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Quelle déception ! Voilà un livre qui traînait sur les étagères depuis plusieurs années, que j'avais acheté au moment de sa sortie en poche suite à un flot de bonnes critiques, ici et ailleurs, qui s'est fait attendre mais qui n'a pas su combler l'attente. C'est vide, c'est creux. Soit disant un roman de formation, un roman d'éducation.

Suite à la disparition de sa soeur aînée, Marjorie est placée par ses parents chez sa tante Ilse, afin que ceux-ci puissent effectuer les recherches. Nous sommes en Suède, au bord de la mer. La relation entre Marjorie et sa tante va se construire peu à peu, partant d'un point zéro, d'une sorte d'indifférence bienveillante pour arriver, grâce au quotidien à exorciser les angoisses liées à la disparition de la soeur.

Mais, si le prétexte est bon, le texte ne suit pas. C'est long. On a du mal à comprendre les personnages, que ce soit Marjorie, Ilse, les parents et leurs interactions respectives. le texte ne véhicule aucune émotion.

Bref, un roman dont le message profond m'a complétement échappé.

Dans cette veine mais parfaitement réussi, il est préférable de lire "Les trois lumières" de Claire Keegan.
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Miriam, la soeur aînée de Marjorie, a disparu un jour de mai. La fillette portait son grand imperméable jaune. La police a cherché du côté du lac. Sans rien trouver. Les semaines ont passé, avec de faux espoirs et d'épuisantes interrogations. Alors, les parents de Miriam et Marjorie ont décidé d'envoyer cette dernière chez la tante Ilse, pour l'éloigner de l'atmosphère étouffante. L'enfant ne posa aucune question lorsqu'ils ont quitté la ville en voiture, se sont arrêtés devant une maison au milieu des broussailles, à quelques pas de la mer. Un claquement de portières, un baiser, un tourbillon de corps, puis le silence. Marjorie ne parvenait pas à savoir si elle était triste. Par moments, elle ressentait même un vague soulagement, une jalousie, un agacement vis-à-vis de l'absente qui jouait les intéressantes et la privait de ses bonheurs quotidiens. Mais, surtout, elle savait que rien ne serait comme avant : « Elle se dit que c'était fichu. Ils ne seraient plus jamais drôles. C'était la faute de Miriam. »

La confusion des sentiments est au coeur du roman du Suédois Bengt Ohlsson (né en 1963), qui se place à hauteur d'enfant - qui épouse, de l'enfant, les points de vue changeants, le regard trouble sur le monde et les mensonges. Seule la tante Ilse, par ses gestes doux, sa présence, les histoires qu'elle raconte, permet à la petite fille d'ordonner ses pensées. « Il se savait des choses qu'elle-même ignorait, c'était normal ; elle se sentait alors au chaud et en sécurité, comme dans un train lorsqu'il se met doucement en branle. »

A cette situation romanes­que tendue s'ajoute le poids d'une nature sensuelle et inquiétante. le printemps et l'été ne sont pas des saisons douces pour Bengt Ohlsson. La mer est impétueuse, la pluie tombe brus­quement et l'eau devient vite une menace pour qui s'aventure trop loin sur la plage.

Subtilement, l'écrivain joue avec les codes du roman noir : une disparition mystérieuse, une maison isolée, une enquête policière, des interrogatoires. Mais il refuse d'apporter la solution qui rassure. A l'instar de Marjorie, le lecteur devra accepter les non-dits et les mystères, sans chercher à les expliquer logiquement. La force et l'innovation de ce neuvième roman d'un auteur inconnu en France - mais couvert de prix en Suède - sont dans ce mouvement quasi maritime, ces allers-retours entre la lucidité et le doute, l'indifférence et l'acceptation. Porté par une écriture descriptive sans mièvrerie et une construction pointilliste, Syster est un très beau roman de formation. Il refuse de juger les faits et les pensées, pour laisser affleurer les contradictions humaines, celles qui mènent plus tard à une forme d'apaisement. (Télérama TTT).



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Pour parler franc, voilà une lecture dont je me serais bien passée.
D'un ennui abyssal. le récit est une litanie de détails sans intérêt, sans lien
entre eux. Les personnages et leurs comportements sonnent creux . Dès qu'apparait une lueur d'espoir qui laisserait pressentir un évènement capital réactivant le récit, le soufflé retombe aussi vite dans d'autres minuscules détails. Je n'imagine pas ainsi les réactions d'une famille plongée dans le désarroi d'une disparition.
C'est pourtant sur des commentaires de lecteurs Babélio que j'ai choisi ce livre.
Il y a donc eu des avis favorables.
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S'il fallait montrer comment une écriture, un rythme peuvent transcender une thématique somme toute relativement banale, Syster, avec son intrigue jamais résolue, serait un parfait exemple. Miriam, une fillette d'une douzaine d'années, disparaît un jour au retour de l'école. Toute la particularité du roman – sa focale – se lit dès la première phrase : « La soeur de Marjorie disparut un vendredi, début mai. » Ce qu'il a pu advenir de Myriam ne compte pas véritablement au final, c'est le ressenti de sa jeune soeur, Marjorie, dont il est question. Marjorie qui ne semble pas réaliser l'ampleur de l'événement, Marjorie qui est comme soulagée d'être libérée de cette grande soeur si parfaite et aimée de tous, Marjorie qui espère recevoir plus d'attention…

Les parents, bouleversés évidemment, cherchent sans relâche leur aînée. Pour simplifier leur tâche et éloigner la petite de toute cette tension, ils l'envoient chez sa tante Isle, une femme vieillissante et « originale » comme veut l'expression polie. Marjorie est d'abord furieuse d'être ainsi tenue à l'écart, chez cette tante qu'elle connaît à peine, perdue dans cette maison isolée sur la lande. Souvent livrée à elle-même – sa tante entend la laisser tranquille –, Marjorie découvre les paysages avoisinants, la mer si vaste, les livres et les histoires… Et un dialogue quasi muet se noue avec Isle. Marjorie apprend à décoder sa propre réaction, à comprendre qu'avoir été jalouse de Miriam ne fait pas d'elle un monstre, que son soulagement ne signifie pas qu'elle lui souhaite le pire… Que tous les sentiments peuvent se mêler, et ce, quel que soit l'âge.

La suite sur le blog...
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La soeur de Marjorie a disparu et ses parents, afin de consacrer tout leur temps aux recherches, confient la jeune fille à une tante qui vit seule, dans une maison isolée, au bord de la mer.
Si Marjorie vit au départ cet éloignement comme une punition, des liens vont se créer entre elle et sa tante.
C'est un livre somme toute assez étrange, tout en atmosphère, en non-dits: d'un côté, une petite fille qui n'est pas spécialement affectée par la disparition de sa soeur, n'a pas envie de pleurer, et répète qu'elle vit dans une famille idéale où tout le monde est drôle et de l'autre une tante dépressive, malade qui invente des histoires et raconte le passé. C'est aussi pour Marjorie la découverte d'un paysage nouveau: la plage, la mer, les landes et la rencontre avec un chat qu'elle va baptiser du nom de sa soeur disparue.
Le lecteur s'interroge: il ne s'agit visiblement pas d'un roman policier et les questions que l'on se pose n'auront pas de réponse.On a plus l'impression d'une plongée dans un monde onirique fait de silence, de chuchotements et d'émotions en demi-teinte. L'écriture est sobre, tout en nuances mais je ne vous cache pas que l'ouvrage m'est parfois tombé des mains notamment quand la tante, à la demande de la petite, raconte des histoires de reine qui n'en finissent pas. Ce roman, plus court, aurait certainement gagné en force.
Cela dit, j'ai trouvé intéressante l'atmosphère étrange que l'auteur a su créer dans ce roman et , à mon avis, c'est ce qui restera...

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce roman suédois n'a pas su me séduire. Pour sa défense, je dois dire que pensant ces vacances, j'ai plutôt flashé sur des romans ados. Un peu de fatigue ou un besoin de nouveauté explique peut être cette baisse d'intérêt.

Myriam a disparu laissant ses parents dans un grand désarroi. Pour mieux la chercher, ils confient Marjorie, leur jeune fille à sa tante. Là-bas, Marjorie peut enfin laisser libre court à ses sentiments ou plutôt à son indifférence face à la disparition mystérieuse de cette grande soeur avec qui il ne fut pas toujours facile de grandir.
Le ressentiment et l'inquiétude se mêlent aux non-dits omniprésents aussi bien pour le lecteur que pour les personnages.

Encore une fois donc une lecture peut convaincante et qui ne me laissera que peu de souvenir la preuve étant que j'ai confondu le prénom des deux soeurs lors de la rédaction de ce billet ce qui n'est pas très courant pour moi !
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Lors de la dernière ruée sur Masse Critique en avril, j'avais mis Syster en second choix. J'ai oublié le titre du roman que j'avais demandé en premier, et que je n'ai pas reçu ! Peu importe, Syster, c'était une bonne, une excellente pioche ! Merci, les ours de Babelio !

C'est le titre qui m'avait attirée, comme souvent. Très bonne décision que celle de ne pas le traduire du suédois. Soeur ou Frangine, ça n'a aucun mystère. Sister déjà c'est mieux, mais Syster est formidablement et simplement étrange. Comme est étrange le roman de Bengt Ohlsson, traduit du suédois par Anne Karila.

Étrange, mais pas étranger. A part peut-être “ Ilse ”, le prénom de la tante de Marjorie, rien de folklorique pour localiser les personnages, le décor et l'action de Syster. Action est un terme très mal choisi pour ce roman d'atmosphère qui raconte le bouleversement psychologique d'une gamine confrontée à la disparition de sa soeur aînée, adolescente. On ne saura pas l'âge exact de Marjorie, disons onze-douze ans.

Au début, dans les jours qui suivent le drame - fugue ou enlèvement, on ne sait pas - Marjorie est encore complètement du côté de l'enfance et de la pensée magique : si Papa touche au réglage de l'essuie-glace avant que le feu passe vert, alors Miriam ne reviendra jamais... Marjorie se raconte des histoires tristes, mais ne pleure pas. Marjorie en veut à Miriam d'avoir tout gâché en quittant la maison. Miriam qui était si drôle, si brillante, même si elle était souvent arrogante. On était bien dans cette famille, on riait, on blaguait, et maintenant qu'elle n'est plus là ce n'est plus possible, tout devient sinistre. Marjorie veut seulement que cela redevienne comme avant, quand les parents et sa soeur riaient de ses clowneries de petite fille pleine de vie.

Est-ce une bonne idée qu'ont ses parents de confier Marjorie à une tante qu'elle connait peu, solitaire et neurasthénique, habitant une grande maison isolée proche de la mer ? On en doute, d'abord. Cela ressemble trop à un abandon, surtout pour Marjorie. Mais peu à peu une relation originale et forte se construit entre la petite fille et la femme vieillissante. Son nouvel environnement a aussi un effet bénéfique sur l'enfant : la maison, le jardin, la lande, le sable, les pierres, la mer, un chat.

Dans l'histoire du passage de Marjorie, de l'enfance à l'âge de raison, et de son apprentissage du deuil, il y aura des ratés, des rechutes, des petites révoltes, des expérimentations. Tante Ilse avec sa propre histoire de femme douloureuse, mais apaisée, aidera la jeune fille à s'intéresser autrement au drame familial, et à s'ouvrir aux autres.

Et un jour, Marjorie pleure. Elle qui n'était que joie et jeux, découvre la gravité, la réflexion, la peine. Elle a compris petit à petit qu'on ne lui demandera pas de remplacer Miriam, et que, avec le temps, personne ne lui en voudra plus jamais d'être vivante, de rire, et de jouer.

Syster est un roman d'une douceur étrange, un peu perverse, bouleversante. Un peu ce que j'ai déjà ressenti avec le Tour d'Ecrou de Henry James, ou encore mieux, avec Expiation de Ian McEwan. Tout est vraisemblable dans l'histoire de Marjorie et de sa relation avec Ilse, mais cette hésitation savamment contrôlée à verser du côté de l'onirique donne un charme envoûtant au livre de Bengt Ohlsson.
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Deux semaines après la mystérieuse disparition de Miriam, sa petite soeur, Marjorie, est envoyée chez leur tante paternelle, Ilse, qui vit dans une petite maison au bord de la mer. Ses parents, persuadés qu'elle est accablée de chagrin, pensent que ce séjour loin de l'atmosphère lugubre et désespérée de leur foyer, lui fera le plus grand bien. Ils sont bien loin de soupçonner qu'en réalité, la disparition de sa grande soeur laisse Marjorie indifférente. Il se pourrait même qu'elle s'en réjouisse un peu. Elle a le sentiment qu'elle va enfin pouvoir trouver sa juste place, enfin débarrassée de l'ombre envahissante de Miriam, tellement plus intéressante, intelligente qu'elle. "(...)elle était contente que Miriam ait disparu et souhaitait qu'elle ne revienne jamais. Miriam perturbait la vie de toute la famille. Aussi loin que Marjorie se souvienne, elle gâchait tout, et sa disparition les avait couverts d'une telle honte que le préjudice ne pourrait jamais être réparé." (Page 17).
Au fil des jours et des semaines passées dans la maison de campagne de sa tante, des longues conversations et des promenades dans la nature sauvage, Marjorie va néanmoins apprendre se connaître, à décrypter ses émotions, petit à petit à apprivoiser le monde qui l'entoure, l'environnement dans lequel elle grandit. Syster est un beau roman d'initiation.
Syster est un roman construit un peu comme un conte de fées: un élément déclencheur: la disparition de la grande soeur; le personnage principal: une petite fille; sa quête personnelle sous forme de parcours initiatique: promenades seules dans la nature, découverte des pièces de la maison, notamment le sous-sol; un endroit un peu insolite, isolé et comme figé dans le passé, rempli de vieilleries : la maison de la tante; la bonne fée, dispensant conseils et recommandations : tante Ilse.
Le style un peu désuet, le ton grave font tout le charme de ce roman poétique, mélancolique et très agréable à lire. Je vous garantis que vous passerez un bon moment, le visage fouetté par le vent du large et la pluie, les hautes herbes caressant nos jambes, nos yeux se plissant à la lumière dorée du couchant, main dans la main avec cette petite fille déconcertante mais attachante, avec laquelle on aura plaisir à découvrir ce monde déroutant et à la fois fascinant dans lequel les adultes, ces drôles de personnages, évoluent.

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Une situation tragique vue étrangement par les yeux d'une petite jeune fille... Et une fin... étrange? Très facile à lire.
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Ce roman pourrait être plein de larmes ou de suspens mais le thème est transcendé par une écriture pointilliste dépourvue de mièvrerie. La lenteur du rythme épaissit son atmosphère lumineuse, maritime et pourtant inquiétante. Loin des clichés, ce roman s'attache à décrire l'éloignement de l'enfance, l'acceptation lucide de sa personnalité propre, forcément ambivalente et imparfaite.
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