rejoindra très vite l'équipe et contribuera au succès de ce théâtre fréquenté, entre autres, par le non moins célèbre Oscar Wilde.

C'est dans l'atmosphère sombre de ce Londres victorien où rôde Jack l'éventreur que Stoker commence à écrire l'histoire de ce mystérieux comte.
J'étais très intriguée par ce roman qui avait tout pour me plaire en mêlant des personnages connus dans le milieu artistique et l'inspiration pour la création de Dracula.

J'ai été d'emblée séduite par l'écriture, très belle mais la construction de ce roman composé de lettres, d'enregistrements et de narration à la troisième personne présentant des chapitres sautant parfois plusieurs années d'un seul coup sans réelle transition m'a parfois semblé manquer de cohérence.

L'histoire nous décrit un Bram Stoker, à l'ambivalence sexuelle suggérée, très doux, réservé, courtois, pragmatique et totalement soumis aux exigences de son «chef», accentuant ainsi le contraste entre l'auteur et son oeuvre d'une nature beaucoup plus sombre.

Entre les frasques d'un acteur capricieux à tendance «Drama Queen» et un futur écrivain insipide, j'ai trouvé que seul le personnage d'Ellen Terry apportait un peu de relief et de générosité à cette histoire.

Malgré quelques longueurs, j'ai apprécié la dernière partie du roman assez émouvante et empreinte d'une douce mélancolie.

C'est donc plutôt mitigée que je ressors de ce roman très bien écrit mais dont je me suis vite lassée et dont je n'ai pas vraiment compris l'objectif sinon celui de casser le mystère qui entoure l'auteur d'un des plus célèbres romans de tous les temps. Une déception sans doute très personnelle et probablement liée à l'attachement particulier que je voue au roman «Dracula» qui a marqué mes jeunes années.
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Merci à Carine Chichereau pour la traduction

Sous la plume de Joseph O'Connor, se brouillent fiction et réalité dans le Londres de l'époque victorienne et de la révolution industrielle.
Quelques fortes personnalités qui ont réellement existé y sont remises en scène dans un patchwork de lettres, de documents, de voix, de récits et deviennent des personnages par la magie de la fiction.

Le caractère explosif, irascible, egocentré et tempétueux d'Henry Irving, directeur de théâtre et acteur très renommé des années 1880, éclaire avec acuité la tempérance, l'empathie, le sens du devoir, la profondeur secrète et pleine d'ambiguïtés de Bram Stoker, auteur de Dracula.
Ce dernier semble être finalement le centre de cette fiction, entouré d'ombres qui l'accompagneront dans l'écriture de son oeuvre majeure.

Remarquable: trois femmes conciliant une farouche indépendance, une capacité de création, d'action et d'efficacité, une générosité et une détermination dans chacune de leurs entreprises, ne peuvent que nous séduire: Ellen, Florence et Jenny Harks .

L'écriture est exigeante, foisonnante, décousue dans la forme, incarnée dans les dialogues, épousant dans les greniers du théâtre ou dans les déambulations nocturnes de Bram Stoker dans Londres l'univers étrange du futur Dracula.
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D'après la dernière de couverture le Bal des ombres avait de nombreux éléments pour me plaire : le théâtre, l'époque victorienne, Bram Stoker, Londres, Jack l'éventreur, Oscar Wilde, un côté gothique. Je connaissais déjà l'auteur, Joseph O'Connor, dont j'avais lu et apprécié Muse , sur une thématique presque semblable.

Et puis, cette fois-ci l'alchimie n'a pas fonctionné. Je n'ai pas du tout accroché au roman. J'ai mis un temps fou à le lire. Les personnages ne m'ont procuré aucune émotion particulière, sinon un ennui profond. Et pourtant je voulais y croire ! Et je me suis efforcée d'aller au bout de ma lecture. Mais, malgré certains passages qui me laissaient espérer un regain d'intérêt, en particulier les vagabondages nocturnes de l'écrivain dans Londres et ses soirées dans les combles du théâtre, je suis restée sur ma faim.

C'est vraiment dommage, car l'histoire était intéressante : une biographie romancée de Bram Stoker, l'auteur de Dracula et de la Dame au linceul, entre autres. le récit se concentre essentiellement sur sa vie à Londres, alors qu'il est engagé par Henry Irving, grand acteur victorien, pour administrer le Lyceum Theatre. On le voit se détacher peu à peu de son épouse pour mener à bien sa mission. En parallèle, il tente de se faire connaître comme écrivain. Comme dans Muse, Joseph O'Connor brosse un très beau portrait de comédienne avec Ellen Terry. J'ai même beaucoup aimé le final de cette histoire, un peu trop longue à mon goût.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Ce n'est pas un livre facile à lire car il parle de création, de théâtre, de droits d'auteur, de gloire et de déchéance, d'innovations et de succès.
Il raconte aussi les relations humaines, l'amitié , l'amour, les disputes, les humiliations…
À lire pour connaître la vie de l'auteur de Dracula et de bien d'autres oeuvres.
À lire quand on aime le théâtre
À lire donc
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Une immersion dans une Londres victorienne, en compagnie d'un trio d'artistes ayant réellement existés. Loin du strass et des paillettes, avec leurs travers et leurs désillusions, leur amour de l'art les réunit dans l'antre du Lyceum, un théâtre à l'abandon que l'on dit hanté, rongé par la décrépitude, qui sera restauré à force de sueur et d'acharnement.
Il y a d'abord le directeur, Henri Irving, célèbre interprète shaekspearien, acteur mégalo, caractériel, ivre de gloire, qui par son talent attirera peu à peu les foules dans son établissement.
Bram Stoker, pas encore reconnu comme créateur du fameux Dracula, écrivain tourmenté par son besoin d'écrire, mais qui n'arrive à rien, est nommé administrateur du théâtre, avec le rôle ingrat de mener la barque en dépit des idées de grandeur d'Irving. Et Ellen Terry, fabuleuse actrice, qui complète ce trio avec une bonne dose d'ironie mordante et de modernité.
C'est très bien documenté et intéressant, l'auteur fait vivre ses personnages sur un fond historique passionnant ( l'arrivée des effets spéciaux sur scène, la terreur que semait Jack l'Eventreur dans les rues de Londres, le balbutiement de la loi sur les droits d'auteur,..), avec en filigrane, toute la génèse de "Dracula", roman qui ne rendit célèbre son auteur qu'à titre posthume.
Un mélange de récit, d'extraits de journal intime ou d'interviews d'Ellen Terry revenant sur sa carrière dynamise le récit en en modifiant la forme.
Les affres de la création, les difficultés d'être un artiste, quand on est habité par le désir de créer, en sachant pertinemment qu'on le fait au détriment de son entourage sont également très bien dessinés, tout comme les liens unissant le trio.

Lien : https://instagram.com/danygi..
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