Découvert grâce aux 48H BD, « Fire Force » me rappelait « Soul Eater » un manga que j'avais vu et lu durant mon adolescence. Or, en feuilletant les premières pages, j'ai réalisé que c'était normal, puisqu'il s'agit d'une autre série réalisée par Atsuki Ohkubo ! On retrouve d'ailleurs l'idée de héros hors norme, un peu cancre, avec une réputation qui lui colle à la peau, mais qui compense avec sa détermination, son dynamisme, sa loyauté et sa franchise. Comme Soul Eater, Shinra Kusakabe a toujours un large sourire toujours greffé au visage (ici, c'est justifié par un toc lié au stress) ainsi que les yeux tombants. Tous deux cherchent à tout prix à être le meilleur. Certes, on est sur un protagoniste classique : un gentil au coeur tendre, puissant, avec des blessures du passé, un côté lubrique et une langue bien pendue, qui va évoluer avec ses alliés au fil des tomes. Rien de nouveau sous le soleil cependant, Shinra me semble attachant, notamment pour son côté enfance torturée digne de « Naruto » (lui aussi est considéré comme un démon responsable de la mort de ses proches et se faire rejeter par autrui). On suit avec plaisir ce héros qui compte briller dans le domaine des sapeurs-pompiers, faire le bien autour de lui, tout en élucidant un mystère personnel.
Le premier tome est très introductif toutefois, les bases sont bien posées et l'auteur propose de l'action ainsi que du suspense. On a donc un bel ensemble qui convaincra certainement mes lecteurs ados ! Pour ma part, j'ai plutôt apprécié ce que j'ai lu. L'univers me paraît intéressant et bien organisé, en particulier avec son concept de personnages élémentaires appartenant à plusieurs générations. de plus, le contexte de pompiers et l'idée d'étranges phénomènes de combustions humaines éveillent ma curiosité. Je suis curieuse de voir comment
Atsushi Ohkubo va faire évoluer son récit… J'espère également qu'il saura se montrer original, tout en reprenant les codes du genre shonen : héros avec une grande gueule, jolies demoiselles puissantes, chef charismatique, méchant sadique et psychopathe (pour le coup, je suis assez déçue par l'antagoniste très cliché !), rival beau et crâneur, équipe éclectique qui s'entraide, rebondissements nombreux, combats à gogo, secrets dévoilés, vengeance, belles valeurs, etc.
Si je suis prête à accepter le côté stéréotypé des personnages, je serais en revanche intraitable sur le personnage de Tamaki. J'ai été totalement horrifiée par cette réplique exacte de Maka en brune, qui jouait les femmes puissantes et colériques, mais qui est vêtue d'une tenue osée. le pire, c'est le comportement qu'on lui donne : à moitié à nue, elle se fait « malencontreusement » tripoter par tout le monde, sans que cela choque. Elle râle un peu, a les mains de quatre hommes différents sur ses seins ou ses fesses, puis tombe cuisses ouvertes sur le visage d'un garçon, mais ce n'est pas grave, c'est fun et sexy ! (On notera aussi le « quelle enquiquineuse » lorsque la victime se plaint des attouchements.) Je sais bien que c'est du fan service pur qui ravira les jeunes lecteurs ou les adeptes des mangas style Ecchi néanmoins, cela me dérange. L'image de la femme facile, râleuse et parfaite qui est offerte à qui le désire m'horripile… On aurait pu se passer de ce genre de gags que j'assimile à du viol banalisé, mais je suppose que cela n'a pas spécialement choqué le lectorat. Après tout, je n'ai vu qu'une misérable poignée de commentaires relevant le cas de Tamaki dans les critiques de Babelio ou de Livraddict… Je suppose que les gens sont habitués à ce type de scènes ou que je suis en train de devenir une vieille râleuse féministe ? Tant pis : il est hors de question de ne pas faire mention de ces attouchements à répétitions banalisés par la carte de l'humour/du fan service. Malgré ce point révoltant et le fait que l'on ne révolutionne pas le genre, je compte lire la suite, car ce premier tome est globalement plaisant, tout en ayant du potentiel.
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