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Citations sur Purge (193)

Tout se répétait. Même si le rouble avait été remplacé par des couronnes, si les avions militaires lui volaient moins au-dessus de la tête et si les voix des femmes d'officiers avaient baissé d'un ton, même si les haut-parleurs sur la tour du Grand Hermann jouaient tous les jours le chant d'indépendance, il venait toujours de nouvelles bottes de cuir chromé, toujours de nouvelles bottes, semblables ou différentes, mais qui avaient la même façon de marcher sur la gorge. Dans la forêt, les tranchées s'étaient refermées, les douilles ternies, les blockhaus écroulés, les morts à la guerre s'étaient décomposés, mais les évènements déjà vus se répétaient.
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N'est-on pas toujours coupable, dès lors qu'on s'enfuit en courant ?
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Martin ne disait jamais "peut-être". Il ne pouvait pas douter, parce qu'il n'en laissait pas la possibilité dans ses paroles. Il ne parlait que de vérités.
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Dans la rue, elle reconnaissait les femmes dont elle flairait qu’il leur était arrivé le même genre de choses. A chaque main tremblante, elle devinait: celle-là aussi. A chaque sursaut que provoquait le cri d’un soldat russe, ou à chaque tressaillement causé par le bruit des bottes. Celle-là aussi?
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Un roman qui à travers une histoire familiale nous parle de l'Estonie, de l'occupation stalinienne, des purges. Très bon début avec Zara cette fille qui fuit un maque violent Pacha et qui est recueilli par Aliide Truu mais les allers retours sont déstabilisants, l'histoire devient statique et la fin avec les rapports de police et le devenir incertain de Hans est bizarre.
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Un roman qui à travers une histoire familiale nous parle de l'Estonie, de l'occupation stalinienne, des purges. Très bon début avec Zara cette fille qui fuit un maque violent Pacha et qui est recueilli par Aliide Truu mais les allers retours sont déstabilisants, l'histoire devient statique et la fin avec les rapports de police et le devenir incertain de Hans est bizarre.
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Les mains d'Aliide furent attachées dans son dos et un sac fut mis sur sa tête. les gars se retirèrent. A travers le jute, elle ne voyait rien. Quelque part, de l'eau gouttait par terre. L'odeur de la cave passait à travers. la porte s'ouvrit. Des bottes. Le chemisier d'Aliide fut déchiré, les boutons projetés sur les dalles, sur les murs, les boutons de verre allemands, et puis... elle se transforma en souris dans un coin de la pièce, en mouche dans la lampe, elle s'envola, en clou dans le carton mural, en punaise rouillée, elle était une punaise rouillée dans le mur. Elle était une mouche et elle allait avec une poitrine de femme dénudée, la femme était au milieu de la pièce avec un sac sur la tête, et elle surmontait la récente contusion, le sang s'était accumulé sous la peau de sa poitrine, les bleus étaient traversés par une fissure qui laissait passer une mouche, les hématomes des mamelons gonflés comme des continents.
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1992, ESTONIE OCCIDENTALE
C’est toujours la mouche qui gagne Aliide Truu fixait une mouche du regard et la mouche la fixait aussi. Elle avait des yeux globuleux et Aliide en avait la nausée. Une mouche à viande. Exceptionnellement grosse, bruyante, et qui ne demandait qu’à pondre. Elle guettait pour aller dans la cuisine et se frottait les ailes et les pattes, sur le rideau de la chambre, comme si elle s’apprêtait à passer à table. Elle était en quête de viande, de viande et rien d’autre. Les confitures et autres conserves ne craignaient rien, mais la viande… La porte de la cuisine était fermée. La mouche attendait. Elle attendait qu’Aliide se lasse de la traquer dans la chambre et qu’elle sorte, qu’elle ouvre la porte de la cuisine. La tapette fouetta le rideau de la chambre. Le rideau ondula, chiffonnant les fleurs de dentelle et dévoilant furtivement les oeillets d’hiver derrière la fenêtre, mais la mouche se déroba et alla déambuler sur la vitre à une bonne distance au-dessus de la tête d’Aliide. Du calme ! Elle en avait besoin, maintenant, pour garder la main ferme. La mouche avait réveillé Aliide ce matin-là en se promenant tranquillement sur ses rides comme sur une route nationale, l’asticotant avec impertinence. Aliide avait arraché sa couverture et s’était empressée de fermer la porte de la cuisine avant que la mouche ne parvienne à s’y glisser. Qu’est-ce qu’elle était bête. Bête et méchante. La main d’Aliide agrippa le manche de bois de la tapette lustré par l’usure, et elle frappa de nouveau. Le cuir craquelé de la tapette heurta la vitre, la vitre vibra, les anneaux cliquetèrent et la corde de coton servant de tringle fléchit derrière le cache-tringle, mais la mouche narquoise prit encore la tangente. Bien qu’Aliide tentât depuis une bonne heure de lui régler son compte, la mouche était sortie victorieuse de chaque round, et elle voletait maintenant au ras du plafond en bourdonnant grassement. Une mouche à viande dégueulasse, élevée dans une fosse à ordures. Elle finirait quand même par l’avoir. Elle allait se reposer un peu, la liquider, et puis se consacrer à écouter la radio et faire des conserves. Les framboises l’attendaient, et les tomates, les tomates mûres et juteuses.
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Quelqu'un qui ferait quelque chose qui l'aiderait ou qui enlèverait au moins une partie de ce qui s'était passé dans cette cave. Qui lui caresserait les cheveux et qui dirait: "Ce n'était pas ta faute." Et qui dirait encore : "Plus jamais. " Qui promettrait que "plus jamais", quoi qu'il arrive.
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... mais fut projetée au milieu du groupe qui attendait à l'arrêt, au milieu des minijupes et des bas blancs de filles de bonne famille qui dégageaient à la fois une odeur d'innocence et d'avortement, leurs ongles rouges griffaient familièrement l'obscurité et l'avenir. (p.293)
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