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Il faut ne plus avoir du tout confiance en soi, ou être au fond d'un puits sans fond, sans corde ou sans échelle, pour oser pénétrer l'antre de cette clinique privée. le parking est désert, aucun passant aucune bicyclette non plus, l'heure est à la discrétion, seule une Porsche rutilante d'une couleur caca d'oie trône majestueusement sur un emplacement réservé aux médecins, je ne cesse de regarder derrière moi et mon épaule, voir si je suis suivi. Par qui ?, par une horde de groupies qui me prendrait probablement pour un chanteur de J-pop, pour une star de la télévision des émissions de Beat Takeshi, voir pour Damo Suzuki lui-même ? Personne à l'horizon, même la lune se cache alors que le soleil s'est déjà enfoui dans les draps bleus sombres et rêches de la nuit. Quelques marches d'escalier, j'ouvre les portes battantes, me dirige directement au sous-sol, le service psychiatrique. Serais-je devenu fou ?

Et c'est là que je croise ce type, dans le genre gras double avec sourire gras et peau grasse. Une baleine dégoûtante sortie de l'antre des océans mythiques avec deux pattes, nettement trop courtes pour supporter sa bedaine graisseuse. Suis-je dans un cauchemar à demi-éveillé ou dans un manga de gare et de mauvais goût ? Une piqûre d'entrée de jeu, sans même demander mon consentement. « Ichirô Irabu, docteur en médecine », disait le badge accroché sur sa blouse blanche. Médecin dans le genre fétichiste de la piqûre. Par contre, son infirmière qui croise ses jambes, magnifiques longues paires de jambes masquées à peine par sa mini-blouse d'infirmière… Je décide de revenir demain. Je ne sais pas pourquoi, la piqûre, la bonhomie du bonhomme ou l'infirmière. C'est comme si un contrat de confiance s'était installé entre nous.

Et le lendemain, le risible docteur Irabu me raconte quelques-unes de ces précédentes rencontres. Visiblement le secret médical n'a pas de secret pour lui. Mais avant, ma petite Mayumi, vous voudrez bien lui faire une piqûre avec une tasse de café un demi sucre. Avec les trois boutons de sa blouse ouverts, elle n'en est encore que plus belle. A m'en faire bander. Elle ne sourit même pas à la vue de la bosse qui s'affiche à travers mon pantalon. Faut dire qu'avec le précédent « client », un type atteint de priapisme et qui ne débandait pas depuis plusieurs jours… Il y avait aussi cette jeune femme, hôtesse, escorte girl, qui rêvait de célébrité et qui se sentait persécutée, continuellement suivie harcelée, proche de l'hystérie et de la paranoïa. Que dire de l'ado, accroc à son téléphone portable, la main tremblante lorsque ce dernier lui a été volé, ne sachant plus comment envoyer des mails à sa centaine de contacts-amis virtuels.

Si les épisodes du gros type ne sont pas hilarants, contrairement au discours annoncé, les solutions de l'obèse docteur Irabu ne manquent jamais de décalage. Pas décapantes, non plus, mais ces nouvelles ont le mérite de montrer nos petites faiblesses sociétales de notre vie contemporaine. Elles visent souvent juste, accrocs aux portables, à la célébrité, à l'endorphine, au Nikka, à la natation. Que serait la vie sans nos petites déviances, mais lorsqu'elles deviennent dépendance…
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Petit bouquin sympa.

Petit bouquin sympa pour un voyage au Japon garanti sans émission de dioxyde de carbone.

Petit bouquin sympa, légèrement décalé, comme le Docteur Irabu, une espèce de fils à papa, gros adolescent attardé. Probablement l'archétype de l'enfant unique des familles modernes nippones.

Petit bouquin sympa, où l'infirmière est atteinte d'exhibitionnisme, le docteur Irabu de sadisme. Docteur aussi fou que ses patients, qu'il soigne par des thérapies pour le moins surprenantes. Ou peut-être justement par une absence de thérapie.

Petit bouquin sympa, gentiment irrévérencieux, qui revendique le droit de chacun à être soi, à être différent. Et c'est peut-être là la raison de son succès au Japon, pays normalisé et normalisateur à l'excès.

Petit bouquin sympa, mais sans réelle intrigue.
Petit bouquin sympa, mais peut-être pas indispensable.
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Il faut vraiment avoir perdu tout espoir pour se rendre en consultation chez le docteur Irabu. Ce psychiatre obèse qui vit encore chez sa mère et roule dans une Porsche caca d'oie vous accueille en vous proposant d'emblée une piqure sans même savoir ce qui vous amène. Ladite piqure est effectuée par Mayumi, infirmière sexy en diable, un poil exhibitionniste et aussi froide qu'un glaçon. le rituel est immuable, à chaque visite une piqure. Il faut dire qu'Irabu, en vrai fétichiste, bave et est excité comme une puce en voyant l'aiguille s'enfoncer dans la chair. A un patient en érection depuis des jours n'arrivant pas à calmer sa crise de priapisme, il balance un terrible coup de genou dans l'entrejambe comme base du traitement. Aucun effet bien entendu, si ce n'est une douleur abominable pour le patient et un éclat de rire pour le lecteur (même si j'ai aussi grimacé et serré les dents en découvrant ce passage). Dans les quatre autres nouvelles du recueil, on croisera une jeune femme narcissique persuadée d'être suivie en permanence par des pervers, un lycéen accro à son portable, un fumeur souffrant de toc et craignant dès qu'il sort de chez lui d'avoir oublié un mégot mal éteint dans son cendrier ou encore un homme tellement obsédé par la natation qu'il finit par mettre son couple en danger.

Tous ces gens débarquent dans son bureau en pleine crise et plutôt que de chercher à régler le problème, Irabu commence par encourager le patient à entretenir son malaise. En fait, le médecin souhaite le pousser à bout pour qu'il se rende compte par lui-même de la pathologie qui le touche et puisse y apporter la solution appropriée. On ne cesse en découvrant ses pratiques de se demander si le docteur Irabu est un génie ou un parfait crétin. J'avoue qu'en refermant le recueil je suis incapable de me faire un avis définitif sur la question.

Une bien belle surprise. C'est drôle, barré à souhait comme j'aime et puis l'écriture est simple et coule toute seule, un vrai plaisir. Sans compter que l'air de rien Hideo Okuda appuie là où ça fait mal en abordant quelques névroses assez caractéristiques de la société japonaise.

Trois recueils des aventures du docteur Irabu ont été publiés au Japon. le second a remporté le prestigieux prix Naoki en 2004. La série, avec plus d'un million d'exemplaires vendus a connu un énorme succès dans son pays d'origine et a été adaptée à la télé, au cinéma et en manga. Grâce aux éditions Wombat, il est maintenant possible de la découvrir chez nous. Franchement, si vous aimez les personnages aussi désopilants qu'improbables, il serait dommage de vous en priver.
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Ah, ça partait bien lorsque j'ai lu ma première des cinq nouvelles du recueil..."Au garde à vous", l'histoire d'un homme pris de priapisme qui ne sait plus comment s'en sortir. On fait la découverte du gros Dr Irabu, psychiatre limite cinglé, de sa jolie infirmière dont l'expressivité minimaliste se manifeste essentiellement par sa lubie de laisser entrevoir, qui ses seins, qui ses cuisses...Je me suis dit c'est original, en plus un japonais qui se lâche, les personnages sont bien typés, et certaines scènes sont proprement hilarantes !
Malheureusement, je me suis vite lassé au gré des autres histoires : la redondance devient un peu agaçante (et d'abord, elle cherche quoi cette infirmière !?), voire ennuyeuse, et l'humour n'est pas aussi présent.
Le propos a sans doute pour but de pointer avec légèreté l'overdose de stress qui mine la société japonaise moderne, ainsi que les méfaits de l'intériorisation excessive, caractéristique bien ancrée chez le nippon.
Bref, rafraîchissant, étonnant, et finalement sympathique, mais pas addictif pour ma part, d'autant que la qualité du style n'est pas exceptionnelle.
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Un homme souffrant de douleurs abdominales, un autre pris d'une crise de priapisme, une narcissique paranoïaque, un accro des SMS...
Tous, en désespoir de cause, entrent dans la clinique générale Irabu puis descendent au sous-sol, où se trouve le service de psychiatrie.
Là, on rencontre un médecin obèse, au sourire jovial et aux méthodes pour le moins hétérodoxes.
Accompagné d'une infirmière aussi sexy que revêche, il commence chaque consultation par une piqûre.
Par la suite, très impliqué dans les soins apportés à ses patients, il leur fournit la clef de la rémission.
Des nouvelles particulièrement agréables à lire, un humour décalé et des personnages singuliers, mais qui parlent à chacun de nous.
A lire avec plaisir.
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Un roman sympathique sur nos névroses modernes

## Structure du roman

Chaque chapitre raconte la rencontre d'un patient avec le docteur Irabu jusqu'à sa guérison (ou l'acceptation).
Il y a donc une certaine répétition tout au long du livre. Chaque personnage découvre (et nous redécouvrons avec lui) l'originalité du Docteur (il devient donc moins surprenant)

## Avis

C'est un roman amusant et dramatique à la fois (bien plus cocasse qu'angoissant rassurez-vous).

Amusant ? Les situations sont drôles et inattendues (au début). Ensuite le "soin" prodigué par le Docteur semble être toujours "Prenons le contre-pied complet de ce que l'on aurait attendu".

Dramatique ? Les névroses (exagérées) sont très contemporaines et quelque part on sait que l'on ne rencontre jamais de Docteur Irabu et que ses idées ne sont pas de véritables solutions dans ce monde.

J'ai donc passé un bon moment sans plus.
Je suis sidéré par le succès obtenu par le roman par rapport à ses qualités propres.
Je ne connais pas les monde des psychiatres et psychologue japonais...
Le roman comble peut être un manque d'écoute ou de réponses non "standard" des "psy" au Japon ?
Certains chapitre sont sans doute assez libérateurs. C'est même un thème de fond : Liberez-vous !


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Bonne pioche avec ces remèdes!

Le docteur Irabu, psychiatre de son état et secondé par une infirmière aussi sexy que revêche, fait tache dans la société polissée: obèse, se conduisant très mal, fétichiste des piqures, doté d'un complexe d'Oedipe mal digéré... Il multiplie les points négatifs. Et en plus il conduit une Porsche caca d'oie!

A travers quatre nouvelles, on se familiarise avec ses méthodes dont le dénominateur commun est: une petite injection (de quoi, pour quoi? peu importe, ça lui fait tellement de bien!).
Avec un style très léger et une écriture fluide, Okada en profite pour épingler les dérives de la société japonaise, adepte du conformisme social, du "surtout pas de vague", du paraître, ...
Avec des méthodes certes peu orthodoxes (c'est le moins qu'on puisse dire), le docteur Irabu essaie pourtant d'apprendre à ses patients à être vrai, en se débarrassant de certains us par trop pesants.

En bref, pas le livre de l'année mais une bonne surprise tout de même. le ton est drôle et entraînant. j'ai grande hâte de lire une suite aux mésaventures de ce drôle de psychiatre!
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Voici un livre qui m'a surpris de part le fait qu'aimant la littérature japonaise, j'ai découvert un autre versant de celle-ci. Alors que dire. Nous sommes loin de ce que je connais de la littérature japonaise et plus particulièrement du catalogue proposé par les éditions Picquier. Non, ici, nous sommes moins dans l'aspect contemplatif des choses, plus dans l'action, le récit, la mouvance rapide . le livre se décline sous cinq nouvelles où l'absurde se mélange à la psychiatrie. Les situations sont assez cocasses.

Chaque nouvelle met en scène, un patient en pleine crise; que celle-ci soit identitaire, sexuelle, psychosomatique etc ... Chacun vient voir le docteur Irabu de son plein grès et c'est là que l'absurde commence, le grain de folie se met en place. le priapisme soigné en allant faire un tour dans un parc d'attractions ? Pourquoi pas ! Si cela marche tant mieux.

Ce que j'ai apprécié dans cette lecture sont les personnages, le docteur Irabu est obèse et à du mal à se mouvoir. Quant à son infirmière celle-ci est du genre revêche mais surtout exhibitionniste. le duo marche à merveille . Les patients ne retrouvent pas leurs petits face à ces deux hurluberlus. Chaque nouvelle met en lumière un problème de société (à vous futurs lecteurs de les découvrir) le tout traité médicalement de manière décalée.

Ce que j'ai moins apprécié est le canevas répétitif. Chaque histoire tourne toujours sur le même modus operandi. Au bout de la deuxième nouvelle on comprend in facto comment iront les trois suivantes.

Au final, j'ai passé un moment assez sympa. le livre ne révolutionne pas le genre, mais il a eu au moins le mérite de me faire rire plusieurs fois.
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Pour préparer un voyage au Japon, je me suis laissé tenter par ce livre de Hideo Okuda et de son docteur Irabu, très célèbres au Japon paraît il.
Pour essayer de comprendre la mentalité et l'humour japonais
Je venais de lire "Kafka súr le rivage" de Harumi Murakami, très grand livre
Ici, c'est plus léger, moins ambitieux
C'est déjanté, invraisemblable tout en pointant du doigt les travers de la société japonaise contemporaine, hyperconnectée, en mouvement perpétuel , souvent sans repères
A côté de ces 5 personnages stressés , le fantasque docteur,obèse et plutôt fêlé, prend tout à la légère, distribue conseils de bon sens et plans thérapeutiques tout à fait farfelus.
Et ça marche. Alors ce docteur: un nouveau Feud qui invente une nouvelle psychothérapie à la japonaise ou un vrai fou aux méthodes originales?
Nous n'aurons pas la réponse
Bien sûr, nous ne sommes pas dans la grande littérature japonaise, mais il s'agit là d'un livre intéressant et drôle qu'il ne faut surtout aborder avec une grille de lecture occidentale
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Ce roman se compose de 5 récits, qui pourraient passer pour des nouvelles si ce n'est qu'elles ont pour dénominateur commun le docteur Irabu; chaque récit correspond à une thérapie originale proposée par le docteur un peu fantasque.
J'ai abordé la lecture sur un malentendu, je pensais lire un roman dont l'humour serait proche de celui d'Arto Paasilinna, un peu déjanté et surréaliste.............;d'où une déception dans un premier temps et puis double effet ou analyse à retardement, j'ai apprécié la critique de la société japonaise au fil de ces 5 profils archétypaux qui dénoncent chacun des maux profonds que connaissent les japonais (le stress, la sexualité, les hôtesses de bar, les ados accros à leur téléphone, les TOC). Au final un roman instructif, sous une forme humoristique un peu faible.
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