Le Goûter du lion

Accepter le mort n'est pas si facile.
Je pensais avoir accepté l'idée de la mienne je me trompais lourdement.
Je me disais que je l'avais accepté, car c'était plus simple pour moi de le croire. J'avais certes dégagé la voie qui conduisait à ma mort, mais dans mon cœur, tout au fond de mon être, je n'étais pas prête à mourir. Je faisais semblant de l'avoir acceptée, sûrement parce que je voulais entrer dans une maison de fin de vie. Parce que c'était plus pratique, plus simple.
Mais la vérité c'était que je ne voulais pas mourir je voulais vivre encore.
Je m'étais imaginé que ce désir était à vide. Que c'était ne pas savoir renoncer. Que c'était lamentable. J'avais tort. Car accepter la mort, c'était aussi se montrer honnête avec soi-même, et admettre que l'on n'avait pas envie de mourir faisait partie du processus. Pour moi du moins.
[…] la force motrice de la tempête qui s'est abattue sur moi la première fois était la colère la colère contre moi-même, contre mon docteur un véritable assaut mené contre l'univers entier mais pas aujourd'hui point aujourd'hui j'étais triste, tout simplement.
hé triste de dire adieu à ce monde magnifique point j'avais envie de rester ici, tout comme on peut avoir envie de se blottir en silence contre l'être aimé. p.163

Vivre, c'est être la lumière de quelqu'un d'autre.

Avant de faire la connaissance de Momo, j'avais les yeux rivés sur la mort, alors même que j'étais en vie. Je croyais que c'était cela, accepter de mourir. Mais elle m'a fait comprendre qu'accepter la mort, c'était aussi accepter son désir de vivre, de vivre le plus longtemps possible. Cela a été une véritable révélation pour moi.
Deux jours plus tard, Momo s'est éteinte paisiblement dans les bras de sa mère, et elle s'en est allée au paradis. Elle n'avait pas pu prononcer de dernières paroles, mais elle est partie sans souffrance aucune, comme si elle s'était endormie.
Ce qui doit arriver arrivera. Cela a été le cas pour Momo. Cela sera le cas pour moi aussi.
Ce n'était qu'en l'acceptant de tout mon être, et en vivant pleinement jusqu'à l'heure de ma mort, que j'allais accomplir ma vie. C'était exactement ce que Momo avait fait. Elle avait pleinement vécu la vie, certes courte, mais intense, qui lui avait été donnée.

La vie et la mort, en un sens, sont les deux faces d'une même pièce, a répondu Madonna.
Elle s'est arrêtée puis elle a ajouté :
- La seule différence, c'est le côté depuis lequel on ouvre la porte.

L'air était délicieux, bien trop bon pour ne pas me resservir une deuxième, une troisième fois. Ces respirations ont suffi à me rassasier. Depuis quand n'avais-je pas aspiré l'air comme on aspire le jus d'un fruit bien mûr ?

Vivre, c’est être la lumière de quelqu’un d’autre. User sa propre vie en offrant sa lumière à l’autre. Et de cette façon, s ‘éclairer l’un l’autre.

Le bonheur, c'était de couler des jours ordinaires, à se plaindre juste un peu, sans se rendre compte que l'on était heureux.

Lorsque j’ai ouvert les yeux, le ciel était gris, ce qui ne lui ressemblait pas.

Inspirez le malheur de toutes vos forces, trandformez l'air que vous expirez en gratitude, et votre vie brillera bientôt.

Les vagues se retiraient rapidement . Elles pourraient m'entraîner avec elles et m'emporter vers le large ,ai-je pensé.
Et soudain j'ai eu envie d'embrasser quelqu'un,sans vraiment comprendre pourquoi.
Pas n'importe qui,non . .j'avais désespérément envie que quelqu'un enrobe mes lèvres de sa chaleur .
Je ne pouvais plus résister .
Je me suis approché de Taichi et je l'ai embrassé aveuglément. Jusqu'alors, je n'avais jamais pris l'initiative de déposer le tout premier baiser sur la bouche de mon partenaire.
Mes mains ont enveloppé son visage et j'ai laissé libre cours à mon désir , lui dévorant littéralement les lèvres . Je m'accrochais a sa bouche comme un lion aux entrailles de sa proie .
Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer .et je ne savais pas comment m'excuser après .
Mais l'embrasser était le seul choix possible pour moi .
Je devais le faire.Car r il me semblait que si je ne passais pas par cette étape, je ne pourrais plus aller nulle part.