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EAN : 9782752906083
224 pages
Phébus (02/09/2012)
2.91/5   16 notes
Résumé :
« À partir de maintenant, ce sera l’anglais. C’est ma nouvelle vie. » C’est sur cette déclaration lapidaire que s’ouvre Kolka, le dernier roman de Bengt Ohlsson.
Dès son arrivée en Angleterre avec son père, la narratrice, une adolescente, décide de couper définitivement avec son pays d’origine et sa langue maternelle, le letton. Mais peut-on réellement tout oublier ?
Par le mariage de son père avec une riche Anglaise, Katrina, la jeune fille se retrouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Elle a quinze ans et arrive de Lettonie avec son père qui se remarie avec une Anglaise et c'est, littéralement, le début d'une vie de château pour ces deux exilés. Parce qu'elle veut s'acclimater rapidement, elle prend la décision, radicale, de ne plus parler un mot de sa langue natale.
Pendant le mariage, elle se fait des réflexions sur le nombre d'enfants, à croire qu'ils ne pensent qu'à baiser en Angleterre, en tout cas, ils ignorent visiblement le problème des bouches à nourrir.
Sarah, sa jeune demi-soeur, fait assaut d'amitié auprès d'elle. Sa belle-mère Katrina aussi. Dans l'école où elle va, on lui adjoint une fille gentille chargée de l'aider à s'acclimater. On croit que la langue anglaise n'a aucun secret pour cette jeune personne si douée à l'écrit, mais tant de choses lui échappent à l'oral que, souvent, elle approuve ou rit sans avoir rien compris.
Le soir, direction internet. Elle y fait la connaissance de Loup Solitaire, auquel elle raconte beaucoup de choses sur elle, enfin sur celle qu'elle dit être. Réelles ou imaginaires, qu'importe, tant que c'est elle qui mène la danse…

Elle raconte (et restera anonyme, son prénom n'est pas « Kolka ») et on se retrouve ainsi au plus près de ce qu'elle vit et, surtout, de ce qu'elle ressent.
Ce portrait d'une toute jeune fille à la dérive dans un univers (le réel, je ne parle pas d'internet, immuable au-delà des frontières) qui n'est pas le sien, se frotte aux aspérités des différences entre deux pays dont la langue n'est qu'un aspect et peut-être pas le plus important. Ce qui frappe, ici, c'est avant tout le contraste social et ce sentiment de honte permanent qui habite l'adolescente lorsqu'elle pense à l'endroit d'où elle vient, sans parler du dédain qu'elle éprouve pour le comportement de son père. A ses yeux, la gentillesse d'autrui est suspecte, elle doit dissimuler un certain mépris à l'égard de ses origines, de sa pauvreté. Comme si ce fameux fossé entre les nantis et les autres ne risquait pas d'être comblé par la seule grâce d'un mariage et d'une expatriation, il faudrait toujours qu'il reste une trace de ses racines dont elle n'imagine pas un instant qu'elle puisse être fière.
Pour exprimer ce qu'elle éprouve, lorsqu'elle ne se laisse pas porter ou même toucher par les événements, elle dispose de quelques stratégies d'opposition, la première d'entre elles étant de renoncer à sa langue natale, refusant même d'en user lorsque son père l'utilise.

L'auteur a su capter avec talent les tours et détours d'une pensée adolescente dans laquelle on se retrouve complètement immergé et ce qu'il met en avant sonne juste. On sent le conflit intérieur de la narratrice, forcée par moments de reconnaître chez les gens qu'elle côtoie, sa belle-mère notamment, l'absence des préjugés qu'elle leur prête, ils veulent simplement être aimables, l'aider ou encore partager et, de son côté, elle les trouve intéressants. Mais ce qu'on voit, ainsi confronté aux réflexions intimes de la jeune fille, n'est pas toujours agréable à regarder, quand on mesure à quel point (c'est du moins l'explication que je me suis donnée) l'imaginaire peut être corrompu par l'accès facile à internet (je pense à une ou deux scènes que la narratrice a vues sur internet, l'une au moins m'a choquée). Dès lors, comment faire la part des choses entre la méchanceté réelle voire, osons le mot, la perversité et les fantasmes, quand les idées les plus indicibles sont susceptibles d'être projetées sur le web pour y trouver un écho, grâce à la démultiplication des interlocuteurs ?

« Kolka » est un roman dérangeant (et qui, s'il parle d'une adolescente, n'est pas forcément pour les adolescents…) mais que j'ai lu quasiment d'une traite, tant le tour que prenaient les choses m'inquiétait.
Je l'ai achevé dubitative, ne pouvant me convaincre que la direction finalement empruntée par la narratrice (impossible d'en dire davantage sans trop en dire) était plausible.

Lien : http://surmesbrizees.wordpre..
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Je viens de finir ce roman et j'ai bien du mal à dire si j'ai aimé ou non. Il y a de nombreux points positifs et en même temps beaucoup de choses sont dérangeantes et empêchent (pour ma part) un coup de coeur ou un moment de lecture réellement agréable.

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur. Ce livre se lit très facilement. On se plonge dans cet univers et sans s'en rendre compte, on se retrouve à lire les dernières pages. C'est une écriture simple mais pas simpliste. Travaillée tout en restant très vraie. C'est d'ailleurs cette manière de dire le monde qui m'a encouragée à lire ce roman en entier. Sinon, je me serais peut-être arrêtée en route.

J'ai aussi aimé l'intrigue, presque policière. Au départ, cela semble très attendu, mais à partir d'un détail, l'auteur retourne complétement les attentes du lecteur. On a vraiment envie de savoir comment il va conclure. de savoir ce que vont devenir les protagonistes.

En revanche, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Peut-être à cause du regard très froid de l'héroïne. Si on ne la déteste pas (et vu le personnage, c'est déjà un exploit de la part de l'auteur), on a du mal à se sentir touché. On a aussi beaucoup de mal à comprendre ses réactions. Sa manière d'envisager le monde. Pourtant le livre est bien construit et ne perd pas le lecteur. C'est juste qu'on ne comprend pas le personnage.

En outre, j'ai trouvé certains passages relativement vulgaires (certes utiles pour la plupart dans le déroulé de l'histoire). Je n'aime pas du tout cette vision du monde et de la sexualité. Cela me dérange et c'est la principale raison pour laquelle je n'ai pas aimé ce roman. Je préfère lire des livres qui permettent de s'évader. le monde est assez moche comme ça sans qu'on en rajoute. Sauf si cela est nécessaire. Et, en ce qui me concerne, dans ce roman, cela n'est pas vraiment utile. L'auteur aurait pu dresser son portrait d'une adolescente mal dans sa peau sans en passer par là. C'est dommage car je ne conseillerai pas à des adolescents de lire ce roman alors que de nombreux sujets intéressants (les dangers d'Internet, l'absence d'un des deux parents, la difficulté de grandir et de changer) y apparaissent.

Une lecture en demi-teinte donc.
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Abandonnée par sa mère très jeune, la narratrice, une jeune adolescente dont nous ne connaissons pas le nom, s'installe en Angleterre suite au remariage de son père avec une femme riche. Une nouvelle vie commence alors pour elle dans une nouvelle famille et une nouvelle école. Son adaptation s'avère plutôt compliquée. Les adultes qui l'entourent ne semblent pas toujours comprendre ses difficultés et ses humeurs."Et mon accent ridicule. C'est bizarre. Dans ma tête, je n'ai pas du tout d'accent. Ni quand j'écris d'ailleurs. Enfin, pas un accent très prononcé en tout cas. Mais dès que j'ouvre la bouche pour parler, je suis quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus mou et de plus long à la détente. Quelqu'un qui n'a pas d'humour. Bref, la tache parfaite."(Page 29).
Elle raconte sa vie quotidienne tissée de souvenirs de sa vie d'avant dans son pays d'avant avec ses copines d'avant, se rappelant quand Katrina est entrée dans leur vie et a chamboulé son existence. Confrontée au monde complexe des adultes: "Puis j'ai compris que c'était papa qui pleurait (...)Je restai là pétrifiée. Je ne savais pas ce que je devais faire. S'il attendait que j'aille le consoler, que je lui demande ce qui c'était passé. Je savais que j'en serais incapable et que ce serait complètement déplacé. Quand même, il avait laissé sa porte ouverte, cela voulait dire quelque chose. Je me demandais bien quoi." (Page 81)
Face à cette incompréhension, elle établit un contact sur le net avec un jeune homme dont le pseudo est "loup solitaire". Elle s'invente une personnalité et une vie complètement différentes de la réalité. Peu à peu, une complicité se tisse entre eux jusqu'au jour où l'adolescente lui fait une requête très inhabituelle: à un jour défini par elle, il devra venir la tuer. Quand ce jour arrive...
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"Kolka" est la transcription des pensées d'une adolescente dont nous ne connaitrons jamais le prénom (car non, ce n'est pas Kolka). Son père s'étant remarié avec une richissime anglaise, ils quittent leur Lettonie natale pour s'installer dans le château où vit celle-ci en compagnie de sa fille de dix ans et d'une armée de domestiques.

La personnalité de la narratrice est difficile à cerner. Elle se livre peu, semble avoir des difficultés à exprimer ses émotions, qu'elle refoule au point de paraître, par moments, complètement insensible.
D'après ce qu'elle relate de sa vie quotidienne, nous comprenons que c'est une jeune fille assez taciturne, peu expansive, qui ne fait pas de vagues. Malgré la haine et le mépris qu'elle semble éprouver pour sa belle-mère, elle se montre conciliante et évite toute contradiction.
Dès qu'elle le peut, elle surfe sur internet, son refuge... drôle de refuge : inscrite sur des sites pornographiques, l'héroïne noue des relations virtuelles de nature perverse avec un individu surnommé Loup Solitaire.
Même lors de ces échanges malsains, elle fait preuve d'un étrange détachement, et d'une absence de conscience du mal atterrante.

"Kolka" est un curieux roman. On ne sait pas vraiment où nous mènent Bengt Ohlsson et son héroïne morose qui, il faut bien le dire, n'est guère attachante. A l'image des rapports qu'entretient l'adolescente avec son "ami" virtuel, on a le sentiment d'évoluer dans un monde où tout est permis, parce que rien ne semble vraiment réel et n'est donc vraiment dangereux. On pressent néanmoins, avec une angoisse grandissante, le moment où la réalité va rattraper la jeune fille...

... et là, quelle déception ! L'auteur nous sert une fin mal ficelée, dégoulinante de bons sentiments !

C'est dommage, car je reconnais à ce roman des qualités certaines. Portrait dérangeant mais crédible d'une adolescente déboussolée, incapable d'accueillir et donc de gérer ses émotions, "Kolka" nous permet d'imaginer le résultat de l'association entre son mal-être et ce que la communication via internet lui apporte : l'impunité -certes trompeuse- et une réconfortante distanciation affective.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Une adolescente, d'une quinzaine d'années, fraîchement débarquée en Angleterre de sa Lettonie natale.
Elle a suivi son père, Jaan, tout juste marié avec une riche anglaise, Katrina, qui vit dans un château.

Décalage culturel, linguistique, social.
La jeune fille semble en avoir pris son parti, bien décidée à ne plus s'exprimer qu'en anglais et à oublier sa langue et son pays d'origine qu'elle qualifie "d'ancien pays", "d'autre langue", même de "langue étrangère".
Je dis bien "semble" car en vérité, le passé la poursuit.
Notamment l'absence de sa mère, dont elle ne sait presque rien, qui a pris la fuite, déserté la famille alors qu'elle était encore bébé.

Étrangement, on ne connaîtra jamais le prénom de l'adolescente.
Ah bon, ce n'est pas Kolka ?
Je l'ai cru pendant une bonne partie du livre. Je laisse la surprise à ceux qui le liront de découvrir eux-même ce qu'est "Kolka".


Le roman déroule les premiers jours de la jeune fille dans sa nouvelle famille (sa belle-mère Katrina et la fille de celle-ci, Sarah), sa nouvelle demeure et ses terres, sa nouvelle école pour riches.
Elle se réfugie souvent sur internet, sur des sites non recommandés aux enfants et va y faire une mauvaise rencontre qui va lui donner l'occasion d'exprimer via des échanges de mails la colère et l'incompréhension qui sont siennes.

Qu'on ne s'y trompe pas : c'est un roman sur l'adolescence, ses questionnements, ses peurs, et ses grosses bêtises, mais ce n'est pas un roman pour les adolescents. Ou alors, avec un avertissement, comme pour les films.

Si vous avez aimé Entre dieu et moi, c'est fini, et la suite, de Katarina Mazetti, vous aimerez aussi ce Kolka de Bengt Ohlsson, lui aussi écrivain suédois.
Il est très connu dans son pays et les éditions Phébus avaient déjà sorti en 2011, avec succès, son neuvième roman, Syster.

Le style est très très accessible et j'ai donc dévoré l'ouvrage en deux jours.
Oui, c'est un peu le grand écart avec l'Exil intermédiaire de Céline Curiol... mais il faut de tout pour faire un monde littéraire et alterner les genres et les styles ne peut pas nuire à la santé intellectuelle !

Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais pour rien au monde je n'échangerais ma vie contre celle de quelqu'un d'autre. Même pas si j'étais en prison, condamnée à perpétuité ou enfermée dans une cellule du couloir de la mort, en attendant d'être pendue ou gazée. Parce que si je m'embarquais à échanger ma vie contre celle de quelqu'un d'autre, j'y laisserais toute ma fierté. Et la fierté est la dernière chose qui reste. Après il n'y a plus rien.
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Nous nous imaginons que la gentillesse et l'affection, cela coule de source, explique-t-elle. Nous présumons que tout le monde les accepte à bras ouverts. Or il n'en est rien. Accepter la gentillesse de quelqu'un peut s'avérer la chose la plus difficile qui soit. La gentillesse peut être vécue comme un affront
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La gentillesse, il faut s'en réjouir et la recevoir avec un sentiment de gratitude, qu'elle provienne d'une personne riche ou pauvre. Parce que lorsqu'on commence à considérer la gentillesse comme allant de soi, c'est qu'on est pas très loin de cesser de l'accepter. Et quand on accepte plus la gentillesse des autres, on en a bientôt plus à donner soi-même.
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On emprunte jamais un chemin sans que quelque chose nous y attire. Chaque décision comporte ses avantages et ses inconvénients. Et la vie n'est qu'une longue succession de décisions. Impossible d'y échapper. On peut rester au lit, la couverture tirée sur la tête. Mais cela aussi, c'est une décision
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Payer plusieurs centaines de livres sterling pour des coussins me donnerait l'impression que ma vie est totalement dénuée se sens, et que je suis une vraie "loseuse" obligée de montrer à tout le monde qu'elle a les moyens de se payer d'authentiques coussins de frimeuse. Comme si ça intéressait quelqu'un.
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Video de Bengt Ohlsson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bengt Ohlsson

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Payot - Marque Page - Bengt Ohlsson - Kolka
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