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Le cygne noir
Le 24 mars 2015, huit ans, jour pour jour, un Airbus A320 s'écrase dans les Alpes. Je m'en souviens comme si c'était hier : j'assistais à une conférence dans le cadre professionnel, mon téléphone a vibré, une alerte de France-Info ; avec mes collègues on s'est regardé… Inévitablement on s'est demandé s'il s'agissait d'un attentat, un peu plus de deux mois après ceux qui avaient décimé Charlie Hebdo et l'hyper cacher… le lendemain, on apprenait qu'il s'agissait de l'acte insensé du co-pilote, Andreas Lubitz, qui s'était enfermé dans le cockpit et avait sciemment, consciemment mené l'avion à sa perte… 150 personnes ont péri, aucun survivant, l'avion a été littéralement pulvérisé en percutant la montagne à plus de 750 kilomètres heure…
Ce livre n'est pas une enquête à proprement parler, c'est un roman ou un docu-fiction comme on le dirait aujourd'hui d'une série télévisée. le personnage choisi par Laurent Obertone est celui de l'enquêteur du BEA (le Bureau Enquêtes et Analyses) chargé de reconstituer ce qui a conduit à ce drame dont les circonstances ont été très vite connues. Pour tenter de comprendre comment un jeune homme qui avait, en apparence, tout pour lui, en est arrivé à se suicider en emportant avec lui 149 personnes… En entrant dans la tête d'Andreas Lubitz… Laurent Obertone l'avait déjà fait avec Anders Behring Breivik le tueur d'Utøya (un livre que je n'avais pas terminé d'ailleurs… trop difficile, trop « malsain »), avec lequel il y a certaines similitudes (Lubitz était un homme malade et un tueur de masse) tous deux étaient le Mal, le diable.
J'ai lu ce livre presqu'en apnée, car c'est une vraie plongée au coeur de l'horreur…
Alors oui, on peut s'interroger encore et encore : comment ce type a-t-il pu devenir pilote ? Pourquoi personne ne s'est rendu compte de son état ? Ce drame aurait-il pu être évité ?
Obertone conclut « Lubitz n'est donc qu'une anomalie, un dysfonctionnement. le cri d'un échec isolé. le chant d'un cygne noir. »
Oui, tous les diables ne sont pas en enfer…
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Je connaissais le Laurent Obertone comme essayiste (La France Orange Mécanique et Utoya) et comme romancier (Guerilla) ; pour ce Diable du Ciel l'auteur combine les deux casquettes, s'il s'agit bien d'une oeuvre de fiction basée sur une triste réalité, c'est aussi le résultat d'un impressionnant travail documentaire.

J'ai d'ailleurs été surpris de voir que RING classait ce bouquin dans sa collection thriller, je le voyais comme un docu-fiction, mais au final je dois reconnaître qu'il est un mix réussi entre les deux : un docu-fiction qui se lit comme un thriller (même si on connaît déjà la fin de l'histoire).

Le récit nous plonge dans la peau du narrateur, un enquêteur du BEA qui veut essayer de comprendre l'incompréhensible, de donner un nom à l'innommable. Pour se faire, il doit cerner le personnage d'Andreas Lubitz, quitte à essayer de se mettre à sa place, de raisonner comme lui.

Comprendre n'est pas pardonner, il n'en sera d'ailleurs jamais question. Pas question non plus de chercher des excuses ou de quelconques circonstances atténuantes à Andreas Lubitz. Son geste est impardonnable, sa folie a provoqué la mort de 149 victimes innocentes, faisant de lui le plus meurtrier des tueurs de masse, doublé d'un assassin (le geste ayant, selon toute vraisemblance, été prémédité).

Le narrateur (tout comme l'auteur) construit sa réflexion autour de deux axes, le premier se concentrant sur la personnalité d'Andreas Lubitz, le second reconstituant les vols Düsseldorf-Barcelone (4U9524) et Barcelone-Düsseldorf (4U9525) ; ce dernier n'arrivera jamais à destination.

L'enquête démontrera que Andreas Lubitz n'aurait jamais dû être déclaré apte au poste de copilote, mais ses mensonges, non-dits et autres dissimulations lui ont permis d'éviter l'interdiction et d'obtenir sa licence de vol. L'auteur nous livre un portrait psychologique détaillé (et à charge) de Lubitz, assorti des réactions des interlocuteurs que le narrateur rencontrera au fil de son enquête (réactions extraites des différents rapports d'enquête).

La reconstitution du vol 9525 est glaçante de réalisme, on a vraiment l'impression d'être spectateur du drame qui se joue à l'insu de tous (du commandant d'abord, puis du personnel navigant et enfin des passagers). Suivra la prise de conscience progressive (dans le même ordre) que l'inéluctable est en train de se produire. Jusqu'à la perte de contact avec l'appareil quand il percute le flanc de montagne.

On aurait pu redouter une sensation de voyeurisme malsain, mais il n'en est rien. L'auteur évite cet écueil en misant avant tout sur le côté humain du drame.

Ne cherchez aucune dimension mystique dans le titre du roman, c'est la traduction littérale du pseudo utilisé par Lubitz pour se connecter à sa tablette (Skydevil).

Une lecture d'une rare intensité. Lu d'une traite, incapable de le lâcher… presque malgré moi.

En fermant le bouquin, reste une question qui tourne en boucle : est-ce qu'on aurait pu éviter ce drame ? On a envie d'y croire, mais finalement ça reviendrait à pointer du doigt des éventuelles négligences ; réécrire l'histoire après coup est facile, pour ma part je pense que cette question est condamnée à rester sans réponse.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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le roman vrai n'est pas un vrai roman. c'est au mieux un plagia du rapport du bea. le narrateur est un personnage si peu crédible et sans épaisseur. ce narrateur dont on ne connaît pas le nom s'appelle vox populi. il n'est ni pilote ni psychologue ce qui ne lui permet pas de comprendre le pilote et le pilotage, encore moins sa psychologie si particulière. que reste-t-il alors sinon une pseudo-enquête en forme de réquisitoire à charge d'un accusateur publique pour qui la thèse est simple: le copilote est le diable et des descriptions de mirliton pour remplir les pages. dans un vrai roman on aimerait un peu plus d'épaisseur, une antithèse, une analyse. 300 pages pour relire un mauvais article de journal.
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Le dernier opus de Laurent Obertone aux éditions Ring vous emmène dans la folie meurtrière de Andreas Lubitz. Dans la lignée d'Utoya, vous vous embarquez pour un voyage sans retour. Alors prenez le temps de lire les consignes de sécurité (elles vous seront inutiles), bouclez votre ceinture (avec ou sans la fin sera la même), les portes du vol de la Germanwing viennent de se refermer sur vous. Les issues de secours se trouvent à l'avant, au milieu et à l'arrière...
Ce bouquin vous prends aux tripes, et maintien sa pression du début à la fin... et la fin vous la connaissez déjà.
Bravo Monsieur Laurent Obertone.
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Au risque de ne pas être très objective, je suis passionnée d'aviation. J'aurais pu lire un vrai rapport du BEA avec autant d'intérêt ! ^^

Mais même si les détails techniques sont présents, ils sont parfaitement dosés : assez pour satisfaire les passionnés, pas trop non plus pour ne pas assommer les néophytes. le style est romancé mais toutes les données sont véridiques. C'est ce qui fait toute la force de ce livre selon moi : il est accessible à qui souhaite découvrir ou en apprendre plus sur l'une des plus grosses tragédies aériennes de ces dernières années.

Laurent Obertone a réussi un tour de force : transformer cette histoire vraie en roman d'enquête palpitant de bout en bout et brillamment mené. Chaque chapitre, chaque page m'a prise aux tripes. À travers le récit d'un enquêteur chevronné du BEA chargé de l'affaire, on plonge au coeur de cette tragédie, au coeur de la psyché humaine, pour tenter de comprendre, d'expliquer, de mettre des mots sur l'innommable.
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Un livre qui m'a percutée dès la première ligne.
Direct ramenée voilà bien des années, alors que je travaillais à l'Institut de médecine légale de Lausanne et que, le vol 103 de la Pan Am explosait en plein vol.
Un des médecins légiste de l'institut avait été appelé en renfort dans le cadre d'un plan d'urgence et s'était rendu sur place.
Il avait ramené un film amateur...
Que j'ai visualisé...
Dont je n'oublierai jamais les images...
Je vous passerai les détails mais quoi qu'il en soit, j'ai retrouvé dans les descriptifs d'Obertone exactement ce même type d'images...Cette même boule au bide...C'est pas peu dire !
Je ne suis, et vous devez le savoir depuis le temps que je le répète, pas très fan des récits basés sur des faits réels alors que là, je m'abaisse et tire mon chapeau !
Je me suis retrouvée fascinée et happée par les mots, par la manière de raconter.
Le style est excellent et la plume fabuleuse. Ce qui génère une facilité de lecture hors du commun. Sans préciser, que c'est admirablement bien documenté.
L'idée d'un récit à la première personne en la personne de ce vieux de la vieille de l'expertise, enquêteur au bureau d'enquêtes et d'analyses est géniale. On est dans sa tête, dans son enquête. On vit les événements, l'histoire...comme si on y était et c'est bien ça le pire...
Chronique d'une mort annoncée où tout prédisait un drame, LE drame mais où personne ne semblait s'en préoccuper.
Un récit choc. Terrifiant. Un regard sur le système, sur notre société et ses faiblesses qui ont conduit à la mort de 149 personnes...pour ne pas dire...150
Le drame m'avait, comme tout le monde, beaucoup percutée. Je n'avais pas compris et ne le comprends d'ailleurs toujours pas.
Le suicide c'est terrible, mais comment peut-on emmener 149 personnes dans ce choix-là ? Comment de dépressif devient-on un tueur en série de la pire espèce ? Un vrai criminel ? Comment a-t-on pu ne pas voir, ne rien faire alors que tant d'éléments prédisaient le pire ?
Victime ou bourreau ? Suicide ou assassinat ? Malade ou psychopathe ?  Victime de la société ?
Quoi qu'il en soit, cet événement n'aurait jamais dû avoir lieu...
Bouleversant, fort, percutant, brillant. Techniquement très détaillé. Pas de prise de position. Juste des points de vue différents, des faits, des hypothèses qui nous permettent de mieux comprendre...ou pas...
Une réflexion, une interrogation sur la vie, le destin, le mal, sur ce petit truc qui fait tout basculer. Ce grain de sable qui fait qu'on aurait pu y échapper ou ...pas...
Un film au ralenti décrivant chaque étape, chaque fait, chaque pensée présumée.
Personne n'était dans la tête de Lubitz. Personne ne peut savoir clairement ce qui se dessinait dans son esprit malade mais cette version m'a parue réaliste et crédible.
Imaginer les familles des victimes lire ce récit et sentir, de bien loin, la douleur qu'ils auraient pu ressentir.
L'histoire de la folie d'un homme qui a emporté 149 personnes dans son délire...L'histoire de ceux qui restent ...
A lire, pour ne pas oublier...
Lien : https://sangpages.com/2017/1..
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Je n ai pas accroché.
Je souhaitais vraiment avoir un rapport détaillé des faits et des retours d enquête techniques. Ici c est davantage un résumé de la psychologie potentielle du suicidaire, étalée et répétée à outrance.
Dommage pour un événement si particulier !
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Un an après j'ai toujours des frissons en pensant au co-pilote de cet avion qui a fait tant de morts.
La plume de Laurent Obertone, toujours incisive et marquante au plus haut point y est sans doute pour quelquechose.
Le narrateur de ce roman est un agent de la BEA qui essaie de rentrer dans la tête de Lubitz. Et le résultat est terrifiant.
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Bon, c'est assez bien écrit, mais à aucun moment, on s'approche du motif véritable du pilote "suicidaire" ??
Donc, je ne vois pas d'enquête ici, juste un recoupement de divers éléments et de rapports officiels. On a pas parlé non plus de son passage aux Usa qui l'a marqué ( pourquoi ?) Ce roman m'a laissé sur ma faim. Ce n'est ni une investigation, ni un roman. Avec une narration qui n'arrange rien.
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Décevant. L'auteur rapporte les faits de ce drame de façon plutôt intéressane mais 80% du livre traite de la psychologie du co-pilote, sujet essentiel certes mais beaucoup beaucoup beaucoup d'élucubrations de l'auteur, ça tourne énormément en boucle, c'est vraiment usant.
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