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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre bien mystérieux qu'il faudrait lire une seconde fois pour bien comprendre qui doit respirer...Michaela ou son mari ? Je m'étonne que les critiques ici n'aient pas noté l'ambiguïté. Il est indiqué plusieurs fois que l'héroïne puisse souffrir d'une fièvre cérébrale causée par un insecte et que ce soit elle, et non son mari, qui délire dans un lit d'hôpital...
Ce qu'elle rêverait alors, cauchemarderait plutôt, est non sa mort, mais celle de son mari.
L'expérience vécue est celle du deuil d'un amour infini, d'une séparation inacceptable. Comment survivre à une telle perte ?
Michaela délire dans un lieu où elle est venue seule avec son mari, un lieu inconnu, désertique et sauvage, et qu'elle refuse de quitter car elle sait qu'il est encore là...et peut-être effectivement l'est-il, la suppliant de respirer alors qu'elle se perd.
Une écriture fascinante, une expérience extrême, un jeu de vie et de mort.
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Originaires du Massachusetts et mariés depuis une dizaine d'années, Michaela et Gérard arrivent à Santa Tierra, dans le Nouveau-Mexique, pour huit mois. Universitaire renommé et respecté, Gerard s'est vu offrir un poste dans un institut universitaire renommé, le temps d'un semestre. Quant à Michaela, son mari lui aura trouvé un cours d'écriture à enseigner, une fois par semaine. Alors qu'ils ont tout pour être heureux et qu'ils voient cette proposition comme un voyage à ne pas manquer, Gérard tombe soudainement gravement malade et se voit dans l'obligation d'être hospitalisé de toute urgence. Alors que les jours s'égrainent, Michaela doit faire face à l'insoutenable perspective de son veuvage et tente tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau, isolée de ses proches et de tout soutien amical.

Au travers du personnage de Michaela, JCO aborde avec brio les douloureux sujets de la fin de vie, de la solitude et du deuil. Joyce Carol Oates maitrise son sujet et livre un de ses romans les plus personnels, étant elle-même 2 fois veuve. Au fil des pages, Michaela se trouvera confrontée au déni, à la colère et à l'angoisse, tentant désespérément de reprendre pied face à un océan de douleur. L'écriture est précise, les ressentis décrits à la perfection et les personnages incisifs, réels, avec leurs forces et leurs faiblesses.

J'aime tout chez Joyce Carol Oates: ses talents de conteuse, son écriture ciselée, sa façon de décrire ses personnages, son approche psychologique si sensible et réelle dans chacun de ses romans, ses histoires incroyables mais toujours plausibles… bref, c'est pour moi l'une des plus grandes écrivaines contemporaines.

Ce roman ne déroge pas à la règle et présente la perte d'un être cher et le deuil comme ce chemin terrifiant, qui nous fait flirter avec la folie, tant le cerveau refuse de se rendre à l'évidence.

C'est un roman percutant, d'une parfaite justesse. du grand Joyce Carol Oates. Comme elle sait si bien faire.
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Michaela et Gerard forment depuis 10 ans un couple heureux.
Le travail de Gerard les conduit à quitter le Massachusetts pour le Nouveau Mexique pour quelques mois. Ils s'imaginent y vivre une deuxième lune de miel.
Jusqu'à ce que Gerard tombe malade, un peu puis si sérieusement que son état nécessite une hospitalisation. Il n'en ressortira pas vivant.

Le début du roman est une variation sur le souffle, celui diminué du mari mourant, celui haletant de sa femme qui aimerait pouvoir respirer pour deux, celui retenu du lecteur.
J'ai beaucoup aimé la construction de cette première partie avec ces retours réguliers au début de l'hospitalisation de Gérard, comme pour reculer le moment fatidique, éloigner la mort. L'histoire se répète à chaque fois un peu différente, une suite de scénarios dont on finit par ne plus savoir lequel est le vrai et qui illustrent à quel point ce qui arrive est brutal pour les deux époux.

Au décès de Gerard, Michaela alterne entre le déni, la confusion jusqu'à la folie, s'oublie dans la douleur. Sa confusion nous gagne.

Pas facile de dire d'un roman ayant pour sujet le deuil qu'il est « agréable » à lire, et pourtant quand Joyce Carol Oates s'empare du sujet, c'est une réussite. Son récit est troublant, juste et sensible.

Traduction Claude Seban
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Cette autrice prolixe et mondialement connue, nous offre une magnifique ode sur la mort de l'être aimé : le mari et sur le deuil. Dans un pays inconnu, une femme perd son mari de maladie. Elle se retrouve seule avec ses démons, ses attentes et ses peurs. Elle voit son mari partout et elle l'attends tout en sachant qu'il est bien mort et incinéré. Elle a peur de ce pays aux dieux monstrueux et à la chaleur étouffante. Elle se noie dans son deuil, devient un pantin secoué par tout le monde, incapable de réagir rationnellement. Elle finit par quitter le pays et peut-être cette spirale mortifère.
C'est écrit sans pathos, sobrement sans gras. Tous les mots sont soigneusement choisis et le portrait de cette femme est sublime, juste et poignant. J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir.
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Je viens de le commencer, c'est incroyable, je me reconnais au fil des pages. L'auteur livre le récit des derniers moments d'une épouse sans l'accompagnement de la fin de vie de son mari. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Déjà, comme si elle avait écrit son livre pour moi, le mari s'appelle Gérard, en plus la différence d'âge est quasiment la même entre les conjoints, que la nôtre. Cancer, métastases, soins intensifs, difficultés à respirer tout me ramène à notre histoire, à la fin de notre vie commune, les allers retours à l'hôpital, tenir la main de l'être aimé depuis des années, l'embrasser sans savoir si c'est la dernière fois. Supporter de voir son mari dépérir, devenir l'ombre de lui même. Pour le meilleur et pour le pire jusqu'à que ce que la mort nous sépare, ce sont les voeux du mariage, que l'on est jamais préparé à affronter. La guérison que l'on a tant espéré grâce aux discours des médecins, aux traitements. Puis le verdict de fin auquel on ne crois pas. Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage. Personne n'est préparé à devenir veuf ou veuve subitement, j'en sais quelque chose.
Respire, calme toi, tu vas y arriver pour toi, moi et ce qu'il nous reste encore à vivre. Merci @joycecaroloates3146 d'avoir écrit ce roman fait pour moi. Ce livre que j'aurais pu écrire tellement il me ressemble. D'avoir su retranscrire les émotions, les pensées, les ressentis, là col, l'amour, le désespoir Je n'en suis que au début mais ce livre c'est sur, sera le plus beau que j'ai pu lire depuis 3 ans après j'ai réussi à rester en vie du même auteur . #livreinstagram #bookstagramfrance #lectureemouvante #bookstagrammer #lecturedumoment #lectureemotions #lectureencours
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